mardi 31 mai 2011

Espagne - 22 mai 2011 - MANIFESTE DE LA PUERTA DEL SOL

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ESPAGNE :

Manifeste de la Puerta del Sol

Les jeunes de l’action de protestation se sont mis d’accord sur ce qui suit :

Points d’accord du manifeste pluriel rédigé à l’aube du 18 mai à la Puerta del Sol.

Nous, réunis à la Puerta del Sol, conscients qu’il s’agit d’une action de résistance qui se met en marche, avons décidé de publier le manifeste suivant :

Après de nombreuses années d’apathie, nous, citoyens de tous âges et de toutes origines sociales (étudiants, professeurs, bibliothécaires, chômeurs, travailleurs…), disons que NOUS EN AVONS RAS- LE-BOL du manque de représentation et des trahisons que l’on nous sert au nom de la démocratie, nous sommes rassemblés à la Puerta del Sol, autour de l’idée de Démocratie Réelle.

La Démocratie Réelle s’oppose au discrédit croissant des institutions qui disent nous représenter, et qui sont devenues de simples agents d’administration et de gestion, au service des forces du pouvoir financier international.

La démocratie que nous vantent des appareils bureaucratiques corrompus n’est tout simplement qu’un ensemble de pratiques électorales sans effet, où la participation des citoyens est absolument nulle.

Le discrédit de la politique est tel qu’il a entraîné une prise en otage de la parole par ceux qui détiennent le pouvoir. Nous devons récupérer la parole, lui redonner un sens pour qu’elle cesse d’être manipulée par une langue dont le seul but est de laisser sans défense les citoyens et de les empêcher d’engager une action coordonnée.
Cependant les exemples de manipulation et de prise en otage de la parole sont infinis et constituent un outil de contrôle et de désinformation.

Démocratie Réelle cela signifie mettre des noms propres sur les infamies que nous vivons : Fond Monétaire International, Parti Populaire, PSOE, Banque Centrale Européenne, OTAN, Union Européenne, agences de notation telles que Mooy’s et Standard and Poor’s, mais il y a en a bien davantage et notre devoir est de les nommer.

Il faut construire un discours politique capable de redonner un sens au tissu social, systématiquement mis à mal par des années de dépolitisation. Les citoyens ont perdu tout respect envers les partis politiques majoritaires, mais cela ne signifie pas que nous ayons perdu notre sens critique. Bien au contraire, nous ne craignons pas la POLITIQUE. Chercher des alternatives de participation citoyenne c’est de la POLITIQUE.

Une de nos prémisses principales est une Réforme de la Loi électorale qui rende à la Démocratie son sens véritable : un gouvernement des citoyens. Une démocratie participative.

Nous tenons à souligner que les citoyens rassemblés ici constituent un mouvement TRANSGENERATIONNEL, parce qu’ils appartiennent à plusieurs générations condamnées à une perte intolérable de participation aux décisions politiques constitutives de leur vie quotidienne et de leur futur.

Nous n’appelons pas à l’abstention, nous exigeons que notre vote ait une influence réelle sur notre vie.

Aujourd’hui nous ne sommes pas ici simplement pour obtenir des prêts ou pour protester en raison des carences du marché du travail. C’EST UN EVENEMENT SANS PRECEDENT. Et en tant que tel, il s’agit d’un évènement marquant qui est capable de donner un sens nouveau à nos actions et à nos discours. Ceci naît de la RAGE. Mais notre RAGE est imagination, force et pouvoir citoyen.

http://www.convergencedesluttes.fr/index.php?post/2011/05/22/MANIFESTE-DE-LA-PUERTA-DEL-SOL 

Répression en Guadeloupe : Meeting 6 juin bourse du travail avec Elie DOMOTA

Lundi 6 juin 2011 à 18h30,
Grande salle Ambroise CROIZAT
Bourse du Travail (3, rue du Château d’eau, Métro République)
 
Réunion avec Elie DOMOTA,
secrétaire général de l’UGTG
 
Arrêt de la répression antisyndicale en Guadeloupe !
Levée immédiate de toutes les poursuites
contre les militants de l’UGTG et de LKP !

