jeudi 29 novembre 2012

SANTE ET ALIMENTATION DES OUTRE-MER


Hier, samedi 24 novembre s’est tenu le premier colloque « Santé et Alimentation des OutreMer » organisé par l’association Nutricréole, à la Faculté de Médecine de l’Hôpital Cochin

sous le Haut Patronage du Professeur Jean-Luc ELGOZHI de l’Hôpital Necker et sous la Présidence d’Honneur du Professeur Paul-Etienne VALERE.

En effet, des médecins réputés et des professionnels du sport et de la santé, venus de tout l’Outre-Mer, Guadeloupe, Guyane, Martinique, Polynésie Française et Réunion, ont répondu aux nombreuses pathologies qui touchent la population la plus exposée de France, comme les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, et l’obésité. Ce ne sont pas moins de 600 Ultramarins représentant tous les Outre-Mer de France qui sont venus chercher l’information, se documenter, conscients qu’une alimentation saine peut infléchir la courbe de mortalité, principalement liée aux causes développées dans les thématiques du Colloque Nutricréole.

La présence accrue des originaires d’Outre-Mer, démontre bien leurs préoccupations face aux évolutions des comportements et des nouveaux schémas ou modes de vie. La Présidente de Nutricréole, Docteur Marie-Antoinette SEJEAN et son équipe de bénévoles vont rapidement travailler à mettre en ligne les actes de ce premier colloque afin que chacun puisse trouver l’information qui lui correspond.

Elle remercie tous les participants qui ont contribué au succès de cet événement et leur donne rendez-vous pour une prochaine édition en 2013.

Question du député patriote martiniquais Alfred MARIE-JEANNE au Ministère de la Culture.




(Question soumise le 20 novembre 2012)

" M. Alfred Marie-Jeanne attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la décision du Conseil constitutionnel du 20 mai 2011, rendue en réponse à une question prioritaire de constitutionnalité sur les langues régionales.

Le Conseil constitutionnel a donné à l'article 75-1 de la Constitution une interprétation particulièrement restrictive, au point de ne reconnaître ni droit, ni liberté garanti par la Constitution.

Il est vrai que, par décision du 15 juin 1999, prise sur le fondement de l'article 54 de la Constitution relativement à l'examen la constitutionnalité de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, il avait épinglé certaines dispositions de cette charte, notamment lorsqu'elle se réfère à un « droit imprescriptible » de « pratiquer une langue régionale ou minoritaire ».

Cependant, tout en reconnaissant que l'article 2 de la Constitution énonce que « la langue de la République est le français », le Conseil constitutionnel avait estimé que l'application de cette disposition « ne doit pas méconnaître l'importance que revêt, en matière d'enseignement, de recherche et de communication audiovisuelle, la liberté d'expression et de communication ».

En somme, si le droit n'était pas reconnu, la liberté de pratique ou d'usage était cependant admise en vertu de la décision du 15 juin 1999. Ainsi, en comparant les deux décisions du Conseil constitutionnel, on constate en réalité que la porte entr'ouverte au titre des libertés semble s'être refermée.

Pourtant, en Europe même, il existe des États ayant reconnu un véritable statut juridique aux langues régionales.

Dans les cas les plus aboutis, il y a l'exemple de l'Espagne, admettant une co-officialité entre la langue nationale et la langue régionale ce qu'autorise aussi la charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Ce parallèle suffit à montrer à lui seul le retard pris en la matière du fait de l'absence de reconnaissance d'un droit ou d'une liberté invocable.

Cette herméneutique réductrice de l'article 75-1 de la Constitution, lui confère de jure une portée symbolique. Il lui demande s'il est possible d'accorder aux langues régionales un statut plus abouti juridiquement."

(La réponse du Ministère de la Culture n'a pas encore été donnée)

mardi 20 novembre 2012

Le Blanc et le Noir




Des rumeurs de plus en plus précises en provenance de la Direction font état de trois lettres arrivées à la Direction générale de « Outremers Première-France Ô. » en provenance du Bureau du Président Pfimlin.

