mardi 30 août 2011

IRENE, dernier bilan


L’envoyé spécial de CANAL+HAITI NEWS aux USA, Andy LIMONTAS, se trouve actuellement à HARTFORD, capitale de l'État du Connecticut, il nous communique, avec le concours de l’AFP, les dernières nouvelles (LAST UPDATE) sur la tempête tropicale IRENE qui vient de saccager la cote NORD-EST des ETATS-UNIS D’AMERIQUE. IRENE est en train de péricliter au Canada…

NOUVEAU BILAN PARTIEL : IRENE A FAIT AU MOINS 29 MORTS AUX ETATS-UNIS


La tempête tropicale Irène a fait au moins 29 victimes dans 9 Etats de la côte Est des Etats-Unis, selon les autorités américaines, alors qu’elle balayait désormais, après s’être affaiblie, l’est du Canada.

Six personnes sont décédées dans l’Etat de New York, six autres en Caroline du Nord et autant en Pennsylvanie, quatre en Virginie, deux respectivement dans le Connecticut et la Floride et une dans le Maryland, le New Jersey et le Vermont, selon un décompte réalisé par l’AFP et CANAL+HAITI NEWS.

La plupart des victimes sont mortes à la suite de chutes d’arbres, d’accidents de la route ou encore emportées lors de crues.

D’autres victimes pourrait s’ajouter à ce décompte, après le passage de la tempête tropicale dimanche soir sur les Etats du Connecticut, du Vermont, de Rhode Island et du Massachusetts.

AU CANADA

La tempête Irène parcourait lundi l’est du Canada mais était affaiblie. Reléguée au statut de cyclone post-tropical, Irène a encore baissé d’intensité lundi matin, avec des vents soufflant à 55 kmh, selon le Centre national des ouragans (NHC) de Miami.
Mais le NHC a mis en garde dimanche soir contre «de graves inondations dans certaines parties du nord-est» et le président Barack Obama a averti qu’il faudrait «des semaines pour s’en remettre».

5 A 7 MILLIARDS DE DOLLARS DE DEGATS

Des millions de personnes sont toujours privées d’électricité et des responsables ont prévenu que les conséquences des inondations pourraient se faire senti encore pendant plusieurs jours.

Le montant des dégâts aux Etats-Unis, un moment estimé à des dizaines de milliards de dollars, a été revu à la baisse. Il pourrait tout de même atteindre de 5 à 7 milliards de dollars, dont 1,5 à 3 milliards couverts par les assurances, a déclaré lundi Jose Miranda, directeur de la société Eqecat, spécialisée des la gestion des risques de catastrophes.

«Je pense que les dégâts sont moins sévères que ce que l’on craignait et que l’impact économique sera moindre que ce que les gens ont prédit», a renchéri auprès du journal Mark Zandi, responsable économique du centre de recherches Moody’s Analytics.

REOUVERTURE DES AEROPORTS

Dès dimanche soir, la vie a lentement repris son cours à New York. Les trois principaux aéroports, fermés par précaution, ont rouvert lundi matin pour les vols à l’arrivée et les transports en commun fonctionnaient à nouveau quasi normalement.

Les départs reprendront à midi à JF Kennedy et Newark, a précisé un porte-parole des autorités aéroportuaires. L’aéroport La Guardia a complètement rouvert lundi matin. Plus de 10.000 vols ont été annulés ce week-end. Des rues ont été inondées dans le bas de Manhattan, dans le Queens et à Brooklyn.

Le maire Michael Bloomberg, dont l’ordre d’évacuation avaient transformé samedi soir New York en ville morte, a assuré que si c’était à refaire, il reprendrait les mêmes décisions, «pour protéger les vies humaines».

Wall Street, la bourse de New York, a ouvert à l’heure habituelle lundi. Les organisateurs de l’US Open de tennis prévoient également de débuter la compétition comme prévu à 15 heures.


Sources : AFP/CANAL+HAITI ONLINE NEWS

Francois Duvalier

According to CIA secret documents, there was a politico-military contingency plan approved by the Kennedy Government to take Haitian dictator Francois Duvalier out of power in 1967.