U.G.T.G
UNION GENERALE DES TRAVAILLEURS DE GUADELOUPE
Rue Paul Lacavé – 97110 POINTE-A-PITRE  
TEL : 05.90.83.10.07 - FAX : 05.90.89.08.70
E-mail : ugtg@ugtg.org - ugtg@wanadoo.fr

Website : htpp://ugtg.org
Web gallery : http://photos.ugtg.org/
Vidéo Web : http://dailymotion.com/UGTG

Pleurs du chef indien Raoni


Le chef indien Raoni pleure en apprenant la décision du gouvernement brésilien. Celui-ci vient, en effet, de donner le feu vert  pour la construction du barrage de Belo Monte. Les milliers de lettres ainsi que plus de 600 mil signatures ont tout simplement été ignorés. Madame Dilma Roussef a signé l’arrêté de mort des peuples Xingus. Le barrage de Belo Monte  sera plus vaste que le canal du Panama et inondera au moins 400 000 hectares de forêt. De ce fait 40 000 indigènes  et autres populations locales seront délocalisées et l’habitat de nombreuses espèces animales et végétales  sera détruit Tout ceci pour faire de l’énergie ? Au prix de l’humain et de la terre ?

Un bateau français pour Gaza


« Nous ne demandons pas autre chose que le respect du droit international », l’appel de 172 personnalités françaises.
Paris le 30 mai 2011

« Le blocus de Gaza n'a que trop duré. Nous ne pouvons plus admettre que la population de ce territoire subisse, depuis plus de trois ans maintenant, une situation profondément injuste et inhumaine ». C’est en ces termes que 172 personnalités françaises ont exprimé leur soutien à la campagne Un bateau français pour Gaza.
C’est un très large soutien : des écrivains, leaders syndicalistes, anciens résistants, comédiens, musiciens, catholiques, juifs, musulmans et protestants, toutes et tous ont accepté de soutenir cette « initiative citoyenne et non-violente ». Certains n’ont jamais pris position sur ce sujet, d’autres le font depuis des années. Ils ne peuvent néanmoins « accepter que des centaines de milliers d'enfants, de jeunes, de femmes et d'hommes vivent reclus, hantés par la peur du lendemain, les privations de toutes sortes et l'absence totale de perspectives ».
Comme des milliers de citoyens en France qui ont fait le succès de la campagne Un bateau français pour Gaza, ils considèrent que le blocus « constitue de fait une punition collective à l'encontre de toute la population civile de Gaza, et représente donc une violation claire du droit humanitaire international ».
Ils adressent enfin un appel à la population et au gouvernement français : « nous appelons tous les citoyens de notre pays à soutenir activement le bateau français pour Gaza. Parce que nous voulons manifester notre solidarité envers la population palestinienne de Gaza et lui faire parvenir une aide humanitaire, parce que nous voulons que nos gouvernements transforment leurs déclarations en actes ».
La liste complète des signataires est disponible ci-dessous et sur www.unbateaupourgaza.fr
Un meeting de soutien a lieu mardi 31 à Paris : voir ici.

lundi 30 mai 2011

DREPANOCYTOSE ENTRE GENETIQUE ET SOCIETE 100 ANS DE SOLITUDE - COLLOQUE LE SAMEDI 18 JUIN



ETAT GENERAL DE LA QUESTION *

Professeur Frédéric GALACTEROS

Coordonnateurs du Centre de Référence Maladies rares « Syndromes Drépanocytaires Majeurs »

La drépanocytose est une maladie chronique de prise en charge lourde dont le handicap croît avec l’âge.

