mardi 10 juillet 2012

Séraphin Djaki Koudou : « Le régime Ouattara pratique la torture : j’en suis la preuve vivante ! »


Cela fait plusieurs semaines qu’une partie de la presse ivoirienne tente d’alerter l’opinion nationale et internationale sur une affreuse réalité du régime Ouattara que les associations de défense des droits de l’Homme refusent de voir : la torture, qui se pratique aujourd’hui à un rythme industriel, et qui est devenue un élément de domestication mentale de tout un pays. Face aux dénégations de la presse du régime, qui fait cyniquement passer les témoignages concordants sur le caractère massif et préoccupant de ces pratiques pour des «films d’horreur» fabriqués par le FPI, Le Nouveau Courrier rend public aujourd’hui un témoignage d’une importance capitale.

Premièrement, parce qu’il permet de faire un lien entre la manière violente par laquelle Alassane Ouattara a pris le pouvoir et sa pratique quotidienne de ce pouvoir-là. Deuxièmement, parce que la victime qui se confie à nous a réussi à «sauver» des photographies qui ne laissent pas la place au doute sur la gravité des sévices subis. Troisièmement, parce que l’histoire de Séraphin Djaki Koudou, qui prend le risque de témoigner à visage découvert, montre également le comportement pour le moins étrange des organisations internationales, plus soucieuses de protéger le régime Ouattara que d’exercer leur mandat de manière impartiale.

Au départ, une dénonciation fallacieuse et la trahison d’un voisin de quartier…

La mésaventure de Séraphin, actif sur le plan social – il a présidé un mouvement des «déguerpis» – et sur le plan politique – il a participé à la campagne électorale du président Laurent Gbagbo sans être le moins du monde impliqué dans la guerre post-électorale – commence le 28 avril 2011. Il se trouve alors vers le «terminus» de la Riviera 2, pas loin de la Résidence d’Alpha Blondy, où il attend un de ses amis qui doit l’y rejoindre. Il est assis non loin d’une cabine téléphonique gérée par un jeune homme auprès duquel il a ses habitudes. Tout à coup, un véhicule 4X4 passe. Puis un deuxième où se trouve quelqu’un qui le désigne du doigt.

Puis un troisième, qui dépasse le deuxième. Deux voitures s’arrêtent. «Tu me connais non? Tu me connais non ?», éructe celui qui le désignait du doigt de l’intérieur d’un des véhicules, et qui en est sorti. «Tu me connais à Abobo, non?», précise l’accusateur. Séraphin organise sa défense, en notant qu’il vit à la Riviera 2 depuis longtemps et qu’il n’est donc pas d’Abobo. Mais il se souvient bien de celui qui lui fait face. Séraphin vivait à la cité universitaire d’Abobo 1 quand il était étudiant. C’est à Abobo qu’il a battu campagne pour le candidat Laurent Gbagbo, aux côtés de la Première Dame Simone Ehivet Gbagbo. Et il a eu maille à partir avec des éléments fanatisés du camp Ouattara, bien décidés à créer un climat de terreur dans les quartiers où ils étaient majoritaires, pour dissuader les électeurs de Gbagbo de s’aventurer dans les bureaux de vote.

Le 28 avril 2011, c’est un de ces jeunes du RDR bien décidés à empêcher par tous les moyens les sympathisants LMP de voter qui se retrouve face à lui… à la Riviera 2. Et qui l’accuse d’avoir «tué des gens» à Abobo «avec Simone Gbagbo». Des accusations aussi vagues que fantaisistes auxquelles le gérant de cabine du quartier, que Séraphin considère comme son ami et dont il est un client fidèle, donne du crédit. «Sans qu’on ne lui demande rien, il a menti en disant qu’on ne me connaissait pas dans mon propre quartier. Comme pour accréditer la thèse selon laquelle je vivais à Abobo. Il a dit que c’est la première fois que je le vois, alors que tous les matins quand j’allais au travail, il me faisait des transferts de crédit. Certaines fois, quand j’étais loin du quartier, je l’appelais, il me faisait des transferts, et je payais à mon retour», se souvient Séraphin. «Beaucoup d’habitants du quartier sortaient la tête de leurs maisons et observaient ce qui se passait. Ce qui a dérangé la patrouille qui m’avait interpellé. J’ai été embarqué dans un des véhicules.»

