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mercredi 31 août 2011
Funérailles nationales, sans autopsie, du député Dionald Polyte
Les funérailles nationales du député Dionald Polyte ont débuté, ce mardi, au Parlement qui lui a rendu un vibrant hommage. Duchity, la ville natale du parlementaire, accueillera demain la seconde partie des funérailles réalisées sans autopsie du corps qui traînait depuis près d'un mois dans une morgue de la ville des Cayes.
Haïti: Dans un grand silence, transpercés de quelques cris de douleur de la famille endeuillée, les hauts représentants de l'Etat, notamment le chef de l'Etat, Michel Martelly, des ministres du gouvernement démissionnaire de Jean-Max Bellerive, des députés et sénateurs, et des représentants du corps diplomatique ont pris part à la première partie de la cérémonie des funérailles du député Dionald Polyte tué, le 25 juillet dernier, d'une balle au dos.
Le président de la Chambre des députés, Sorel Jacinthe, ainsi que le coordonnateur de la plateforme Inite, le sénateur Joseph Lambert, pleurent la mort de leur collègue qu'ils assimilent implicitement à un assassinat concocté par des adversaires politiques et exécuté par le garde du corps du parlementaire, qui serait un repris de justice. « Des pronostics funestes ont eu raison de Dionald Polyte, trois mois après son élection, dans des circonstances suspectes », a déploré Sorel Jacinthe. Le président de la Chambre basse a parcouru le passé de son collègue, désormais défunt, qui a encadré à titre d'animateur social de nombreux paysans membres du Mouvement Paysan Papaye (MPP) avant de se lancer dans la politique active. Dionald Polyte a deux fois (1995 et 2006) échoué dans la course au siège de Pestel/Beaumont au Parlement. En 2006, Dionald Polyte a surmonté les obstacles pour remporter le scrutin au second tour face au député sortant.
Déplorant les promesses de justice jamais accomplies dans le pays, Sorel Jacinthe mise sur la commission Justice de la Chambre des députés pour élucider les circonstances de la mort de Dionald Polyte. Une commission d'enquête spéciale de la Chambre a été diligentée, au lendemain du drame, aux Cayes pour interroger Ronald Souffrant, le garde du corps incriminé dans la mort du parlementaire.
Le sénateur Joseph Lambert, coordonnateur de l'ancienne plateforme présidentielle Inite, a déploré le « départ tragique d'un frère de combat dont l'absence se fait sentir au Parlement, particulièrement à la Chambre des députés ». La mort soudaine de Dionald Polyte, dit-il, prive la plateforme Inite d'un membre dont la capacité et la rectitude n'ont pas été mis en doute. Joseph Lambert a rappelé les multiples péripéties endurées par son collègue qui a été kidnappé lors des récentes campagnes électorales dans la Grand'Anse.
Délégué départemental de la Grand'Anse, Vickens Candy a lui aussi gros sur le coeur quand il se rappelle des circonstances de la mort de son cousin atteint d'une balle partie de l'arme d'un de ses agents de sécurité. Dionald Polyte a été victime de la passivité des autorités de la Grand'Anse, estime le Délégué départemental tout en dénonçant le triomphe du règne de l'impunité. Des plaintes auraient été déposées contre les persécuteurs de Dionald Polyte avant même sa mort tragique. « Les preuves sont là, elles parlent d'elles-mêmes », a lancé Vickens Candy lors de la cérémonie hommage de la Chambre des députés à un de ses membres. Les enquêteurs doivent rester impartiaux, selon le voeu de Candy.
Né le 27 février à Duchity, Dionald Polyte a rendu l'âme le 25 juillet dernier au centre de santé de Camp-Perrin après avoir été atteint d'une balle partie de l'arme de l'un de ses gardes du corps. Ce drame a provoqué une vive polémique entre les parents du parlementaire et ses opposants politiques. L'oncle du défunt, Sagrave Dorlus, et le juge de paix des Îles Cayemites, Ronald Leroy, pointent du doigt Ronald Etienne, prédécesseur et rival malheureux de Dionald Polyte aux dernières législatives qui aurait monnayé son garde du corps pour lui loger une balle au dos. Des accusations rejetées par l'ancien parlementaire.
Claude Gille
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