mercredi 29 juin 2011

Obésité : Des produits alimentaires « plus sucrés » outre-mer

La quantité de glucides contenus dans des produits laitiers vendus sous le même nom peut varier du simple au double, selon qu’ils sont commercialisés en métropole ou bien outre-mer. 

Tel est le constat effectué parle cardiologue André Atallah, également conseiller régional (PS) de Guadeloupe, constat à l’origine d’une proposition de loi déposée par Victorin Lurel (PS, Guadeloupe) et 102 autres députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. Le texte vise « à prohiber la différence de taux de sucre entre les compositions des produits manufacturés et vendus dans les régions d’outre-mer et celle des mêmes produits vendus dans l’Hexagone ».

Tout est parti d’une intuition du docteur Atallah, survenue lors de vacances passées en métropole, après qu’il eut mangé un yaourt. « J’ai trouvé qu’il existait une nette différence de goût entre le même yaourt, selon qu’il était acheté en métropole ou à la Guadeloupe, raconte-t-il. De retour chez moi,j’ai demandé à une nutritionniste travaillant à Nantes d’effectuer des mesures comparatives. »

Les résultats se sont révélés édifiants : 8,4 grammes de glucides dans un pot de yaourt « nature sans sucre » Yoplait vendu à la Guadeloupe, contre 3,7 g pour le même acheté en métropole ; 12,5 g de glucides dans 100g de Petit Gervais aux fruits, spécialité laitière commercialisée par le groupe Danone, dans l’Hexagone, contre 17,2 g aux Antilles. « Un enfant ultra-marin consommant un yaourt par jour recevra 16 kilocalories de plus par jour qu’un enfant métropolitain, ce qui correspond, par cette simple consommation, à une prise de poids supplémentaire de 0,5 à 1 kg par an », a déclaré Victorin Lurel, par ailleurs président du conseil régional de Guadeloupe, en présentant le texte de loi, qui devrait être examiné d’ici à la fin de l’année, dans le cadre d’une niche parlementaire du PS.

Le lien entre consommation de glucides – notamment de sucres – et phénomènes de surpoids ou d’obésité est connu. Pour mieux mesurer la prévalence de l’obésité dans les départements et collectivités d’outre-mer, l’association Action du groupe de recherche ultra-marine (Agrum), qui regroupe des médecins, a conduit une enquête auprès de 5600 Martiniquais, Guadeloupéens, Guyanais ou Polynésiens.

« L’importance de la prévalence de l’obésité se trouve confirmée chez l’enfant comme chez l’adulte, mais aussi l’augmentation de son incidence, alors que le phénomène commence à s’infléchir depuis quelques années chez les enfants de métropole », constate André Atallah, secrétaire d’Agrum. En Polynésie, territoire le plus touché, le surpoids ou l’obésité concernent ainsi 32,1% des enfants et 67,4% des adultes, contre respectivement 18% et 46,5% en métropole. Autre constat de l’enquête : 30% des personnes en surpoids ou obèses (dont le rapport entre le poids et la taille au carré est supérieur à 25) déclarent considérer avoir un poids normal.

Pour lutter contre le phénomène, la proposition de loi suggère d’ajouter un article au code de la santé publique. Cet article imposerait qu’un « produit alimentaire de consommation courante » commercialisé outre-mer ne pourrait pas « contenir davantage de sucre que le même produit de même marque vendu en France hexagonale ». Il prévoit également qu’« un arrêté du ministre chargé de la santé fixe, après avis du Haut Conseil de la santé publique, la teneur maximale en sucres des boissons non alcoolisées et des spécialités laitières distribuées exclusivement dans les régions d’outre-mer ». Sont notamment visés des sodas fabriqués localement.

Le conditionnement et la commercialisation outre-mer de leurs produits sont fréquemment sous- traités parles groupes agroalimentaires. Aux Antilles, ce sont ainsi deux entreprises locales appartenant à la famille Huygues Despointes qui exploitent la licence Yoplait.

« Les industriels interrogés se contentent de répondre que les jeunes d’outre-mer préfèrent les produits les plus sucrés et que s’ils devaient baisser la teneur en sucre de leurs produits, ce sont leurs concurrents qui en bénéficieraient », assure Victorin Lurel. Les entreprises contactées par Le Monde, en métropole ou aux Antilles, n’ont pas souhaité s’exprimer.

Le docteur Atallah ne conteste pas qu’il puisse exister chez les ultra-marins un goût particulier pour les aliments sucrés, peut-être lié à la culture de la canne à sucre, encore qu’il n’existe « aucun argument scientifique » pour étayer cela. « Mais quand le mode de vie se sédentarise, il faut faire évoluer les habitudes alimentaires, estime-t-il. Or quand on donne très tôt aux enfants le goût du sucre, il devient extrêmement difficile de revenir en arrière. »

Gilles van Kote | Le Monde | 24 juillet 2011

mardi 28 juin 2011

Nettoyage ethnique des Libyens noirs


Les "rebelles" de Misrata en Libye ont chassé toute la population noire de la ville selon un article du Wall Street Journal d’aujourd’hui intitulé "La ville libyenne déchirée par des luttes tribales" qui fait froid dans le dos.

Les "rebelles" essaient maintenant de prendre la ville de Tawergha située à environ 50 km, et se proposent de la nettoyer de tous les noirs dès qu’ils l’auront conquise. Est-ce que ce n’est pas ce qu’on appelle d’habitude un "génocide" ?

Selon l’article du Journal les "rebelles" se considèrent comme des "brigades dont la mission est de purger le pays des esclaves à la peau noire". Le Journal cite un commandant rebelle Ibrahim al-Halbous qui aurait dit, en parlant des Libyens noirs : "Il faut qu’ils fassent leurs valises" et aussi " Tawergha n’existe plus, il ne reste que Misrata."

Vous ne lirez pas cela dans le New York Times qui est devenu un journal aussi corrompu que la vieille Pravda pendant l’ère soviétique. Depuis le début du conflit libyen, les éditoriaux du Wall Street Journal insistent sur le fait que les "rebelles" sont racistes et se sont servi des allégations comme quoi Mouammar al-Kadhafi avait employé des mercenaires d’autres pays d’Afrique pour massacrer les Libyens noirs.

Les preuves de lynchage public de noirs sont disponibles sur le net en faisant une simple recherche sur Google ou Youtube même si le New York Times a complètement ignoré ce fait capital. Peut-on croire que si des gens d’origine africaine contrôlaient les éditoriaux du New York Times ou même ses pages politiques, une information aussi importante et aussi accablante aurait été passée sous silence ?

Si c’était le contraire et que des Libyens noirs se livraient à un nettoyage ethnique contre des Libyens qui n’étaient pas noirs, les gens qui contrôlent les éditoriaux et les pages d’information du New York Times ignoreraient-ils la nouvelle ? De toute évidence, cela n’ennuie pas tellement les sages du Times que des Libyens noirs soient liquidés à cause de la couleur de leur peau.