Ces courriers mentionneraient le programme d’économies à effectuer par l’Outremer

France Ô deviendrait la chaîne dédiée aux enfants…pendant la journée et serait la chaîne vitrine des Outremers ...La nuit !!
Les Huit stations régionales de l’Outremer verraient leur outil de production disparaître totalement.
Les JTR et un magazine hebdomadaire qui reste à définir seraient diffusés en décrochage sur les programmes de France 3
La direction envisagerait de fermer totalement deux stations : Wallis-et-Futuna et Saint-Pierre-et-Miquelon.
A Malakoff, La direction envisagerait la fermeture de l’AITV, agence d’images et de sujets de France télévisions pour l’Afrique.
Du fait, de la mise en place du décrochage et de la fin des TéléPays, Malakoff perdrait la Direction des Programmes de Outremers Première
Enfin, la Direction envisage la suppression de l’indexation.
Ces rumeurs sont insistantes, corrélées, et proviennent de sources…officielles !

Commentaire : ce plan d’économies signifie tout simplement la fin de l’audiovisuel public d’Outremer, réduit à sa plus simple expression. S’il est signataire de ces décisions, le président de France Télévisions remplace l’Etat dans la gestion des territoires d’outremers. La fermeture des stations est un acte ignorant la réalité sociale et économique de l’outremer français.
Par ailleurs, demander encore à des populations pauvres, éloignées de la métropole, au chômage endémique de se priver d’un outil de développement culturel, technologique, éducatif, universitaire dont se dotent les pays voisins est…une ineptie raciste. Car n’ayant pas peur des mots : reléguer les noirs en programmes de nuit, fermer les productions et donc éteindre leur voix est un acte raciste.
C’est nier l’oralité, l’existence des cultures ultramarines… Quand France 2 ou France 3 auront fait, à leur échelle, de semblables économies, demander un effort similaire aux noirs, aux bronzés, aux populations les plus pauvres de la République, aux stations les plus mal équipées, aura un sens. Ce n’est pas le cas !

Syndicat national des médias
35/37 rue Danton 92240 MALAKOFF


lundi 19 novembre 2012

Côte d'Ivoire encore un journaliste détenu par la DST


Message aux facebookers ivoiriens. J’ai été informé qu’un de mes confrères ivoiriens, le web reporter Alain Doh Bi, disparu très récemment, serait détenu en ce moment par la DST à Abidjan. J’ai été également informé que le mur d’Alain Doh Bi est utilisé, par ceux qui le retiendraient, pour piéger ses contacts. 

Ces derniers se servent de mon nom pour mener à bien leur basse besogne répressive. Voici un exemple d’un faux profil qu’ils ont créé ce matin :https://www.facebook.com/serge.bile.12?ref=ts&fref=ts


Serge Bilé

CONFÉRENCE DÉBAT « LA DRÉPANOCYTOSE »


la maladie des globules rouges déformés
ANIMEE PAR LE Dr ÉMILIE GEORGET
Centre hospitalier Intercommunal de VSG, Service de pédiatrie

SAMEDI 24 NOVEMBRE 14 heures
Salle André MALRAUX, allée Henri Matisse
VILLENEUVE-SAINT-GEORGES

Projection du film
« LES LANCES DE SICKLE CELL »
Ou chroniques d’une souffrance révélée

Maladie grave, encore méconnue, la drépanocytose (Sickle-Cell Disease), est la plus fréquente des maladies génétiques au Monde et en France. Originaire des pays du Sud, elle s’est répandue au long des siècles par les migrations forcées ou volontaires et le brassage des populations. Partout, le quotidien des malades est un combat contre la douleur physique, contre la douleur morale que suscitent ignorance et exclusion. Combat politique aussi, depuis celui des Black Panthers aux États-Unis dans les années 60, jusqu’aux luttes associatives aujourd’hui en France. Un combat pour l’accès aux soins. Être drépanocytaire, c’est se battre pour la vie.

Bienvenue sur : http://sosglobi94.fr/Blogs
Le tout nouveau Blog
de l'association de malades drépanocytaires et thalassémiques
SOS GLOBI 94.

mardi 13 novembre 2012

Charles Blé Goudé : être populaire ne saurait être un critère de maintien en détention d’un leader



Suivez la dernière interview de Charles Blé Goudé accordée
à Yacouba Gbané de LG infos à propos de l’actualité brûlante.


LG infos : La cour pénale internationale soutient que le Président Laurent Gbagbo peut comparaître…

CBG : Rien ne me surprend

LG infos : Les juges soutiennent qu’il est trop populaire. Et qu’il a un réseau puissant, il peut fuir et peut revenir au pouvoir. Qu’en dites-vous ?

