samedi 25 juin 2011

Haïti : A tous ceux que la question de couleur intéresse



A tous ceux que la question de couleur en Haiti intéresse, je leur présente des tranches d’histoire qui pourront servir de corpus en vue d’analyser plus profondément ce problème. En attendant, je constate que ce débat coïncide avec l’arrivée de Michel Martelly au pouvoir dans le pays. Et surtout après avoir désigné Daniel Rouzier comme son premier Ministrable.

Nous sommes en 2001, dans un restaurant de North Miami. J’écoute des musiciens-compas, discuter autour d’un repas qu’ils se partagent. Je choisis de poser une question directe à Robert Martino, le père géniteur (biologiquement et musicalement) des Ti-Mesye de T-Vice. “Est-ce vrai que vos enfants s’étaient laissé aller dans un bal jusqu’à lâcher le fameux slogan: Gen yon mouch ki tonbe nan vè lèt la. Il y a une mouche dans le verre de lait?” C’était la petite phrase assassine qui, à l’époque, alimentait sous forme de rumeur, les conversations entre les jeunes dans les rues de Port-au-Prince, les ruelles de nos bidonvilles et un peu partout à travers le pays. Robert Martino devint subitement rouge de colère. Il avoua que cette rumeur malfaisante était répandue par, tenez-vous bien, MICHEL MARTELLY qui , musicien à l’époque, tentait d’éteindre les T-Vice, groupe rival sur le marché des divertissements tant en Haiti que dans la diaspora. Robert Martino accusa également Martelly d’être commanditaire de l’agression qu’avaient du subir Roberto et Reynaldo, lors du concert de Buju Banton à Drouillard en septembre 1999. En effet, des bouteilles de plastics JUNA remplies d’urine furent balancées sur les fils de Martino par des membres d’un gang de Cité Soleil, en même temps que des accusations verbales de RACISME leur furent lancées. T-Vice étaient obligé d’abandonner la scène musicale et les frères martico furent évacués par les bons soins des policiers. Bon, j’ai vu récemment une vidéo contenant des images de Robert Martino à côté d’autres musiciens animant le bal d’inauguration du mandat présidentiel de Michel Martelly. Mais, cela ne m’empêche pas de souligner que Michel Martelly avait, pour les besoins de ses propres affaires, utilisé l’arme dangereuse de la Question de Couleur contre des musiciens rivaux.

Nous sommes en 2005. Le governement Boniface Alexandre/Gérard Latortue ne semble contrôler que les abords du Palais National. Le quartier devenu ville Cité Soleil est considéré comme l’épicentre du banditisme intra capital. Le kidnapping fait rage. Le célèbre rappeur Wyclef Jean fait jouer la carte de sa proximité avec les éléments du ghetto, en se basant sur son passé d’enfants desprojects de Brooklyn, NY et New Jersey. Il prend l’habitude de pénétrer dans Cité Soleil, zone de-non-droit, (selon le vocabulaire mis dans la bouche des médias par l’ambassade de France) sous les habits du philanthrope. Un après-midi, il se fait accompagner des frères Roberto et Reynaldo Martino ainsi que de leur mère-promotrice et administratrice Jessie Al-Khal. Ensemble, ils distribuent des sacs de riz à la population qui les applaudit. Devant les caméras de télés, les fistons Martino expriment leur satisfaction d’avoir enfin pu “pénétrer dans Cité Soleil. Enfin nous avon accompli notre rêve”. Ils remercient Wyclef de leur avoir offert cette opportunité. Je ne savais pas que Roberto et Reynaldo étaient si profondément marqués par l’épisode sauvage de Drouillard, commanditée selon, ce qu‘ils savaient, par Michel Martelly. Comme sortis d’une séance d’exorcisme, ils ont lavé l’affront et surtout vaincu la peur.

Mais, ce même Wyclef racontera quelques jours plus tard à mon confrère Marcus à Boston, au cours d’un dialogue Off the Record, qu’il était étonné de constater que le préjugé de couleur est plus fort en Haiti qu’aux USA. Dans la soirée, après avoir conduit les frères Martino et leur mère à Cité Soleil, ils s’étaient donné rendez-vous dans une boite de Kenscoff. A son arrivée, Wyclef vit Roberto, Reynaldo et d’autres amis à peau claire assis en cercle. Il tapa sur l’épaule de l’un des deux frères qui, simplement se retourna pour identifier celui qui lui a fait ce geste amical. “Woy Clef. Sak Pase?” lui fut-il dit. Personne n’a daigné lui offrir de s’asseoir, de prendre part à la conversation ou même lui faire l’honneur de vouloir prendre une bière avec lui. Wyclef venait de découvrir que les mêmes qui se battraient pour qu’ils leur ouvrent les couloirs de MTV ou BET, n’étaient pas prêts pour l’accueillir dans leur cercle ou salon en Haiti, parce qu’il fait trop Cité Soleil ou Paysan de la Croix-des-Bouquets.

