jeudi 18 février 2021

Bal fini, violon dan sak !


Les Martiniquais se sont rebellés, à l’occasion de leur carnaval pour faire un joli pied de nez que j’approuve au gouvernement le plus répressif de l’histoire de la 5eme république.

Macron pourtant jeune quarantenaire a profité de cette crise sanitaire pour museler l’opposition, museler les courants opposants émergents comme les gilets jaunes et à utilisé un arsenal de moyens répressifs (confinement, couvre-feu, amendes, gazage, éborgnement, lâcher de chiens en Guyane....etc)
Difficile pour un élu d’aller à l’encontre du gouvernement car le sujet est touchy, il s’agit d’une épidémie, donc de la santé et une bévue pourrait miner une carrière politique avec les présidentielles qui arrivent en 2022.

Mais le citoyen lui est pris dans un engrenage, il est materné, on lui demande de fermer son commerce, de ne pas aller à plus d’1 km ou 20km, de rentrer chez lui à telle heure, de partir de chez lui à telle heure, puis de prendre un vaccin....etc
Macron a laissé les scientifiques gérer le pays en oubliant de nombreux secteurs: pêche, agriculture, éducation, culture, artisanat, écologie, sport.....etc
Et depuis Mars 2020 on vit à ce rythme des donneurs de leçons sur les plateaux télés et relayés par quelques citoyens qui ont vendu leur liberté au prix d’un virus.
Des citoyens qui s’improvisent scientifiques voulant imposer le port du masque partout où ils vont même en plein air dans la rue...

Et comme en plus la liberté d’expression devient un crime, tous ceux qui s’élèvent et qui disent qu’il faut arrêter la mascarade sont des irresponsables, des fous, qui chauffent la braise .....parce qu’on a du mal avec les pensées différentes.
La liberté n’a pas de prix, elle ne se négocie pas même en période de pandémie.....

Ce discours sans fin infantilisant et méprisant de réduire des carnavaliers à des fous qui iront tuer leurs ainés est insupportable et fait passer nos compatriotes pour des « sans cœurs », des simplets d’esprits qui ne font que s’amuser....alors qu’ils sont bien plus intelligents alors que beaucoup de nos propres ainés nous disent: Fouté fè !!

À l’arrivée tous ceux qui disaient : En Guyane ils ont des couilles ou en Guadeloupe ils ont des couilles en ont pour leur grade....Partout dans le monde les peuples ont des couilles, mais il faut être prêt pour les utiliser....
Le peuple s’est vengé à sa manière de toutes ces contraventions, de motifs impérieux, de privations de voyager, d’aller au cinémas, d’aller voir leurs grands parents....etc

Et il a démontré même si je n’approuve pas du tout cette partie: « Vous n’avez pas voulu que l’on aille dans FDF et bien on va vous montrer que l’on va où l’on veut sur n’importe quel axe routier ».

J’avais déjà expliqué que selon moi ce n’est pas bien de bloquer les axes routiers principaux, je n’y adhère quand même toujours pas.

Non un peuple ne peut pas être confiné pendant autant de temps, il y va de la santé mentale de nos compatriotes, de la mort de l’économie et surtout les petites PME.
Si en plus il n’y a aucun rebond épidémique, je ne vois pas comment on ne pourrait pas retrouver une vie normale dans quelques semaines...sauf si à défaut de voir un rebond il continue à parler de l’augmentation du variant anglais....bcp plus contagieux et pourtant avec un nombre de cas au global stable, donc à l’arrivée où est sa contagiosité plus élevée ?

J’ai été fier de voir mes compatriotes se positionner clairement pour dire: Personne ne nous empêchera de faire notre carnaval, nous avons accepté de faire des concessions, certains sont au chômage depuis la crise, les aides dans certains secteurs ne sont pas du tout intéressantes.
Maintenant pour continuer ce chemin de la dignité, nous devons tous nous réunir le samedi 27 février de la même manière, pacifiquement pour nous indigner contre cette insulte de la justice et de l’état sur le dossier Chloredecone....et quand je dis de la même manière, avec des sourires, de la fraternité et sans bagarre comme dans les vidés !

D’ailleurs petite parenthèse, habituellement les mairies dépensent des fortunes avec raisons pour assurer la sécurité des vidés, et partout où j’ai pu filmer des rassemblements carnavalesques « mawon », il n’y a pas eu le moindre incident, car finalement les Martiniquais sont plus responsables qu’on ne le croit et jamais ce serait possible au Brésil ou dans d’autres pays fans de carnaval.

Alors commençons à aimer ce que nous sommes, ne pas nous renier, à ne pas aider les racistes, ou l’état français parfois discriminant avec nous à nous considérer comme de simples exotiques.
Nous devenons peuple ❤️💚🖤 et toujours avec bcp d’amour comme dirait un copain, jamais je n’appellerai à la violence...discutons, disputons nous, échangeons mais à l’arrivée aimons nous !
Vive la Martinique, je suis fier de cette rébellion : NON AUX ATTEINTES AUX LIBERTÉS ....quand on a une devise qui commence par le mot le plus important LIBERTÉ-égalité-fraternité !
Peace and love: Bonne journée
Ce carnaval a une saveur particulière car il y a un fort lien entre « mawonage & vidé » et cela s’est exprimé à merveille.