«Hé, les gars, il s’appelle Koudou hein…»

Le véhicule prend le chemin d’Abobo. «En chemin, mon dénonciateur prétend que j’ai tué ses soeurs et que j’ai volé leurs portables. Je fais remarquer qu’il est étrange que quelqu’un dont les soeurs ont été tuées mette leurs morts sur le même plan qu’une affaire de téléphones mobiles, et j’explique que ce qu’il raconte n’est pas crédible. Parmi les membres de l’équipée qui me séquestre, je connais deux personnes. Un jeune Nigérian nommé Venance, qui est un des syndicalistes qui font payer des jetons aux chauffeurs des gares de wôrô-wôrô et de gbakas. Il y a là également un ancien loubard du PDCI, surnommé YulBrynner et dont le groupe de voyous s’appelait Gestapo.

A un moment donné, je pense pouvoir m’en sortir. Quand on arrive à la station Petro-Ivoire d’Angré, mes geôliers s’apprêtent à me libérer au point de me faire descendre du véhicule. Mais l’un des leurs voit que j’ai un paquet de cigarettes. Il me demande une cigarette. Quand je sors le paquet pour la lui donner, il voit que j’ai un billet de 10 000 FCFA. Les gars me fouillent, et prennent tout mon argent. 86 000 FCFA. Ils tombent sur mon portefeuille, dans lequel se trouve ma carte électorale. Sur laquelle mon nom est inscrit. «Hé le gars-là s’appelle Koudou hein! C’est un gars de Gbagbo», dit l’un d’entre eux, ce qui excite tout le monde. A cause de mon patronyme, on me remet dans le véhicule. Je continue la route vers Abobo. Nous arrivons dans un secteur du quartier Habitat qui s’appelle SOS.»

«Une cour qui empeste la mort, comme si on y avait entassé de la viande pourrie»

Ici le dos méconnaissable de Séraphin Koudou torturé avec du plastique fondu. L’équipée arrive dans une résidence qui a été transformée en «base» FRCI. «On me fait asseoir. On me pose des questions banales. Je m’évertue à m’expliquer sur mon innocence. Mais je me rends compte que personne n’écoute ce que j’ai à dire. Je parle à quelqu’un, mais je n’ai même pas encore fini qu’il s’en va. Un véhicule arrive. C’est celui du chef «militaire» qui dirige cette base. Il demande des explications sur mon identité. Ses hommes disent que je suis un milicien de Gbagbo et qu’ils vont «m’accompagner», c’est-à-dire m’exécuter. Le chef se met à rire, l’air de rien, comme si c’était une pratique routinière. On m’amène à Abobo-Derrière-Rails, dans une grande cour fermée. Une cour qui empeste la mort, comme si l’on avait entassé de la viande pourrie là-bas. C’est là que la torture a commencé. Ils m’ont tabassé, tabassé, tabassé. J’étais couché sur le gravier.

Ils organisaient des concours. Qui peut se tenir en équilibre en se mettant debout au-dessus de ma tête le plus longtemps avec des Rangers au pied ? Ce qui va me sauver, c’est que leur chef arrive. Et m’adresse la parole : «C’est toi le milicien-là?» Je réponds mais personne n’écoute. Ils rient entre eux. Et à un moment donné, comme par miracle, le chef m’écoute un peu plus. J’essaie de me faire le plus convaincant possible. J’admets que j’ai voté Gbagbo. Je dis même que si on refait l’élection, je vais voter Gbagbo. Mais je dis que je suis loin de toute violence post-électorale. Il rappelle le chef de ceux qui m’ont arrêté. Et il le rabroue.»

«Mes bourreaux enflammaient des pieds de chaise en plastique sur mon dos… mes ongles ont été arrachés un à un»

Séraphin croit son martyre terminé. Mais l’équipe qui l’a pris à la Riviera 2 le ramène dans la villa du quartier SOS. «De 23 heures à 4 heures du matin, j’ai été tabassé, torturé au-delà de ce que l’on peut imaginer. Mes bourreaux enflammaient des pieds de chaises en plastique pour me brûler le dos, qu’ils frottent à l’aide d’un bâton. Les ongles de mes orteils ont été arrachés un à un. Pourquoi tout ça? Pour me faire avouer, devant leur magnétophone, que j’ai été formé par le colonel Boniface Konan, qui nous donnait soi-disant 5 000 FCFA par jour, etc.

