jeudi 5 décembre 2013

DECES DU DOCTEUR PIERRE ALIKER


Pierre Aliker nous a quittés. Il avait 106 ans. Avec lui, s’en va une part héroïque de l’histoire de la ville de Fort-de-France, et à travers elle, de la Martinique toute entière. Ce qui nous reste, c’est la fierté d’avoir pu être contemporains d’une personnalité hors du commun et d’un politique disposant d’une stature d’homme d’Etat. 

Un tel degré d’engagement social, d’engagement culturel, d’engagement politique, d’engagement intellectuel, de fidélité à des valeurs, et une telle élégance de l’ensemble de sa vie, l’érige en un exemple parfait de martiniquais digne et responsable. 

C’est un jour d’une infinie tristesse, mais c’est aussi celui du souvenir reconnaissant et de l’estime inaltérable. 

Serge LETCHIMY
Député et Président de la Région Martinique. 
Président du Parti Progressiste Martiniquais.

PIERRE ALIKER N'EST PLUS ...



Avec le décès de Pierre Aliker, plus que le compagnon de route d'Aimé Césaire parti le rejoindre, c'est la fin d'une époque qui s'en va telle une bibliothèque partant en cendres .

En tant qu'homme politique Pierre Aliker, le frère du non moins illustre André Aliker assassiné en 1934 par les forces coloniales, aura été le témoin privilégié de son époque. Avec lui ce sont de très nombreuses et riches pages de l'histoire de la Martinique qui se referment.

Celui que l'on appelait affectueusement en Martinique, malgré les années, docteur Aliker, s'en va sur le très bel age de ses 107 ans approchant, après avoir bien vécu, il avait même épousé à l'age de 102 ans sa compagne avec qui il vivait depuis près de 20 ans.

Mais son épouse plus jeune que lui est partie avant lui en 2011 à l'age de 82 ans, une énième douleur qu'il aura vécu très dignement.

Désormais, celui qui disait « les Martiniquais doivent viser l'excellence » en refus du « I bon kon sa », cette figure de sage homme grisonnant, à l'esprit très alerte surtout pour son grand age, ne peuplera plus de sa présence sa terre natale, la faucheuse ayant décidé en ce jour qu'il était temps pour lui  qu'il s'en aille  rejoindre ceux qui sont partis avant lui...

Bon monté an filao doctè Alikè !


Emmanuelle Bramban

PIERRE ALIKER nous aurait quitté


ATV  nous annonce le décès de Pierre Aliker. L'ancien bras droit d'Aimé Césaire nous aurait quitté ce jeudi 5 décembre 2013 à l'âge de 106 ans. 

Pierre Aliker (né le 9 février 1907 au Lamentin en Martinique et mort le 5 décembre 2013 à Fort-de-France1) est un médecin et un homme politique français de Martinique partisan de l'autonomie de son île. Il est aussi co-fondateur du Parti Progressiste Martiniquais, il était le frère d'André Aliker ( 1894-1934)  journaliste du journal Justice assassiné par les membres de la bourgeoisie coloniale de l'époque.

C'est une page de l'histoire de la Martinique qui se tourne !

samedi 30 novembre 2013

Singe le nouveau livre de Serge Bilé


Singe  sort ce vendredi 29 novembre dans les Fnac parisiennes, puis dans toutes les librairies la semaine prochaine, mais aussi sur les sites, tels que Amazon. En voici le résumé : 

"Des cris de singes et des bananes jetées à des footballeurs et à des ministres noirs, c'est le nouveau visage du racisme européen. Un racisme décomplexé, brutal, assumé par leurs auteurs et relayé désormais par des enfants. Leurs cibles ont pour nom Christiane Taubira, Cecile Kyenge, Paul Pogba, Bafétimbi Gomis, Samuel Eto’o, ou Mario Balotelli. Mais derrière ces célébrités, il y'a l'immense foule des anonymes, ostracisés et discriminés au quotidien, pour leur couleur de peau. Si ce vent mauvais a de quoi inquiéter, en France, en Espagne, en Allemagne, ou au Pays-Bas, le cas de l'Italie est bien plus préoccupant, avec son cortège de violences et de meurtres racistes. Sans parler du refus d'une partie de la population, encouragée par les partis d'extrême droite, d'accepter qu'on puisse être italien et noir. Ce racisme, aux relents simiesques, est certes plus audible et visible aujourd'hui, mais il n'est pas nouveau. Il s'enracine, en fait, comme le montre ce livre, dans de vieux clichés, colportés autrefois par les premiers explorateurs sur les Africains. Il fait également écho aux théories farfelues des scientifiques d'hier, selon lesquelles les Noirs et les singes ne font en réalité qu'un"

lundi 25 novembre 2013

A Alain Plénel

"C’est l’histoire d’un homme dont la vie a été déterminée par un simple « non ». Un non d’évidence pour lui, d’imprudence pour la plupart. Un non contre le colonialisme, l’injustice qui est son ressort, le racisme qui est sa conséquence. Maintenant qu’il n’est plus, je me dois de la rappeler."  suite

Très intéressant article sur Alain PLENEL, par son fils. Il convient néanmoins, pour l'écriture de l'histoire, de préciser que l'hommage rendu à Alain PLENEL en 2009 (voir paragraphe 3 de l'article) l'a été par un large collectif d'organisations politiques et populaires, dans le cadre du cinquantenaire de la commémoration des événements de DÉCEMBRE 1959.