Au contraire, comme dans un éditorial récent, le New York Times se vante de soutenir la campagne de bombardements de l’OTAN qui a causé la mort de 20 civils rien que cette semaine. Le Times n’a pas non plus mentionné que le républicain Dennis Kucinich avait demandé que le tribunal criminel international (ICC) mette en examen des commandants de l’OTAN qui auraient commis des crime de guerre en rapport avec les meurtres de civils.
Le Times ne peut pas parler du nettoyage ethnique des Libyens et des immigrants noirs en provenance d’autres pays d’Afrique parce que cela entacherait la réputation des "rebelles" que le Times soutient inconditionnellement bien que le ICC ait rapporté qu’ils avaient commis des crimes de guerre. Le Times préfère s’en tenir à sa narrative simpliste " Le méchant al Kadhafi " et " Les bons rebelles " sans se soucier du fait que, toujours selon le Wall Street Journal, les rebelles soient entraînés par d’anciens leaders d’al-Qaeda qui ont été relâchés de la prison de Guantanamo par les USA.

Le Times a aussi complètement passé sous silence le plan de paix de l’Union Africaine qui appelle notamment à un cessez le feu, à des négociations pour une constitution et des élections démocratiques sous le contrôle de la communauté internationale.

Comment doit-on qualifier le refus du Times de parler du nettoyage ethnique des Libyens noirs par les "rebelles" de Misrata avec l’aide de l’OTAN ? Cela fait-il du New York Times le complice du nettoyage ethnique, lui qui non seulement passe délibérément sous silence ces exactions mais décrit mensongèrement les "rebelles" comme les sauveurs de la Libye ?
Téléphonez au New York Times au (212) 556-1234 (et à tous les quotidiens français, se permet d’ajouter le traducteur), demandez à parler au directeur de publication et demandez lui pourquoi son journal ne parle pas du nettoyage ethnique des Libyens noirs.

Black Star News, 26 juin 2011, éditorial
Traduction : Dominique Muselet

GRACIA DELVA OU UN SIGNE CLAIR DE LA MORT DE LA CULTURE HAITIENNE


Où va le pays? Où va la culture du pays? Ne peut-on trouver un seul homme ou une seule femme de courage dans le pays pour dénoncer ce qui ne va pas dans une bonne direction? Quel crime Haïti a-t-il commis pour avoir de nos jours des hommes littéralement ignorants dans toutes les trois branches de son gouvernement? Je vais considérer simplement un cas dans la branche législative: le cas de Gracia Delva, le député de Marchand-Dessalines.

Comme il fallait s’y attendre, Gracia Delva a été nommé président de la commission culturelle et tourisme de la chambre basse. Qui pis est encore, il a trouvé Marie-Laurence Jocelyn Lassègue, une Haïtienne qui a une très bonne idée de la culture haïtienne, à l’applaudir, en dépit de son ignorance proverbiale. Je demeure certaine que, à part d’être chanteur de Mass Konpa, Gracia Delva ne connaît rien de la culture haïtienne. A part d’être chanteur (et quel chanteur, s’il vous plait !)  je suis sûre que Gracia Delva n’a aucune idée du mot culture. Je suis sûre que Gracia Delva n’a jamais lu un livre ni de Jean Price Mars, ni d’aucun autre champion de notre culture. C’est vraiment triste de voir un pays doté d’une si belle et riche culture se trouver à un si bas niveau.

Que vient chercher Gracia Delva dans une question de droit d’auteur? Quel est le niveau scolaire de Gracia Delva? On préfère se taire ou embrasser les ignorants afin de bénéficier d’un éventuel porte-feuille ministériel, car les marchandages vont bon train. Je suis certaine que Marie-Laurence Lassègue sait que Gracia Delva est un ignorant. Mais, elle doit faire preuve de prudence car elle aura besoin de Delva au cas d’une ratification pour un poste ministériel ou pour d’autres genres de services. Dans un tel contexte, personne n’est plus qualifié que Gracia Delva pour représenter notre culture au Parlement haïtien. Le chanteur de Mass Konpa n’aura alors aucun problème à proposer le maintien de Madame Lassègue à son poste, surtout que celle-ci, véritable "pakapala", a servi toutes les administrations depuis Aristide I (en 1991) jusqu’au naufrage récent de Préval. Donc, servir Sweet Micky sera facile pour Madame Lassègue (qui avait appuyé Madame Manigat) car elle peut facilement évoquer la formule si chère aux intellectuels opportunistes haïtiens: "Je sers mon pays et non un régime".

C’est vraiment triste d’entendre cette dame cultivée placer le "rap" comme faisant partie de notre culture et de notre musique. Peut-être que le "rap" dans le sens de le "dialogue question réponse" fait partie de la musique nègre en général, mais pas ce genre de musique qui a cause tant de violence dans le camp de la jeunesse haïtienne Madame Lassègue parle justement de "Gansta / Gangster Rap" qui loue la vie des voyous, ceux qu’on appelle "thugs" en anglais. C’est ce genre de musique, le "Gansta / Gangster Rap", que Wyclef Jean promeut dans le pays. C’est sans doute l’une des grandes contributions de Wyclef Jean à "la culture haïtienne", cette nouvelle forme de "culture" qui nous a donné des adolescents, des enfants de 12 ans qui s’amusent dans les rues de la capitale et dans celles d’autres villes de province à s’adonner à la drogue et au sexe dans les "Ti Sourit et Reggae Night", cela avec le silence complice des responsables de la "culture" en Haïti Quelle solution peut-on attendre de Gracia Delva pour résoudre cette pratique immorale alors que les intellectuels du pays, dont Madame Lassègue, n’ont jamais vu la nécessité d’en mettre fin?

Puisque de nos jours, n’importe quel chanteur ou musicien sans classe devient un connaisseur de la culture haïtienne, je m’attends à ce que le prochain ministre de la culture soit Shoubou, Cubano, Robert Martino ou l’un des autres amis qui avaient mené une campagne active pour leur Sweet Micky.

En fait, je suis venue dans ce monde trop tard, car Gracia Delva n’a pas de compétence pour être député dans aucun pays au monde. Cependant, de nos jours, qui ne peut pas devenir, en Haïti, député, sénateur, ministre et même président? Si Sweet Micky est président Haïti, il n’y a aucun doute que King Kino ou Black Alex peuvent occuper également cette fonction. Master Dji et Coupé Cloué, honorés de manière posthume par BHDA, pourraient facilement devenir président Haïti s’ils étaient encore vivants.