Mickaël Léton

source 

 


LETTRE OUVERTE AU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE ET AU PREFET - LUC REINETTE


Monsieur le Procureur,
Vous avez pris l‘initiative de me convoquer le jeudi 18 février 2021 à la Gendarmerie de Miquel à Pointe-à-Pitre au motif que mon MESSAGE A LA JEUNESSE GUADELOUPEENNE diffusé le 21 octobre 2020 constituait selon vous, je cite :’’ Une incitation à la haine et à la violence à l‘égard de personnes en raison de leur origine, faits réprimés par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881.’’

Cette convocation représente à mes yeux et à ceux d’une majorité de guadeloupéens une grossière provocation politique visant à me faire taire, et à intimider tous ceux qui, dans notre Pays occupé et dominé, voudraient s’exprimer au nom de la liberté d’opinion et d’expression reconnue à tout citoyen.

Beaucoup de guadeloupéens s’interrogent sur les motivations véritables de cette singulière convocation, près de 4 mois après la parution de ce Message à la Jeunesse, et s’avisent qu’il y a eu certainement concertation entre vous Procureur de la République française et le Préfet représentant l’Etat colonial français, compte tenu de la lettre et de l’esprit des motifs invoqués. Nous savons bien en effet que la séparation des pouvoirs est, en l’espèce et dans notre contexte, toute virtuelle. C’est la raison pour laquelle le Préfet est également destinataire de cette Lettre Ouverte.

Grâce à vous ce message qui n’avait touché sans doute que quelques milliers de personnes a pris, en moins de 24 heures, une ampleur sans précédent et dépassé largement les limites de la Guadeloupe.
J’estime que je n’ai pas à me justifier de mes propos que j’assume pleinement, étant convaincu qu’aucune personne de bonne foi et douée de raison ne pourrait trouver dans mon adresse aux jeunes un quelconque appel, une quelconque incitation à la haine ou à a violence à l’égard de quiconque. Comme par hasard, vous évoquez des personnes menacées en raison de leur origine. Mais de qui parlez-vous vraiment ? Qui sont ces personnes que vous n’osez définir ou désigner clairement? Seraient-elles innommables ?
La vérité c’est que vous, comme beaucoup d’occidentaux, croyez incarner des valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité, autour desquelles vous avez bâti ‘’votre roman national’’. Hypocrisie que tout cela, lorsque l’on sait que votre fameuse ‘’Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen’’ du 26 aout 1789 ne nous concernait pas, comme l’a significativement reconnu DANTON, qui, lors du vote par la Convention de la première abolition de l‘Esclavage, le 4 février 1794, déclara : ‘’En rédigeant notre Déclaration, nous avions oublié les Noirs qui sont restés sous les fers plus de 5 ans après notre Révolution’’. Faut-il par ailleurs rappeler que ce n’est pas par générosité que la Convention a ratifié cette dernière, mais sous la pression des insurgés Haïtiens qui avaient de fait imposé l’abolition de l’Esclavage à Saint-Domingue dès aout 1793.

Mon propos rappelant cette vérité historique, qu’à l’instar d’autres puissances européennes, c’est par le vol, le viol, la déportation ,la mise en esclavage et le meurtre planifié que la France s’est emparée de nombre de Pays du Sud pour bâtir son empire colonial et imposer sa loi, la loi du plus fort..Le texte même de votre hymne national incite à la violence et à la haine de l’autre en ces termes : ‘’Qu’un sang impur abreuve nos sillons’’. Appeler implicitement à ce que des flots de sang ’’impur’’ soient déversés dans les champs de France ne choque donc point votre conscience ? L’Afrique Noire comme la Guadeloupe font évidemment partie des victimes d’une conquête occidentale bâtie sur la brutalité, le racisme et la cupidité.

Cette vérité historique vous blesse, comme elle aurait blessé une grande figure française, Jules FERRY, adulé par vous comme père de l’Ecole laïque, alors qu’il était avant tout un suprématiste blanc, affirmant en juillet 1885 sur les bancs de votre Assemblée que les Noirs constituaient une ‘’race inférieure que la France avait le devoir de dominer et civiliser’’.

Elle aurait aussi blessé COLBERT, instigateur du Code Noir ou encore SCHOELCHER que vous présentez comme notre libérateur, alors que ce dernier affirmait en 1833 que « les Noirs ne sont pas prêts à liberté et qu’il faut maintenir le fouet sans lequel les maitres Blancs ne pourraient plus se faire obéir » ( Extrait de : ‘’De la législation coloniale et de l‘esclavage des Noirs’’).
Monsieur le Procureur et monsieur le Préfet, les souffrances endurées par les nôtres, pour tous les crimes commis à leur encontre exigent Réparation, c’est une évidence. La France, sous la Seconde République a su dédommager les esclavagistes par la loi du 30 avril 1849, à l’issue d’un marchandage, Colonie par Colonie, sur le prix de rachat de chaque tête d’homme ou de femme réduit en esclavage.