CBG : Gbagbo est un empêcheur de tourner en rond qui dérange le système international. Si non la démocratie étant la loi du nombre, avoir de nombreux partisans et être populaire ne saurait être un critère de maintien en détention d’un leader. Bien au contraire, cela signifie que Gbagbo est porteur d’un projet de société auquel adhèrent de nombreux ivoiriens et africains. Il faut que les partisans de Gbagbo, nous comprenions que notre leader est détenu et maintenu à la Haye afin que Ouattara est le temps de mieux maîtriser les leviers de son pouvoir pour ensuite changer et modifier le paysage politique de notre pays. Ouattara et ses amis veulent créer chez les pros Gbagbo une situation de troupe sans capitaine. Nous devons quitter le stade de l’euphorie et faire preuve d’analyses froides puis redoubler de vigilance.

LG infos : Et pourtant les experts médicaux de la Cour soutiennent qu’il a été torturé…

CBG : Tous ces rapports médicaux n’intéressent en rien la CPI. Croire au contraire serait faire preuve d’une cécité politique.

LG infos : Est-ce que la Cpi ne donne pas raison à ceux qui pensent que le procès du Président Gbagbo est un règlement politique ?

CBG : Nombre d’observateurs décrivent la CPI comme une cours créée par les grandes puissances et qui a pour rôle de donner un vernissage juridique aux règlements de comptes politiques contre tous ceux que les maîtres de ce monde auront identifiés comme obstacle à leur politique d’hégémonie. Au moment où je vous accorde cette interview la CPI n’a encore posé aucun acte qui puisse contredire les tenants de cette thèse. La CPI nous fait comprendre le simplement du monde que nous avons perdu la guerre, par conséquent c’est nous et nous seuls qui devons être jugés, comme l’Allemagne l’a été à Nuremberg après avoir perdu la guerre mondiale. Le procès de Gbagbo à la CPI est le prolongement de la parodie de justice qui se déroule à Abidjan où on juge Dogbo Blé , vagba faussigno, kipré , de jeunes lieutenants et soldats des FDS, alors que le chef d’Etat-major et le commandant supérieur de la gendarmerie sont nommés ambassadeurs. Aidez-moi à comprendre cette démarche s’il vous plaît, car ma jeune intelligence en souffre. L’on gèle les comptes de certaines autorités qui sont aujourd’hui derrière les barreaux pour crime économique, pendant que le principal argentier de Gbagbo qui était Jacques Anouma est en liberté et jouit de ses comptes . Si l’on considère que celui qui a gagné la guerre a fait plus de victimes que celui qui a perdu, pourquoi tous les chefs de guerre pro Ouattara sont-ils encore en liberté? Pour même narguer la communauté internationale, Ouattara leur donne davantage de pouvoir en les nommant. Dois-je vous faire un dessein?

LG infos : Qui a intérêt à ce que le Président Laurent Gbagbo ne soit pas libéré

CBG : Ceux qui ont bombardé sa résidence, l’ont fait arrête et qui l’ont emprisonné.

LG infos : Partagez-vous l’avis de ceux qui soutiennent que la Cour pénale internationale est dans la tourmente sur le dossier de Gbagbo ?

CBG : Quelle tourmente ? Comment les gens peuvent il penser qu’une cours qui mène à bien une mission qui lui a été confiée est dans la tourmente. Ne nous y trompons pas, la CPI n’a de compte à rendre qu’à ceux qui l’ont conçue et lui assurent les moyens pour son fonctionnement. Pourquoi devrait-elle être dans la tourmente? Si les gens le disent par rapport au procès de GBagbo, ils se trompent. Nous ne devons rien attendre de la CPI. Même le plus grand juriste du monde ne pourra pas faire libérer Gbagbo. C’est la politique qui a conduit Gbagbo à la Haye, c’est la politique qui le sortira de là. Nous ne devons rien attendre de la CPI. Toutes ces audiences participent à animer la cours. Concentrons-nous, entrons en nous pour sortir le meilleur de nous-mêmes, organisons nous, structurons nous encore mieux, mobilisons-nous, ainsi notre chef nous reviendra. C’est pourquoi je félicite la diaspora ivoirienne et africaine qui bat le pavé pour faire entendre notre cri de douleur. Je ne doute pas du retour de Gbagbo. Quand et comment, là demeure l’interrogation.