List of unacceptable Haitians that could not take positions in Government successor to Francois Duvalier if he was killed by the CIA in 1967.
Adolphe, Mrs. Max
Apollon, Hosnherre
Arceline, Paul
Arty, Colonel Frederic Marc
Aubourg, Michel
Augusta, Maurepas
Baboun, Rodolphe
Baptista, Fred
Barbot, Yves
Belizaire, Jean
Bissainthe, Father Gerard
Blanchet, Jules
Blanchet, Paul
Borges, Major Jose
Boyer, Herve
Bredy, Michel
Brierre, Jean F.
Brunet, Captain Gabriel
Cadet, Pastel
Cambronne, Luckner
Camille, Ramses
Cayard, Colonel Octave
Chancy, Max
Charles, Clemard Joseph
Chauvet, Lucien
Cineas, Fritz
Coulanges, Ernst
Daumec, Lucien (Duvalier's brother-in-law)
Day, Windsor
Desir, Luc
Dominique, Captain Max
Dominique, Mme. Max. (nee Marie-Denise Duvalier - Duvalier's daughter)
Duvalier, Mme. Simone Ovide (Mme. Francois Duvalier)
Duvalier, Jean-Claude (Duvalier's son)
Duvalier, Melle. Simone (Duvalier's daughter)
Foucard, Luc-Albert
Foucard, Mme. Luc-Albert (nee Nicole Duvalier - Duvalier's daughter)
Fourcand, Jacques
Francois, Rodolphe
Gaillard, Fritzler Camille
Gaillard, Roger
Giordani, Pierre
Hector, Michel
Jacques, Colonel Gracia
Jerome, Captain Abel
Jolly, Ulrick
Laroche, Colonel Jacques
Lesseque, Seymour
Leroy, Andre
Maitre, Elois
Moise, Claude
Moise, Rodolphe
Philippe, Major Monod
Pierre-Antoine, Paul
Pierre-Louis, Lt. Colonel Luc
Pierre-Louis, Lt. Colone Luc
Petit, Antoine G.
Romain, Major Frank
Saint-Amand, Edris
Saint-Phard, Jean
Saint-Victor, Mme. Yvone (Sister of Foucard)
Siclait, Henri
Tassy, Captain Harry
Tassy, Major Jean
Viau, Clement
Viaud, Leonce

Les rebelles libyens sont racistes

Les rebelles de l'OTAN ont brulé le batîment officielle à Tripoli, de la compagnie Afriqiyah (L'Africaine) celle qui faisait escale dans tous les capitales d'Afrique à moindre coup pour concurrencer les grandes compagnies aériennes et aider le peuple africain. Les prix des billets d'avion allait de 300 à 550 euros. Mais pourquoi l'attaquer? Est-ce une vengence contre le peuple africain?


lundi 29 août 2011

ATTENTION!!! Un mensonge de plus à rajouter dans la longue liste des médias mensonges.



Dans le cadre de la guerre médiatique en Libye, voici un récapitulatif de quelques informations mensongères ralliés par un grand nombre de médias depuis le début des évènements en Libye :

21/02/2011 : Le ministre anglais des Affaires étrangères britannique, William HAGUE, a déclaré que Mouammar Kadhafi accompagné ...de sa femme et de sa fille, ont quitté la le territoire libyen vers le Venezuela. (Information fausse)

21/02/2011 : Saif Al Islam Kadhafi s'est blessé dans un accrochage avec les rebelles. (Information fausse)

23/02/2011 : Aïcha Kadhafi s'est enfui vers Malte. (Information fausse)

20/03/2011 : Khamis Kadhafi est mort à Brega, suite à une blessure reçue lors d'un crash d'avion. (Information fausse)

10/08/2011 : Khamis Kadhafi est mort à Zliten, suite dans d'un raid mené par l’OTAN. (Information fausse)

22/08/2011 : Saif Al Islam a été capturé par les rebelles et que Mohamed s'est rendu. (Information fausse)

27/08/2011 : Mouammar Kadhafi s'est enfui vers l'Algérie. (Information fausse & démenti par les autorités algériennes)

29/08/2011 : Khamis Kadhafi est mort à Terhona lors des combats et est enterré à Zliten. (Information fausse)

N'écoutez pas ces conneries!!! Réveillez-vous, on est plus des enfants, un mensonge ça passe mais une dizaine ça marche pas!!!

Libye-Propagande Militaire Via les Medias de Masse au 21e Siècle

Haiti - criminalite

La criminalité dans nos rues ne peut pas être dissociée de la désintégration morale des plus hauts rangs de la société moderne haitienne. Les deux dernières décennies ont vu un déclin terrifiant des standards au sein de l'élite gouvernante en haiti. Il est devenu acceptable pour nos politiciens de mentir, de tricher, de voler, de semer la zizanie pour regner et de vendre ce pays.......... Les emeutiers sont, en gros des voleurs, des brigands, des criminels dont la place est devant les tribunaux. Parfois il est necessaire de passer outre nos amities et nos vieilles connaissances pour faire justice.............

