Les Indigènes de la république » La vie ou la mort ?: "La vie ou la mort ?
par Jacky Hortaut
Maître Robert R. Bryan, avocat principal de Mumia Abu-Jamal, vient de nous informer que la Cour d’Appel Fédérale de Philadelphie a fixé au 9 novembre la date de l’audience au cours de laquelle sera à nouveau examiné la situation de Mumia suite à la décision (janvier 2010) de la Cour Suprême des Etats-Unis qui avait annulé la suspension provisoire de la condamnation à mort et fait injonction à la Cour d’Appel de revoir son jugement.
L’enjeu est de savoir s’il sera exécuté ou s’il aura un nouveau procès pour statuer sur peine de mort ou la prison à vie (jurisprudence Mills).
Vous trouverez ci-dessous, en anglais, le point légal de la situation judiciaire.
Nous vous informerons rapidement des initiatives prises avec l’objectif de faire du 9 novembre une grande journée de mobilisation internationale pour faire pression sur les autorités américaines ... et surtout sauver Mumia !
D’ores et déjà, retenez qu’un Rassemblement aura lieu le MERCREDI 6 OCTOBRE à PARIS à 18 heures Place de La Concorde en présence notamment de Robert R. Bryan. Cette initiative s’inscrira dans la semaine de sensibilisation et de mobilisation dont le point d’orgue sera la journée mondiale contre la peine de mort du dimanche 10 octobre. Nous reviendrons sur les évènements qui marqueront cette semaine d’actions et dont la thématique sera consacrée cette année à la situation des Etats-Unis d’Amérique.
Merci de faire largement circuler cette information.
Pour le Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal rassemblant une centaine d’organisations et de collectivités publiques françaises,
Jacky Hortaut
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Actualités politiques, économiques, sociologiques et touristiques des Antilles, des Antillais, des Ultramarins, et de l'Afrique
samedi 2 octobre 2010
Procès de Sakina Arnaud à Bordeaux : le racisme était bien là, mais pas du côté de la prévenue… - CAPJPO-EuroPalestine
Procès de Sakina Arnaud à Bordeaux : le racisme était bien là, mais pas du côté de la prévenue… - CAPJPO-EuroPalestine: "Procès de Sakina Arnaud à Bordeaux : le racisme était bien là, mais pas du côté de la prévenue…
Par CAPJPO-EuroPalestine
Si la Cour d’Appel de Bordeaux a bénéficié vendredi de débats parfois très pointus au plan juridique, elle a aussi été le théâtre de méthodes carrément racistes, à l’encontre de la prévenue, Sakina Arnaud, poursuivie pour avoir apposé un autocollant « Boycott Apartheid Israël » sur une bouteille de jus de fruit censément « made in Israel ».
Sakina avait été condamnée à 1.000 € d’amende au début de l’année, pour ce fameux autocollant, au nom de l’article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse (dite « loi de 1881 ») réprimant « l’incitation à la haine raciale ». Jugement mis en appel par Sakina.
Le procès de Sakina Arnaud est l’un des tout premiers en France, sinon le premier, dans le cadre de l’alliance entre le gouvernement français et Israël pour tenter d’étouffer le vaste mouvement citoyen qui se développe dans le monde entier sous le sigle BDS (Boycott Désinvestissements Sanctions).
Les agitateurs du lobby israélien en France, comme l’inénarrable Sammy Ghozlan ou l’avocat extrémiste Goldnadel, se vantent ainsi d’avoir déposé à ce jour une centaine de plaintes contre des militants de la solidarité avec le peuple palestinien, la dernière en date étant particulièrement grotesque et odieuse, puisqu’elle vise notre ami Stéphane Hessel, 92 ans, ambassadeur de France et rescapé du camp de concentration nazi de Buchenwald.
Près d’une centaine de militants des droits du peuple palestinien, venus de Bordeaux et d’ailleurs, étaient présents dans la salle du tribunal pour faire savoir à qui de droit que Sakina, membre d’une section locale de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) n’était pas seule, et qu’ils étaient pleinement solidaires de son action.