J’ai une entaille sur la tête qui a «fait» cinq points de suture. Quand le chef arrive, les gars lui expliquent que j’ai avoué que j’étais un élément de Konan. Le chef en question demande qu’on aille me chercher. Mes tortionnaires m’ont au préalable nettoyé de mon sang. Quand le chef a fini de me harceler de questions, j’ôte la casquette qu’ils ont mis sur ma tête, et je montre mes orteils écorchés. Et je lui demande si c’est dans cet état qu’il m’a laissé la veille. Le chef semble convaincu par mon argumentaire», raconte Séraphin. En tout cas, il ne veut plus laisser le jeune homme à ses éléments, qui continuent de faire courir le bruit selon lequel leur supérieur hiérarchique veut empêcher la liquidation physique d’un «milicien».

«A l’hôtel du Golf, un féticheur habillé en dozo orchestre un rituel macabre»

A bord de la même voiture que «le chef», Séraphin se retrouve à l’hôtel du Golf où son drôle de protecteur a une réunion. Le «chef» le confie à un élément qui se trouve sur les lieux. «Le gars qui est là, garde le pour moi!» Séraphin est conduit dans un lieu d’incarcération pour «pro-Gbagbo» de l’hôtel du Golf. «Dans cette salle où il y avait environ trente personnes, j’ai trouvé des jeunes qui, s’ils sont encore en vie, c’est qu’ils sont devenus fous. Tu vois quelqu’un qui reste prostré, dans la même position, pendant de longues heures. Et qui ne sort de son silence que pour tenir des propos incohérents. Des phrases comme «tout le monde à gauche, tout le monde à droite» répétées machinalement. Un événement va me frapper là-bas à l’hôtel du Golf.

Un gars dit qu’il a soif. Il y a un cadavre qui flotte dans de l’eau stagnante. Et on puise «l’eau du corps» et on le lui donne. C’est un féticheur habillé en dozo qui orchestre ce rituel macabre. Il y a aussi quelque chose qu’un certain F. m’a expliqué. Je ne l’ai pas vécu, mais c’est crédible. Selon ce qu’il m’a expliqué, les gens du Golf ont exigé des jeunes arrêtés et retenus à l’hôtel du Golf de faire des témoignages fabriqués pour accabler Gbagbo et ses hommes. Et ce simulacre était organisé par Guillaume Soro lui-même qui leur indiquait les questions qui allaient être posées et les réponses qu’ils devaient donner. La promesse était claire : après leurs déclarations arrangées, ils seraient libérés. Des caméras sont venues filmer leurs faux aveux. Quand ils se trompaient dans leurs pseudo-témoignages, les cameramen – des Blancs, notamment – arrêtaient de filmer pour qu’ils fassent des corrections. Comme s’il y avait une sorte de complicité entre les cameramen et les gens du Golf.»

A la recherche d’hypothétiques caches d’armes à la Cité universitaire de la Riviera 2

Séraphin quitte le Golf en compagnie du «chef» d’Abobo qui est devenu, d’une certaine manière, son protecteur. Motif officiel invoqué devant les dizaines de miliciens des FRCI qui ne comprennent pas pourquoi on ne le tue pas: il doit être le guide permettant de retrouver de prétendues caches d’armes à la Cité universitaire de la Riviera 2. «Je lui avais pourtant tout expliqué, et là il venait me parler de choses dont nous n’avions jamais parlé et dont je n’avais aucune connaissance. Comme pour lui mettre la pression, les éléments qui m’avaient torturé à Abobo sont venus pour voir ce qui adviendrait de moi», explique Séraphin.

Au final, le jeune homme est conduit à la Cité universitaire de la Riviera 2 à la recherche d’hypothétiques caches d’armes. Bien entendu, il n’a aucune idée d’où peuvent se trouver des armes. La Cité est par ailleurs entièrement occupée par des éléments armés des FRCI, qui ont les moyens de la tourner et de la retourner dans tous les sens. Une fois de plus, il est torturé jusqu’à arriver au bord de l’évanouissement. Alors que «le chef» revient auprès de lui et que ses tortionnaires commencent à se désintéresser de son cas, Séraphin réunit ses dernières forces, entre dans un bâtiment de la Cité universitaire, passe par une fenêtre et réussit à s’enfuir. Il va se réfugier dans un célèbre maquis appelé «F14», puis se cache pendant plusieurs mois à Bingerville. Au moment opportun, il quitte clandestinement la Côte d’Ivoire. Direction le Ghana, puis le Togo.