Jackie Lafontant

LIBYE – Les démons et les ombres du « Printemps arabe »



On est bien loin, en Libye, sur le terrain, de l’image virtuelle et simplifiée, véhiculée par la plupart des médias européens, d’une rébellion populaire renversant la dictature féroce du gouvernement de Mouammar Kadhafi. 

La société libyenne, en effet, se structure en un ensemble de tribus, dont les intérêts divergent ; organisées en fonction de liens de parenté solides, elles sont elles-mêmes segmentées en plusieurs clans, plus ou moins rivaux, dont les alliances se recomposent en permanence, en fonction des circonstances et d’intérêts sur le très court terme. 

Ainsi, s’il est vrai que, au début des événements, le 17 février 2011 et durant les jours qui ont suivi, on a pu voir l’émergence d’une société civile s’exprimant lors de manifestations hostiles au colonel Kadhafi, ces mouvements sont néanmoins restés très limités et ont rapidement servi de prétexte aux soulèvements de chefs de clans, auxquels ils ont cédé la place, et lesquels ont plongé la Libye dans le chaos. De même, croyant leur heure arrivée, plusieurs mastodontes du régime se sont dressés contre leur ancien maître et ont pris le contrôle d’une partie de la rébellion. 

Qui sont ces rebelles que l’Occident, la France en tête, a pris le parti de financer, d’armer, d’appuyer par un soutien logistique et militaire inconditionnel, bien au-delà du mandat onusien qui appelait à la protection des populations civiles, mais en aucun cas au renversement du chef de cet État pétrolier ? 

Qui sont les leaders de cette insurrection qui s’est opposée au gouvernement de Mouammar Kadhafi et l’accuse d’avoir massacré sa propre population ? Quels sont leurs objectifs et quelle en est la légitimité ? 

Comment faut-il qualifier ce conflit qui, prétendu soulèvement de « civils désarmés » à l’origine, s’est rapidement révélé sous les traits d’une guerre franche ? 

Guerre tribale ? Guerre des clans ? Guerre des chefs ? Guerre de succession au trône ? Guerre civile ? Ou bien guerre du gaz et du pétrole ? 

Pour tenter d’appréhender les réalités du désastre qui ravage la Libye aujourd’hui, nous nous sommes rendus au cœur de la rébellion, dans son fief de Benghazi. Nous avons suivi les rebelles dans leurs déplacements ; nous avons interrogé leurs chefs ; nous avons accompagné leurs milices dans les combats qui les opposaient aux troupes restées loyales au gouvernement. 

Éléments de réponse… 

Loin de constituer une force politiquement organisée avec l’objectif d’instaurer une démocratie laïque en Libye et plus loin encore de former un ensemble uni sous la conduite du Conseil national de Transition (CNT), qui se présente comme le nouveau gouvernement légitime, la rébellion a été menée par une tripotée de chefs de guerre, qui se disputent régulièrement le contrôle de telle ou telle parcelle de territoire. 

En toile de fond, on trouve la répartition des champs pétrolifères, mais aussi de l’eau. Et les clans rebelles n’obéissent que ponctuellement aux injonctions du CNT, qui, en définitive, autoproclamé, ne représente que lui-même. 

Plus justement, il ne faudrait donc pas parler de « la » rébellion, mais « des » rébellions. Et cette configuration de la scène libyenne, à laquelle Européens et États-uniens ne s’attendaient pas, a provoqué l’embarras de l’OTAN : si, par le déploiement de moyens considérables, l’alliance atlantique a réussi, péniblement, à faire progresser les rebelles vers la capitale, dans l’objectif avoué de destituer Mouammar Kadhafi, c’est le contrôle du pays qui pose désormais problème… 

Ces chefs de guerre, désorganisés, indisciplinés, ont ainsi profité du désordre ambiant pour accroître leur influence, sans toujours beaucoup se soucier du front que le CNT a tenté de maintenir face à l’armée fidèle à Tripoli, la capitale, siège du gouvernement du colonel Kadhafi : sans aucune vision nationale, leur but n’est pas de conquérir des régions traditionnellement sous le contrôle d’autres tribus et, dès lors, ils se sont montrés peu enclins à aller se battre contre les troupes gouvernementales. Ces bandes armées opèrent donc quelques sorties, qui se négocient entre eux et le CNT au coup par coup, au gré de l’humeur de leurs chefs. Les gars, souvent ivres, d’alcool ou de hachich, vident quelques caisses de cartouches et rentrent ensuite à leur bivouac pour y faire la fête. Tout le monde danse, tire en l’air des rafales entières ; la moitié des munitions se perd ainsi… Les projectiles retombent… et font des victimes. 