Et Sakina en eut à certains moments besoin, de ce renfort. Non pas pour s’expliquer sur son comportement et ridiculiser les accusations de haine raciale, ce qu’elle fit facilement à la barre. Mais plutôt pour faire face à des attaques vicieuses émanant des avocats des parties civiles (Goldnadel, Markovic, Dahan).
Ces derniers, oublieux du fait qu’ils sont, eux aussi, issus d’une immigration en France récente, ont ainsi fait des tentatives répétées pour insinuer le doute sur l’identité même de Sakina, et la faire passer pour une faussaire. Née Khimoun, fille d’immigrants algériens, Sakina a en effet des papiers d’identité et d’état-civil comportant une série d’incohérences, fruit amer des erreurs d’écritures commises par une administration française historiquement laxiste avec ses citoyens de second rang. Des centaines de milliers, sinon des millions de Français issus de l’immigration sont régulièrement confrontés à des telles situations.
Au bout d’un certain temps, ulcérée d’entendre les Dahan et Markovic, ainsi que la procureure, refuser à Sakina jusqu’à son nom d’épouse (Arnaud), la salle fit entendre une saine colère, des cris de « raciste ! » fusant des travées du public. Touchée au vif, la procureure finit par comprendre, et s’adressera dorénavant à « Mme Sakina Arnaud », comme c’est tout simplement son nom.
M° Antoine Comte, l’un des deux avocats de Sakina avec M° Raymond Blet, discuta tout d’abord la légalité même de l’article de loi utilisé pour la mise en examen (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse) au regard de la Constitution et de son socle qu’est la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789. Une disposition législative récente permet en effet de poser au tribunal une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC), l’obligeant, s’il accepte le bienfondé de la requête, à transmettre la question à l’échelon supérieur de la magistrature, avant d’aborder l’affaire proprement dite (l’affaire Sakina). La présidente du tribunal a rejeté cette requête de transmission préalable, disant qu’elle y répondrait en même temps que sera rendu le jugement lui-même sur l’autocollant, le 22 octobre prochain. La défense pourra donc être amenée à former elle-même un pourvoi devant la Cour de Cassation.
Pour le reste, on retiendra de cette audience :
• le fait que Me Comte ait souligné que l’atmosphère était d’autant plus 'lourde' à cette audience que les juges avaient reçu des consignes du gouvernement, et que leur indépendance était donc mise en cause
• le démontage pièce par pièce du jugement aberrant de première instance, par les deux avocats, Mes Raymond Blet et Antoine Comte : jugement où il était par exemple écrit que l’expression « Boycott Apartheid Israël » avait pour objet, rien que ça, d’instaurer l’apartheid en Israël ! ;
• le témoignage de la députée européenne Nicole Kiil-Nielsen, qui remit bien à sa place le provocateur Goldnadel. Ce dernier s’était avisé de chercher des noises à Nicole à propos du désormais célèbre T-Shirt de couleur verte « Palestine Vivra ! Boycott Israël ». Nicole Kiil-Nielsen lui répondit qu’en matière de T-Shirts, alors oui, elle en avait bien vu, pour sa part, des spécimens incitant à la haine et au meurtre raciste : ceux dont raffole la soldatesque israélienne, en vente dans les boutiques branchées de Tel-Aviv, où l’on voit une femme palestinienne et son bébé transpercés par un tir sous le titre « Une balle, deux Palestiniens éliminés ».
• le témoignage de Maurice Rajsfus, rescapé du génocide dont les parents ont été assassinés à Auschwitz. Ecrivain, historien de la participation de l’Etat français au génocide des Juifs et aussi des crimes coloniaux de la France, Président de l’Observatoire des Libertés Publiques, Rajsfus insista notamment sur la fraude qui consiste, pour les avocats du terrorisme israélien, à exploiter la mémoire du génocide au service de leur sale besogne.