Cette exigence de réparations et d’excuses vient d’être rappelée par Michèle BACHELET, ancienne Présidente du Chili et Haut Commissaire aux Droits de l’Homme à L’ONU, à tous les Pays occidentaux dont la France qui, cite-elle, ‘’ont asservi des peuples par la violence, le crime, le viol, le vol, la déportation et la mise en esclavage’’.

Sans doute Michèle BACHELET devrait-elle pour cela être déférée et poursuivie par vos tribunaux. !!
Vous avez bien dit incitation à la haine ou à la violence ?
Et comment auriez-vous qualifié une agression violente, dictée par la haine et visant à éliminer physiquement un militant, un patriote guadeloupéen, consistant à mitrailler en pleine nuit sa maison ?

Le 16 novembre 1983, vers 3 heures du matin, une jeep avec à son bord 4 militaires (gendarmes ou soldats ?) s’arrête devant mon domicile à la Jaille. Deux hommes de type caucasien en descendent et mitraillent non pas la façade de ma maison, mais ma chambre dont la baie vitrée va voler en éclats. Les murs de la chambre, mon lit et les portes seront criblés de balles. Avec ma petite famille, j’évacue en urgence la maison pour me réfugier à Pointe-à-Pitre chez un parent. Je n’oublierai jamais et ne pardonnerai pas davantage.

Le lendemain, les inspecteurs de Police retrouvent 26 douilles de balles de gros calibre devant ma maison et un chargeur visiblement tombé lors de l’attaque. Ils m’affirment que ce type de chargeur appartient à l’Armée et qu’avec le numéro inscrit à l’intérieur on pourra remonter à la caserne d’où venaient l‘arme et les assaillants.

Chacun pourra se référer, en tant que de besoin, à l‘édition du 18 novembre 1983 du quotidien France-Antilles.

Moins d’une semaine après les faits, le chargeur avait disparu au sein du Commissariat de Pointe-à-Pitre, et l’enquête clôturée avant même d’avoir commencé. Quoi d’étonnant !!

Une justice digne de ce nom exigerait que la procédure soit ré-ouverte afin, devinez … que justice soit faite, à la faveur des témoignages des voisins et aussi des inspecteurs qui ont établi à l’époque un rapport circonstancié sur ces faits criminels.
Je réaffirme, quoi qu’il en soit, que notre Peuple, et en particulier notre jeunesse, est en danger de disparition. Nous étions plus de 430.000 habitants en Guadeloupe il y a une dizaine d’années et nous ne sommes plus que 397.000 aujourd’hui, du fait de l‘exode massif des jeunes à la recherche d’emploi. Dans le même temps, des milliers d’européens s’installent, trouvent des emplois bien rémunérés à travers des réseaux communautaires et achètent terres et maisons. Aimé CESAIRE parlait déjà de Génocide par substitution. Nous le constatons concrètement par la multiplication des actes de type raciste que nous vivons depuis peu sur notre propre sol, l’arrogance de nouveaux colons qui en appellent à votre justice pour détruire un temple Indien qui ne nous pose aucun problème, l’agressivité de certains touristes qui violentent des travailleurs guadeloupéens, et la haine envers des clients Noirs comparés à des chiens, d’un restaurateur français installé aux Saintes.
Entreprise concertée ou pas, les patriotes que nous sommes ne peuvent oublier le Plan MESSMER de 1972, du nom du Premier Ministre d’alors qui visait froidement le remplacement de la population kanake par une population française qui deviendrait majoritaire à terme pour faire disait-il de la Nouvelle Calédonie, la Nouvelle Suisse française. Il conseillait alors-et par écrit-de faire entrer sur le territoire un maximum de femmes de type caucasien afin qu’elles participent par les naissances à inverser le rapport démographique. On qualifierait aujourd’hui cette politique de ‘’grand remplacement’’…

Actuellement de telles choses ne se disent pas, mais elles se font dans le secret des Grandes Sociétés, des Agences Immobilières et des Etudes de Notaire.

Dans ce que d’aucuns appellent un ‘’trombinoscope’’ publié sur les réseaux sociaux en janvier 2021, les guadeloupéens ont pu constater que la trentaine de hauts fonctionnaires qui gouvernent la Guadeloupe sont tous des personnes de type caucasien, et cela sans exception..
Cela m’a rappelé les propos de feu Maitre Marcel MANVILLE, propos tenus lors d’un procès des patriotes guadeloupéens en janvier1985, disant à Me Mourad OUSSEDIK, tout lui en montrant d’un geste du bras la composition du tribunal : » rien n’a changé depuis les procès où nous défendions ensemble à la Cour de Sûreté de l‘Etat des patriotes algériens : Nous avons toujours affaire à une justice blanche et sèche..’’