Au Togo, l’étrange comportement d’une fonctionnaire du HCR

«Quand le responsable des réfugiés ivoiriens au Togo a vu mon état, il a pris mes photos, et il a réussi à me faire obtenir un document de réfugié très rapidement. Mais une chose m’a frappé. Une certaine Nathalie, de nationalité togolaise, chargée de la protection au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), m’a donné rendez-vous dans son bureau. La première chose qu’elle m’a demandé lors de ce rendez-vous, ce sont les photos témoignant des tortures que j’ai subies. Trois ou quatre photos. Des photos où on voit mon visage tuméfié, mon dos écorché et mes ongles de les orteils arrachés. Elle me dit qu’elle va les garder, parce que quand je les ai, elles me traumatisent. Je refuse. Mais elle insiste. Elle dit qu’elle veut joindre ces photos à mon dossier. Je proteste en disant que ces photos avaient déjà été scannées pour être mises dans mon dossier. Elle continue d’insister.

Je les lui prête. Deux semaines plus tard, je commence à vouloir les récupérer. Je n’arrive pas à la voir quand je vais à son bureau. Elle me fait marcher, me donne des rendezvous à plusieurs endroits. Et chaque fois que j’arrive, elle n’est jamais là. La seule fois où je réussis à la voir, c’est un jour où j’ai rendezvous avec quelqu’un d’autre et où je tombe par hasard sur elle. Elle affirme qu’elle ne sait plus où elle a mis mes photos, et feint de les chercher dans son bureau. Je comprends son jeu. Heureusement que la personne qui les avait prises après mes mésaventures avait gardé certaines d’entre elles dans son appareil photo. Il me les a envoyées par courrier électronique. C’est de cette manière-là que je les ai sauvées», explique Séraphin. Qui a désormais fui le Togo, en raison de la collusion entre les régimes Gnassingbé et Ouattara, qui inquiètent les réfugiés. Quand s’achèvera donc sa fuite éperdue? Quand pourra-t-il rejoindre un Etat de droit, où les nervis du régime ivoirien ne pourront pas lui faire la peau, le faire taire à jamais ? «Si je suis vivant, c’est vraiment que Dieu l’a voulu. Je Lui fais confiance», répète inlassablement Séraphin.

Propos recueillis par Théophile Kouamouo
Source: Le Nouveau Courrier

jeudi 5 juillet 2012

ZIMBABWE : MUGABE VEUT NATIONALISER LES SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES


Le gouvernement du Zimbabwe a donné un an aux banques et sociétés étrangères pour transférer 51% de leur capital à des nationaux, conformément à la loi dite "d'indigénisation", selon un communiqué rendu public mardi.

Un an est "la période maximum pendant laquelle une société peut continuer ses activités avant d'atteindre le quota minimum d'indigénisation", indique ce communiqué.

Le Zimbabwe a adopté en 2007 une loi obligeant toutes les sociétés étrangères à céder la majorité à des Zimbabwéens noirs. Cette loi reste controversée y compris au sein du gouvernement.

Le pouvoir avait demandé ces derniers mois au secteur minier de se conformer à la loi, mais le communiqué publié mardi étend l'ultimatum notamment aux banques, hôtels, écoles privées, sociétés touristiques et de télécommunication.

L'exploitant de platine Zimplats, filiale locale du géant minier sud-africain Impala, a déjà déposé son plan de session de ses parts étrangères.

Le Premier ministre Morgan Tsvangirai lui-même s'oppose à une application brutale de cette loi, craignant une fuite des investisseurs juste au moment où l'économie commence à reprendre des couleurs après une décennie de chute libre. M. Tsvangirai cohabite avec son adversaire politique, le président Robert Mugabe, aux termes d'un accord passé en 2009 pour éviter un bain de sang dans le pays.

M. Mugabe, qui avait poussé à la saisie des terres agricoles appartenant aux fermiers blancs en 2000 -- affaiblissant terriblement une agriculture autrefois prospère -- a menacé de nationaliser de force les entreprises étrangères qui ne se conformeraient pas à la loi.

Les banques britanniques Standard Chartered Bank et Barclays Bank sont deux des principales institutions financières opérant dans cette ancienne colonie britannique.