Les médias haïtiens sont les premiers responsables de la chute des valeurs du pays. Ils diffusent rarement des programmes ayant un véritable rapport avec la culture haïtienne A part le compas, aucun autre aspect de notre culture est offert à la jeunesse. Encore une fois, les intellectuels du pays sont restés bouche fermée. Pour ma part, je crois que l’intellectuel doit pouvoir guider le peuple. Sweet Micky est devenu président du pays parce que les intellectuels n’avaient pas rempli leurs devoirs. Gracia Delva est devenu député parce que les intellectuels du pays n’ont jamais appris au peuple et surtout à la jeunesse le rôle d’un député dans un pays. Je suis sure et certaine que dans cinq ans, un ignorant comme Wyclef Jean battra à plate couture n’importe quel intellectuel. Sweet Micky l’a dit et a prouvé que n’importe quel quidam peut occuper la fonction présidentielle dans le pays, en battant haut les mains d"une intellectuelle bien fracturée.

Dans ces temps de descente aux enfers, où se trouvent les hommes qui connaissent vraiment l’histoire de ce pays? Que dit Frankétienne, ancien ministre de la culture, dans cette affaire combien triste? Où se trouvent Rony Desroches, Jean Fouchard, le sociologue Laenec Hurbon, le poète Syto Cavé, les écrivains Yannick Lahens, Lionel Trouillot, Dany Laferrière, Mimi Barthelemy, Gary Victor, etc. Se contentent-t-ils simplement de recueillir de la gloire personnelle? Donc, que le pays se meurt, pourvu que je sois honoré!

Dans un pays où un soi disant président affirme dans "Livre en Folie" ne pas aimer lire (cela se voit sans lunettes), que peut-on attendre de sa jeunesse sinon que de continuer à "chat" 24 sur 24 sur internet et à grossir le rang des participants des "Ti Sourit et Reggae Night"? Je pense que l’un des rôles d’un président haïtien, c’est d’inspirer la jeunesse du pays. Donc, si le président ne lit pas, la jeunesse doit vraiment se réfugier dans les "Ti Sourit et Reggae Night". Je me demande si Sweet Micky a jamais lu dix livres dans sa vie. Je me demande si Sweet Micky voit la nécessité, l’importance d’une école de musique dans le pays. Je me demande si Gracia Delva a déjà entendu citer les noms de Jean Price Mars, de Lorimer Denis, de Lamartiniere Honorat, de Louis Mars, d’Antenor Firmin, d’Hannibal Price. Je me demande si Wiclef Jean peut écrire (en créole, en franchis ou même en anglais) une dissertation sur Gouverneur de la Rosée, sur Zoune chez sa nennenn, sur les œuvres de Jean Brierre, d’Emile Roumer ? Or ce sont ces ignorants qui dirigent la culture du pays! Ce sont ces ignorants qui sont devenus les modèles de nos jeunes.

Donc, Gracia Delva se classe d’emblée dans la même catégorie des Oswald Durand, Etzer Vilaire, Alphonse Henriquez, Emile saint Lot, Daniel Fignolé, Castel Demesmin, Charles Fombrun et d’autres grands hommes qui jadis avaient tant œuvré pour la culture haïtienne au parlement. Comment le pays a-t-il pu tomber dans cet état? J’attends la réponse des ignorants comme Gracia Delva qui viendront le défendre. Ils n’auront aucune honte à le faire, car si on a choisi un immoral et un ignorant comme Sweet Micky pour diriger le pays, on est capable de tout, sauf des bonnes choses pouvant relever la fierté de la nation. (Je connais déjà une partie des interventions de ces immoraux qui vont défendre Sweet Micky et Gracia Delva. Ils vont demander d’aider Sweet Micky au lieu de le critiquer. Voici ma réponse: Pourquoi en 1991 ces mêmes vendeurs de patrie, ces mêmes immoraux, n’avaient-ils pas demandé d’aider le président Aristide? Au contraire, bien avant sa prestation de serment, on lui a fait au début de janvier 1991 une tentative de coup d’état. Finalement, le 30 septembre 1991, les défenseurs de Sweet Micky ont donné le coup d’état le plus sanglant de notre histoire pour chasser au pouvoir le président Aristide.)


Elizabeth Sévère 
Fort-de-France 
24 juin 2011

SOS Journalistes condamne l'arrestation de deux journalistes



Haïti: L'organisation haïtienne de défense des droits des journalistes, SOS Journalistes, a condamné lundi l'arrestation et la détention illégale de deux journalistes qui travaillent à Radio Prévention de Petit-Goâve, sur ordre du commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de la ville de Faustin Soulouque, Me Alix Civil. L'émetteur de la Radio et d'autres équipements ont été confisqués et transportés dans un lieu inconnu.

En effet, les journalistes Ernst Joseph (PDG de Radio Prevention) et Wolf 'Duralph' François (présentateur d'une émission à grande écoute) ont été arrêtés et détenus sur ordre du chef du parquet la ville, Me Alix Civil, pour diffamation, trouble à l'ordre public et bris de biens publics.

SOS Journalistes a qualifié d'arbitraire l'arrestation des deux confrères décidée le mercredi 22 juin par le commissaire Alix Civil que l'organisation de défense de la liberté de la presse a dénoncée comme ennemi de la liberté de la presse. Le Secrétaire général de SOS Journalistes, Joseph Guyler C. Delva, s'est rendu samedi et dimanche à Petit-Goâve pour enquêter sur la question.

Les deux journalistes ont été convoqués par le parquet de Petit-Goâve pour répondre de questions relatives à des informations publiées, des opinions et commentaires émis au cours de leurs différentes émissions sur Radio Prévention, considérée comme la radio la plus populaire de la zone.

Quand la population a appris que les journalistes Ernst Joseph et Wolf 'Duralph' François ont été l'objet d'une convocation au parquet, plusieurs milliers de supporters de la Radio ont décidé de se rendre devant le parquet pour manifester leur soutien aux journalistes.

Alors que les confrères se trouvaient dans le bureau du commissaire du gouvernement, des accrochages ont eu lieu entre la foule et la police, supportée par la MINUSTAH. Des jets de pierre, de la part de la population, des coups de feu en l'air, de la part de la police et des agents de l'ONU ont été enregistrés. Des vitres ont été cassées et quelques personnes ont été victimes de blessures lors de ces échauffourées.

Selon ce qu'a rapporté le secrétaire général de SOS Journalistes, Joseph Guyler C. Delva, le commissaire du gouvernement Alix Civil a considéré que les journalistes, qui pourtant se trouvaient paisiblement assis dans son bureau sur sa propre invitation, étaient responsables des actes répréhensibles commis par certains membres de la foule.

« J'ai insisté pour demander au commissaire Alix Civil qu'est-ce qu'il reprochait aux confrères en terme d'infractions, à eux, personnellement imputables, le commissaire m'a répondu même s'ils n'ont personnellement commis ces infractions, mais la foule, composée de plusieurs milliers de personnes, était sous leur contrôle », a rapporté Guyler C. Delva. 