La France est un curieux Pays où le droit institue la règle d’airain de la séparation des pouvoirs, règle qu’elle transgresse allègrement dans les faits, à raison de ses stratégies politiques et des ses intérêts inavouables. il y a eu la loi indemnisant sans état d’âme en 1849 les esclavagistes comme nous l’avons dit, mais aussi ce tour de passe-passe indécent qualifiant la Loi TAUBIRA de loi mémorielle, sans valeur normative, le rejet systématique des demandes en réparation de l’esclavage au motif que le crime était prescrit, et enfin le projet scandaleux de prescription relatif au chlordécone qui empoisonne nos terres et notre Peuple pour plusieurs siècles encore.

Je réitère mon appel en direction des jeunes de Guadeloupe en réaffirmant que ce Pays est le leur, qu’ils ne peuvent en être dépossédés par substitution patrimoniale , car il est le seul à pouvoir légitimement féconder leurs projets et héberger leur avenir. Alors jeunes de Guadeloupe, arc-boutez-vous à cette terre et ne la quittez pas : exigez de pouvoir vivre et travailler au Pays, hors tout assistanat, avec vos savoirs, vos énergies et vos ambitions. !

Jeunes guadeloupéens, REVENEZ AU PAYS, où que vous soyez de par le monde, REVENEZ AU PAYS pour prendre votre juste place, pour participer au développement et au rayonnement de celui-ci, forts des compétences et des expériences que vous aurez acquises à l’extérieur. Le Peuple guadeloupéen est en droit d’exiger, comme en Corse ou à Tahiti qu’à compétence égale, les emplois existants ou à créer soient dévolus prioritairement à vous et que votre terre soit protégée des ‘’profitans’’de tous ordres par des Lois-Pays.
En conclusion, monsieur le Procureur et monsieur le Préfet, je persiste et je signe. La cabale que vous organisez contre moi au nom d’une légalité fallacieuse ne saurait prévaloir sur la légitimité de notre cause.

Le gout immodéré de certains pour la répression les empêche de percevoir la colère qui monte dans le Pays, dans un contexte lourd où notre Peuple se sent de plus en plus dépossédé et marginalisé par de nouveaux conquérants qui régentent tout et imposent leurs décisions.

Comment comprendre que quelques jours après la célébration du massacre de la St Valentin du 14 février 1952 (4 compatriotes tués par les gendarmes) et un mois après l’enterrement de Klod JEAN-PIERRE, mort suite à une arrestation musclée des gendarmes, vous vous livrez à de tels errements en oubliant que la relation entre nos deux peuples a toujours été marquée par le sang des travailleurs guadeloupéens que les gendarmes ont fait couler en Février 1910 à Saint-Francois (4 morts), en Février1925 à Petit-Canal ( 6 morts), en Février 1930 à Ste Rose (4 morts) en mai 1967 à Pointe-à-Pitre (87 morts selon le Ministre des Colonies Georges LEMOINE) et en novembre1985 aux Abymes ( 1 mort, meurtre de Charles-Henri SALIN)..Que de sang impur a abreuvé vos sillons !

Convoqué par vous en raison de ma liberté d’opinion et d’expression, je suis dès lors en droit d’exiger la tenue d’un procès, ou chacun dira sa vérité et toutes les vérités.. Nous y sommes prêts, nos avocats d’ici, de la Caraïbe, d’Afrique, d’Europe et moi-même.

Que votre Président sache, que sur cette terre de Guadeloupe, il existe de nombreux hommes et de nombreuses femmes épris de dignité et de liberté qui entendent se faire respecter dans leur Pays...
Ni haine, ni xénophobie que nous laissons aux fantasmes de nos accusateurs et dont nous faisons justice, mais tout simplement exigence de justice pour le Peuple guadeloupéen.
…SE KOD A YANM KA MARE YANM !

Luc REINETTE

GWADLOUP 17 FEVRYE 2021 

mercredi 19 août 2020

LE SENS DE DÉCENNIES DE LUTTE POUR NOTRE ÉMANCIPATION NATIONALE


La Martinique est une Nation. Dans cette Nation vit un Peuple pluriel : le peuple martiniquais. Ce peuple -comme tous les peuples mais pour des raisons différentes- a une histoire particulière. Celle-ci est fondée sur le système de l’esclavage des Africain.e.s déporté.e.s en Martinique, nos ancêtres. Cette histoire violente et déshumanisante a laissé des séquelles de toutes natures, profondes, singulièrement dans la population Afrodescendante.

L’esclavage et la colonisation, de même que la départementalisation, sous des formes plus insidieuses, ont cherché à anéantir nos racines africaines, par une éducation fondée sur l’afrophobie. On nous a savamment inculqué la haine de nous-mêmes. La voie du « salut », sur les plans culturel, social, spirituel, existentiel, dans la société dite « créole », consistait à « chapé », le plus vite, le plus tôt, le plus loin possible de notre « africanité ».