Venons-en actuellement. Où est Wyclef? Est-il toujours à côté de Martelly? Lorsque j’étais récemment à Port-au-Prince, j’entendais des gens dans l’entourage de Michel Martelly parler de lui avec beaucoup de mépris. “Se moun Site Solèy yo li te ba nou”, comme pour signifier qu‘il n‘aura pas trop d‘influences dans le governement Martelly..
Donc, la question de couleur en Haiti a alimenté un ènième débat. J’applaudis ceux qui proposent que ce thème soit débattu comme un fait social entier, en proposant une méthodologie écartant toute approche émotionnelle ou démagogique. Je plains aussi ceux qui versent dans des arguments creux et défaillants en collant maladroitement l’étiquette de noiriste aux interlocuteurs qui rétorquent que le problème existe bel et bien. Il y a certes ceux qui sont prêts à se couvrir des oripeaux du mulatrisme, adoptant de manière éhontée la posture du sycophante. Il y a aussi ceux qui croient que le temps a fait son oeuvre et que le problème s’est résolu de lui-même. C’est une arnaque intellectuelle. La haute voltige incite ces invertébrés à sécher leurs habits là où le soleil brille.

Norluck DORANGE

vendredi 24 juin 2011

Décès de Serge Démosthène : un dossier encombrant



Encore une fois, des révélations du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dérangent. Un prévenu est mort dans des circonstances douteuses au commissariat de Pétion-Ville. La police a vite tenté d’expliquer et le commissaire du gouvernement a dû se défendre. Accusateur, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) affirme que « les exécutions sommaires, les tortures et les disparitions » sont aujourd’hui monnaie courante au sein de l’institution policière.

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) pointe du doigt les policiers du commissariat de Pétion-Ville dans la mort de Serge Démosthène. Ce dernier a été arrêté lors d’une intervention musclée de la police de Pétion-Ville dans le quartier de Péguy-Ville. Il serait, selon le commissaire de police Vanel Lacroix, l’un des assassins de Guiteau Toussaint, président du Conseil de la Banque nationale de crédit tué chez lui le 12 juin dernier.

Sévèrement torturé au moment de son arrestation, M. Démosthène a été ensuite ramené chez lui pour assister à la perquisition de son domicile. Même des proches du prévenu, présents au moment de l’opération, ont été physiquement agressés par des policiers, toujours selon le réseau de défense des droits humains. Le cortège dirigé par le commissaire Lacroix a finalement conduit le citoyen suspect au commissariat de Pétion-Ville et son cadavre a été retrouvé quelques jours plus tard à la morgue de l’hôpital général.

Selon le RNDDH, le chef du parquet de Port-au-Prince, Me Harrycidas Auguste, était le témoin passif des actes de tortures exercés par les policiers sur le citoyen arrêté. Me Auguste a vite fait de se défendre.

La version de Me Harrycidas Auguste

Le chef du parquet de Port-au-Prince explique que le nommé Serge Démosthène a été arrêté vers 7 heures 30 du matin, le 15 juin 2011, dans le cadre de l’enquête ouverte sur la mort tragique du président du Conseil de la Banque nationale de crédit (BNC), Guiteau Toussaint. Au moment de quitter son bureau vers les 7 heures du soir, il a appelé le commissaire Lacroix pour avoir des informations sur l’avancement du dossier. L’officier de police lui a appris la détention de deux individus dont l’un a avoué avoir assassiné le célèbre banquier, Guiteau Toussaint. Me Harrycidas Auguste dit être arrivé au commissariat de Pétion-Ville quelque douze heures après l’interpellation du suspect. « Je suis rentré au bureau du commissaire Lacroix, et j’ai remarqué un homme menotté, visiblement maltraité et allongé à même le sol. On me l’a alors présenté comme celui qui a avoué avoir tué le président du Conseil de la BNC ». Me Auguste dit avoir ordonné que le prévenu, apparemment « victime d’une crise », soit transporté à l’hôpital après prélèvement de son empreinte par la police scientifique dépêchée sur place. Le commissaire Auguste précise que M. Démosthène est mort à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) et non au commissariat de police, comme le prétend le RNDDH.

Cependant, s’il est vrai que le commissaire du gouvernement a été appelé pour auditionner un assassin qui a confirmé son implication dans le meurtre de M. Toussaint, Me Auguste confie que la réalité constatée à son arrivée était bien différente. Sans plus de précisions, le parquetier doute de l’aveu attribué à M. Démosthène. Justice pour Démosthène !

