Affichage des articles dont le libellé est aristide. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est aristide. Afficher tous les articles

vendredi 18 janvier 2013

Haïti: Le peuple s’oppose massivement à la persécution de Jean-Bertrand Aristide



Les ondes de choc provoquées par les plaintes déposées contre l’ex-président Jean Bertrand Aristide et sa convocation au Parquet de Port-au-Prince le mercredi 9 janvier par Lucmane Delile, Commissaire du gouvernement, ont provoqué un grand éveil lavalassien, au grand dam des persécuteurs d’Haïti et de l’étranger qui, selon leur spéculation croyaient que l’heure était venue d’en finir avec la tête de l’Organisation Politique Lavalas.
En effet, le suspens était à son paroxysme les jours précédant ce jour J du mercredi 9 janvier 2013. Aristide allait-il se présenter devant le tribunal d’un bourreau nommé, Lucmane Delile, qui par anticipation l’avait condamné, comme au grand jour où, juge dans le procès GNB contre Attila, il l’avait déjà guillotiné ?

Devant le Parquet au Bicentenaire de Port-au-Prince, avant l’heure fatidique, 10 heures du matin, de nombreux Lavalassiens se sont attroupés en solidarité avec leur leader. Comme par un effet de contagion lavalassienne, la mobilisation gagnait les grandes villes du pays. Au Cap, aux Gonaïves, dans le Plateau-Central, à Jérémie, c’était un véritable témoignage de solidarité, en dépit du fait que le pouvoir n’a pas poursuivi son bras de fer avec la population lavalas. Il avait décidé que son Commissaire du gouvernement se transporte vers la résidence de Tabarre, par crainte d’une mobilisation populaire incontrôlable par la police.
Au moment même où la nouvelle avait gagné la foule, Tabarre était devenue l’objectif des manifestants qui ont couvert la distance à marche forcée. De nombreux kilomètres séparent le Parquet de Port-au-Prince, sis au Bicentenaire de la résidence de l’ex-président. Seule une foi ardente, une croyance ferme et inébranlable dans le leader, pouvaient motiver cette marche de solidarité.
Que s’est-il passé exactement à Tabarre ? L’ex-président Aristide, se retrouvait-il devant un Commissaire du gouvernement, Lucmane Delile, érigé en juge  suprême par le gouvernement Martelly-Lamothe ?
Ecoutons le chef du Parquet de Port-au-Prince devant les micros de journalistes, qui a qualifié de cordial l’entretien qu’il a eu en la résidence du Dr. Jean Bertrand Aristide. Comme Me. Delile l’a dit lui-même, la conversation a été très brève, pas plus qu’une trentaine de minutes. La sécurité était de taille. Il faut dire que depuis son retour au pays natal, le 18 mars 2011, le Dr. Jean Bertrand Aristide n’a jamais eu autant de policiers pour assurer sa sécurité. Le grand drame est que, c’est la première fois que le Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince a reconnu qu’il avait affaire à un ancien chef d’Etat. C’était seulement le mercredi 9 janvier que Lucmane Délile reconnaissait que le déplacement de l’ex-président Aristide impliquait un sérieux problème de sécurité.
Selon une source digne de foi, le Commissaire du gouvernement était accompagné d’un substitut, Me. Paul  Eronce Villard, qui a mené l’entretien et d’un haut fonctionnaire du Ministère de la justice dont le nom n’a pas été révélé.
Cependant, la grande question qu’il importe de poser est la suivante : quel est le rôle de cette personnalité dans la justice haïtienne ?
Les employés du Ministère de la justice sont-ils des juges dont la mission est de juger les citoyens ?
Le Ministre de la Justice, Jean Renel Sanon, est-il le super juge de la République ?