« Le commissaire Civil a décidé d'arrêter les journalistes à la place de ceux qui, à l'extérieur lançaient des pierres dans le cadre de leurs accrochages avec forces de l'ordre qui lançaient des coups de matraques et coups de feu pour disperser la foule. Ceci est une aberration! », a déclaré Guyler C. Delva, rappelant qu'en matière pénale, la responsabilité est personnelle.

« Les journalistes n'était à aucun moment à la tête d'une foule violente ni en train d'inciter ou d'instruire qui que ce soit à commettre des actes de violence. D'ailleurs, ils étaient à l'intérieur du bureau du commissaire du gouvernement », a fait remarquer le secrétaire général de SOS Journalistes.
Selon des sources diverses, certaines autorités politiques et judiciaires dont le commissaire Alix Civil et le maire de Petit-Goâve, Roland Justal, ont toujours exprimé dans certains milieux leur aversion envers Radio Prévention et ses journalistes vedettes, Ernst Joseph et Wolf François, en raison des émissions à caractère politique, humoristique et satirique qu'ils présentent régulièrement sur les ondes de la Radio.

« S'il y a eu trouble à l'ordre public à l'extérieur du parquet, il revenait à la police et aux agents de l'ONU présents sur les lieux d'arrêter les fauteurs de troubles, puisqu'ils sont chargés du maintien d'ordre », a fait savoir M. Delva qui dit ne pas comprendre pourquoi les journalistes ont dû être arrêtés alors qu'aucun des casseurs présumés n'a été appréhendé.

« Je pense que le commissaire Civil, prédateur de la presse qu'il est, devra arrêter beaucoup plus de journalistes. Nous allons organiser une caravane de journalistes venus d'autres endroits du pays pour nous rendre dans son bureau à Petit-Goâve et je crois qu'il devra nous arrêter tous, à commencer par moi-même », a fermement déclaré Guyler C. Delva.

Les journalistes ont été transférés de Petit-Goâve à la prison de Carrefour, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, où ils détenus dans des conditions très difficiles.

Alors que les journalistes se trouvent incarcérés au centre de détention Omega, des prisonniers venus d'ailleurs ont été amenés dans l'après-midi du jeudi 23 juin pour n'y passer qu'une nuit. Et pendant cette nuit, lesdits prisonniers ont maltraité les confrères, avant d'être reconduits le lendemain matin dans un autre endroit.

« Ceci est un acte extrêmement grave. C'est tactique souvent utilisée par des politiciens et autres lâches acteurs qui veulent infliger des sévisses corporels à certains détenus », a fait savoir M. Delva. « Nous avons le droit de soupçonner la main cynique de ceux qui se trouvent derrière cette arrestation arbitraire », a-t-il soutenu. 

Emetteur et autre matériel confisqué

Sur ordre du commissaire Alix Civil, le juge de paix, Jean Jude Léandre, s'est rendu à la radio pour y apposer les scellées. Sur ordre du commissaire Civil, l'émetteur, la console et des microphones appartenant à Radio Prévention ont été enlevés et transportés dans un camion de la police (UDMO) dans un endroit inconnu.

« C'est inimaginable qu'un commissaire du gouvernement décide d'emporter l'émetteur et d'autres équipements qui font fonctionner la Radio. Les autorités ont même confisqué la patente de la Radio », a dénoncé Guyler C. Delva.
Selon SOS Journalistes, les journalistes ne sont pas au-dessus de la loi et se doivent d'exercer la liberté de la presse de manière responsable. Cependant, s'il y a diffamation, il y a des procédures à suivre et l'arbitraire ne sera jamais accepté, a-t-il dit.

M. Delva dit avoir parlé à des membres du cabinet du président Michel Joseph Martelly, qui ont assuré que le Chef de l'Etat ne soutient nullement pareils actes contre la presse. M. Delva déclare qu'il va rencontrer le président de la République sur cette question.

SOS Journalistes exige la libération immédiate des journalistes incarcérés et entend intenter une action en justice contre le commissaire Civil pour abus de pouvoir. SOS exige également que les scellées apposées sur les portes de la Radio soient levées immédiatement et que l'émetteur et les autres équipements confisqués soient restitués et que la remise en onde de la Radio soit garantie.

lundi 27 juin 2011

Le peuple sénégalais se lève pour dire une fois pour toutes : NON au népotisme !



Manifestation devant l’Ambassade du Sénégal à Paris – 23 juin 2011
Wade : trop, c’est trop ! Retirer ton projet ne nous suffit plus, tu dois dégager et rendre au peuple sénégalais tout ce que tu lui as piqué. Tes jours sont comptés. De l’injustice, l’incompréhension et surtout l’arbitraire ne peut naître que la barbarie.

En France, la jeunesse sénégalaise s’est levée depuis mercredi 14h pour occuper le Consulat du Sénégal à Paris. Avec une détermination et un sérieux exemplaires, ils ont montré aux autorités sénégalaises et française qu’ils sont prêts, à tous prix, à mettre fin à l’injustice que subit leur peuple.
En garde à vue, dans les locaux de la police française, toute la nuit s’est tenue des AG pour penser comment organiser la suite de la lutte jusqu’à ce qu’Abdoulaye Wade dégage.
Enfermés 24h, cela n’a pas empêché le mouvement de continuer dans Paris. Dès que nos sœurs et frères ont appris notre arrestation, ils se sont mobilisés. Cette mobilisation a causé d’autres arrestations.


Tout ça pour vous dire que notre combat ne fait que commencer et tous ensemble, nous sommes en train de nous organiser pour en finir avec Abdoulaye Wade.

SeynabouAïssata et Emné, nos trois mamans qui nous ont encadrés, chéris et surtout donnés du courage lors de l’occupation et de l’arrestation, elles ont été dignes, déterminées et nous ont apporté tout ce qui pouvait nous manquer dans ce combat, c’est-à-dire le calme et la sérénité. Bravo mamans !

D’ici, j’envoie un message à Alioune Tine :
Salut vieux, j’ai appris qu’ils t’ont eu, physiquement je veux dire, tu sais mon grand, ces gars n’ont pu rien nous donner que des coups. Talla a subi le même sort et ils ont massacré des milliers des nôtres mais là, trop c’est trop ! Serre tes dents et relève-toi vite.  Nous devons faire table rase,  construire notre pays et nous avons besoin de tout le monde.  Nous devons les chasser du pouvoir, les empêcher de fuir et même s’ils arrivent à nous échapper,  les courser partout dans le monde pour reprendre notre dû.

Alioune, en écrivant ce texte, je viens de recevoir un sms qui me signale que Karim Wade, « l’enfant prodige », est logé en ce moment au 50 avenue FOCH à Paris.  Il peut essayer de ce cacher, son heure viendra.

A nos frères et sœurs du Sénégal, ne lâchez rien, nous ne lâcherons  rien nous non plus. Et s’il le faut, nous nous organiserons en masse pour regagner le pays.
La nature n’a jamais créé deux choses de la même manière, la Tunisie n’est pas la Côte d’Ivoire, la Côte d’Ivoire n’est pas le Sénégal.  