• Un mot enfin sur Gilles-William Goldnadel, partie civile au procès de Sakina pour son association Avocats Sans Frontières, l’une des casquettes qu’il cumule avec celles de Président de l’association France-Israël et de membre de la direction du CRIF. Goldnadel y alla de son traditionnel éructation sur l’antisémitisme des « islamo-gauchistes » dans cette salle, mais quand il aborda le thème de la « violence », Antoine Comte lui rappela qu’en matière de violence, Goldnadel ferait bien d’être plus discret, lui, le défenseur des fascistes du Bétar et de la LDJ, auteurs de multiples agressions, dont celle de la Librairie Résistances à Paris en juillet 2009, où des milliers de livres furent systématiquement détruits. Penaud, Goldnadel retourna s’asseoir.
Compte-rendu de Sud-Ouest
Par Florence Moreau
« Boycott apartheid Israël » : La cour pour tribune
Audience surchauffée, hier, devant la cour d’appel, pour le procès de Saquina Arnaud, jugée pour provocation à la discrimination nationale et raciale.
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Par CAPJPO-EuroPalestine
Si la Cour d’Appel de Bordeaux a bénéficié vendredi de débats parfois très pointus au plan juridique, elle a aussi été le théâtre de méthodes carrément racistes, à l’encontre de la prévenue, Sakina Arnaud, poursuivie pour avoir apposé un autocollant « Boycott Apartheid Israël » sur une bouteille de jus de fruit censément « made in Israel ».
Sakina avait été condamnée à 1.000 € d’amende au début de l’année, pour ce fameux autocollant, au nom de l’article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse (dite « loi de 1881 ») réprimant « l’incitation à la haine raciale ». Jugement mis en appel par Sakina.
Le procès de Sakina Arnaud est l’un des tout premiers en France, sinon le premier, dans le cadre de l’alliance entre le gouvernement français et Israël pour tenter d’étouffer le vaste mouvement citoyen qui se développe dans le monde entier sous le sigle BDS (Boycott Désinvestissements Sanctions).
Les agitateurs du lobby israélien en France, comme l’inénarrable Sammy Ghozlan ou l’avocat extrémiste Goldnadel, se vantent ainsi d’avoir déposé à ce jour une centaine de plaintes contre des militants de la solidarité avec le peuple palestinien, la dernière en date étant particulièrement grotesque et odieuse, puisqu’elle vise notre ami Stéphane Hessel, 92 ans, ambassadeur de France et rescapé du camp de concentration nazi de Buchenwald.
Près d’une centaine de militants des droits du peuple palestinien, venus de Bordeaux et d’ailleurs, étaient présents dans la salle du tribunal pour faire savoir à qui de droit que Sakina, membre d’une section locale de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) n’était pas seule, et qu’ils étaient pleinement solidaires de son action.
Et Sakina en eut à certains moments besoin, de ce renfort. Non pas pour s’expliquer sur son comportement et ridiculiser les accusations de haine raciale, ce qu’elle fit facilement à la barre. Mais plutôt pour faire face à des attaques vicieuses émanant des avocats des parties civiles (Goldnadel, Markovic, Dahan).
Ces derniers, oublieux du fait qu’ils sont, eux aussi, issus d’une immigration en France récente, ont ainsi fait des tentatives répétées pour insinuer le doute sur l’identité même de Sakina, et la faire passer pour une faussaire. Née Khimoun, fille d’immigrants algériens, Sakina a en effet des papiers d’identité et d’état-civil comportant une série d’incohérences, fruit amer des erreurs d’écritures commises par une administration française historiquement laxiste avec ses citoyens de second rang. Des centaines de milliers, sinon des millions de Français issus de l’immigration sont régulièrement confrontés à des telles situations.
Au bout d’un certain temps, ulcérée d’entendre les Dahan et Markovic, ainsi que la procureure, refuser à Sakina jusqu’à son nom d’épouse (Arnaud), la salle fit entendre une saine colère, des cris de « raciste ! » fusant des travées du public. Touchée au vif, la procureure finit par comprendre, et s’adressera dorénavant à « Mme Sakina Arnaud », comme c’est tout simplement son nom.