Elle associe une anémie, souvent profonde, de type hémolytique avec toutes les complications inhérentes à cette condition ; une pathologie vasculaire grave, systémique, pouvant se manifester soit par une
artériopathie (l’atteinte cérébrale étant la plus préoccupante), soit par des infarctus tissulaires divers dont la forme intra osseuse avec sa traduction hyperalgique est la manifestation la plus fréquente et la première
cause d’hospitalisation ; un risque infectieux très majoré dans les premières années de vie et qui reste une cause importante d’hospitalisation ultérieurement ; des complications très variées, en général secondaires aux infarctus tissulaires, et qui ont leur génie évolutif propre (ostéonécroses ; ulcères de jambe ; atteintes rénales, hépatiques ou cardio-respiratoires …), le tout aboutissant, encore actuellement, à une espérance de vie qui peut être amputée de 20 à 30 ans.

Les modalités de la prise en charge varient au cours de l’existence du patient avec une première période pédiatrique très exigeante en terme d’encadrement médical et d’éducation pour la santé. Une deuxième
période à cheval sur la vie pédiatrique et la vie d’adulte, où se multiplient les hospitalisations pour évènements aigus et commencent à apparaître quelques complications chroniques, requiert une bonne organisation du passage de la pédiatrie vers la médecine d’adulte. Et enfin, une dernière période de vie où s’accumulent des atteintes viscérales, diverses d’un patient à l’autre, dans leur type et leur sévérité.

Pendant leurs dernières une ou deux décennies (à partir de 35 ans), les drépanocytaires souffrent le plus souvent d'une multi-pathologie souvent grave, toujours handicapante.

La drépanocytose est donc une maladie à la fois chronique, handicapante, très consommatrice de temps médical dans sa prise en charge régulière. C’est aussi une maladie de l’urgence voire de l’extrême urgence, vue la rapidité avec laquelle certains processus septiques ou vaso-occlusifs peuvent déboucher sur des situations de défaillance multi viscérale gravissime.

La prise en charge doit donc articuler ces deux dimensions majeures de la maladie en faisant participer les patients à l’efficacité de la prise en charge par une bonne compréhension des problèmes et des enjeux.
Cela met, en conséquence, la continuelle formation des intervenants médicaux (mais pas seulement eux) au rang d’une priorité permanente.
Malgré toute l’efficacité des soins, la drépanocytose s’inscrit dans une répétition d’évènements qui peuvent être d’un vécu particulièrement difficile, ceci d’autant plus que cette pathologie prédomine dans des
familles souvent socialement défavorisées.

Il y a donc une dimension sociale et psychologique de la maladie dont la prise en compte est essentielle à la réduction des manifestations tant aiguës que chroniques et donc de la charge de travail médical qui en
découle.

L’appréciation du handicap chez ces patients est assez empirique, aucune véritable étude n’ayant permis de construire et de valider l’outil de mesure adapté.

Le dispositif de soin actuel est fragile et lacunaire, situation que le nombre croissant et la longévité accrue des patients aggravent. La déclinaison de cet argumentaire ne doit pas nous éloigner de son aspect fondamental : l’intégration des actions de prévention, de recherche et de soins est la seule modalité de réduction de la morbidité pour ces patients.

* La drépanocytose en France
Eléments d’analyse et de propositions
31 mars 2009
Version établie suite à la réunion en présence du Dr ROSENHEIM, Conseiller du Ministre de la Santé et des Sports


LES RAISONS D’UN ENGAGEMENT
Angel DORVAN
Président de SOS GLOBI 94

« La drépanocytose est un problème de santé publique absurdement négligé » C’est en ces termes, qu’en 1991, déjà, en parlait le professeur Jean ROSA, précurseur, en France, dans la prise en charge des patients
drépanocytaires.

Depuis, des avancées notables ont vu le jour. Le dépistage à la naissance a été généralisé en l’an 2000.

Cependant, il repose sur le ciblage des enfants ayant des origines dites à risque… stigmatisant du même coup ces populations.

Les associations de malades, regroupées dans le collectif Alliance Maladies Rares, soutenues par l’AFM (association Française des myopathies), ont initié le Plan Maladies Rares 2005-08 et ainsi permis le début de
l’organisation de la prise en charge médicale. Certaines insuffisances ont été, depuis, révélées.