Vive le peuple Sénégalais ! 
L’injustice ne passera pas !


Bamba GUEYE LINDOR
Paris, le 24 juin 2011

Seizième alerte : L’homme et le perroquet


Perdu dans sa réflexion, l’homme continue à regarder autour de lui. La même question passe et repasse dans sa tête :”Comment et pourquoi Haïti est arrivée à ce tournant ?” Décidé de trouver une réponse à cette question, il comprend que la première démarche à entreprendre est de travailler sur sa personne pour devenir un patriote, un citoyen conséquent et honnête. Un nationaliste zélé prêt à faire tous les sacrifices pour le progrès et le développement de son pays.

La première leçon retenue dans le dialogue avec le perroquet : “Mesie, ou kon-nen”. Une simple phrase qui peut remplir le contenu d’un dictionnaire Larousse pour sa définition.Avant cette rencontre, Il était tellement fier de sa personne, et enflé dans son ego qu’il avait décidé d’abandonner le premier cercle de ses amis pour bâtir sa maison dans les hauteurs de Pétion-Ville. Thomassin 48. En effet, son passé de fils d’un commandant de milice qui faisait la pluie et le beau temps sous les Duvalier, ne l’aidait pas après 1986. Son père, après le 7 février, le départ de Jean-Claude, avait pris toutes les précautions pour cacher son revolver et son uniforme kaki bleu afin d’éviter les représailles. En bon élève, une fois il a gagné assez d’argent pour s’offrir une vie de luxe, il abandonnait le quartier de Poste-Marchand pour se réfugier dans les hauteurs où les parvenus riches et les “bourgeois” habitent en Haïti.Là, il se sentait tout à son aise – maison de luxe avec piscine- plusieurs voitures de marque, câble TV, internet, fax machine, génératrice, sécurité privée… Tout en repos dans son paradis, il s’en fichait des problèmes du sous-développement d’Haïti qu’on relate dans les livres. Même la plupart de ses achats, il les faisait en République Dominicaine et parfois même il prenait l’avion pour s’approvisionner à Miami.- A ses pieds, Port-au-Prince, le centre de la capitale, s’étalait comme une vaste plaine où la misère, la prostitution, la promiscuité, la chaleur, l’insalubrité…, bref où tous les problèmes sur la terre trouvent un refuge tranquille et agréable. Il y met les pieds, juste pour son travail et rarement pour se rendre à la plage. Un espace clôturé –Côte des Arcadins- sur lequel il a bâti une villa juste pour passer un week-end au bord de la mer. Renforçant les leçons à la base de son expérience avec son père, de ces nouveaux amis, il a apprit le sens de ce proverbe assez populaire dans le milieu :”Pa jam-m manje kote ou kaka.” Ces gens faisant fortune à la Croix-de-Bossales, mettaient les pieds dans le centre ville juste pour leur commerce et dans l’après-midi regagnaient leur confort dans les hauteurs. Haut Pétion-Ville. Un milieu à partir de maintenant il décide d’abandonner car trop corrompu pour un révolutionnaire. Tout en lui-même, il reconnaît être devenu une autre personne. Aussi bizarre qu’il paraît, en moins de quelques heures, une simple remarque venant d’un perroquet le transforme en l’homme qu’il est maintenant. Un révolutionnaire disposé à connaître pourquoi son pays est arrivé à ce stade. Il est conscient du danger auquel il doit faire face pour changer le monde autour de lui. Car les durs en Haïti ne pardonnent pas la trahison. Avoir été un membre du clan, voilà une autre raison pour mettre sa tête à prix. Mais, plus fort que sa peur; sa détermination de chambarder le système rétrograde qui cause le malheur de tout un peuple en détruisant le futur de toute une génération, forçant des centaines et des centaines de compatriotes à abandonner leur patrie pour venir s’humilier en terre étrangère devient maintenant son but de vivre avant de mourir.



Jean Senat Fleury

Martelly se moque des haïtiens avec son comité de liaison « extraterrestre».


1)      En plus des « va-t’en-guerre » frères Mayas-Paul,  Martelly nomme le brave Dr Pompée, fils de l’ex-ambassadeur de JC Duvalier Pierre Pompée auprès du Vatican,  tous vivant dans la « bulle mickyste » sans aucune expérience politique et sans connaissance du terrain et du parlement.

2) Martelly ressuscite un certain Calixte Valentin qui a du démissionner de son poste de maire intérimaire des Gonaïves nommé par Latortue. En effet, sous la pression de la population qui l’a chahuté à l'occasion de la commémoration du 201ème anniversaire de la proclamation de l'Indépendance nationale selon le Nouvelliste dans son édition du 5 juin 2005 et « comblé de honte devant l'acharnement des manifestants » Valentin avait jeté l’éponge en démissionnant à cause de sa mauvaise gestion du cyclone Jeanne.  

3) Que sont donc devenus les vieux routiers « seniors » tels Daniel Supplice, Gervais Charles, Michelle Oriol etc… Pourquoi mettre en face du Parlement des « juniors extraterrestres»

Décidément, Martelly n’a rien appris de l’affaire Rouzier. Il repart aux USA où il a déjà effectué 3 voyages en moins de 3 mois. Plus intéressé à être dans son jet privé aux frais de ceux qui vivent sous les tentes, il délègue les patates chaudes à des extraterrestres de la politique. Chaque jour qui passe le bateau prend de l’eau. A moins que ce soit un calcul, question de miner les chances de son nouveau premier ministre désigné et ainsi avoir toute la latitude pour garder son cousin Bellerive par défaut comme premier ministre « de facto ».

Jwet pou Daly Valet ak Frantz Duval !

Haïti : le déclin de l'épidémie de choléra pourrait n'être que temporaire


Au milieu du mois de mai, Médecins Sans Frontières a assisté à une augmentation sensible du nombre de cas de choléra dans la capitale haïtienne de Port-au-Prince, notamment dans le quartier très peuplé de Carrefour.
En avril, le nombre de cas de choléra pris en charge par MSF était descendu sous la barre des 400 patients par semaine à Port-au-Prince. Mais en mai, le nombre de cas a brusquement commencé à remonter en flèche. Au cours de la deuxième semaine de juin, MSF a traité 2 891 cas, soit six fois plus qu'au cours de la dernière semaine d'avril.
La poussée épidémique semble à présent se calmer. Durant la semaine se terminant le 19 juin, MSF a traité 1 470 cas, soit près de 50% de moins que la semaine précédente.
« La diminution du nombre de cas enregistrée la semaine dernière est une bonne nouvelle, mais nous ne devons pas nous réjouir trop tôt. L'épidémie de choléra en Haïti est loin d'être terminée, » a expliqué Sylvain Groulx, chef de mission MSF. « Le personnel soignant doit rester prêt à intervenir. En outre, de réelles améliorations s'imposent toujours d'urgence dans le domaine de l'hygiène, de l'assainissement et de l'approvisionnement en eau potable. A la veille de la saison des ouragans et de la deuxième saison des pluies, on peut craindre à tout moment une nouvelle flambée épidémique. »

