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mercredi 24 août 2011

Haïti-Choléra : Une nouvelle étude confirme l’origine népalaise de l’épidémie



Un groupe de chercheurs américains vient de confirmer que l’épidémie de choléra, responsable de près de 6 mille morts en Haïti, est d’origine népalaise, apprend AlterPresse.

« Nous apportons notre support à l’hypothèse que les gênes ont été importés en Haïti à partir du Népal », soutiennent environ 15 chercheurs américains de la Société Américaine pour la Microbiologie (American Society For Microbiology).

Cette nouvelle étude menée par les chercheurs américains a comparé 24 génomes népalais infectés par le Vibrio Cholérae (nom de la bactérie) et 10 autres génomes dont 3 issus d’Haïti.

Cette comparaison a été faite en vue d’évaluer les possibles liens épidémiologiques entre la souche de bactérie responsable du cholera en Haïti et celle présente au Népal.

Les différents tests conduits par ces chercheurs indiquent que « la sensibilité aux antimicrobiens et les profils montraient un lien épidémiologique compatible entre les souches en provenance du Népal et celles présentes en Haïti ».

Les résultats de cette observation ont publiés le 23 août sur le site du laboratoire de la Société Américaine pour la Microbiologie.
Le 7 juillet 2011, les conclusions d’une autre enquête dirigée par des experts des Centres de Contrôle et de Prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention) des États-Unis, avaient établi des liens directs entre la présence des casques bleus népalais dans le pays et l’épidémie de choléra.

Dès l’apparition des premiers cas de choléra au cours du mois d’octobre 2010 dans le Plateau Central (Est d’Haïti), le contingent népalais, basé dans la région, avait été pointé par la population.

Des excrétas en provenance de cette base de casques bleus avaient été déversés dans une rivière qui sert de point de ravitaillement d’eau aux habitants de la région, selon les toutes premières informations.

Cependant les autorités de la MINUSTAH en Haïti ont toujours vigoureusement rejeté toute responsabilité dans l’apparition du choléra dans le pays.

Au 12 août 2011, 6 194 personnes ont péri de l’épidémie sur 428 785 cas d’infection, selon le dernier décompte officiel.

lundi 4 juillet 2011

Haïti : une étude confirme que des Casques bleus ont importé le choléra


Les preuves « suggèrent fortement » que des Casques bleus de l'ONU ont importé la souche de choléra qui a tué des milliers de personnes en Haïti, affirme une étude réalisée par une équipe d'épidémiologistes et de médecins.
Cette étude présente les preuves les plus solides jusqu'à maintenant appuyant l'hypothèse selon laquelle des Casques bleus népalais installés dans une base de l'ONU à Mirebalais ont transporté le choléra en Haïti. La bactérie s'est ensuite répandue dans les affluents de la rivière Artibonite et ailleurs dans le pays.
Le choléra a tué plus de 5500 personnes en Haïti et en a contaminé plus de 363 000 autres depuis octobre, selon le gouvernement haïtien.
« Nos conclusions suggèrent fortement que la contamination de l'Artibonite et de l'un de ses affluents en aval d'un camp militaire a déclenché l'épidémie », affirme le rapport de l'étude, publié dans le numéro de juillet de la revue scientifique Emerging Infectious Diseases, une publication des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
L'article affirme qu'il existe une « corrélation exacte » dans le temps et dans l'espace entre l'arrivée d'un bataillon népalais originaire d'une région aux prises avec une épidémie de choléra et les premiers cas signalés près de la rivière Meille quelques jours plus tard.
L'isolement de la rivière Meille, dans le centre du pays, et l'absence d'autres facteurs rendent improbable la possibilité que le choléra soit arrivé en Haïti d'une autre façon, affirme le rapport.
L'Associated Press a tenté à plusieurs reprises, mercredi, de contacter la mission de l'ONU en Haïti pour l'inviter à commenter l'étude, sans succès.
La publication de cette étude survient au moment où les travailleurs de la santé en Haïti font face à une recrudescence des cas de choléra, après plusieurs semaines de pluie. L'organisation Oxfam a déclaré plus tôt ce mois-ci que ses travailleurs traitaient plus de 300 nouveaux cas de choléra par jour, soit trois fois plus qu'au plus fort de l'épidémie en octobre.
Le choléra est causé par une bactérie qui produit de graves diarrhées et une déshydratation pouvant causer la mort. La maladie se transmet par l'eau et les aliments contaminés.
La maladie s'est répandue à la République dominicaine voisine, où plus de 36 décès ont été rapportés depuis novembre.
L'épidémiologiste Renaud Piarroux, auteur principal de l'article, avait tout d'abord été envoyé en Haïti par le gouvernement français à la fin de 2010 afin d'enquêter sur les origines de l'épidémie. Il a ensuite rédigé un rapport pour le compte des Nations unies et des autorités haïtiennes, qui affirmait que les Casques bleus népalais avaient « probablement » causé l'épidémie. Un exemplaire de ce rapport a été obtenu par l'Associated Press.
L'étude de la revue Emerging Infectious Diseases est plus complète et sa méthodologie a été vérifiée par un groupe de scientifiques.
Pendant près de deux mois après le début de l'épidémie en octobre, les Nations unies, l'Organisation mondiale de la santé et les centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont refusé d'enquêter sur l'origine de l'épidémie de choléra, affirmant qu'il était plus important de soigner les patients que de chercher la source de la maladie.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sous la pression de manifestants haïtiens et de preuves circonstancielles mettant en cause les Casques bleus, a finalement cédé en décembre et a demandé la tenue d'une enquête.
En mai, un groupe d'experts indépendants a conclu que l'épidémie de choléra en Haïti a été causée par une souche d'Asie du Sud importée par une activité humaine qui a contaminé un réseau hydrographique où des milliers d'Haïtiens boivent, se lavent et jouent.
Mais l'étude n'allait pas jusqu'à mettre en cause un groupe en particulier. Sans identifier aucune autre source possible, le rapport a attribué l'épidémie à une « convergence de circonstances », notamment au manque d'infrastructures sanitaires et à la dépendance des Haïtiens envers l'eau de la rivière.
La nouvelle étude souligne qu'il est important pour les scientifiques de déterminer l'origine des éclosions de choléra et la façon dont elles se répandent afin d'arriver à éliminer « une maladie importée accidentellement ».
L'étude ajoute que le fait de déterminer l'origine de l'épidémie aidera les travailleurs de la santé à mieux traiter et prévenir le choléra en minimisant « la méfiance associée aux suspicions répandues de dissimulation d'une importation délibérée du choléra ».
Selon les auteurs de l'étude, le fait de démontrer que le choléra a été importé en Haïti devrait inciter les organisations internationales à revoir leurs procédures sanitaires.
Associated Press