Le Plan Maladies Rares 2, 2011-2014, annoncé en février 2011, fait ce constat et nous pouvons lire page 15 :
« Bien qu’étant devenue la maladie génétique la plus fréquente en France, la drépanocytose n’a pasbénéficié de la même attention que d’autres maladies génétiques. »

De plus nous pouvons lire également page 12 du PMR2

« Actuellement, le programme de dépistage néonatal en France, inscrit depuis 2008 dans le code de la santé publique, prévoit le dépistage de quatre maladies qui ne sont pas toutes rares
(phénylcétonurie, hyperplasie congénitale des surrénales, hypothyroïdie et mucoviscidose) pour l’ensemble de la population et une maladie (drépanocytose) pour une population particulière »

A notre sens, il faut abandonner définitivement la relation « drépanocytose population particulière ». Noussommes convaincus que c’est un écueil au développement de la prise en charge des malades et la raison du déficit d’information de la population. Par ailleurs, cette notion est en contradiction avec notre volonté de faire reconnaître la drépanocytose comme un problème de santé publique nationale.

Nous saluons, l’initiative, il y a un an déjà, d’un groupe de députés qui a déposé auprès du premier ministre, une demande pour que la drépanocytose soit reconnue « Grande cause Nationale ». Nous sommes
enthousiastes à l’idée de créer un comité de soutien.

Il y a bien longtemps, madame Doris BONNET, anthropologue, écrivait « Si une maladie est prise en compte d’un point de vue politique, les médias vont s’y intéresser »

La drépanocytose a besoin de visibilité ainsi que les associations de malades, qui n’ont jamais baissé les bras, malgré les difficultés de toutes sortes.

Aujourd’hui, nous fêtons les 20 ans de l’association SOS Globi qui s’est structurée, dès 2007, en Fédération des Malades Drépanocytaires et Thalassémiques (FMDT SOS Globi), regroupant 15 associations de malades.

Ensemble, nous revendiquons l’amélioration du dépistage et de   l’information de la population. Cela passera  par :
· Le dépistage à la naissance, systématique de tous les nouveau-nés
· Le dépistage et l’information de la population adulte, en créant des centres de dépistage etd’information dans chaque département (modèle CIDD PARIS).

· Le déploiement du réseau pédiatrique hôpital ville (modèle ROFSED) en priorité étendu à l’Île-de-France et aux adultes

Toutes ces raisons énoncées ont amené

· l’association Culturelle des Ressortissants Antillo Guyanais, ACRAG

· l’association Métropolitaine des Elus Originaires de l’Outre Mer, AMEDOM
à s’engager par solidarité, auprès des associations de malades SOS GLOBI, pour défendre la reconnaissance du problème de santé publique posé par la drépanocytose en France.

Cette aide nous est précieuse pour faire le pont entre la réalité génétique de la drépanocytose et l’amélioration du traitement social réservé aux familles accablées par cette maladie.

LE PROGRAMME DU COLLOQUE

8H 30 Accueil des participants :
9H 00 Allocution d’ouverture :

· M. Serge LAGAUCHE, Sénateur du Val-de-Marne
Mot d’introduction :

· M. Angel DORVAN Président de SOS GLOBI 94

· Mme Janine MAURICE-BELLAY Conseillère régionale et Présidente de l’ AMEDOM

Propos introductifs :

· Modérateur M. Rio MARIE-MAGDELAINE Journaliste Tropiques FM
9H 30 La drépanocytose, Un problème de santé publique

· Pr. Frédéric GALACTEROS
Coordonnateur Centre de référence Maladies Rares Syndromes drépanocytaires majeures, Professeur des universités – Praticien hospitalier hôpital Henri Mondor

Les constructions sociales de la drépanocytose : retour sur le siècle

· Dr. Agnès LAINE
Historienne Université de Paris-I, Chercheuse associée au Centre d'études des mondes africains, C.N.R.S. 8171
Parole à la salle