Entre le 2 mai et le 19 juin, MSF a traité 11 082 patients atteints de choléra à Port-au-Prince. Au cours de cette période, 39 patients sont décédés, soit moins de 0,4% des cas traités. Le choléra est une maladie grave, qui tue rapidement en l'absence de traitement. MSF insiste néanmoins sur l'importance de réduire le taux de mortalité à moins de 2%.
Suite à cette nouvelle flambée, MSF a rapidement renforcé ses capacités de traitement du choléra à Port-au-Prince. Plus d'un millier de lits, répartis sur huit centres de traitement dans la ville, sont à présent disponibles. Le 3 juin, MSF a également organisé une conférence de presse à Port-au-Prince, appelant le gouvernement et les acteurs internationaux de la santé à déployer une réponse appropriée. MSF continue à insister pour que les autorités sanitaires haïtiennes améliorent le suivi du choléra et leur capacité de prise en charge.
Si le quartier de Carrefour a été touché de plein fouet par cette récente recrudescence, aucune cause n'a encore clairement été identifiée. Les épidémiologistes et les spécialistes eau et hygiène de MSF prennent actuellement des mesures pour s'attaquer aux causes de la transmission et prévenir la propagation de la maladie.
Depuis le début de l'épidémie de choléra en Haïti, en octobre 2010, MSF a traité plus de 140 000 patients dans tout le pays, soit environ 40% des 330 000 cas recensés. Au cours des huit derniers mois, le choléra a tué plus de 5 000 Haïtiens.
Le choléra peut avoir une issue fatale très rapidement mais se guérit aisément lorsqu'il est traité à un stade précoce. Mais de mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement favorisent la propagation de la bactérie responsable de la maladie. Le respect des mesures d'hygiène, un dépistage et un traitement précoces et la consommation d'eau préalablement désinfectée doivent permettre aux Haïtiens de se protéger contre la maladie.

Martelly doit tirer leçon de la réalité politique


Nombreux sont ceux qui pensent que le président de la République n'avait pas assez fait pour assurer la ratification du choix de Daniel Gérard Rouzier, son Premier ministre désigné. Pour le sénateur Jean-Hector Anacacis, Michel Martelly n'a pas d'autre choix que de négocier avec les parlementaires. L'ambassadeur de France à Port-au-Prince, Didier Le Bret, voit dans ce rejet le jeu de la démocratie, tout en appelant les concernés à tirer leçon de cet exercice. Même position pour Edgard Leblanc Fils, responsable de l'Alternative.

Avec le rejet de Daniel Gérard Rouzier, Michel Martelly a essuyé son premier échec et doit tirer la leçon de ce qui s'est passé, de l'avis de plus d'un. Pour l'ambassadeur de France à Port-au-Prince, ce vote de la Chambre des députés fait partie du jeu de la démocratie. Didier Le Bret estime que le chef de l'Etat devrait désigner un autre chef de gouvernement. Selon lui, des leçons doivent étre tirées de cet exercice. 

De son côté, le vice-président du Sénat croit que M. Martelly n'a d'autre choix que de négocier avec la majorité de l'INITE au Parlement, s'il veut arriver à mettre sur pied son gouvernement. « M. Martelly doit comprendre qu'il n'est pas dans une compétition de groupes musicaux. Il s'agit de la politique; il doit y avoir des compromis et de l'entente », a martelé le sénateur Jean-Hector Anacacis sur les ondes de Radio Magik 9 ce mercredi. 

« Ce vote ne me surprend pas. Je l'avais dit. Car, la façon dont le président Martelly gérait l'affaire, cela était prévisible. Le choix de Daniel Gérard Rouzier n'avait pas fait l'unanimité dans l'équipe du président. Il y avait des désaccords sur sa désignation », a-t-il expliqué. Pour le parlementaire, la politique est un jeu de compromis. Il faut aller à la recherche de la majorité lorsqu'on ne l'a pas au Parlement. 

« Dans les prochains six mois, M. Martelly est condamné à fonctionner avec la majorité de l'INITE », a-t-il dit.

Selon Anacacis, M. Rouzier a décidé de négocier avec la minorité au Parlement aux dépens de la majorité de INITE. C'est ce qui a conduit à sa perte. Sa plus grande erreur, c'est de s'attaquer à la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH). « Bill Clinton est incontournable », disait-il à qui veut l'entendre. 

« Daniel Gérard Rouzier est victime de sa méconnaissance de la réalité du pays. Il est pris au piège. Michel Martelly ne l'a jamais voulu comme son chef de gouvernement. Sinon, il n'aurait pas laissé le pays le jour même où la Chambre des députés devait se prononcer sur son cas. Sa visite médicale à Miami aurait pu attendre. Il n'était pas son vrai choix », selon les réflexions du sénateur. 

Par ailleurs, l'intervention dans la presse du chef de cabinet de M. Martelly, Thierry Mayard Paul, disant que l'Exécutif ne va rien négocier du tout et que la négociation est un terme impropre, n'a pas joué en faveur du Premier ministre désigné. Au contraire, il a contribué à endurcir la position des députés, selon Anacacis.

« Le président Martelly ne doit pas dire à la population qu'il est bloqué par le Parlement. Comme lui, les parlementaires ont été élus par le peuple. Ils ont une responsabilité partagée », a fait savoir le vice-président du Sénat.

Pour l'ancien sénateur Edgard Leblanc Fils, responsable de la plateforme politique Alternative, le vote de la Chambre des députés prouve un très faible appui à Daniel Gérard Rouzier. Lui aussi croit que les interventions de Thierry Mayard Paul n'ont pas du tout facilité les choses à Daniel Gérard Rouzier. 

« Le président doit tirer des leçons de ce vote pour ne pas essuyer un autre échec de ce genre », a-t-il avancé, tout en appelant les différentes parties en litige à prioriser le chemin du dialogue et de la négociation. 

Pour sa part, la mission de l'ONU en Haïti encourage vivement les pouvoirs constitués de l'Etat à tout mettre en oeuvre afin de doter le pays, sans plus tarder, d'un gouvernement qui, de concert avec le Parlement, les acteurs de la classe politique, la société civile et les partenaires internationaux, pourra lancer les grands axes de la stratégie présidentielle pour l'éducation, l'emploi, l'Etat de droit, et l'environnement. 

« Chaque jour qui passe repousse davantage l'ancrage de la nouvelle dynamique politique constructive réclamée par les citoyens par la voie des urnes. Il ne fait aucun doute que tous les Haïtiens sont unis dans leur volonté de voir les grands chantiers à venir, y compris ceux relatifs à l'amélioration de leurs conditions de vie, avancer le plus rapidement possible », lit-on dans un communiqué de la MINUSTAH en date du 22 juin 2011.