Mais on ne construit pas un destin de peuple sur une immense falsification et un abîme d’aliénation culturelle. . La déconstruction de l’idéologie suprématiste européenne doit embrasser tous les champs de notre existence : statuaire certes, mais aussi historique, culturel, idéologique, économique, politique... Ceci est vrai pour nous comme pour toutes les sociétés de la Caraïbe et des Amériques formées dans le même moule esclavagiste et colonialiste. Les Tamouls (Dravidiens) arrivés en Martinique à partir de 1853, après l’abolition de l’esclavage, en 1848, n’ont pas eu, sur le fond, un sort plus enviable.

Pour celles et ceux qui, depuis longtemps, se battent pour l’émancipation nationale et sociale du peuple martiniquais ces questions ne sont pas nouvelles. On ne les découvre pas en 2020... Le regretté professeur de philosophie, Henry BERNARD, surnommé « « Rasin », originaire de la Guadeloupe, avait, à ce propos, dans un disque sorti en 1970, donné une brillante analyse intitulée « conscience de race, conscience de classe, conscience nationale ». Tout cela n’est donc pas très nouveau.

L’esclavage et la colonisation sont, structurellement, l’expression d’une idéologie qui divise les êtres humains en « races » dites inférieures ( « personnes de couleur ») et en « races » qui se prétendent supérieures ». Rappelons que c’est un fils d’Haïti, Anténor FIRMIN, qui, en 1885, dans son ouvrage, « De l’égalité des races humaines. Anthropologie positive. », donnait une réplique cinglante à GAUBINEAU, l’auteur de « Essai sur l’inégalité des races humaines » (1853-1855).

La Nation martiniquaise n’est pas ethniquement homogène disions-nous, en introduction de ce texte. Loin de là. Elle est constituée, entre autres composantes, d’Afrodescendant.e.s et d’Indodescendant.e.s qui se sont souvent retrouvé.e.s ensemble dans les révoltes et luttes sociales qui ont marqué notre histoire.

Personne ne doit être nié. L’ambition de l’OJAM, née après les émeutes de décembre 1959, consistait à mobiliser les Martiniquais.es, dans leur diversité, pour débarrasser la Martinique de la présence coloniale française. Les organisations patriotiques et anticolonialistes apparues à la fin des années 60 se sont inscrites dans la même tradition. Une tradition heureuse qui ne fait pas des origines géographiques l’alfa et l’oméga de notre combat. Même si nous savons précisément où se trouvent les abcès à crever.

Il y a donc eu, à travers ces décennies de luttes anticolonialistes, une vision, une perspective, une pensée : éduquer, organiser, mobiliser le peuple martiniquais afin qu’il accède à sa pleine souveraineté, sur le sol de Martinique. C’est cette lutte qu’ont assumée courageusement et dans des conditions extrêmement difficiles, des générations de militant.e.s, de l’OJAM à aujourd’hui, en passant par Daniel BOUKMAN, Guy CABORT-MASSON, Marc PULVAR et bien d’autres. Des décennies d’engagement et de sacrifices ne semblent pas encore, apparemment, avoir payé. En réalité, elles ont profondément contribué à l’évolution du peuple martiniquais

Nous posons comme postulat que c’est la souveraineté nationale seule qui nous permettra de déconstruire définitivement ce système, à condition, bien entendu, qu’elle ne soit pas conçue comme une fin en soi mais comme un outil de transformation radicale du système colonial.

Le colonialisme français a une extraordinaire capacité de flexibilité et un redoutable sens de l’opportunisme : il vous laissera défendre votre patrimoine et vous y aidera même; il vous laissera détruire toutes les statues que vous voudrez (Joséphine cou coupé, statue de De Gaulle brûlée à deux reprises au Morne-Rouge...), aussi courageuses que puissent être ces actions; il vous aidera peut-être à construire les musées où les parquer. Tant que vous ne serez pas en mesure de prendre le pouvoir politique, il ne se sentira pas autrement inquiété.

Francis CAROLE
Vendredi 7 août 2020

LES EVEILLES ROUGE, VERT, NOIR



Rien ne peut plus nous étonner. Et voilà nos insurgés du dimanche se réclamant de A. Césaire, de F. Fanon et de Koko René-Corail, qui se coulent dans le modèle anglo-saxon en vogue, le très controversé « woke attitude», traduire « rester éveillé » (de veille informatique). Le terme d’origine argotique afro-américain, popularisé il y a une dizaine d’années par la chanteuse Erykah Badu a été repris sur les campus des grandes universités états-uniennes. Son usage s’est étendu, parallèlement, dans les milieux mondains et marketing (woke-washing)”.
. L’Urban Dictionnary qui fait autorité pour les parlers argotiques le définit comme suit: « The act of being very pretentious about how much you care about a social issue » (comportement très prétentieux sur le fait que vous vous préoccupez d'un problème social).