Parfois, à la surprise générale, certains clans ont changé de camp, généralement au détriment de Tripoli : imitant leurs voisins, s’ils y trouvaient intérêt, ils se sont libérés de la tutelle du gouvernement pour « rejoindre l’opposition ». Et c’est en grande partie de cette manière que « la rébellion a progressé ». 

Autrement dit, sans l’interventionnisme armé de l’OTAN, l’armée régulière, en grande partie loyale au gouvernement libyen, aurait remis de l’ordre dans le pays, rétablissant l’autorité de Mouammar Kadhafi qui avait réussi, durant plus de quarante ans, à gérer les rivalités tribales et à forger un semblant de cohésion dans cette région instable, mais riche en pétrole et en gaz. 

L’OTAN a non seulement empêché le gouvernement libyen d’utiliser son aviation, mais, après avoir anéanti la couverture aérienne de l’armée gouvernementale, il a fourni la sienne aux rebelles : les frappes des avions de l’OTAN n’ont pas seulement détruit les chars du gouvernement libyen, mais ont aussi attaqué les véhicules qui transportaient les soldats, y compris ceux qui se repliaient, comme ici, sur la route qui mène de Benghazi à Brega, laquelle est jonchée sur toute sa longueur de carcasses de camions et d’automobiles. 

Mais qui, à présent, parviendra à remettre au pas tous ces chefs de guerre, qui se sont surarmés à l’occasion du pillage des casernes, s’organisent déjà pour garder le contrôle de leur territoire et renforcent leurs milices ? Qui saura restaurer l’unité de l’État libyen ? Qui pourra représenter la Libye et en maîtriser les ressources ? 

Il faut bien comprendre aussi et insister sur le fait que la partie n’est pas finie : seuls les clans du nord-est se sont soulevés contre Mouammar Kadhafi, c’est-à-dire dans la région de Cyrénaïque, dont les principaux fiefs sont Benghazi et Tobrouk. Les tribus du Fezzan (tout le grand sud), de Tripolitaine (région de la capitale, au nord-ouest) et de Syrte (au centre de la façade maritime libyenne) ont en revanche soutenu le chef de l’État libyen et combattu pour lui, mobilisant à cet effet leurs réseaux tribaux extrêmement ramifiés, et qui couvrent la plus grande partie du pays. Ce sont aujourd’hui les grands perdants de la « révolution ». À l’ouest, uniquement les clans de Misrata et Zlitan et, juste au sud de la capitale, les Berbères du Djebel Nefoussa ont rejoint la rébellion. 

Le soulèvement des Berbères et les rébellions de Misrata et Zlitan ont permis l’encerclement de la capitale. Mais la prise de Tripoli ne signifie pas nécessairement la fin de la guerre civile : la capitale, dans cette antithèse de l’État-nation qu’est la Libye, ne constitue pas un enjeu déterminant. Et la guerre, la guérilla, pourrait perdurer des années durant et ruiner le pays : l’armée se confond avec la population ; les civils s’arment ; chaque homme, chaque adolescent membre du clan, de la tribu, est un guerrier potentiel ; une fois encore, la structure de la société libyenne invalide les prévisions atlantistes. 

Concernant le CNT, ensuite, autre acteur de la pièce, on ne peut que souligner sa faiblesse et ses divisions. En outre, il serait difficile de qualifier ses leaders autoproclamés de démocrates représentatifs des aspirations du « peuple libyen » : composé d’une poignée d’anciens ministres du régime qui sont à peu près parvenus à s’entendre sur ce que pourrait être le partage du pouvoir dans un hypothétique après-Kadhafi, le CNT ressemble davantage à un repère de brigands, le couteau entre les dents, et de mafieux, s’adonnant à tous les trafics, qu’au rassemblement d’une opposition démocratique comme on a pu en rencontrer, par exemple, en Égypte ou en Tunisie. Et les quelques militants des droits de l’homme qui y siègent, mis en minorité, lui servent difficilement de caution… 