Ce collectif PALIMA, MIM, PCM, CNCP, MODEMAS, RDM, PKLS, GRS, UFM, MPRM, ASSAUPAMAR...etc...) avait en effet considéré qu'il fallait absolument associer Alain PLENEL à ce moment de notre histoire auquel il appartient définitivement. Édouard GLISSANT avait assisté à l'hommage rendu par le collectif à Alain PLENEL, dans la grande salle de l'ATRIUM, complètement remplie en cette circonstance. 

Rappeler le contexte de cet hommage de 2009, c'est mettre l'accent sur la large considération dont jouissait cet homme, y compris dans les rangs de militants anti-colonialistes qui ne l'avaient pas connu directement ou qui n'étaient pas nés au moment des événements de décembre 1959 mais qui savaient la force de son engagement contre le colonialisme.

Francis CAROLE

samedi 23 novembre 2013

HOMMAGE A AIME CESAIRE

                                                                                                                                                                                         Centenaire Aimé Césaire                                                                                      
En hommage à la philosophie sociale de Aimé Cesaire, et à son action pour le rapprochement entre les peuples d’ Europe, d’Afrique et de la Caraïbe, l’ Amicale des Martiniquais du Togo  (Association des voisins solidaires de Nukafu)  dont je suis l’ un des derniers survivants martiniquais, propose le JUMELAGE FORT DE FRANCE-LOME-ROSEAU, dans le cadre de la Coopération Décentralisée Triangulaire entre des villes d’ Europe, d’Afrique et de la Caraïbe (voir:Association «Cités Unies»).

DON & PARTAGE :                                       
DONS :                                                                                                              
-       Martinique : Parcelle S 10, dite « Habitation Dillon » à Montgerald, Fort de France, aux abords de la Foret de Montgérald et de l’usine des Rhum Dillon. Pour créer un    ESPACE AIME CESAIRE voués aux échanges entre l’ Europe, l’Afrique et la Caraïbe.   
       
-       Togo        : DON du Roi Nukafu III Trone Witti d’ un terrain situé dans le quartier NUKAFOU pour créer un FONDATION AIME CESAIRE pour l’aide à l’enfance et aux familles pour les Associations de Voisins Solidaires de Lomé , de Fort de France de Roseau, Atkinson(Waraka) et des 6 villages du Territoire des Indiens Caraïbes(Garifuna)

 - Dominique   : Demande adressée par André Robinel ph.d,  à : Honourable Ashton GRANEAU, Minister for Amerindian Affairs (Commonwealth of Dominica) pour la  cession du terrain du Général Atkinson(Antwizle Beach) pour créer une école française(F.L.E) à l’usage des habitants d’ Atkinson (Waraka) et du Territoire des Indiens Caraïbes de la Dominique.                                                                                                       
 - France      : Cession d’un terrain situé à Néons sur Creuse à la Municipalité de Fort de France, de Lomé, de Preuilly sur Claise, d’Atkinson, de Nukafu, Kodjoviakopé, Noepe, Dakan, Etiwiwi, Lilikopé…, et d’autres lieux, pour créer un ESPACE AIME CESAIRE voué aux échanges scolaires et aux associations de protection de l’enfance et des familles(ASE)                  

PARTAGE : :                                                                                                                 
- FONDATION VERDIER(Tours)                                                                   - FONDATION DE FRANCE(Paris)                                                               -- FONDATION AIME CESAIRE(Fort de France)                                             - - ARC/ LIGUE CONTRE LE CANCER, etc…                                                          CONSEIL REGIONAL DE LA MARTINIQUE                                                      MUNICIPALITES :Lomé, Fort de France, Preuilly sur Claise, Atkinson Council, Carib Council, Association des Rois et Chefs Canton du Togo, etc…
                                             

André  Robinel   ph.d

vendredi 22 novembre 2013

Il y a 100 ans Maurice Carlton

20 novembre 1913\2013 :  Commémoration du centenaire de la naissance d’un champion


Un modèle Guadeloupéen à transmettre aux générations futures

Maurice Carlton a milité dans de nombreuses amicales antillaises en Côte d’Ivoire. Il a toujours porté la Guadeloupe dans son coeur avec de courts passages sur son île natale dans une discrétion totale.