M° Antoine Comte, l’un des deux avocats de Sakina avec M° Raymond Blet, discuta tout d’abord la légalité même de l’article de loi utilisé pour la mise en examen (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse) au regard de la Constitution et de son socle qu’est la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789. Une disposition législative récente permet en effet de poser au tribunal une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC), l’obligeant, s’il accepte le bienfondé de la requête, à transmettre la question à l’échelon supérieur de la magistrature, avant d’aborder l’affaire proprement dite (l’affaire Sakina). La présidente du tribunal a rejeté cette requête de transmission préalable, disant qu’elle y répondrait en même temps que sera rendu le jugement lui-même sur l’autocollant, le 22 octobre prochain. La défense pourra donc être amenée à former elle-même un pourvoi devant la Cour de Cassation.
Pour le reste, on retiendra de cette audience :
• le fait que Me Comte ait souligné que l’atmosphère était d’autant plus 'lourde' à cette audience que les juges avaient reçu des consignes du gouvernement, et que leur indépendance était donc mise en cause
• le démontage pièce par pièce du jugement aberrant de première instance, par les deux avocats, Mes Raymond Blet et Antoine Comte : jugement où il était par exemple écrit que l’expression « Boycott Apartheid Israël » avait pour objet, rien que ça, d’instaurer l’apartheid en Israël ! ;
• le témoignage de la députée européenne Nicole Kiil-Nielsen, qui remit bien à sa place le provocateur Goldnadel. Ce dernier s’était avisé de chercher des noises à Nicole à propos du désormais célèbre T-Shirt de couleur verte « Palestine Vivra ! Boycott Israël ». Nicole Kiil-Nielsen lui répondit qu’en matière de T-Shirts, alors oui, elle en avait bien vu, pour sa part, des spécimens incitant à la haine et au meurtre raciste : ceux dont raffole la soldatesque israélienne, en vente dans les boutiques branchées de Tel-Aviv, où l’on voit une femme palestinienne et son bébé transpercés par un tir sous le titre « Une balle, deux Palestiniens éliminés ».
• le témoignage de Maurice Rajsfus, rescapé du génocide dont les parents ont été assassinés à Auschwitz. Ecrivain, historien de la participation de l’Etat français au génocide des Juifs et aussi des crimes coloniaux de la France, Président de l’Observatoire des Libertés Publiques, Rajsfus insista notamment sur la fraude qui consiste, pour les avocats du terrorisme israélien, à exploiter la mémoire du génocide au service de leur sale besogne.
• Un mot enfin sur Gilles-William Goldnadel, partie civile au procès de Sakina pour son association Avocats Sans Frontières, l’une des casquettes qu’il cumule avec celles de Président de l’association France-Israël et de membre de la direction du CRIF. Goldnadel y alla de son traditionnel éructation sur l’antisémitisme des « islamo-gauchistes » dans cette salle, mais quand il aborda le thème de la « violence », Antoine Comte lui rappela qu’en matière de violence, Goldnadel ferait bien d’être plus discret, lui, le défenseur des fascistes du Bétar et de la LDJ, auteurs de multiples agressions, dont celle de la Librairie Résistances à Paris en juillet 2009, où des milliers de livres furent systématiquement détruits. Penaud, Goldnadel retourna s’asseoir.
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Par Florence Moreau
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Audience surchauffée, hier, devant la cour d’appel, pour le procès de Saquina Arnaud, jugée pour provocation à la discrimination nationale et raciale.
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vendredi 1 octobre 2010
Les USA s'excusent d'avoir inoculé sciemment des MST à des Guatémaltèques
Les USA s'excusent d'avoir inoculé sciemment des MST à des Guatémaltèques: "Les USA s'excusent d'avoir in
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lundi 20 septembre 2010
Pour la création d'un mouvement politique des minorités visibles - LeMonde.fr
Pour la création d'un mouvement politique des minorités visibles - LeMonde.fr: "petit-fils d'esclave
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vendredi 17 septembre 2010
YouTube - Expulsés de Libye et des africains meurent dans le désert
YouTube - Expulsés de Libye et des africains meurent dans le désert: "– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"
YouTube - Expulsés de Libye et des africains meurent dans le désert
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mercredi 15 septembre 2010
Prostitution : Femmes en esclavage
Sur les marchés de l’Est européen, des femmes sont considérées comme des objets soumis à la loi de l’offre et de la demande. Battues, torturées, humiliées, elles enrichissent les réseaux du crime organisé courageusement dénoncés par une journaliste serbe.