(jeuneafrique.com)

jeudi 28 juin 2012

Duékoué :40 Chefs traditionnels sur 52 exécutés par les bouviers Frci du préfet drame âne ouattara: Voici le témoignage d’un survivant.


C’est avec beaucoup d’amertume que le chef d’un village de la circonscription de Duékoué, dont nous taisons volontairement l’identité et le nom de la localité pour des raisons évidentes de sécurité, nous a relaté au cours de notre récent passage dans sa bourgade, un an après la crise poste électorale, des atrocités qu’il a vécues par le fait d’éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).

Le témoignage de l’autorité traditionnelle remonte au 5 avril 2011. C’est ce jour, a-t-il révélé, que sont rentrés dans sa localité, les combattants des FRCI (Forces pro-ouattara). Ce qui, selon lui, a poussé les populations de cette sous-préfecture à fuir et à se réfugier dans les campements environnants. Il a indiqué que les populations de son village et lui-même ont regagné leur domicile seulement après la capture de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo.

A en croire le chef, ce retour n’aurait pas été apprécié par les éléments des FRCI, qui l’ont simplement mis aux arrêts. « C’est en ce moment que j’ai compris que les chefs étaient visés par les éléments FRCI, puisqu’il faut le dire, sur 52 chefs que nous étions dans le département de Duékoué, 12 sont en ce moment vivants. Nos autres collègues ont tous été tués », a-t-il révélé. En ce qui le concerne, indique le chef, les éléments FRCI lui reprochent d’avoir abandonné sa population pendant que celle-ci était en danger. « Tu es le chef et tu fuis. Si on tue ta population, c’est qui tu vas commander ? », sont entre autres propos des soldats, rapportés par notre interlocuteur.

En outre, l’autorité traditionnelle a affirmé qu’on lui reprochait d’être proche de l’ancien régime et d’avoir même contribué à la campagne électorale de La Majorité présidentielle (LMP). Sur cette question, le chef de village a fait les précisions suivantes. « Je reconnais avoir participé à la campagne de LMP, mais c’est en tant que chef. J’ai été sollicité par les partisans de l’ex-parti au pouvoir et j’étais présent lorsqu’ils sont arrivés dans mon village. Si le camp adverse, c'est-à-dire le RHDP, m’avait aussi contacté, je n’allais pas hésiter à être présent, mais personne ne m’a contacté », a-t-il laissé entendre.

Notre interlocuteur a ensuite ajouté avoir été torturé par les éléments FRCI venus l’arrêter, malgré toutes ses explications. « J’ai été ligoté et mis nu devant ma population par les FRCI , qui les ont obligées à me regarder, ainsi que mes deux épouses », s’est indigné l’autorité traditionnelle visiblement attristée par ces douloureux souvenirs. Toujours selon lui, après avoir passé 21 jours, sans nourriture, entre les mains de ces éléments, il a eu la vie sauve grâce à une personne anonyme qui a interpellé l’ONUCI basée à Duékoué, sur son cas.

Cette force est aussitôt intervenue pour le sortir ‘’des griffes’’ des ex-rebelles. Avant de quitter sa localité, nous avons pu constater que le domicile de notre interlocuteur a été vidé de tout son contenu, selon lui, par les éléments des FRCI qui avaient procédé à son arrestation.

Achille Kpan

(Région du Tonkpi)

mercredi 27 juin 2012

VOICI CE QUE DEVIENT L'AFRIQUE, GRACE A SA COOPERATION AVEC LA CHINE.




Les Chinois sont les inventeurs du jeu de Go.
Dans celui-ci, il ne s'agit pas de défaire directement et d'abattre l'adversaire, mais de le placer dans une situation où il ne lui est plus possible d'exercer positivement. Il s'agit autrement dit, de l'immobiliser, sans jamais directement l'affronter.

C'est très exactement ce à quoi ils s'emploient en favorisant un développement de l'Afrique qui immobilisera les occidentaux, en les privant tout à la fois, de leurs approvisionnements, et de leur débouchés.

On ne comprendra rien à la rage guerrière à laquelle se sont livrés les occidentaux, en Côte d'Ivoire, au Soudan, et en Libye, et celle par laquelle ils se préparent, contre la Syrie et contre L'Iran, si on ne comprend qu'il s'agit pour leurs stratèges, d'éviter à tout prix, la réalisation du plan chinois, qui leur sera fatale...