LG infos : Il se raconte que le Président Gbagbo refuserait d’accepter l’exil…

CBG : L’incarcération d’un leader est toujours une occasion de tractations politiques. La nuit Mandela sortait de prison pour des négociations et on le ramenait. Cela a mis du temps mais aujourd’hui, le résultat est là. Nos adversaires me diront encore que je rêve, mais c’est justement parce qu’ils ont eux-mêmes rêvé et cru en leur rêve qu’ils sont au pouvoir aujourd’hui. À la Haye, il y aura beaucoup de tractations. Restons sereins car celui qui s’y trouve est un grand homme qui accorde peu d’importance à la liberté physique de sa personne, Gbagbo est engagé dans un combat pour un idéal et non pour un pouvoir. Voilà la différence entre lui et ses adversaires.

LG infos : Des journaux proches du pouvoir racontent que vous êtes en train de négocier votre retour…

CBG : Si vous vous amusez à rassembler tout ce que les journaux proches du pouvoir racontent à mon sujet depuis que je suis exil, il y a de fortes chances que vous publiez un livre plein de contradictions. Après avoir fait mes funérailles, ils m’annoncent en Gambie, en Afrique du Sud, dans une rébellion au Libéria, dans des réunions avec ansar dîne , ils disent maintenant qu’ils parlent avec moi et aujourd’hui la nouvelle trouvaille est que je négocie mon retour. Si je leur manque qu’ils l’expriment clairement, je vais étudier le dossier. Si non je répète encore à qui veut l’entendre, nous avons perdu le pouvoir mais pas notre intelligence. Pour le reste, je ne le sens nullement concerné.

LG infos : Ils disent que tout est fin prêt. Il reste quelques détails à régler…

CBG : Qu’est ce qui est fin prêt et quels sont ces fameux détails que je suis curieux de savoir?

LG infos : Il n’y a pas de fumée sans feu…

CBG : Bien sûr qu’il peut y avoir de la fumée sans feu. Que faites-vous de l’évaporation des rivières en temps de canicule? Arrêtez de voir le feu partout. Dans mon cas et à partir de ce que je lis souvent à mon sujet, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il existe bel et bien de la fumée sans feu.

LG infos : Ces journaux ont quel intérêt à dire de telles choses ?

CBG : Juste pour faire de belles “UNES” et abuser des lecteurs.

LG infos : Ils disent que vous êtes en route ?

CBG : Je leur demande de me mettre au moins en l’air au lieu de me mettre en route.

Je mérite au moins de monter dans un avion, ou bien? Rire!!! Je leur manque tellement qu’à défaut de m’avoir avec eux ils tentent même de fabriquer quelqu’un à mon image. C’est un exercice très difficile. Je suis un politique et les raisons qui me feront revenir dans mon pays seront politiques. Je respecte tellement les ivoiriens que je ne compte signer aucun accord en cachette au détriment de notre lutte et de notre dignité. Mais quand vous êtes au-devant d’un combat, chacun se croit obligé de raconter au moins quelque chose sur vous pour se faire valoir auprès de son patron,

LG infos : Quels commentaires faites-vous sur le rapport de l’Amnesty international qui dénonce les tortures et les enlèvements des pro Gbagbo ?

CBG : Je les félicite et je les encourage faire pression sur le régime afin que soient restitués et respectés les droits élémentaires des ivoiriens.

LG infos : Le Conseil de sécurité, les Etats-Unis, l’Union européenne sont également sans pitié pour le régime sur la même question…

CBG : Il ne faut pas donner un chèque en blanc à ce pouvoir. Ce serait livrer la population aux exactions. Ils se sont donné le temps d’observer, maintenant ils réagissent et c’est bon. Je ne crois pas que la communauté internationale ait mis autant de moyens logistiques, financiers et humains dans la crise ivoirienne pour installer une dictature des temps. Est-il besoin de vous dire qu’en Côte d’ivoire, nous sommes dans un pays de non droit.

LG infos : Certaines personnes sont surprises de leurs réactions surtout que ces derniers ont pris position pour ce régime contre Gbagbo…

CBG : Laissons ces organisations internationales pratiquer ce régime et découvrir par leur propre expérience, sa vraie nature.

LG infos : Que pensez-vous de Zady Djédjé qui se réclame le fer de lance de la jeunesse pro Gbagbo ?

CBG : Je ne pense rien de lui. Il n’est ni responsable ni militant du Cojep, par conséquent il n’a pas qualité à agir et parler en mon nom. Ce que zadi Djedje dit et fait ne m’engage pas. C’est un jeune homme avec qui le pouvoir a décidé de folkloriser et qui se débrouille pour survivre. Parlons des problèmes des ivoiriens s’il vous plaît.