Premier retour de la veille sanitaire

· Dr. Florence SUZAN
Institut national de veille sanitaire

Perspectives de recherche

· Pr. Yves BEUZARD
Professeur des universités - Praticien hospitalier Consultant – Manager BlueBirdBio France

Parole à la salle
Pause exposition tableaux Cyril REGUERRE, dédicace de la BD par Kristijan CVEJIC

11H 00 Drépanocytose et transfusion

· Dr. France NOIZAT-PIRENNE
Directeur Scientifique, Etablissement Français du Sang Île-de-France

Un modèle de réseaux de soins

· Pr. Mariane de MONTALEMBERT
Présidente du Réseau Ouest Francilien de Soins des Enfants Drépanocytaires, Professeur des universités – Praticien hospitalier Hôpital Necker

Parole à la salle

Dépistage néonatal national

· Pr. Michel ROUSSEY
Président de l’association Française de Dépistage et de Prévention du Handicap de l’Enfant Professeur des universités – Praticien hospitalier RENNES

Information et Prévention des familles

· Pr. Robert GIROT
Coordonnateur Centre de référence Maladies Rares Syndromes Drépanocytaires Majeures, Professeur des universités – Praticien hospitalier hôpital Tenon, Conseiller scientifique du Centre d’Information et de Dépistage de la Drépanocytose

Parole à la salle

12H 15 Suspension de séance,

Dédicace de la BD par M. kristijan CVEJIC - exposition Cyril REGUERRE

14H 15 Reprise des travaux :

· Modérateur M. Rio MARIE-MAGDALEINE Journaliste Tropiques FM

Aspects multi géniques

· Pr. Jacques ELION

Professeur des universités – Praticien hospitalier – Hôpital Robert Debré
Directeur d’unité de recherche INSERM U 763

Dimension associative

· Mme Viviane VIOLLET
Présidente du collectif Alliance Maladies Rares

Politique régionale

· M. Laurent CHAMBAUD
Directeur de l’Agence Régionale de Santé de l’Île-de-France

Parole à la salle

15H 10 Interventions politiques

· M. Laurent CATHALA Député Maire de CRETEIL

· Mme Joëlle CECCALDI-RAYNAUD Député Maire de PUTEAUX
Groupe « Grande Cause nationale » (à confirmer)

· M. Claudy SIAR
Délégué Interministériel à l’égalité des chances des français de l’outre-mer (à confirmer)

16H 00 Projection du film « les lances de Sickle Cell » Cutkiwi production

16h 20 Synthèse par le grand témoin,

· Pr. Jean ROSA

Professeur des Universités – Praticien hospitalier - Membre de l'académie des sciences

Clôture
· Monsieur Xavier BERTRAND

Ministre du travail, de l’emploi et de la santé

INFORMATIONS PRATIQUES

Pour assister à ce colloque, merci de nous retourner impérativement le coupon-réponse, par courrier, ou e-mail :

Avant le lundi 6 juin 2011
Par courrier : SOS globi, Hôpital Henri Mondor
51, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
94000 CRETEIL
Par e-mail : sos.globi@hmn.aphp.fr

Lieu du colloque :

Palais du Luxembourg Salle Monnerville et salle Vaugirard
26, rue de Vaugirard – 75006 PARIS
Luxembourg
Métro : Odéon, lignes 4 et 10
: 82/84/85/89

Parkings : Soufflot Panthéon 5e, St Sulpice 6e, Marché St Germain 6e,

Pour le déjeuner, salle René Coty
Merci d’adresser un chèque de participation aux frais de 15 euros par personne à l’ordre de : SOS Globi 94, Hôpital Henri Mondor, Laboratoire de biochimie 51, av du Mal de Lattre de Tassigny 94000 CRETEIL

Pour commander les actes du colloque

Merci d’adresser un chèque de 15 euros par acte à l’ordre de :
SOS Globi 94, Hôpital Henri Mondor, Laboratoire de biochimie
51, av du Mal de Lattre de Tassigny 94000 CRETEIL