Les véhicules de la photos sont les modèles fabriqués en Afrique, au Nigéria, par la société Innoson, fondée en 1986 par le rachat d'une usine d'assemblage de motos Honda, installée au Nigéria, les composants étant alors fabriqués au Japon.

Les ingénieurs nigérians sont parvenus au cours des ans, a fabriquer une part de plus en plus grande des composants chez eux, tout en développant de spécificités locales pour leur modèles.

En 1994, la société s'est associé avec une société chinoise, ce qui lui a permis d'étendre considérablement sa gamme.

De la même façon, les ingénieurs nigérians sont parvenus à faire réaliser une part de plus en plus grande de la fabrication au Nigéria, tout en développant leur modèles propres.

Aujourd'hui, un peu plus de la moité de la fabrication des composants se fait au Nigéria.

Cette méthode est celle qu'ont suivi tous ceux qui dans les pays émergents, sont devenus aujourd'hui de grands constructeurs, et nul doute que dans quelques années Innoson sera un de ces grands...

Richard Pulvar

dimanche 24 juin 2012

Pétrole en Guyane : l'indignation ne nous intéresse pas


Alors on se plaint de la décision gouvernementale "unilatérale" concernant l'exploration pétrolière en Guyane... le fait est que le gouvernement n'a pas de raison de se concerter avec les entreprises et les élus locaux. après l'approbation de l'article 73, l'acceptation du SDOM, de soyouz, du barrage petit-saut, de la base spatiale, sans contrepartie et sans obligation de co-développement, d'un pont franco-brésilien sans projet de développement de l'Est guyanais, les atermoiements de l'octroi de mer, et les incohérences absolues couplées à l'absence de convergence des stratégies institutionnelles locales, il n'y a aucune raison objective pour que le gouvernement cherche à se concerter avec les autorités locales puisqu'elles se sont disqualifiées. depuis longtemps. entre destruction, dépression, et humiliation des cadres et des jeunes, contraints à l'exil ou aux soirées arrosées, quand ils ne finissent pas à l'hôpital ou à la morgue, entre faveur aux consultants exogènes, absence de lobbying, absence de stratégie, absence d'anticipation, et culte du bricolage, de l'approximation et de l'arrogance masticatoire, il n'est juste pas possible que ces responsables soient audibles. c'est un fait. Alors que cesse l'indignation, et que s'engage la révolution, sinon qu'ils se taisent tous. 

Keita Stephenson

vendredi 22 juin 2012

L’épandage aérien de pesticides en Martinique : communiqué des "Patriotes Martiniquais"



Une bataille faite actuellement rage contre le lobby bananier qui veut continuer à imposer notre peuple aux affres des pesticides par voie aérienne !
L’opinion publique, éclairée par les militants écologistes, est massivement opposée à cette pratique qui, bien que plus que cinquantenaire, est nocive pour l’homme.

Seuls quelques uns d’entre nous dont leur conscience a été surement achetée, souhaitent voir continuer cette pratique pourtant interdite au niveau international et en particulier en Europe occidentale.
Pour tenter de contourner les règles, le lobby bananier veut restreindre la définition du concept ‘’d’épandage aérien ‘’ à une pulvérisation des pesticides depuis un aéronef (avion ou hélicoptère).
Ce faisant, les grands patrons bananiers ont demandé à des ingénieurs de mettre au point un engin qu’ils ont baptisés ‘’automoteur équipé d’un canon de pulvérisation’’.

Pour permettre à cet engin d’atteindre toutes les feuilles des bananiers, cette pulvérisation devra se faire à 5 ou 6 mètres au dessus du champ !
Si ce n’est pas de l’épandage aérien de pesticides, qu’est-ce que c’est ?

L’épandage aérien est nuisible aux humains et aux animaux, d’une manière générale, à un double niveau : 
- les fines gouttelettes de pesticides, en suspension dans l’air et ballottées par les vents alizés, pénètrent dans les poumons de tous les êtres qui respirent. 
 - Les pesticides liquides sont entraînées par le ruissellement des eaux de pluies jusqu’aux ravines et rivières qui irriguent les champs de bananes et arrivent jusqu’à la mer. Et là toute la chaîne alimentaire est contaminée, depuis les larves dans la mangrove jusqu’aux produits marins consommés par l’homme.