LG infos : Et pourtant il dit qu’il se bat aussi pour la libération du siège du COJEP, qu’en dites-vous?

CBG : La libération du siège du COJEP reste l’affaire du COJEP. Nous sommes assez intelligents pour comprendre que l’on veut nous livrer ce siège que les FRCI occupent depuis plus d’un an et demi, pour ensuite venir faire une perquisition et nous accuser de détenir des armes. Nous ne voulons plus de ce siège. Nous irons voir ailleurs. Nous n’avons mandaté personne pour mener des démarches au nom du COJEP, en dehors du comité qui est mis en place. Même si son président Yavo martial et le camarade Youan bi sont détenus arbitrairement, il existe des responsables légaux pour engager la voix du COJEP. Nous sommes un mouvement bien structuré.

LG infos : Etes-vous en contact avec lui?

CBG : Pourquoi le serais-je? La clandestinité que je vis est trop sérieuse pour que je joue à ce jeu. Que l’on évite d’utiliser mon nom et mon image à des fins dont je ne maîtrise pas les tenants et aboutissants.

LG infos : Il est soutenu par le pouvoir à travers Hamed Bakayoko

CBG : Tout cela relève de l’animation politique. Quand tout ce folklore aura pris fin , le pouvoir discutera avec ses vrais interlocuteurs et fera ce que nous avons publiquement exprimé comme préoccupation pour une réconciliation sincère et franche à laquelle prendront part tous les ivoiriens libres de leurs mouvements. Le Ministre Hamed Bakayoko est dans le rôle qui est le sien; il nous revient de faire preuve de vigilance. La paix et la réconciliation ne se font pas dans le désordre et l’humiliation des autres.

LG infos : Pendant que le régime interdit les meetings de l’opposition, il accepte les manifestations de Zadi Djedje et lui offre le plateau de 20h.

CBG : Je suis mal placé pour me plaindre d’un plateau de 20h que le pouvoir offre à ses soutiens. Je respecte aussi la position et le choix de ceux qui se prêtent à ce jeu. Mais ils ne sont pas obligés d’y associer mon nom, mon image et le nom du COJEP.

LG infos : votre opinion sur la caravane de la paix initiée par les artistes.

CBG : Toute initiative en faveur de la paix mérite d’être encouragée. Il reste que souvent, on peut vouloir faire du bien à un mauvais moment. Et là, on court le risque de ne pas pouvoir se faire comprendre. Je trouve que nos amis avaient de bonnes intentions, malheureusement la méthode a fait défaut. La célébration de la réconciliation par les artistes, doit être à la suite de la signature d’un accord politique entre le pouvoir et l’opposition qui aura permis régler les problèmes (libération des prisonniers politiques, libération des biens mobiliers et immobiliers illégalement occupés par les FRCI, le retour des exilés, la cessation des exactions contre les pro Gbagbo et le dégel des avoirs etc). On ne peut pas fêter un mariage avant de l’avoir célébré. Il nous faut cependant être indulgent avec nos artistes. Ils ont au moins voulu participer à leur manière, malheureusement ils ont commencé par la fin. Ils ont auront moins égayé les ivoiriens et leur auront donné un peu de bonne humeur. En ce qui concerne la réconciliation, c’est une autre paire de manche qui va au-delà des chansons et des discours. La chanson sur la réconciliation accompagne la décision ou l’acte de réconciliation comme cela a été le cas après la signature de l’accord politique de Ouagadougou.

LG infos : On a aussi constaté que les salles et stades n’affichaient pas complet.

CBG : C’est certainement à l’image de ce que vivent les ivoiriens. Ceux qui étaient contents sont venus, par contre les opprimés qui auraient souhaité une autre démarche n’ont pas jugé utile de faire le déplacement. Je crois que nous devons saluer le fait que les artistes aient courageusement rendu compte après avoir pris le pool de la situation.

LG infos : Certains estiment que Yode et Siro, pat sako et bien d’autres artistes ont trahi , vous qui êtes connu comme un des mentor du zouglou, qu’elle est votre opinion?