En consultation avec les présidents des deux branches du Parlement- tous deux membres de l'INITE- le président Martelly doit désigner un autre Premier ministre, puisque Daniel Gérard Rouzier a été lamentablement rejeté par la Chambre des députés avec 19 voix pour, 42 contre et 3 abstentions.

Après cet échec, l'homme d'affaires Daniel Gérard Rouzier a fait savoir à l'AFP qu'il va reprendre ses activités antérieures. « J'étais prêt à servir mon pays, mais je réalise que je ne réponds pas au profil politique que certains recherchaient. Alors je continuerai à faire ce que je faisais auparavant », a avancé le PDG de la Sun Auto et de E-Power.

Robenson Geffrard

Quinzième alerte :L’homme et le perroquet


Dans un silence embarrassé, l’homme continue sa route. “Mesie, ou kon-nen…” la phrase comme poussée par un marteau pilon cherche à percer son cœur. Choqué par la dégradation de l’environnement qui l’entoure, il se sent pour la première fois coupable de la situation dans laquelle se trouve le pays.

Tout curieusement, il entend une voix qui parle au fond de lui-même. Il devient perplexe. Si la simple remarque d’un perroquet arrive à révolter une conscience aussi endurcie et rebelle comme la sienne fermée à la souffrance des autres depuis sa tendre enfance, cela signifie que la situation est vraiment grave dans le pays. Plus que malade, Haïti est moribonde.

Honteux d’être la part du problème plutôt que la solution, sans comprendre pourquoi, un sentiment de remords apparaît sur son visage. Il devient tout d’un coup blême et transformé. Une boule amère gonfle dans sa gorge voulant l’étouffer comme un canard sauvage. Une pintade déplumée. Secoué comme une feuille, son cœur palpite de plus en plus fort. Difficilement, il arrive à respirer. Chose bizarre, on dirait toute la malédiction du ciel arrive d’un coup sur ses épaules.

La preuve est là, nue devant ses yeux. La vue d’une vieille dame qui cherche sa nourriture dans une poubelle vient aggraver son malaise. A quelques mètres, un enfant nu qui joue dans une mare d’eau malodorante, le fait vomir. Tout gêné, il se demande en lui-même, comment il a pu refuser de reconnaître pendant un si long temps cette vérité. La faim tue en Haïti. L’hygiène dans différents quartiers de la capitale de même que dans les autres endroits dans le pays est plus que précaire. Simplement existante. Pas d’eau potable, pas d’électricité, pas d’infrastructures routières, pas de soins de santé, pas de sécurité, pas de service administratif…Haïti est un état bidon.

Quelques heures auparavant, il pouvait facilement fermer les yeux devant ce fait. Mais, après son dialogue avec le perroquet, sans savoir pourquoi, il devient une toute autre personne. Il n’est plus un animal. Il est maintenant un homme avec un coeur. Il peut voir la réalité, la comprendre et finalement capable de chercher une explication. La question qui vient dans sa tête est comment et pourquoi Haïti est arrivée à ce carrefour? Le carrefour de la honte, du désespoir. Un pays qui a seulement le nom de pays. (A suivre)

Jean Senat  Fleury

Le drame grec entre dans une nouvelle phase



Le drame grec s’intensifie de jour en jour et d’heure en heure, menaçant la stabilité de toute l’Union Européenne. Mardi, le gouvernement de Papandréou a obtenu un vote de confiance, au Parlement, pendant qu’à l’extérieur du bâtiment des dizaines de milliers de gens criaient : « Voleurs ! Voleurs ! » Leur colère n’est pas seulement dirigée contre les mesures d’austérité, mais aussi contre les politiciens en général. 


Dans l’espoir d’éviter un défaut de payement, le Premier ministre s’efforce de gagner un soutien à de nouvelles coupes drastiques. Mais désormais, personne de sérieux ne croit qu’un défaut peut être évité – ni dans les rues d’Athènes, ni à Bruxelles. La question n’est pas si la Grèce fera défaut, mais quand et dans quelles conditions. Le remaniement ministériel a été approuvé, au Parlement, par une très faible majorité : 155 voix pour, 143 contre et deux abstentions. Les députés vont maintenant devoir approuver vingt huit milliards d’euros de coupes budgétaires, de hausses d’impôt et de privatisations. Les dirigeants de l’Eurozone conditionnent la tranche de prêt de douze milliards à l’adoption de ces nouvelles mesures. 
Ce n’est plus une crise gouvernementale ; c’est une crise du régime lui-même. Les alarmes sonnent dans tous les gouvernements d’Europe – et au-delà.


Vote de confiance 


Tous les partis politiques peuvent sentir les flammes de la révolte dans leur dos. Pour tenter une diversion, une partie de l’opposition a brièvement quitté le Parlement, lors du débat préalable au vote de confiance. Cela n’a convaincu personne – et, finalement, les mêmes ont accordé leur soutien à Papandreou. Naturellement ! 