Devant les journalistes, le Commissaire s’était présenté comme le principal concerné dans cet entretien avec le Dr. Aristide.
A Tabarre, le leader de Fanmi Lavalas était entouré d’une batterie d’avocats composé de : Me. Mario Joseph, Me. Dabia Jean Lunès, Me. Camille Leblanc, Me. Joël Petit-homme, Me. Newton Saint-Juste et Me. Guy César. Selon ces hommes de lois, il y a eu beaucoup de cordialité. Aucune arrogance de la part des représentants du Parquet n’a marqué l’entretien. Il n’y a pas eu d’interrogatoire ou d’audition, comme c’est toujours le cas avec le Parquet de Port-au-Prince.
Les avocats de la défense disent avoir profité de ce moment pour soulever des objections sur le dossier. Aucune responsabilité n’est reconnue par l’ex-président dans le dossier de la faillite des coopératives car, a-t-il soutenu «  un chef d’Etat ne peut être informé d’un contrat signé entre deux personnes privées ». En réponse aux accusations de Sony Thélusma, sa réponse est que son action au sein de la Fanmi Selavi a beaucoup aidé à l’amélioration des conditions de vie des enfants en situation de vulnérabilité.
Les réactions autour de cet événement sont nombreuses. Certains sénateurs de la République, Moïse Jean Charles, John Joël Joseph, Jean Baptiste Bien-Aimé, pour ne citer que ceux-là, disent reconnaitre qu’il s’agit d’une persécution politique conduite par le gouvernement pour se défaire du leader de l’Organisation politique Lavalas. Le sénateur Bien-Aimé Jean Baptiste y voit la main du gouvernement Martelly-Lamothe qui, face à la puissance et à la popularité de Lavalas craint que les élections ne puissent être gagnées par son clan. Donc, il faut tout faire pour discréditer Aristide et détruire sa popularité. Pour sa part, le sénateur Jean-Charles accuse Martelly qu’il dit être l’instigateur de cette persécution politique contre le leader de FanmiLavalas.
D’autres parlementaires qui opinaient sur le dossier, ont dit clairement que Lucmane Delile aurait dû démissionner, s’il n’avait pas été trop attaché au pouvoir, après sa cuisante défaite politique dans le dossier d’accusation d’Aristide. Pour les juristes Me. Carlos Hercule, président de la Fédération des barreaux d’Haïti et Durin Duret Junior, président de l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH)  la conduite du Commissaire du gouvernement est juridiquement incorrecte. Duret pour sa part a souligné que « C’est à un véritable coup de théâtre qu’on a assisté, mercredi à Port-au-Prince. Un magistrat doit fonctionner dans le respect de la loi et la légalité. Une fois que les normes ne sont pas respectées, on risque automatiquement de se casser la gueule. Le comportement du Commissaire Delile dans le cadre du dossier de l’ancien prêtre de Saint-Jean Bosco continue à dégrader l’Institution et du coup le système judiciaire lui-même ».
La grande question qu’il importe de poser dans cette perspective reste: est-ce la légalité, la justice, l’Etat de droit que défendent le Commissaire du gouvernement et le régime Martelly-Lamothe, en s’embarquant dans cette aventure ?
Le chef de l’Etat haïtien pour sa part, face aux accusations qui pleuvent selon lesquelles il est le commanditaire spécial des attaques contre Lavalas et des persécutions contre Aristide, s’est empressé de nier. Comme si ses mains sont propres et blanches, qu’elles ne se sont jamais salies dans des combines, comme : l’arrestation du député Arnel Bélizaire en dépit de son immunité; l’emprisonnement illégal de 21 partisans de Lavalas; des trafics d’influence; le détournement de la justice au profit de son conseiller spécial Calixte Valentin, l’assassin du commerçant Octanol Dérissaint; l’implication de son chef de sécurité, Marc-Arthur Phébé dans des actes de kidnapping; enfin le cas scandaleux de Me. Josué Pierre-Louis, président du CEP, accusé de viol sur la personne de sa subalterne. Il est bien facile à tout le monde de comprendre le besoin morbide qu’éprouve ce gouvernement à écraser l’Organisation politique majoritaire, comme l’a fait René Préval, lorsqu’il avait frappé de bannissement Fanmi Lavalas.
Malgré tout, au milieu de cette tourmente, de cette persécution pathologique, Aristide continue à prêcher la paix. Il ne s’était par enorgueilli que ses partisans se soient dans un laps de temps, mobilisés pour arrêter la machine infernale de l’injustice et de la persécution.
Face à leur haine, leur méchanceté, leur volonté de puissance, de domination, Aristide oppose son amour, un amour qui signifie : inclusion de tous dans une Haïti qui doit devenir un Etat-Nation, dont la mission est de prendre en charge tous les citoyens du pays.
Il est absurde et indigne de parler de démocratie dans un pays où les droits de la majorité sont bafoués, niés, exclus tout simplement. Comme si ces damnés de la terre d’Haïti n’étaient pas des humains, mais seulement des bêtes de somme, de la chair à détruire, à faire souffrir et à faire mourir.
Regardez comment, aujourd’hui encore après 9 ans du coup d’Etat-kidnapping du 29 février 2004, des Lavalassiens sont emprisonnés pour leur opinion politique. Les 21 Lavalassiens qui pourrissent dans les geôles du gouvernement Martelly-Lamothe, sont des prisonniers politiques, qui n’ont commis que le seul crime de s’opposer à un gouvernement qui écrase et tue les droits des plus faibles.
Alors, de quels droits de l’homme ose parler ce gouvernement !
La réplique lavalassienne du 9 janvier 2013, face à ceux (gouvernement haïtien, conservateurs d’ici et d’ailleurs qui veulent à tout prix détruire FanmiLavalas) a été foudroyante et signifie clairement que Lavalas ne va pas se croiser les bras pour regarder, impassiblement, les fossoyeurs de la patrie anéantir la seule Organisation politique crédible, fortement impliquée dans le combat pour le changement quantitatif et qualitatif en Haïti. La mobilisation populaire, pacifique, est notre arme de combat, nous entendons l’utiliser quand les circonstances l’exigent.
L’humiliation que les anti-progressistes d’ici et d’ailleurs, comptaient infliger au leader de Fanmi Lavalas, la marée lavalassienne l’a transformée en défaite, déroute et sentiment d’impuissance et de déception que reflétait le regard d’anxiété de Lucmane Delile à la télévision. Il est impossible de parler de honte, en observant le visage de ce Commissaire, car la honte est un sentiment révolutionnaire. Celui qui éprouve le sentiment de honte peut changer. Or Lucmane Delile, ce petit putschiste mis à la tête du Parquet de Port-au-Prince, pour détruire Lavalas, Aristide et tous les Lavalassiens, ne peut pas changer, et ne changera jamais !
La mobilisation du 9 janvier est aussi et surtout une édifiante leçon pour tous les Lavalassiens, qui doivent savoir que dans l’unité, dans le renforcement de l’unité, Lavalas pourra toujours surmonter toutes les difficultés, déjouer tous les pièges accumulés sur son chemin, dans sa mission de conduire le peuple haïtien vers le bien-être matériel et spirituel nécessaire !
Isabelle Papillon