CBG : En dehors de Tiken jah et Meway, j’ai travaillé avec la plupart des autres artistes dont Yode et Siro , pat sako, asalfo etc, Nous sommes de la même génération et nous partageons beaucoup de choses. Je respecte leur position et je m’interdis de les juger et de les condamner. N’oublions jamais que c’est nous qui sommes les politiques et non ceux qui a un moment donné nous ont accompagné dans notre combat comme ils pouvaient. La situation que notre pays traverse est tellement complexe que peut être qu’ils ont atteint leurs limites de résistance. Dans une pharmacie, chaque médicament à sa date de péremption. Depuis un an et demi, nous avons entamé un si long voyage qui est une véritable traversée de désert avec ce que cela comporte comme difficultés. Ne soyons pas surpris qu’a un moment où on s’y attend le moins, certains choisissent leur arrêt pour descendre. Soyons indulgent et apprenons à respecter le choix des uns et des autres. Tout le monde n’est pas obligé d’aller avec nous jusqu’au bout. Je suis reconnaissant envers eux pour nous avoir accompagnés à des moments cruciaux de notre combat au prix de leur vie. Ils rêvent d’une carrière internationale et je prie que Dieu à qui rien n’est impossible de les couvrir de bénédictions et de succès.

LG Et Alpha Blondy?

CBG : C’est un autre sujet dont on pourra parler un autre jour. Pour l’instant je prends un joker.

LG infos : Votre mot de fin

CBG : Je dis Yako aux ivoiriens car la situation que traverse notre pays n’est pas du tout facile. C’est le propre de l’histoire, même si aucune nation ne le souhaite. Il nous faudra beaucoup de courage. En ce qui concerne la réconciliation, je conseille au pouvoir d’aborder les problèmes avec courage, point n’est besoin de fuir les réalités qui, quoi qu’on fasse finiront par nous rattraper un jour. Il n’est pas juste de traiter ceux qui demandent la vigilance, de pro Gbagbo qui ne veulent pas la paix. Pour mémoire, quand Ouattara ne s’était pas rendu à la cérémonie de la flamme de la paix à Bouake en juillet 2007, était-il contre la paix? Quand toute la direction du RDR, était en courroux contre SORO pour avoir signé l’accord politique de Ouagadougou ; le RDR était-il contre la paix? Ils avaient certainement des préoccupations en ce moment-là; ce qui est notre cas aujourd’hui. C’est pourquoi je demande à certains de nos amis de faire preuve de lucidité. Car la réconciliation n’est pas une condition pour la libération des prisonniers, c’est bien le contraire qui est juste. Alors arrêtons de favoriser le folklore et attaquons nous a l’essentiel.

Yacouba Gbané
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lundi 12 novembre 2012

Au commencement fut la blessure… (Lettre ouverte à mes compatriotes békés)




[Avertissement : le présent texte a été écrit lors des évènements de février 2009. Aujourd’hui, plus de trois ans après et avec le recul, je n’écrirais sans doute pas les mêmes choses, ou en tout cas pas de la même façon, notamment en ce qui concerne février 2009.
Un an après le mouvement social, j’écrivais ainsi dans mon récit « Entre îles » publié dans le cadre du projet  Horizontes Insulares et publié par les gouvernements d’Espagne et des Canaries :

« L’analyse des récents évènements constitua bien évidemment l’un de leurs principaux sujets d’échanges. Ils osaient reconnaître que la montagne d’espérances de ces flamboyants mois de février et de mars n’avait accouché que d’une insignifiante souris… Assumer alors la déception et l’amertume… Où avaient-ils failli, à côté de quoi étaient-ils passés, quel génie leur avait-il fait défaut pour n’avoir pas réussi à faire d’un rêve en marche une réalité d’une insolente évidence ?

Il leur apparaissait que trop peu de temps s’était écoulé depuis la fin du mouvement social pour que son impact réel put être appréhendé dans son entièreté et jusque dans les nappes souterraines qu’il avait immanquablement atteintes. Mais à l’évidence le désenchantement était là. Les acquis de la lutte tardaient à se traduire de façon concrète dans le quotidien et surtout dans les porte-monnaie. Un vent de panique s’emparait des populations chaque fois que le mot « grève » était prononcé ; la défiance revenait ainsi que la surconsommation, qui, désormais ciblée, ne concernait plus que la nourriture et l’amusement. Les centres commerciaux étaient de nouveau pris d’assaut mais les libraires et tous les « marchands » de culture, ceux dont la fin première n’était pas le divertissement, faisaient grise mine.