Papandréou avait un joker dans sa manche. La droite ne veut pas d’élections immédiatement, car elle a peur de les gagner. Elle ne veut pas la patate chaude – pour le moment. Elle préfère que Papandreou fasse le sale boulot à sa place. De même, la menace d’une révolte, parmi les députés du PASOK, s’est soudainement évaporée. Après avoir fait beaucoup de bruit, ils ont voté ce que la direction du parti leur demandait de voter. Cela souligne la vraie nature des « réformistes de gauche ». En dernière analyse, la gauche réformiste du parti n’a pas de position indépendante. Elle finit par s’accrocher à la droite du parti – laquelle défend le capitalisme et s’accroche donc à la classe capitaliste. C’est le vieux dilemme des socio-démocrates, dans tous les pays. Une fois au pouvoir, ils doivent faire un choix : soit ils défendent les intérêts des travailleurs en attaquant le Capital ; soit ils défendent le Capital en attaquant les travailleurs. Ils s’engagent toujours dans la seconde voie. L’aile droite le fait sans hésiter, d’une main ferme. L’aile gauche hésite, proteste – mais finit par s’y résoudre, parce qu’elle n’a aucune alternative à proposer. Elle est organiquement incapable de maintenir une position ferme.Papandréou a jusqu’au 28 juin pour obtenir un vote sur les vingt huit milliards d’euros de mesures d’austérité, faute de quoi Bruxelles renoncera à la nouvelle tranche d’« aide ». Cela revient à menacer de couper les tubes qui maintiennent en vie un patient en soins intensifs. Les gouvernements d’Allemagne et des autres pays créditeurs sont confrontés à un sérieux problème. Dans toute l’Europe, des politiciens de droite s’exclament à l’unisson : « ne payez pas les Grecs ! » En blâmant le peuple grec, ces démagogues chauvins essayent de protéger les vrais coupables : les banques et le système capitaliste lui-même. Depuis l’effondrement de 2008, les gouvernements ont jeté des milliards d’euros dans les coffres des banques, pour combler des trous creusés par des décennies de spéculation et d’escroqueries. Puis ils nous ont informés qu’il n’y a plus d’argent pour les hôpitaux, les écoles, les retraites – et que « tout le monde doit se serrer la ceinture » (tout le monde sauf les banquiers, naturellement). Jusqu’à récemment, ils semblaient s’être assez bien sortis de cette gigantesque arnaque. Mais la crise grecque change la donne. Il est vrai que la Grèce est un cas extrême. Mais en réalité, tous les gouvernements européens piétinent les règles du traité de Maastricht. La Grèce n’est que le bouc émissaire de la crise du capitalisme européen. C’est le maillon le plus faible de la chaîne. Mais il y a bien d’autres maillons faibles. Tous sont liés entre eux et tomberont ensemble. La jeunesse et les travailleurs grecs ont eu le courage de se soulever contre les parasites et les usuriers. Un travailleur grec interviewé par une chaîne de télé expliquait : « Je travaille dur pour vivre, comme tout le monde. Je ne suis pas responsable de cette crise et de ces dettes. Pourquoi est-ce que je devrais payer ? » C’est une très bonne question, que des millions de travailleurs européens peuvent se poser. Keynes disait : si un homme doit cent livres sterling à une banque, il a un problème ; mais s’il lui doit un million de livres, c’est la banque qui a un problème. L’UE a désormais un très gros problème. Si la Grèce ne paye pas sa dette – qui s’élève à 150 % de son PIB –, elle devra quitter la Zone Euro. Cela provoquerait des pertes massives pour les banques et les investisseurs européens qui ont prêté de l’argent à la Grèce. L’Allemagne et la France sont au premier rang des pays exposés. Trois banques françaises ont vu leur note baisser du fait de leurs placements en Grèce. C’est un avertissement. Aussi les Allemands et autres créditeurs n’ont-ils d’autre choix que de prêter davantage à la Grèce – en retenant leur souffle. Ils savent que si la Grèce fait défaut, la contagion se propagerait rapidement au reste de l’Europe, soumettant l’euro à des pressions insoutenables. L’avenir de l’UE elle-même est sérieusement menacé.

La « contagion » ne concerne pas seulement l’économie. Cela s’applique aussi à la politique. Le mouvement en Espagne se poursuit : deux cent cinquante mille personnes ont battu le pavé à Barcelone, dimanche dernier. En Grande Bretagne, les syndicats du secteur public préparent une grande vague d’actions coordonnées pour le 30 juin. 
Implications révolutionnaires 

Le ton des dirigeants de l’UE est de plus en plus menaçant : il faut des coupes franches et des privatisations massives – « ou sinon… ». Mais la masse de la population grecque rejette le nouveau paquet de mesures. Il n’est même pas certain qu’il pourra être approuvé au Parlement. 


Tout en reconnaissant que les mesures d’austérité son sévères, Papandréou insiste sur l’idée qu’« il n’y a pas d’alternative » (ce qui est vrai, sur la base du capitalisme). Il répète qu’une élection est la dernière chose dont la Grèce a besoin. Par « Grèce », bien sûr, il entend les capitalistes et les banquiers. « Il y a une lumière au bout du tunnel », dit le Premier ministre. Mais il n’a pas précisé qu’il s’agissait des phares d’un train lancé à toute vitesse dans l’autre direction. La Grèce ne peut pas même payer les seuls intérêts de sa dette. Et les nouvelles mesures d’austérité ne feront qu’affaiblir la demande et aggraver la récession – ce qui réduira davantage les recettes fiscales, censées payer les créditeurs. C’est une spirale descendante dont on ne voit pas la fin. Mais la classe dirigeante a surtout peur des masses. Les manifestants sont déterminés à organiser une mobilisation exceptionnelle à l’occasion du vote du plan de rigueur. Les syndicats discutent d’une grève générale de 48 heures. La grève des électriciens montre qu’à elle seule, cette section de la classe ouvrière a les moyens de paralyser l’économie. La situation exige une direction révolutionnaire. Et c’est précisément ce qui manque. Alexis Tsipras, dirigeant du parti Synaspismos (gauche) a dit : « On ne nous propose pas de sauver l’économie, mais de la piller avant de proclamer la faillite ». C’est correct. Mais malheureusement, les dirigeants de Synaspismos n’offrent aucune perspective au mouvement de masse. Ils sont à la remorque du mouvement – et non à sa tête. 

La position des dirigeants du Parti Communiste Grec (KKE) est pire encore. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour tenir les travailleurs communistes à l’écart du mouvement et le diviser. Ils se méfient de tout ce qui n’est pas sous leur contrôle bureaucratique. Au mieux, ils utilisent le mouvement de masse pour faire avancer leurs ambitions électorales. Au pire, ils le considèrent comme « réactionnaire ». 


Cela montre à quel point ces dirigeants de gauche sont coupés de l’humeur réelle dans la société. Les organisations de masse de la classe ouvrière, et surtout leurs dirigeants, sont à la traîne. Il n’est pas surprenant, dès lors, que les nouvelles couches de jeunes et de travailleurs mobilisés les regardent avec méfiance, voire une franche hostilité. Ce n’est pas de l’« anarchisme », mais une réaction parfaitement justifiée au bureaucratisme réformiste, qui apparaît comme faisant partie du système et des « élites » contre lesquels les masses se rebellent. Les mouvements en Grèce et en Espagne ont balayé toutes les calomnies sur la prétendue « passivité » de la jeunesse. Elle n’est ni passive, ni apolitique. Elle veut se battre, mais elle se méfie des partis existants et de leurs directions. Comment l’en blâmer, lorsqu’on connaît le bilan des partis en question ? S’il faut choisir entre les députés carriéristes, les bureaucrates syndicaux et les jeunes qui protestent Place Syntagma et Place de Catalogne, nous nous tenons inconditionnellement avec ces derniers. 

Il est vrai que le mouvement manque d’expérience. En conséquence, il commet des erreurs. Ces erreurs peuvent être corrigées avec le temps et l’aide patiente et fraternelle des révolutionnaires marxistes. Mais la nouvelle génération ne veut pas être contrôlée par des appareils bureaucratiques ou manipulée par des sectes « marxistes » qui ont les mêmes tares bureaucratiques et la même arrogance que les vieux dirigeants réformistes ou staliniens. 


L’intervention de nos camarades grecs a été un modèle sur la façon d’approcher les masses. Ils combinent la fermeté sur les principes avec une grande flexibilité tactique. Il faut intervenir dans le mouvement de masse et l’aider à vaincre. Mais il faut également souligner ses faiblesses et convaincre les meilleurs éléments de la nécessité d’une politique révolutionnaire conséquente. C’est la seule méthode correcte ! Les marxistes de toute l’Europe devraient y puiser des leçons et suivre cet exemple.


Alan Woods, 
le 22 juin