Pendant qu’on polémique en France sur les traites négrières, fort heureusement disparues, les marchands d’esclaves prospèrent sur le continent européen et placent leur marchandise humaine sur les trottoirs, dans les bars et autres lieux de plaisirs tarifés.
Depuis l’éclatement du bloc soviétique, le commerce des femmes contraintes de se prostituer a pris une ampleur inouïe. On estime que, ces dix dernières années, deux cent mille femmes du sud-est européen ont été victimes de la traite ; cette activité engendre des profits considérables qui sont réinvestis dans d’autres secteurs de l’économie mafieuse de marché.
Bien entendu, nul n’ignore l’ampleur du phénomène et la condition épouvantable de ces jeunes femmes qui ont été parfois enlevées, souvent trompées par une offre d’emploi alléchante et qui se retrouvent entre les mains de truands qui les frappent, les violent et les torturent pour obtenir une totale soumission.
En France, le traitement médiatique du scandale fait trop souvent la part belle au voyeurisme, les services de police manquent de moyens et les dirigeants politiques mettent en œuvre des dispositifs légaux qui visent avant tout les étrangères. Poussées vers la clandestinité, les prostituées courent encore plus de dangers et sont encore plus menacées. Mais, dans les grandes villes, les apparences sont sauves et un discours compassionnel assorti de quelques condamnations morales accompagnent les mesures répressives.
Jelena Bjelica détruit l’hypocrisie des paroles et des actes et balaie la masse des clichés salaces. D’abord publié en Serbie, son livre (1) est celui d’une journaliste courageuse - on risque gros dans une enquête de ce genre - qui décrit avec précision les marchés aux femmes de Tchéquie et des Balkans, les méthodes des trafiquants internationaux, les supplices infligés à leurs esclaves, les réseaux dans lesquels la chair humaine est mise en circulation, et recyclée lors des opérations de revente. Les prix des femmes sont indiqués, ainsi que les tarifs des services proposés et la plus-value réalisée sur chaque passe par le proxénète. En ce domaine, l’économie de marché fondée sur une conception strictement utilitariste fonctionne à merveille…
Ce n’est pas tout. Jelena Bjelica ne se contente pas de décrire. Elle dénonce, preuves à l’appui, les nombreux complices des esclavagistes contemporains : dans divers pays de l’Est européen, des magistrats, des policiers, des dirigeants politiques participent à l’organisation du trafic, couvrent les opérations, touchent des dividendes, prennent part aux orgies avec les truands. C’est dire que les prostituées qui s’échappent et ceux qui les protègent ne sont nulle part en sécurité. Quant à l’implication des autorités dans la traite, le cas du Monténégro est examiné dans le détail.
Que faire ? D’abord briser l’image romanesque de la prostituée et montrer que les États ont à lutter contre une forme mondialisée de l’esclavage de masse qui frappe les femmes et les enfants : le livre de Jelena Bjelica est à diffuser selon cet objectif.
Il faut aussi reconsidérer les législations nationales et coordonner plus efficacement l’action internationale et, sur ce point encore, la journaliste serbe donne matière à réflexion. Il faut durcir la lutte policière et judiciaire contre les mafias mais sans criminaliser la prostitution : les prostituées contraintes ne sont pas du gibier que l’on pourchasse, mais des esclaves qui sont à libérer et à protéger. Tâche difficile, coûteuse, mais indispensable, que les pouvoirs publics - faisons un rêve - se devraient d’entreprendre au plus vite.
***
(1) Jelena Bjelica, « Prostitution : l’esclavage des filles de l’Est », Paris-Méditerranée et Le Courrier des Balkans, 2005.
N.B. Le livre est publié avec le concours de la Fondation Roi Baudouin et le soutien de la Direction de la coopération et du développement de la Suisse. Il est regrettable que les pouvoirs publics français n’aient pas soutenu cet ouvrage salutaire.
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