Cette pratique est donc criminelle !
Figurez-vous que malgré que ces informations soient connues du nouveau Président de Région, Serge Letchimy et sa majorité, en Commission Permanente, le mardi 22 novembre 2011, il a décidé de donner des subventions publiques (régionales et européennes) à deux grands propriétaires fonciers pour acquisition de ces fameux ‘’automoteurs équipés d’un canon de pulvérisation’’.

Seuls les quatre élus patriotes martiniquais, membres de la Commission Permanente s’y sont opposés !

Plus grave, la majorité régionale s’apprêtait, en plus, à leur faire bénéficier d’exonérations d’octroi de mer sur l’importation de ces engins. Devant nos énergiques protestations, elle y a renoncé.

Nous estimons qu’il est de notre devoir de porter ces faits à votre connaissance et de les verser aux débats qui agitent actuellement notre Pays pour la défense de notre environnement et pour son développement durable et solidaire !

Le Lamentin, le 24 novembre 2011
Daniel MARIE-SAINTE, Vice-Président du Conseil Régional de Martinique, Chef du groupe des Patriotes Martiniquais et Sympathisants

SÉANCE PLÉNIÈRE DU CONSEIL RÉGIONAL DU 21 JUIN 2012




Intervention à propos du Compte Administratif 2011 du Conseil Régional :
« Lors des débats qui ont précédé le vote du Budget Primitif 2012, vous m’avez vilipendé parce que j’avais attiré l’attention de l’Assemblée sur le fait que les chiffres que vous nous aviez fourni indiquaient un déficit comptable au 31 décembre 2011 de 14,5 M€ !
Vous allez même jusqu’à dire que j’étais un incapable, je ne savais pas lire un document financier !
Or, je constate que :
• Dans le document comptable du COMPTE ADMINISTRATIF, à la rubrique : EXÉCUTION DU BUDGET, on retrouve ce résultat négatif d : -14.531.517,79 €.
• Dans le Rapport de Présentation, à la rubrique Rapport de Gestion du Payeur, on retrouve à la rubrique Résultat de Clôture de l’exercice 2011 : 14.531.517,59€.
• Il y avait donc bien au 31 décembre 2011, plus de 14,5 M€ en souffrance à la paierie régionale !
Vous me direz que je ne sais pas lire un COMPTE ADMINISTRATIF, il faut prendre en compte les RESTES À RÉALISER.
Encore faut-il qu’ils soient sincères !
Or j’observe que tant dans les RESTES À RÉALISER en dépenses que les RESTES À RÉALISER en recettes, on peut se poser des questions quant à la sincérité de vos comptes.
En ce qui concerne les RESTES À RÉALISER en dépenses, à la page 4 du Document comptable du Compte Administratif, vous mentionnez : 
5.235.688,07 € de dépenses engagées non mandatées, à la Section d’investissement, avec une rubrique : Chapitre 901 : Formation professionnelle et apprentissage. 
27.555.909 ,95 € de dépenses engagées non mandatées à la section de fonctionnement, mais le chapitre 931: Formation professionnelle et apprentissage a disparu !

N’y a-t-il aucune sommes engagées et non mandatées au 31 décembre 2011,en matière de formation professionnelle, tant au niveau des Programme Régionaux « Jeunes » ou « Adultes », au niveau des 4 CFA de L’AFPA Martinique, des aides individuelles à la formation ?
A qui ferez-vous croire cela ?
Au CA 2010 plus de 30M€ étaient mentionnés à cette rubrique, au CA 2011, c’est zéro ! A qui vous allez faire croire cela ?
Avez-vous fait disparaître cette rubrique pour dégonfler le montant des dépenses engagées non mandatées et ainsi cacher votre déficit ?
En outre, j’observe que, s’agissant des sommes injectées dans l’économie réelle, 80% d’entr’elles résultent de délibérations prises en 2009 ou en début 2010.
Cela signifie que vous avez exécuté dans la continuité la politique engagée par Alfred MARIE-JEANNE. Je vous félicite pour cela !
Mais si pour les subventions versées aux communes et aux Communautés de Communes, au titre de l’ACRC (Aide du Conseil Régional aux Communes), les choses sont claires, les montants versés sont bien définis. Les montants versés correspondent à des pourcentages précis du montant des subventions engagées. (Voir: pages 106 à 128), en ce qui concerne le Plan de Relance, c’est le flou le plus complet.