Le président du CNT, ainsi, Mustapha Mohammed Abud al-Jalil, était jusqu’il y a peu ministre de la justice de Kadhafi, dénoncé en décembre 2010 par Amnesty International comme l’un « des plus effroyables responsables de violations des droits humains en Afrique du nord » ; c’est lui qui avait condamné à mort les cinq infirmières bulgares, dans l’affaire que l’on sait. Aux affaires étrangères, on trouve l’ancien ministre de l’économie, Ali Abdel-Aziz al-Essaoui. Quant au commandant des opérations militaires, également ministre de l’intérieur, il s’agit d’Omar al-Hariri, de retour d’exil, que lui avait valu sa tentative de coup d’État en 1975. Il partageait le commandement avec le général Abdul Fatah Younis, ancien chef de la police politique de Kadhafi, chargé de la répression de l’opposition au régime.

Ce dernier a cependant été assassiné en juillet pour des raisons encore inconnues, mais qui semblent tenir, notamment, aux rivalités internes au CNT : trop influent sur les quelques troupes régulières qui ont fait défection à Tripoli et constituent la seule force disciplinée à disposition du CNT, il menaçait le pouvoir de ses partenaires. 

Bref, ce sera à qui mangera l’autre, s’ils parviennent à s’imposer par-delà les rivalités tribales et claniques. 

Troisième composante qui apparaît de plus en plus au grand jour, le mouvement islamiste : on connaissait quelques chefs de bande salafistes et islamistes de la tendance dure (Groupe islamique de combat libyen et filières d’al-Qaïda), qui s’étaient mêlés aux rebelles. Par contre, aucun observateur n’avait vu venir les mercenaires qui se réveillent à présent, apparemment financés par le Qatar (étrangement très impliqué en Libye) et dont le nombre impressionne, au point d’inquiéter le CNT qui n’a aucun contrôle sur ces groupes armés, lesquels poursuivent leurs propres objectifs ; c’est toute une structure parallèle et autonome inconnue qui se révèle. 

Au sein du CNT, certains, même, montrent du doigt le président al-Jalil, l’accusant d’avoir partie liée avec le Qatar et les islamistes et d’avoir donné son accord à l’assassinat du général Younis, qui s’était déclaré catégoriquement opposé à l’idée d’un État islamique en Libye (c’est lui qui, en 1996, aurait supervisé l’exécution de plus de mille deux-cents prisonniers, parmi lesquels de nombreux islamistes, enfermés dans la prison d’Abou Salim à Tripoli). L’assassinat de Younis s’apparenterait à « un véritable coup d’État », comme nous l’a confié un haut responsable du comité politique du CNT… 

De plus, depuis l’annonce de l’assaut sur Tripoli, l’imam Ali Sallabi, leader islamiste libyen en exil à Doha, propulsé sur le devant de la scène par la chaîne de télévision satellitaire qatari al-Jazeera, exhorte les Libyens à renvoyer chez eux les Occidentaux et les forces de l’OTAN et à se lever tous au nom d’Allah. 

Enfin, comment réagiront les dix à vingt mille mercenaires de Kadhafi, pour la plupart des Tchadiens dont leur pays ne veut plus et qui n’ont d’autre choix que de se battre jusqu’à la mort, dont beaucoup ont déjà rejoint la région du Fezzan ? 

La question n’est donc plus de savoir ce qu’il adviendra du régime de Mouammar Kadhafi, mais de savoir quel sera l’avenir d’un pays tiraillé de toutes parts : c’est maintenant que la guerre civile pourrait vraiment commencer. 

Soutenu par les amis britanniques et états-uniens, le coup de poker mal inspiré (par le philosophe Bernard-Henri Lévy, s’il faut en croire certaines sources…) et joué trop rapidement par Nicolas Sarkozy se solde par un fiasco. 

L’actuelle équipe gouvernementale française avait reconnu sans attendre le CNT comme nouveau partenaire, espérant ainsi retirer de succulents profits de cette alliance. Sa politique a plongé la Libye dans la guerre civile, sur la voie de l’État failli, de la « somalisation »… 

D’autres États sont aussi intervenus, en fonction d’intérêts divers, et ont rendu la situation plus complexe encore : tandis que le Tchad et le Nigéria ont soutenu Tripoli en lui envoyant mercenaires et armement, de même que l’Algérie, qui a ravitaillé le Fezzan voisin en carburant et en eau, le Qatar expédiait des chars d’assaut aux rebelles... 