mercredi 31 août 2011

Haïti et Wikileaks : les pays industrialisés se mobilisent pour la démocratie



Depuis des années, les Etats-Unis, le Canada et l’Union Européenne, avec la France en particulier, se mobilisent, avec le soutien des Nation Unies, pour que la démocratie en Haïti ne mette pas des bâtons dans les roues des intérêts économiques et géostratégiques beaucoup plus important à leurs yeux. Heureusement Wikileaks les a démasqués.


Les médias sont-ils très critiques vis à vis d'Haïti ?

L'histoire que les grands médias racontent sur Haïti peut être résumée comme telle : un mélange explosif de pauvreté et de croyance vodou, corruption et incompétence, un manque d’expérience, une relation entre des méthodes sociales et féodales qui font qu’Haïti n’est pas capable de sortir du marasme du sous-développement. Le monde extérieur regarde et s’étonne.

Plusieurs tentatives pour reconstruire le pays avec des aides extérieures se sont échouées contre le mur que ce mélange a érigé. D'accord, il faut admettre que la communauté internationale a fait de son mieux avec les meilleures intentions mais sans résultats. Mais dans cette aide internationale se cache aussi de la corruption. Un regard "critique" donc jusque là. En deux mots : ni les Haïtiens ni nous ne savons y faire.

Une telle pseudo-analyse part du dogme que les actions des pays développés n’engendrent pas toujours des résultats positifs mais que les intentions sont bonnes. Le fait qu’il n y ait aucune preuve historique pour légitimer ce dogme ne semble pas pertinent.