Les détracteurs du mouvement, affolés par l’ampleur des évènements et par l’accès accéléré du peuple à plus de maturité dans la compréhension des enjeux, un en mot dans la conscience politique, alimentèrent la défiance, brandissant comme ils l’avaient toujours si bien fait le hochet de la peur : peur du manque, du largage par la France, du désordre social, du désastre économique, etc. »

Mais aujourd’hui, face au nouveau joujou – lrésilience, brandi comme la panacée, la trouvaille du siècle pour atteindre enfin l’harmonie intime et collective sur nos terres, je ne peux m’empêcher de le repartager, en vous demandant, une fois de plus de tenir compte du fait qu’il est vieux de plus de trois ans…
La résilience est un outil thérapeutique puissant que j’utilise dans ma permanente auto-thérapie, persuadée que je suis que l’on ne peut prétendre contribuer à guérir une communauté toute entière si l’on n’est pas au clair avec ses failles les plus intimes.
Mais l’usage qui en est fait aujourd’hui par « Tous créoles » me choque au plus haut point !]

  
Au commencement fut la blessure…
(Lettre ouverte à mes compatriotes békés)

Au commencement fut la blessure, béante, séculaire, ardente blessure trop longtemps étouffée au motif de ne point « remuer le passé », de tourner la page, de « se tourner vers l’avenir » sous l’étendard de la « paix sociale ».
Laquelle paix sociale nous explose aujourd’hui au visage, révélant qu’elle n’était que de façade !

Au commencement fut la violence, la déportation, le viol, la vie saccagée, les travaux forcés, familles démembrées, terres volées, avenir néant !
Puis vint le temps de la révolte, chaînes brisées, liberté reconquise au prix du sang… Et la longue et laborieuse tentative d’être, d’exister, de se chercher sans se trouver encore totalement.

Et aujourd’hui, toi, te désolidarisant d’un des tiens (allusion aux réactions de certains békés affirmant ne pas se reconnaître dans les propos racistes tenus par un des leurs à l’occasion d’une interview qui avait défrayé la chronique) - du jamais vu en quatre siècles d’histoire heurtée !- tu clames à qui veut t’entendre que ce discours n’est pas le tien, que tu ne t’y reconnais point ! Tu brandis tous azimuts des preuves de ta bonne foi : Tel intellectuel –nègre !- de chez nous est ton ami ; tu es  le généreux mécène de tel ou tel artiste ; tu finances telle ou telle initiative innovante.

Tu aimes ce pays qui est aussi le tien et que tu as forgé.
Tu es un homme, une femme de cette terre et tu refuses de porter sur tes épaules, siècle après siècle, le poids de la responsabilité des crimes et des spoliations perpétrés par tes ancêtres.

Tu es créole, nous le sommes tous, « tous créoles » t’évertues-tu à nous marteler !

Et je crois, oui, compatriote béké, que tu l’aimes cette terre nôtre.
Tu l’aimes tant que tu en as jalousement gardé la plus grande part pour les tiens et toi…

Tu l’aimes tant, notre soleil, que tu continues d’être le seul, du haut de tes mornes, à en revendiquer l’entière jouissance tandis que tout là-bas, dans les sillons de tes champs, la « négraille » ne sait qu’en maudire  le feu !

Tu l’aimes tant, notre banane que tu ne comptes pas tes efforts pour déployer la toile d’araignée de tes stratégies, magouilles et manœuvres jusqu’à Paris, jusqu’à Bruxelles, pour la défendre et ce, à n’importe quel prix, y compris celui de notre santé mise à mal par tes pesticides-poisons !

Tu l’aimes tant, notre rhum que tu as su batailler ferme pour lui faire valoir une glorieuse AOC !

Tu l’aimes tant, notre langue, que tu sais parfois la manier plus volontiers et avec plus de fluidité et tellement moins de complexes  que nous, les nègres !

Tu nous aimes tant, nous le nombre, la masse informe et sombre, geignarde et rebelle tout à  la fois, que tu pousses la magnanimité jusqu’à nous employer dans tes usines, entreprises, sur tes champs, (comme si tu avais d’autre choix !) et à offrir à quelques-uns d’entre nous la sucette d’un pouvoir que nous nous dépêchons d’utiliser pour dominer à notre tour des nègres comme nous-mêmes !