Le complexe pétrolier de Brega, incendié par l'armée régulière, qui s'est retirée de la ville le 23 août et s'est repliée en direction de la province de Syrte, loyale au gouvernement, et de la ville de Ras-Lanuf, détuisant derrière elle toutes les infrastructures, stations services et châteaux d'eau, pour entraver la progression des rebelles. 

Certains gouvernements, qui s’étaient gaillardement engagés aux côtés des franco-britannico-états-uniens dans cette opération, baptisée « Unified Protector » par les propagandistes atlantistes, sans trop savoir dans quoi ils mettaient les pieds (en réalité, seulement six des vingt-huit États membres de l’OTAN participent effectivement aux opérations), pourraient bien commencer à regretter la main de fer de Kadhafi, qui assurait l’ordre en Libye et l’approvisionnement régulier des centres pétroliers et gaziers. 

Les compagnies pétrolières elles-mêmes semblent désormais s’alarmer également, elles qui avaient espéré augmenter leurs parts de bénéfice en diminuant celle de l’État libyen, que Kadhafi avait accrue pour financer le développement du pays (on oublie trop vite que l’analphabétisme, à titre d’exemple, est passé, sous son gouvernement, de 72% de la population en 1969 à moins de 5% aujourd’hui). 

Une solution acceptable serait une « période de transition » vers un État fédéral où toutes les régions prendraient plus ou moins leur sort en main. Une autre option serait d’admettre la partition du pays en deux États. Mais ces hypothèse ne plaisent ni à l’OTAN, ni aux pétroliers, car elles multiplieraient le nombre des intermédiaires politiques, ni non plus à ceux des Libyens qui, situés dans la « mauvaise partie », se verraient priver de la manne pétrolière et des réserves en eaux… 

Quoi qu’il en soit, l’intervention, empêtrée dans ce chaos imprévu, risque de tourner au conflit de guérilla sur le très long terme. À moins que l’OTAN, comme en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan, ne s’érige en gendarme de la région. 

Mais quelles seraient alors les réactions du reste du monde ? Rappelons en effet que les États engagés en Libye sont tous occidentaux : ni la Chine, ni la Russie, ni le Brésil, ni l’Inde, autant de géants qui siégeaient au Conseil de sécurité lors du vote de la résolution 1973, n’a donné son aval en faveur de l’ingérence. 

Car c’est peut-être là le plus important : le conflit Libyen, la reconnaissance du CNT par certains États et l’implication militaire de l’OTAN constituent un pas supplémentaire, après la guerre d’Irak de 2003 ou l’affaire du Kosovo, vers l’abandon des principes westphaliens du droit international, vers l’imposition par l’Occident au reste du monde des nouveaux concepts « d’ingérence humanitaire » et de « gouvernance ». Un nouveau coup de boutoir, significatif, à l’encontre du droit international tel qu’il s’était progressivement construit de puis le XVIIème siècle. 

L’Union africaine avait déjà sévèrement dénoncé la tournure prise par les événements, condamnant le glissement des objectifs : au départ, il s’agissait d’empêcher l’utilisation de l’aviation et de protéger les civils en bombardant les troupes en mouvement vers les zones menacées ; ensuite, il s’est agi du renversement du chef de l’État, en ciblant ses résidences et celles de sa famille. 

Début juillet, L’Union africaine avait en outre appelé ses États membres à refuser de collaborer avec la Cours pénale internationale, qui avait lancé un mandat d’arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crime de guerre. L’Union africaine s’est expliquée en accusant la CPI de discrimination, lorsqu’elle entend poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, mais se tait en ce qui concerne les criminels occidentaux qui massacrent des civils en Irak et en Afghanistan, notamment. 

De même, la Ligue arabe a renoncé à cautionner les bombardements, par l’intermédiaire de son président, l’Égyptien Amr Moussa, qui a publiquement regretté d’avoir, à l’origine, soutenu le projet d’une intervention occidentale. 

Reste aussi l’épineuse question du rôle singulier joué par la France dans cette affaire. Mais peut-être en apprendra-t-on davantage à ce sujet, si Mouammar Kadhafi est pris vivant et bénéficie d’un vrai procès public, devant la Cour pénale internationale, au lieu de finir pendu après un jugement expéditif comme Saddam Hussein ou de trépasser dans sa cellule, comme Slobodan Milosevic… 

Libye - Les démons et les ombres du «Printemps arabe» (Le Soir.be, 22 août 2011; L'Orient-Le Jour, 25 août 2011; L'Humanité, 25 août 2011) 

Pierre PICCININ 
Professeur d'histoire et de sciences politiques