Pour ses adeptes, le « woke » serait une attitude d’éveil face à toutes inégalités (de classe, de genre, de race…) et aux questions environnementales. Bon nombre d’observateurs soulignent toutefois une recherche effrénée de la visibilité. Elle est consubstantielle à la « woke attitude » et se traduit par l’hystérisation scénarisée de l’indignation; relayée en cela par les réseaux sociaux. Nous en avons eu in vivo une illustration ces derniers temps avec des séquences de destructions frénétiques de statues et l’inflation de vidéos qui s’en est suivie sur les réseaux sociaux. Un des autres traits observables de ce mode d’engagement c’est l’indifférence à toute solution. Ce qui a fait dire au Président Barack Obama lors du sommet annuel de la Fondation Obama à Chicago le 29 octobre 2019 : "Il y a parfois ce sentiment que la façon (de) changer les choses, c’est de juger autant que possible les autres, et ça suffit ». C’est que l’indignation est a elle même sa propre fin. Nul besoin donc de projet, de cohérence. Ces notions n’ont aucun sens dans cette logique narcissique. On peut ainsi passer sans transition dans un court laps de temps de l’environnement au mémoriel, au compassionnel; d’une sommation à la destruction à une invitation à la restauration puis se raviser et faire un appel à la distribution de repas pour les SDF; tout cela en moins de deux jours. Qu’importe, ce qui compte c’est la visibilité et pas tant ces injustices dont on se targue d’être les seuls et les premiers à combattre.

On saisi mieux l’incompréhension du Maire de Fort-de-France à la réception du deuxième ultimatum alors qu’il pensait avoir donné des gages d’ouverture au dialogue et de bonne volonté: « je ne comprends pas ce qu’ils veulent » avait-il avoué dépité… Ils ne veulent rien d’autre, Monsieur le Maire, que de faire un étalage tapageur de leur indignation de circonstance. A moins que l’égérie des « éveillés rouge, vert, noir » ne soit, comme certaines autres éveillées danoise, américaine ou française de grande notoriété, dans une logique marketing dont les « grands frères rouge, vert, noir, éveillés » pensent pouvoir tirer un profit politique.

Marie-Laurence DELOR
le 05/08/2020

jeudi 13 août 2020

La Martinique parle le présent. Ce qui va là », tribune libre par le poète martiniquais Monchoachi.


« A travers l’action RVN (Rouge Vert Noir) de ces dernières semaines, la Martinique parle le présent. Elle le parle doublement : elle parle le présent de son histoire coloniale. Elle parle en même temps le présent de la terre entière dont l’espace est au même titre dévasté par un technicisme productiviste débridé et le temps embrigadé dans l’historiographie, pressuré par l’exigence d’un développement (d’un progrès) dont la seule destination est la marchandisation complète du monde, son nivellement et son engloutissement dans le totalitarisme technologique. Elle le fait dans un langage qui lui est propre faisant écho à un contexte qui lui est propre : celui d’un colonialisme qui s’exaspère avec la cristallisation de deux phénomènes parallèles : d’un côté une jeunesse émigrée massivement, en quête d’emplois vers la métropole coloniale (un peuple une nouvelle fois déraciné, désertant sa terre, mué en ombre) ; d’un autre côté, une active colonisation de peuplement qui ne cesse de se renforcer depuis deux décennies. S’ajoute à cela, le resserrement colonial d’un encerclement administratif et répressif.


Par conséquent, s’entêter de renvoyer à tout prix à l’histoire et à ses chères études ce qui parle le présent avec une telle insistance, c’est, contre toute évidence, prendre option de tourner la tête, de se voiler la face pour ne pas voir la présence de ce présent certes suffoquant, continuer de s’abuser à bon compte et préférer en quelque sorte se raconter des histoires. Bien plus et surtout, prendre le parti (sollicité par quoi et/ou par qui?) de s’interposer, de faire écran ainsi devant ceux qui en premier ressort auraient eu à en répondre, c’est s’ériger en protecteurs et gardiens zélés de cette réalité accablante.


On est surpris de trouver dans les rangs de pareils gardiens et protecteurs, des esprits sensés plus « éclairés », mais qui se révèlent à l’épreuve du feu plongés dans d’invraisemblables ténèbres, englués dans les notions qui articulent depuis si longtemps la mainmise conquérante et dévastatrice de l’Occident sur la planète.

L’histoire


Si l’homme ne peut échapper au temps, l’histoire quant à elle est la modalité selon laquelle la civilisation occidentale dès sa naissance dans la Grèce antique a conformé le temps avec la prétention de lui assigner ainsi un certain sens. Ce sens est ce qu’on nomme le progrès, autrement dit l’accumulation sans fin de techniques, de savoirs et de richesses. Cette vision du monde s’est emparée de la planète entière avec les résultats que nous avons aujourd’hui sous les yeux. 

Tout converge dans cette vision, savoirs et techniques, vers l’extorsion et l’accumulation de richesses, la conversion de la planète entière en fabrique de marchandises et déversoir de déchets. Ce serait un leurre de se figurer que l’homme commande à une telle fabrique : Il est lui-même et depuis un long temps transformé en marchandise.