lundi 27 juin 2011

Haïti : le déclin de l'épidémie de choléra pourrait n'être que temporaire


Au milieu du mois de mai, Médecins Sans Frontières a assisté à une augmentation sensible du nombre de cas de choléra dans la capitale haïtienne de Port-au-Prince, notamment dans le quartier très peuplé de Carrefour.
En avril, le nombre de cas de choléra pris en charge par MSF était descendu sous la barre des 400 patients par semaine à Port-au-Prince. Mais en mai, le nombre de cas a brusquement commencé à remonter en flèche. Au cours de la deuxième semaine de juin, MSF a traité 2 891 cas, soit six fois plus qu'au cours de la dernière semaine d'avril.
La poussée épidémique semble à présent se calmer. Durant la semaine se terminant le 19 juin, MSF a traité 1 470 cas, soit près de 50% de moins que la semaine précédente.
« La diminution du nombre de cas enregistrée la semaine dernière est une bonne nouvelle, mais nous ne devons pas nous réjouir trop tôt. L'épidémie de choléra en Haïti est loin d'être terminée, » a expliqué Sylvain Groulx, chef de mission MSF. « Le personnel soignant doit rester prêt à intervenir. En outre, de réelles améliorations s'imposent toujours d'urgence dans le domaine de l'hygiène, de l'assainissement et de l'approvisionnement en eau potable. A la veille de la saison des ouragans et de la deuxième saison des pluies, on peut craindre à tout moment une nouvelle flambée épidémique. »

Entre le 2 mai et le 19 juin, MSF a traité 11 082 patients atteints de choléra à Port-au-Prince. Au cours de cette période, 39 patients sont décédés, soit moins de 0,4% des cas traités. Le choléra est une maladie grave, qui tue rapidement en l'absence de traitement. MSF insiste néanmoins sur l'importance de réduire le taux de mortalité à moins de 2%.
Suite à cette nouvelle flambée, MSF a rapidement renforcé ses capacités de traitement du choléra à Port-au-Prince. Plus d'un millier de lits, répartis sur huit centres de traitement dans la ville, sont à présent disponibles. Le 3 juin, MSF a également organisé une conférence de presse à Port-au-Prince, appelant le gouvernement et les acteurs internationaux de la santé à déployer une réponse appropriée. MSF continue à insister pour que les autorités sanitaires haïtiennes améliorent le suivi du choléra et leur capacité de prise en charge.
Si le quartier de Carrefour a été touché de plein fouet par cette récente recrudescence, aucune cause n'a encore clairement été identifiée. Les épidémiologistes et les spécialistes eau et hygiène de MSF prennent actuellement des mesures pour s'attaquer aux causes de la transmission et prévenir la propagation de la maladie.
Depuis le début de l'épidémie de choléra en Haïti, en octobre 2010, MSF a traité plus de 140 000 patients dans tout le pays, soit environ 40% des 330 000 cas recensés. Au cours des huit derniers mois, le choléra a tué plus de 5 000 Haïtiens.
Le choléra peut avoir une issue fatale très rapidement mais se guérit aisément lorsqu'il est traité à un stade précoce. Mais de mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement favorisent la propagation de la bactérie responsable de la maladie. Le respect des mesures d'hygiène, un dépistage et un traitement précoces et la consommation d'eau préalablement désinfectée doivent permettre aux Haïtiens de se protéger contre la maladie.