Pour tout renseignement
Par téléphone : 06 71 37 59 54
Par e-mail : sos.globi@hmn.aphp.fr

Les partenaires du colloque
Centre de référence Syndromes Drépanocytaires Majeurs APHP, Etablissements Français du Sang Île-de-France, INSERM, CNRS, Réseau Ouest Francilien de Soins des Enfants Drépanocytaires ROFSED, Centre d’Information et de Dépistage de la Drépanocytose CIDD,
Association Française de Dépistage et de Prévention du Handicap de l’Enfant AFDPHE,
Institut National de Veille Sanitaire, Alliance Maladies Rares, Agence Régionale de Santé Île de-France ARS IDF.

Pour des raisons de sécurité, merci de vous munir de votre pièce d’identité.

Les inscriptions seront prises en compte dans la limite des places disponibles

Les confirmations d’inscription seront adressées uniquement par e-mail.

SOS GLOBI 94 : Chez Monsieur Angel Dorvan, 32 bd de Stalingrad, 94600 CHOISY-LE-ROI ACRAG : 2 rue du Clos saint Denis, 94000 CRETEIL
Conception et réalisation : BIO-RAD



Inde : plus il y a d'échographies, moins il y a de filles


Au Rajasthan, il ne naît plus que 900 filles pour 1 000 garçons, la faute à des avortements sélectifs de plus en plus courants.


(De Alwar, Rajasthan, Inde) L'Inde vient de recenser sa population : 1,181 milliard d'habitants, et un écart entre filles et garçons qui s'est encore creusé, passant de 927 filles nées pour 1 000 garçons (en 2001) à 914 pour 1 000 en 2011. Le pire niveau atteint depuis 1947, année de l'indépendance.
Dans un village du district d'Alwar, Raffah est assise en tailleur dans la petite pièce du centre médical. « C'est ma quatorzième grossesse, parce que je n'ai toujours pas eu de garçon », raconte-t-elle. Toutes les femmes du district y viennent. C'est ici qu'on se pèse, qu'on vient récupérer – trop rarement – son traitement contraceptif.
Sous sa « kurta » rouge, la longue chemise traditionnelle, un ventre rond et beaucoup d'espoir. « Je le fais pour mon mari et encore plus pour ma belle-mère », avoue-t-elle sous le regard de cette dernière, qui ne la quitte pas. Elle n'a jamais avorté. Jusqu'à présent, il fallait avoir les moyens pour « choisir » le sexe de son enfant.

Le nombre d'échographes a augmenté de 80% en dix ans

Mais aujourd'hui, la technologie se démocratise. Traditionnellement réservé aux classes sociales les plus élevées, l'avortement sélectif – ou « sélection par le sexe » – n'épargne désormais aucune zone, rurale ou urbaine, riche ou pauvre. Surtout au Rajasthan où le nombre d'appareils d'échographie a augmenté de 80% entre 2001 et 2011, ce qui a contribué à ce que le journaliste Salam Halamkar appelle un « génocide silencieux ».
« Les machines ont pris la place des infanticides », explique l'infirmière du centre. « Un avortement engage moins une maman que le fait de noyer sa fille, comme ça a déjà été le cas ici. » Certaines ne comprennent pas que leur voisine ou amie n'en « profite » pas.
A l'image de la belle-sœur de Raffah, pour qui l'avortement n'est pas nouveau :
« Si tu l'avais voulu, tu aurais fait comme moi. Tu n'avais même pas à te déplacer. »
Depuis quelque temps en effet, ce sont les échographes qui viennent aux patients, dans les maisons, au bord des routes sinueuses. La jeune femme de 32 ans, épuisée par tant de grossesses et d'enfants, explique que « si c'est encore une fille, je ne pourrais pas faire autrement que de prendre cette décision ».
Elle rêve d'une échographie qui se termine par le tant attendu : « Vous allez célébrer. » Depuis 1994, le Pre-Natal Diagnostic Techniques Act interdit aux médecins de dévoiler le sexe de l'enfant lors d'une échographie. La formule est donc utilisée pour signifier à la mère qu'elle attend en garçon. Dans le cas contraire, le médecin lâche avec empathie : « Il ne vous reste qu'à prier. »