Le centenaire de Maurice Carlton est un vif rappel pour les jeunes générations en proie de doutes et aux difficultés du quotidien. 

Pour les sportifs, il a ouvert une voie dans laquelle les Guadeloupéens n’étaient pas attendus.

Au-delà du sport il a su se battre avec humilité, transmettre, construire loin de son île et se faire respecter en Afrique où il reste dans la conscience collective : Maitre Carlton.

Il y a 100 ans à Saint-Claude…

1910, la Guadeloupe compte 185 000 habitants, un territoire en plein essor mais traversée par des luttes politiques sur fond de tensions sociales et raciales.

L’état sanitaire de la Colonie est préoccupant, le taux de mortalité est important. Ce contexte incite une partie de la population à s’expatrier. Les premières vagues d’émigration s’orientent vers le Canada, le bassin caribéens et la France. A partir de 1904, la reprise du percement du Canal de Panama exerce une forte attraction d’ouvriers.

C’est dans ce contexte qu’émigre en France la famille Carlton. Le père occupe des fonctions d’employé des douanes à Marseille.

Marié à Tabar Octavie Adélaïde après le décès de leur premier enfant,il décide de la faire rentrer en Guadeloupe pour accoucher. Le 20 novembre 1913, nait à Saint-Claude un garçon. Il porte le nom d’Edmond Roger Maurice Carlton.

L’étudiant

Après 9 ans passés en Guadeloupe, la famille Carlton rejoint le père installé dans le Sud-Ouest. Il reçoit une éducation très rigoureuse. Les enfants de Troupes d’Autun, les éclaireurs de France, lui inculquent la discipline et l’ascèse physique.

Durant ses études secondaires à Bordeaux il apprend l’Allemand. Il entre au Prytanée la Flèche pour une éventuelle entrée à Saint-Cyr. Il prépare aussi le concours d’entrée à l’Ecole de la France d’Outre-Mer
sans succès.

Le sportif noir des années 30 : le Tolan Français !

En 1935, la Presse d’Aquitaine, L’athlète Moderne, remarque Carlton : le « Tolan Français ». Ce titre élogieux le compare au 1er champion olympique noir du 100 m, Eddie Tolan le vainqueur des jeux de Los Angeles (1932).

Carlton est un sprinter puissant. Il gagne en 1935 deux titres nationaux : un militaire et un universitaire. Il égale le record de France universitaire et devient le premier guadeloupéen champion de France universitaire.

Le premier Olympien guadeloupéen

Licencié au Bordeaux Etudiant Club (BEC), le 11 juillet 1936, il est vice champion de France sur 100 m., coiffé de justesse par Robert Paul.

Avec son club, il remporte le premier titre national d’une équipe de province sur 4x100 m. Ses succès lui offrent une sélection olympique.

Le 2 août 1936, à Berlin dans un contexte de propagande Nazie, Carlton court la 1ère série du 100m. Il termine 4ème et est aussi éliminé au relais 4x100 m.

Ces jeux, contre toute attente, légitiment la suprématie des athlètes noirs sur la discipline par les triomphes des noirs américains dans l’athlétisme : ils remportent 14 des 56 médailles olympiques de l’équipe des U.S.A.

Jesse Owens, rayonne à Berlin. Il remporte 4 médailles d’or (100 m, 200 m, longueur et 4 x 100m). Il naîtra entre les deux hommes une relation forte et durable.

L’exploit de Maurice Carlton qui devient le premier olympien guadeloupéen à peu d’écho en Guadeloupe. Bien qu’il soit retourné après les jeux marier sa cousine en Guadeloupe, il disparait de la mémoire collective guadeloupéenne.

En France, fidèle à son ancrage bordelais, il reste un provincial, un Béciste ! Malgré sa qualification olympique, la Guadeloupe ne le reconnait pas.


L’avocat, le grand père de l’athlétisme ivoirien

Suite à de nombreuses blessures Carlton met un terme à sa carrière en 1938. Avec une licence de droit en poche, il travaille à la préfecture de d’Orléans.

La guerre est déclarée. Chasseur Alpin, il est fait prisonnier par les Allemands. A sa libération, il fuit la France et rejoint ses parents à Dakar où son père est administrateur des colonies.

Il se prépare à la profession d’avocat et devient le collaborateur de Lamine Guèye. Il s’installe à Abidjan et participe à la création de la cour d’Appel.

Il se marie à René Dutil, une guadeloupéenne d’origine Marie-Galantaise. Il est décoré de la Légion d’Honneur et suite à son investissement ivoirien est fait Commandeur de l’Ordre National de Côte d’Ivoire.

Fidèle à sa passion de jeunesse, il s’investit dans l’athlétisme ivoirien, construit des pistes et organise des stages.

En 1962, atteint d’un glaucome il devient progressivement aveugle. Il meurt en 1990 à Paris.

Harry Mephon