mercredi 12 avril 2017

Jean Bernabé n'est plus


Agrégé de grammaire, docteur d'État en sciences du langage, spécialiste des langues créoles, professeur émérite des universités, Jean Bernabé n'est plus.

Il était l'un des pères fondateurs de l'université Antilles-Guyane mais c'est surtout en tant que l'un des pères fondateurs de notre écriture créole moderne que je me souviendrai de lui.

Véritable artisan de la "créolistique" (comprendre linguistique du créole) cet homme de lettre fut celui qui, (avec Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau) en nous apprenant à lire et écrire dans notre langue, nous donna cette fierté d'être Martiniquais... ce sentiment d'ancrage à une tradition et une culture authentique et vraie.

Bien que la langue sous-tende le patrimoine immatériel de nombreuses communautés, il faut souvent des hommes comme lui pour qu'elle ne s'éteigne pas.

Si les poètes et les conteurs des sociétés non-occidentales, comme les griots et les dyelli africains, sont bien connus, il existe heureusement dans la caraïbe des gens comme Bernabé, ce "Gran-Grek", pour mener des combats pour la préservation des langues.

C'est un monument qui s'est éteint. .. une bibliothèque à lui seul...

Je suis triste ce soir...

Que la terre des ancêtres te soit légère ami.

Page où des hommages lui sont rendus.

lundi 10 avril 2017

QUE SE PASSE T IL A L'ABATTOIR ?


Depuis samedi le syndicat des bouchers bloque l'entrée de l'abattoir. Ce dimanche matin, une rencontre était organisée pour tenter de débloquer la situation mais n'a pu aboutir. En effet, un artisan boucher, a encore une fois de plus accuser les élus de la CTM ainsi que le directeur d'avoir inventer une panne fictive de la SEMAM en janvier 2017. 

Face à de tels propos, le Président de l'abattoir a fustigé très justement ces propos. 

Mais que réclament les artisans bouchers ?

Tout d'abord la suppression et le remboursement d'une taxe sur le traitement des déchets datant de 2005. 

Contrairement à ce qu'ils prétendent sur les média, cette taxe n'est pas nouvelle. Ce n'est qu'après 12 ans de la mise en place de cette taxe qu'ils se rendraient compte qu'elle les pénaliserait. Pendant tout ce temps ils n'ont absolument rien dit et subitement ils se réveillent !

Que disent la SEMAM ainsi que la CTM sur ce point ? 


Aujourd'hui, il a été acte que cette taxe serait suspendue en attendant de vérifier la pertinence de cette taxe. Cette taxe intervient au niveau du traitement des déchets, déchets qui viennent des bêtes abattues pour le compte des artisans bouchers.

Autre point, les bouchers réclament qu'ils soient dédommagés sur les abats perdus lors de la réouverture de la SEMAM. Sur ce point l'indemnisation est chiffrée et est en cours de traitement par la SEMAM.

Troisième point de revendication ils souhaitent également être indemnisés,pour les pertes encourus au niveau de leur activité plus globalement lors de la fermeture de la SEMAM. Ce point ne peut être traité qu'au cas par cas sur présentation de dossier. 

Si la SEMAM s'est engagée à fournir à la CTM les éléments d'analyse de cette indemnisation, les artisans bouchers doivent au moins formuler une demande adressée au Président du Conseil Exécutif. Aujourd'hui aucune demande n'est enregistrée auprès des services de la CTM, peut être sur ce point y a t il eu une incompréhension. 

Autre revendication des artisans bouchers : ils refusent qu'une coopérative ouvre une boucherie. QUE peut faire la CTM sur ce point ? 

Ce blocage de la SEMAM est pour moi incompréhensible ! Comment des acteurs de la filière viande peuvent ils eux mêmes mettre en difficulté l'outil qui leur permet de fonctionner ? 

A l'approche de la semaine Pascale, c'est vraiment mettre en péril la filière viande.

Marie-France Toul

lundi 3 avril 2017

[POINT INFO GUYANE du 3 avril 2017]


Aujourd'hui l'opération Guyane morte a très bien fonctionné tant à Cayenne qu'à St Laurent du Maroni, une marche de manifestation a eu lieu a Maripa Soula . 
Néanmoins le premier fait saillant de la journée a été la déclaration de Bernard Cazeneuve qui a rejeté net l'exigence de versement immédiat de l'enveloppe budgétaire de 2,5 milliards demandé par les collectifs qualifiant « irréaliste »cette demande, puis il a passé de la pommade à sa ministre des outre mer et à son ministre de l'intérieur qui selon lui ont fait du bon boulot avec notamment le plan d'urgence en 25 points mesures d'Ericka Bareigts, des avancées selon lui qu'il entend :
''graver dans le marbre ce qui a été négocié et acté, faute de quoi tout ce travail risque d'être perdu (…) ces avancées seront actées en conseil des ministres, ce mercredi, sous l'autorité du président de la République, François Hollande". ( ...)"Jamais un gouvernement ne s'est autant rendu disponible pour la Guyane", a ajouté Cazenuve.