Tu nous aimes tant que tu ne comprends pas le procès que nous continuons de te faire, à toi qui ne demandes rien d’autre que de pouvoir jouir en toute quiétude de l’héritage légué par tes ancêtres et que tu as su faire fructifier !
Oui, tu ne demandes rien d’autre que de vivre en paix… à côté de nous…

Je te le redis, je te crois ! Nous te croyons…

Seulement, vois-tu, les descendants d’esclaves que nous sommes bien malgré nous, ont aujourd’hui besoin d’autre chose que de tes assurances de bonne foi, que  tes déclarations de principe.

Ceux que tu considères comme « de grands enfants » ont grandi et mûri tandis que tu sirotais ton punch en te moquant de leurs « macaqueries », dans la douceur du vent des ilets sur lesquels tu as fait main basse.

Ceux d’entre nous qui manquaient encore de maturité l’ont acquise dans le quotidien de ce combat qui te dérange tant ; ils l’ont acquise en martelant les rues de leurs pas décidés et impatients. Ils l’ont acquise quand, jour de grève après jour de grève, tous les masques sont, un à un, tombés. Quand tous les profiteurs du système se sont un à un démasqués.

Ils savent aujourd’hui que les profiteurs sont békés, chinois, sino-martiniquais, juifs, zorey, nègres, « syriens ». Ils savent que les limites de la race et de la nationalité s’arrêtent où commence la loi impitoyable du profit. Ils ont expérimenté que les limites de leurs revendications en faveur d’une vie meilleure s’arrêtent là où se positionne, archaïque et cynique, l’Etat colonial français en totale cohésion avec les profiteurs d’ici.

Ils ne commettront pas l’erreur de faire de toi l’unique responsable de toutes leurs misères. Ils sauront ausculter leurs lâchetés, leur pusillanimité, leurs démissions, leur soif consumériste, leur affairisme politique.

Non tu ne seras pas le bouc émissaire de « la négraille debout » !
Mais tu peux si tu veux être aujourd’hui l’émissaire conscient de l’unique paix qui vaille, la paix sous les auspices de la justice…

Pour notre société engendrée par et dans la violence, pour nos âmes écartelées en quête de guérison, la seule paix qui vaille, la seule guérison qui vaille seront celles qui naîtront de ton désir –sincère cette fois- de poser l’acte fondamental de la demande de  pardon, le premier geste de la rédemption.

Car la plaie nourrit sa gangrène sous le boisseau. La paix d’avant le 05 février 2009 n’était qu’illusoire. La gangrène explose et déverse son pus dans les rues, sur les télés marronnes, dans les têtes fêlées d’une jeunesse en perdition…

Toute blessure, avant que d’accepter le travail de la guérison dans ses abysses, demande à être reconnue : « Oui, nos ancêtres ont commis un violent crime contre votre humanité et nous reconnaissons continuer à être les bénéficiaires de ce crime. Aujourd’hui nous demandons pardon à vos ancêtres et à vous. Nous reconnaissons qu’un des moyens de réparer l’injustice originelle et de rendre la vie plus vivable pour toutes les composantes de notre communauté est d’accepter que ces terres sur lesquelles nous détenons un scandaleux monopole fassent l’objet d’une nouvelle répartition. Nous vous faisons confiance pour que nul esprit de revanche ou de vengeance n’anime cette répartition, etc… »

Oh, je te vois écarquiller les yeux, bondir, pester ! « Réforme agraire ? » Oui, le mot est jeté ! OSONS !

Osons de concert ! Tu gagneras à ce que nous l’élaborions ensemble car, tôt, ou tard, avec ou sans ton accord, elle sera à l’ordre du jour !

Les agriculteurs, ouvriers, employés de maison, salariés qui regagneront leurs lieux de travail ne seront pas les mêmes que ceux qui en sont partis un matin de février 2009. Quelque chose est en train de changer. Quelque chose doit changer !

Ce peuple -le tien-   que tu méprises ou que tu aimes de paternaliste façon, tu devras désormais apprendre à le regarder, à le considérer autrement.

Il ne le sait pas encore complètement mais, bousculant les appareils syndicaux, politiques et associatifs, il est en train de faire l’apprentissage de son propre pouvoir, de la force du nombre uni, de la responsabilité.

Il ne mendie rien, il ne supplie plus, il exige de tes confrères en pwofitasion les gestes de l’apaisement, de  la paix véritable.

Alors seulement, nous pourrons nous regarder en face – le nègre ayant cessé de croire que les yeux du blanc-pays le brûlent- et décider de construire ENSEMBLE ce pays nôtre…


Nicole Cage,
Février 2009