Les filles, une perte de temps et d'argent

Selon Rizwan Parwez, ces médecins corrompus sont au cœur du problème. Lui forme femmes et professionnels de santé au sein du Centre For Advocacy Research (Cfar), pour donner envie aux Indiennes de laisser en vie les petites filles : « Ils mettent fin à ces grossesses pour une seule raison : l'argent. »
Dans la rue, il n'est pas difficile de connaître les ressources de chaque famille. Dans deux maisons voisines, on trouve respectivement dix filles et un garçon d'un côté, quatre garçons de l'autre. Fier, Adesh, le père de la fratrie masculine, explique qu'« avoir une petite fille, c'est comme arroser la jardin de son voisin ».
Le système de dot – en théorie elle aussi interdite par la loi – oblige en effet une jeune épouse à remettre cadeaux et argent à la famille de son mari, pour intégrer pleinement cette dernière. Le fils, lui, reprend généralement l'affaire familiale et s'occupe de ses parents vieillissants.
A l'écart, son épouse explique que comme beaucoup de ses amies, elle a honte. Elle portera en elle toute sa vie la culpabilité de n'avoir voulu que des garçons, « mais c'était pour les protéger ». Si les femmes perpétuent la tradition, c'est pour ne pas reproduire ce qu'elles ont vécu en naissant fille :
« A chaque fois, j'ai préféré en finir tant qu'il en était encore temps. A ce stade, je ne me considérais pas encore comme mère, et je dois avouer que je choisissais aussi ma tranquillité et ma liberté. »

« Nos fils ont des difficultés à se marier »

Le Rajasthan est l'une des régions où la « sélection par le sexe » est la plus répandue. Dans cet Etat du Nord-Ouest, le ratio hommes/femmes y est passé sous la barre des 900 filles nées pour 1 000 garçons.
Conséquence : les filles manquent, et, arrivées à l'âge de marier leurs enfants, les femmes regrettent d'avoir agi ainsi. « Nos fils ont des difficultés à se marier et doivent aller dans d'autres villages, voire d'autres régions » poursuit l'épouse de Adesh. L'organisation des unions au sein des castes s'en trouve bouleversée.
Après les réfugiés climatiques, les sociétés occidentales verront-elles un jour débarquer des réfugiés matrimoniaux ? Le démographe de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) Christophe Guilmoto ne va pas jusque là, mais ne voit pas aucune solution « arithmétique » à ces déséquilibres.
Selon le professeur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), ceux qui souffriront le plus de cette « folie masculinisante » sont les hommes pauvres. Les femmes devenues rares (et précieuses) opteront pour un mariage dans une caste plus élevée :
« Le problème est très sérieux. Dans les prochaines années le pays connaîtra un goulot d'étranglement terrible. »

L'homme célibataire, destin qui se résume à une déchéance

Du coup, il mise sur la capacité de la société indienne à s'adapter, en faisant notamment une place plus honorable à l'homme célibataire, un destin aujourd'hui résumé à une « déchéance ». « Cela implique un peu de prostitution pour tenir les hommes occupés, éviter les viols et autres modes ordinaires de régulation de frustrations sexuelles », ajoute-t-il.
Selon un rapport des Nations unies, 100 millions de femmes sont portées « manquantes » dans toute l'Asie, surtout en Inde et en Chine mais aussi au Bangladesh, en Iran et au Pakistan. Difficile donc d'entrevoir la fin de cette spirale. Et le chercheur de faire la comparaison entre le mariage en Inde et une file d'attente devant un cinéma bondé :
« Plus les gens ratent la séance, plus ils retournent à la séance suivante. On en a pour cinquante ans de déséquilibre. »

 Lisa Vignoli