Ce rapide survol de la question de l’histoire pour dire, puisqu’il en est tant question ces temps ci, que si nous avons à revendiquer un temps, et à partir en quête du rythme qui convient à l’homme pour son accomplissement propre, ce n’est certes pas dans ce que l’on nomme couramment l' »histoire » qu’il faudrait s’orienter, mais vers un temps qui nous accorde avec la terre. Avec notre terre, car la parole humaine a besoin d’un sol natal pour s’enraciner et s’épanouir.

Nous appartenons au temps, nous en sommes partie pour croître et nous accomplir quand l' »histoire » nous usurpe et nous missionne.


La démocratie

Pourquoi vouloir commettre la parole, la mettre sous un joug (« en commission », avec des spécialistes détenteurs du savoir) quand elle se donne libre cours, au risque certes d’emprunter des voies de traverses, mais loin de l’historiographie à quoi l’on voudrait la contraindre et la réduire ?


La démocratie que l’on invoque ici et là, si elle a été à son origine une assise pour fonder la vie en commun d’un peuple (la Grèce et Athènes d’il y a 2 500 ans) n’est plus depuis fort longtemps qu’une technique de domination accompagnant le dispositif de conquête planétaire de la civilisation occidentale. Son rôle est de faciliter et d’être le garant du déploiement de ce dispositif. C’est pourquoi elle est invoquée et mobilisée chaque fois que ce déploiement risque d’être contrarié ou perturbé. Ce déploiement a en Martinique, le visage France. La démocratie est donc convoquée dès qu’il y a risque que ce visage soit égratigné.


L’une des fonctions essentielles de la démocratie (par quoi elle s’apparente à ce qui fait l’essence même de la technique) est de diviser en organisant et en animant des joutes artificielles et sans enjeu réel qui opèrent comme des leurres diffusant la liberté comme simulacre. La liberté que l’on agite dans cette société n’est de toute manière jamais qu’un simulacre, telle la « liberté » de voyager quand le dispositif requiert absolument la « libre » circulation des personnes…comme des marchandises.


Pendant longtemps la démocratie s’est avancée et continue de le faire en brandissant la menace : démocratie ou dictature. Il apparaît déjà, et il apparaitra de plus en plus clairement, que la démocratie escorte le dispositif technique de dévastation de la planète et nous convoie vers un monde totalitaire certain. La véritable violence se dissimule là. C’est elle qui dessèche la terre et qui vitrifie les humains. Soit dit en passant, cette stigmatisation de prétendue « violence » à l’encontre du marbre sur lesquels les colonialistes inscrivent et surajoutent leur présence dominatrice supposée éternelle, jointe à la référence de la démocratie ouvre grand un espace dans lequel se précipitent tous les faux-semblants, tous les double-jeux, toutes les jongleries, bref en un mot, toutes les pantalonnades, style : « d’accord avec le fond mais pas avec la forme »! Or, la forme est tout. C’est elle qui présentifie et ouvre ce que l’on voudrait clore et renvoyer au passé. La forme est tout : elle ouvre à la parole ce qui autrement serait lettre morte. Passons.


L’alternative est donc dès aujourd’hui, pour chaque peuple d’inventer des modalités de sa vie commune qui lui soient propres et dont chacun trouvera à coup sûr des éléments dans sa tradition.


Mais enfin « Que veulent-ils » ?


Question étrange dans la bouche de ceux qui par ailleurs parlent de démocratie. Faut-il encore qu’en notre lieu et place ils soient notre vouloir? N’est-ce pas déjà beaucoup que ce présent que leur action dévoile et tel un don dépose entre nos mains? Encore faut-il savoir l’accueillir. Car le présent est en premier lieu ce qui accorde les hommes entre eux et les destine à la terre qui les porte et les abrite. Car le présent en outre, dès lors qu’on le laisse parler et qu’on se prend à l’écouter est ce qui ajointe le temps et, entre passé et avenir, fait entendre le murmure de son rythme propre loin de l’encagement historiographique et ses joutes stériles, nous tourne vers une terre qui attend que l’homme l’habite en vérité, c’est à dire la laisse resplendir et s’incorpore à son resplendissement. Ce qui implique de s’arracher à la rage d’extorquer qui gouverne et régente la présente civilisation.


La Martinique en même temps que le présent qui est sien parle le présent de la terre entière . Et sur la terre entière des voix lui font écho. Toutes disent le refus d’une terre ravagée, d’un temps séquestré, désapproprié, assigné au progrès. Toutes disent le refus du nivellement, du formatage, de la marchandisation de la terre et des humains. Toutes veulent retrouver la voix de l’homme, loin d’une parole qui se dégrade et sombre dans le langage unique de la computation sur fond d’individus atomisés, formatés, pressurés pour fonctionner. Toutes font entendre les prémisses de la fin de l’âge de la résignation.

Monchoachi

(11 aout 2020) »

dimanche 2 août 2020

L'histoire de l'ancien l'hôpital colonial et de la porte du tricentenaire à l'entrée du Parc Floral. L’actuel parc correspond à l’emprise de l’ancien hôpital militaire de Fort-de-France.