Mais il y a une autre explication possible, taboue pour les médias. Le sous-développement permanent d'Haïti n’est pas un effet secondaire mais la conséquence directe de la présence internationale et leur ingérence. Ce que les pays développés font en Haïti n’est pas une aberration mais l’application logique d’un système mondial économique qui suppose que démocratie et droits de l’homme dans le tiers-monde sont des idées nobles. Mais ces idées restent soumises aux intérêts économiques et géostratégiques du Premier monde. Pour l'expliquer dans le langage de l’analyse politique : ce qui se passe en Haïti n’est pas accidentel mais intentionnel.


Rhétorique et réalité à la façon haïtienne

Ne pensez surtout pas que ce point de vue m’a été suggéré par l’une ou l’autre source politiquement correcte et progressiste. La communication entre les ambassades US, canadienne, française, européenne et onusienne est très claire. Wikileaks donne une image plus précise sur les vraies intentions de ces puissances mondiales que leurs déclarations officielles dans les médias. L’analyse de ces documents démontre combien la rhétorique diffère de la réalité politique. Le mépris pour la démocratie et les droits de l’homme dans le tiers-monde est frappant. La méthode de travail des pays et organisations mentionnés ci-dessus montre aussi qu’ils sont très bien au courant de ce qui se passe dans le tiers-monde et de ce que la population veut.

Haïti est un exemple parmi d’autres. C’est néanmoins un des exemples les plus extrêmes. Aucun autre pays en voie de développement n’a subi si longtemps et aussi continuellement les attaques de l’Occident. Les conséquences sont catastrophiques, au moins pour la population d’Haïti. Mais à Washington, Ottawa, Paris, Bruxelles ou New-York, on n’est pas de cet avis.

Les médias ne prêtent pas beaucoup d’attention aux documents de Wikileaks concernant Haïti. Lorsqu’ils le font, c’est de manière très sélective et pour prouver les clichés qui collent à Haïti. Pour s’informer sur l’Histoire d’Haïti et son combat pour la démocratie, je renvoie aux autres articles de cette Newsletter.


Aristide, un danger pour la démocratie

En effet, les grands de ce monde se rendent bien compte que la popularité d'Aristide est toujours présente. Le fait qu’il soit toujours considéré capable de rassembler plus de la moitié des électeurs montre combien il est encore populaire.

Aussi bien pendant son premier mandat, son premier exil, son deuxième mandat et son deuxième exil, depuis plus de vingt ans, les Etats-Unis et leurs alliés des Nations Unies et des autres pays mentionnés ci-dessus ont essayé par tous les moyens de mettre un lien entre Aristide et la corruption, le trafic d’êtres humains et le trafic de drogues. Aucune preuve n’a été fournie mais les soupçons ont fait leur travail pendant toutes ces années avec la collaboration des médias.

Il s’avère, d’après les révélations de Wikileaks, que la mise à l’écart et l’élimination du parti politique Fanmi Lavalas ainsi que de son leader, Aristide, sont un élément central pour le gouvernement des Etats-Unis et ses alliés – et il n’y a jamais eu de désaccord à ce sujet entre les présidents qui se sont succédés jusqu’à Obama, qu’ils fussent républicain ou démocrate. C’est pour cela que le politicien le plus populaire d’Haïti a eu la vie dure. Le Vatican a aussi participé à cette campagne menée contre l’ancien prêtre Aristide que le peuple avait choisi. Le Vatican est allé plus loin que ses alliés en allant jusqu’à qualifier Aristide de « délinquant actif du vodou » et « un danger pour la consolidation de la démocratie en Haïti ».

Un rapport 'Comment arrêter Aristide' du 2 aout 2006, mentionne comment le patron de la mission des Nations Unies à Haïti (MINUSTAH) a demandé aux Etats-Unis d’entreprendre des actions légales pour empêcher le retour d’Aristide à Haïti.

Aristide a provoqué la colère de Washington en donnant son point de vue sur ce qu’il appelle l’occupation étasunienne. Par contre, l’ambassadeur US à Port au Prince, Janet Sanderson, a une autre opinion de la MINUSTAH : ‘Un départ prématuré de la MINUSTAH fragiliserait le gouvernement haïtien vis à vis des puissances populistes et politiques qui se dressent contre l’économie de libre-marché.’