Le gouvernement a communiqué avec insistance sur des accords qui auraient été trouvés dans les secteurs de la sécurité, la santé, l'éducation, le foncier, l'agriculture, la pêche, l'aide aux collectivités. Ce qui il faut le dire très clairement est de l'enfumage , de l'intox gouvernementale car aucun accord véritable n'a été signé, les collectifs, même ceux qui ont eu certaines de leurs revendications satisfaites, ne se sont pas désolidarisés car la Gwyann dékolé c'est tout le monde ensemble.

Puis Cazeneuve en a également appellé ''à la raison'' et à la levée des barrages.
Ce n'est pas une surprise que le gouvernement joue la montre, l'épuisement des forces et l'enlisement du conflit le temps de refiler le bébé au suivant gouvernement de la prochaine mandature présidentielle.

Sur place en Guyane les déclarations de Cazeneuve sont mal passées d'autant qu'il est également demandé que les collectifs justifient l'utilisation des 2,5 milliards alors que dans l'autre sens quand les ressources sont pompées à la Guyane aucun justificatif n'est donné en retour à la population guyanaise.
Gauthier Horth un entrepreneur faisant parti du collectif sur le plateaux tv de Guyane 1ère a déclaré : ''Nous demandons le déblocage d'une enveloppe de 2,5 milliards d'euros et c'est non négociable (…) Nous n'avons pas l'intention de négocier les besoins de la Guyane. Nous devons durcir le mouvement pour faire comprendre au gouvernement que ça suffit, nous ne pouvons plus mettre en stand-by les besoins de la Guyane, nous ne pouvons plus nous contenter pas de mesurettes. Ce qui sera acté en conseil des ministres est très bien, c'est une première étape, mais nous ne pouvons pas nous en contenter". 

Une réunion entre les collectifs ''Pou La Guyane Dekolé" et les élus, s'est tenue depuis le matin au siège de l'Association des Maires, avenue Pasteur à Cayenne. Dans cette réunion les collectifs devaient présenter aux élus les propositions faites par le gouvernement, parce qu'un accord de principe avait été passé entre les élus et les collectifs, ces derniers s'étaient engagés à consulter les élus après la rencontre entre les collectifs et les ministres. Les élus eux s'étaient engagé fermement à ne rencontrer ni ne parlementer avec le gouvernement dans le dos des collectifs. 

Des groupes de travail se sont formés pour poursuivre le travail amorcé depuis plusieurs jours par rapport aux proposition gouvernementales et pour expliciter dans le détails l'exigence des 2,5 milliards.

La rencontre avec les maires a un moment été particulièrement vive, le ton est monté car les collectifs ont sermonné un peu les élus en leur faisant bien comprendre que la population guyanaise est aujourd'hui DÉTERMINÉE et que les élus ne doivent pas trahir la population, il a été demandé aux élus d'accompagner les peuples de Guyane qu'il y va de leurs responsabilités .
La grande mobilisation avec la marche sur Kourou s'organise plusieurs départ en bus sont prévus un peu partout dans la Guyane, des municipalités n'ont pas hésité a mettre des bus en place de leur coté.

Une alerte a été donnée a ce propos !

A savoir que sur ordre du gouvernement les instances militaires se devaient de dépêcher manu militari en urgence deux escadrons de gendarmes mobiles de 120 unités supplémentaires (pour commencer) en Guyane pour qu'ils arrivent dans la nuit du 3 au 4 avril. La crainte est que ces bataillons usent de répression pour mater le conflit. 

Du coté de Kourou le 3 ème REI est en alerte mobilisation en prévision de la journée de demain.

Si le gouvernement opte pour le passage à la répression comme l’État français en a la longue expérience dans ses colonies cela serait une grave erreur qui au delà du sang qui pourrait couler serait lourdes de conséquences car personne n'entend se laisser faire ni piétiner en Guyane. 

La journée de demain est placée dors et déjà sous hautes tensions.