En 1698 le sieur Villamont, habitant de Fort-Royal – ancien Fort-de-France, donne aux religieux de la Charité un terrain de 3 ha pour l’établissement d’un hôpital.
Commencé en 1709, l’hôpital est terminé en 1722. Louis XVI en fait don aux religieux et le place sous le vocable de Saint-Louis.


Dès la fin du XVIIIe siècle, l’hôpital est à l’étroit dans ses murs, et l’on songe à le déplacer, mais cela n’interviendra qu’en 1935.

Toutefois, les aménagements d’usages et fonctionnels se poursuivent comme la construction de la chapelle à l’entrée du parc, du côté de la rivière. Celle-ci sera détruite en 1960.
Lors des fêtes du tricentenaire du rattachement de la Martinique à la France, en 1935, plusieurs spectacles et commémorations se déroulent dans le parc de l’hôpital sous la direction de l’architecte Robert Haller qui est chargé de l’organisation générale.
À cette occasion est construite une porte triomphale qui fait l’objet d’un concours d’architecture au cours duquel douze projets sont en concurrence.


Deux projets sont primés, le premier prix a été attribué de justesse à M. Gouart et Roseau de la société d’entreprise coloniale et le deuxième à M. Caillat et Dormoy.

La construction est finalement confiée à la Société Antillaise de Construction, représentée par Emmanuel Roseau, ingénieur formé à l’École Centrale.

Le budget préalablement fixé à 100 000 F. est ramené à 50 000 F., d’autre part, des primes de 1 000 F. et de 500 F. sont offertes pour les projets lauréats.

La porte est réalisée pendant le mois de novembre 1935 et sera utilisée ensuite comme guichet d’entrée lors de spectacles.

Quoi qu’il en soit, l’hôpital est provisoirement transformé en caserne portant le nom de Quartier Galliéni et, en 1971, le site est abandonné par les militaires et rétrocédé à la ville de Fort-de-France.

À l’instigation de l’association Soroptimist, le parc est devenu « Parc Floral » en organisant les premières floralies internationales du 20 au 31 janvier 1973. En 1976, la mairie y installe son service culturel (SERMAC).

Mes commentaires :

Cet espace a servi les intérêts coloniaux de la France a une époque reculée, mais a servi à soigner des milliers de martiniquais en plus des équipages des navires transatlantique.
La ville de Fort-de-France, donc le peuple foyalais s'est dès 1971 réapproprié l'endroit.
Des générations de jeunes martiniquais ont depuis profité de ces lieux au travers des actions militantes du SERMAC.

Vouloir s'en prendre à une porte dont très sincèrement pas grand monde ne connait l'origine et qui ne peut être assimilé à un symbole du colonialisme est pour le moins "surprenant" (pour rester politiquement correct).

Où s’arrêtera cette folie ? Ces personnes voudront-elles s'attaquer au Fort Saint-Louis, emblème s'il n'en faut de la puissance coloniale à son apogée?

Des routes, des tunnels ont été construits à l'époque coloniale, faut-il aussi les détruire?


Jean Yves Bonnaire

mercredi 1 juillet 2020

Qui sont les maires originaires des Outre-mer élus dans l'Hexagone ?



Nicole Bristol à Montesson



A Montesson, dans les Yvelines, Nicole Bristol, originaire de Martinique, a été élue dès le premier tour le 15 mars dernier, sur une liste divers droite. C'est son premier mandat de maire, même si elle était déjà élue au conseil municipal lors de la précédente mandature.



Cédric Pemba-Marine à Port-Marly


Dans les Yvelines, la commune de Port-Marly a élu dès le premier tour Cédric Pemba-Marine, sous l'étiquette Modem. Il est originaire du Gros-Morne, en Martinique.



Rolin Cranoly à Gagny

A Gagny, en Seine-Saint-Denis, Rolin Cranoly, originaire de Guadeloupe, a été élu avec 58,5% des suffrages dès le premier tour. Le Guadeloupéen était déjà maire de la commune depuis août 2019, après le décès de Michel teulet. Tête de liste Les Républicains, Rolin Cranoly est le premier Guadeloupéen maire d'une grande commune de la région parisienne. Gagny compte près de 40.000 habitants.


Hélène Geoffroy à Vaulx-en-Velin


A Vaulx-en-Velin, la maire sortante, Hélène Geoffroy a été réélue malgré un second tour particulier : il y avait encore cinq listes présentes. L'ancienne Secrétaire d'Etat de François Hollande, a été réélue avec 44,3% de svoix mais l'absention a été très forte : elle avoisine les 76%. Originaire de Guadeloupe, Hélène Geoffroy était soutenue par le Parti Socialiste et LREM. Elle est élue municipale à Vaux-en-Velin depuis 2001 et maire depuis 2014.


Dieunor Excellent à Villetaneuse


Le 15 mars dernier, Dieunor Excellent a été élu à la tête de Villetaneuse mettant fin à un siècle de gestion communiste. Il était candidat sans étiquette mais soutenu par La France Insoumise, le PS, Générations et le Parti radical de gauche Le maire a grandi en Guyane jusqu’à ses 18 ans.

Angèle Louviers