Le président Obama et le secrétaire générale des Nations Unies, Ban Ki-moon, ont remué ciel et terre pour convaincre le président sud-africain, Jacob Zuma, de maintenir Aristide sur son sol. L’ambassade de France a dit qu’un retour d Aristide serait catastrophique et le Vatican a parlé de désastre.

Les Etats-Unis et ses alliés étaient d’un avis unanime mais avaient beaucoup de mal à convaincre les pays limitrophes des dangers d’un retour d’Aristide. Il s’agissait d’abord d’élections démocratiques (ou ré-élections) d'un président pour Haïti. Mais en plus, ces pays limitrophes avaient eux-mêmes connu dans le passé, de la par des Etats-Unis, ' des inquiétudes démocratiques' : renversement, exil forcé ou meurtre de présidents.


Aristide, le retour sans jamais être parti

Ce n’était que la deuxième fois que les Etats-Unis et leurs alliés mettaient Aristide hors de son pays et qu’il devenait inexistant pour les médias. Les puissants de ce monde étaient tout de même inquiets. Le gouvernement des Etats-Unis a immédiatement utilisé tous les moyens pour le tenir hors du pays.

Lorsque le président de la République dominicaine (l’autre moitié de l'île avec Haïti), 8 mois après l’exil d’Aristide, se disait favorable à un retour de ce dernier, les ambassades US, britannique, canadienne, française et espagnole l’ont intimidé. Les Etats-Unis avaient dépensé des millions de dollars dans une campagne visant à associer Aristide au commerce de drogues et d’armes. Ils n’ont pas pu produire une seule preuve. Ce qui n a pas empêché, à ce jour, les Etats-Unis et leurs alliés de répandre des insinuations que les médias ont repris sans hésiter. Le président dominicain ne s’est pas laissé intimider pourtant, ni son collègue des Bahamas

Lorsqu’il est devenu impossible d’empêcher le retour d’Aristide avec des pressions politiques, la France, les ambassades US dans les caraïbes et les ambassadeurs de l’Union Européenne ont coordonné une action pour convaincre les pays concernés de défendre Aristide à atterrir sur leur territoire.

Surtout après le grand tremblement de terre, on était inquiet sur les dangers éventuels qui pourraient ébranler l’ordre politique établi à Haïti' si Aristide revenait. Même le Vatican, toujours là pour les répudiés de ce monde, s’est mobilisé. L'archevêque d’Haïti contactait ses collègues à Pretoria pour convaincre le gouvernement sud-africain.


Un retour quasi-triomphal passé sous silence

Cela n a servi à rien. Les temps ont changé. Dans les années septante, un candidat comme Aristide aurait déjà été assassiné. Aujourd’hui, les Etats-Unis ne peuvent plus se le permettre. Par ailleurs, des pays comme l’Afrique du sud ne se laissent plus dicter quoi que ce soit. Et le fait que les présidents de pays comme la République dominicaine et les Bahamas contredisent ouvertement les Etats-Unis et l’Union européenne est aussi significatif.

Deux jours avant le deuxième tour des élections présidentielles qui ont mis Martelly au pouvoir, Aristide est parti du Nicaragua pour atterrir à Port au Prince. L’affluence des masses venues l’accueillir à été ignorée par les médias. L’avenir reste incertain.

Les puissances économiques et militaires de ce monde ont certes perdu de leur influence, mais ils restent des acteurs importants. Est-ce qu’Aristide va réussir à se porter à nouveau candidat pour les présidentielles ? Officiellement, la constitution de 1987 ne permet pas un troisième mandat. Mais cette même constitution dit aussi qu’un mandat dure cinq ans. Dans tout les cas, ce n’est pas à Washington, New York, Paris, Ottawa, Londres ou Bruxelles de répondre à cette question. Seul le peuple haïtien peut faire ceci. La vraie question est : les pays industrialisés pourront-ils à nouveau empêcher que cela se produise ?

Quoiqu’on puisse dire d’Aristide, si le choix du peuple haïtien se porte sur lui, alors nous devons respecter cela. Commençons par exiger une opinion claire de nos députés européens et à faire pression sur nos gouvernements. Qu’une troisième fois puisse être la bonne fois pour Haïti.


Lode Vanoost 


Source originale : uitpers.be

Traduit du néerlandais par Christina Maertens pour Investig'Action