Sous la Rubrique Plan de Relance N°1 :
Dans l’EXPOSÉ DES MOTIFS du Compte Administratif, on nous parle de sommes versées aux différents bénéficiaires sans indiquer quels pourcentages des sommes engagées elles représentent, ni le coût total des opérations concernées !
Quels sont les montants engagés restant à verser ?
IL N’Y A AUCUNE TRANSPARENCE CONCERNANT CE PLAN DE RELANCE N°1 !
La seule chose que l’on peut constater c’est qu’il a des bénéficiaires qui recevront la « part du lion ».
Sur un total de 11,9 M€ : la Ville de Fort de France a reçu plus de 3M € et la CACEM plus de 2M€ !
Les autres 21 bénéficiaires se partageant les 7M€ restant. 
Vous vous êtes bien servis !
Parce que j’avais rendu publique l’annonce de votre déficit comptable de 14,5 M€ au 31 décembre 2011, lors de la dernière plénière de notre Assemblée, vous avez fait venir à la tribune le DGA chargé des finances pour nous annoncer que vos comptes n’étaient pas en déficit et que vous aviez une trésorerie bien garnie.

Or, j’observe qu’au niveau des RESTES À RÉALISER en RECETTES :
Si je me réfère au Livre de Recettes, les justificatifs concernant les fonds européens du FEDER et du FSE datent de mars et avril 2012, sont donc postérieurs au 31 décembre 2011.
S’agissant des emprunts qui vous permettent d’équilibrer vos comptes :
Je constate que sur les 100M€ que vous envisagez, vous aviez déjà mobilisé 20 M€.
Plus récemment vous avez signé trois contrats de prêt pour un montant total de 32,588 M€ (Trente deux millions cinq cent quatre vingt huit mille €) :
• 1°) Pour 14,604 M€, au taux de 4,514%, avec la Caisse des Dépôts et Consignations le 13/12/2011
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• 2°) Pour 10 M€ au taux de 6,07% avec le Crédit Agricole Martinique-Guyane le 30/12/2011
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• 3°) Pour 8 M€, au taux de 5,31%, avec la Caisse d’Épargne de Provence-Alpes-Corse, à une date non indiquée sur le contrat ! Avec comme date limite de signature du contrat, le 25 février 2012.

Toutes ces décisions de faire cette cascade de prêts ont eu lieu en fin décembre 2011 (voir la date de transmission des arrêtés au contrôle de légalité).
Nous ne savons pas exactement quand le contrat de prêt avec la caisse d’Épargne de Provence-Alpes-Corse a été signé, mais nous constatons qu’il figure dans le montant des restes à réaliser eu 31/12/2012.
En première page du livre des recettes vous indiquez que ce contrat a été signé le 16/12/2011, or l’arrêté par lequel vous indiquez que vous décidez de contracter l’emprunt auprès de la Caisse d’Épargne Provence-Alpes-Corse est du 20 décembre 2011.
Il a été transmis au contrôle de légalité le 22 décembre et notifié le 29 décembre2011. Deux formalités indispensables pour rendre votre arrêté exécutoire.
Devons-nous conclure que la signature que vous dites avoir effectuée le 16 décembre a été apposée sans base légale ?

En effet, la Délibération N° 10-435 portant délégation de pouvoirs à la Commission Permanente qui prévoit dans le chapitre traitant des COMPÉTENCES FINANCIÈRES, je cite :
« Délégation de pouvoir est donnée à la Commission Permanente pour :
Procéder à la réalisation des emprunts prévus au budget et autoriser le Président du Conseil régional à signer le contrat correspondant et ses éventuels avenants, ainsi que des pièces utiles à la réalisation de l’emprunt concerné.» (Fin de citations)

Nous apprenons que la totalité des prêts, soit 32.588.520,00 €, ont été mobilisés au cours du premier semestre 2012, dans le même temps vous encaissiez 22.556.421,89 € (Voir page 4 du Rapport de présentation du CA 2011).
C’est pour cela que le DGA, chargé des finances a pu venir nous dire en plénière que vous aviez une trésorerie abondante !
Aviez-vous vraiment besoin de mobiliser d’un seul coup tous ces prêts qui dès lors génèrent des intérêts financiers pour les banquiers ?
Non décidément nous n’avons pas la même conception de la gestion d’une Collectivité Publique.
Nous ne pouvons approuver votre compte administratif 2011, car il ne nous semble ni clair ni sincère ni juridiquement certain ! »



Le 21 juin 2012 
DMS