L’avocat de la victime, Me Hugues Sylvain, croit que son client a été utilisé comme cobaye dans des manœuvres visant à brouiller les pistes pouvant conduire aux vrais coupables du crime crapuleux commis sur le banquier. Il promet d’aller jusqu’au bout de ce dossier afin que justice soit rendue à la famille de son client tué. « Les agresseurs de Démosthène devront payer leurs forfaits », laisse entendre l’homme de loi. Serge Démosthène est, à ce jour, l’une des dernières victimes de la Police nationale d’Haïti, souligne le RNDDH. Rejetant la version donnée par la police, le réseau informe que Serge Démosthène a été arrêté en compagnie de Kesthène (ainsi connu) dans le cadre d’un conflit terrien qui les opposait à un policier. Conduits au commissariat de Pétion-Ville, ils auraient été soumis à un interrogatoire musclé par les policiers, sous les yeux complices du commissaire du gouvernement, Me Harrycidas Auguste et du commissaire principal dudit commissariat, Vanel Lacroix. Ainsi, Serge Démosthène est mort des suites des sévices corporels soufferts au commissariat, affirme Marie Yolaine Gilles du RNDDH. Quant à Kesthène, après deux visites à la prison de Pétion-Ville, les responsables de l’organisation de défense des droits humains n’étaient pas en mesure de vérifier sa présence à la garde à vue. Le Réseau national de défense des droits humains en profite pour appeler l’Inspection générale de la PNH à diligenter une enquête sur des cas de violation des droits humains (tortures et exécutions sommaires) qui seraient enregistrés notamment aux commissariats de Pétion-Ville, Cité Soleil, de Jacmel et au sous-commissariat de Grand Ravine, en mettant un accent particulier sur le cas de Serge Démosthène. Le RNDDH demande que les coupables soient arrêtés et déférés par-devant la justice afin de mettre un terme à ces pratiques inhumaines dans les prisons et commissariats. L’Inspection générale de la PNH annonce, dans la foulée, l’isolement de 5 policiers impliqués dans l’arrestation et l’interrogatoire de M. Démosthène. Une enquête est ouverte pour élucider les circonstances dans lesquelles le nommé Serge Démosthène a trouvé la mort, selon l’annonce faite par le commissaire du gouvernement, Me Harrycidas Auguste. James Dufresne
James Dufresne

Haïti-Sécurité : Le flou gouvernemental motif de la recrudescence de l’insécurité


L’absence d’un gouvernement en pleine capacité de prise de décision en Haïti est à l’origine de l’apparition des foyers d’insécurité observés notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, selon l’expert en sécurité publique Réginald Delva, interrogé par AlterPresse.

Le premier ministre désigné par le président Michel Martelly, Daniel Rouzier, n’a pas reçu la bénédiction de la Chambre des députés, ce qui a annihilé du coup les chances de l’homme d’affaires de pouvoir se présenter devant le Senat.
Martelly s’est dit récemment prêt à designer une autre personne, mais le vide gouvernemental risque de durer encore. Une situation qui selon Reginald Delva, expert en sécurité publique, profite aux criminels.

« Avec le flou qu’il y a depuis quelque temps, occasionné par le changement de président et un gouvernement qui liquide les affaires courantes, la tendance des réseaux de criminels à s’en prendre au peu de ressources qu’il nous reste se renforce », déclare Réginald Delva.

Ce flou est aussi généralement le symptôme de « conflit entre la justice et la police », indique t-il.

Il y a toujours des gens qui à un moment bien déterminé font augmenter le volume de l’insécurité ou le font descendre, soutiennent des personnalités qui souhaitent garder l’anonymat. Contexte politique fragile ou manipulation de certains secteurs, quoiqu’il en soit, depuis plusieurs semaines les actes criminels présentent une tendance à la hausse, notamment les assassinats et les braquages de rue.

« Tous les indicateurs sont au rouge », estime Réginald Delva, signalant une augmentation des blessures par armes à feu.

Près de 4 000 détenus se sont évadés de la prison principale du pays suite au séisme du 12 janvier 2010. La majorité sont encore dans la nature et continuent leurs activités criminelles.
En dépit de cette situation alarmante, les autorités en place affichent une grande inertie alors que la police bascule dans les dérives que des organisations de droits humains dénoncent : irrespect des droits de la personne, exécutions extrajudiciaires.

Par ailleurs, cette situation d’insécurité, fait rebondir à nouveau dans l’actualité la question de la reconstitution ou pas des Forces Armées d’Haïti. Martelly a toujours affiché son désir de créer une nouvelle force de sécurité nationale, sans toutefois préciser le statut de cette force.

En attendant, la police nationale avec 9 mille 500 agents est la seule force nationale pour tout le territoire.

« La situation est préoccupante et va avoir des répercussions sur les projets d’investissement dont parle le président Michel Martelly, et surtout la question d’attirer les investisseurs étrangers », indique Delva.

L’insécurité grandissante, risque de bloquer toute vision de changement ou de progrès de ce pays, prévient-il.

« Des mesures doivent être prises au plus haut niveau du gouvernement (…) qui permettraient de dépasser la question de liquider les affaires courantes », martèle Réginald Delva.

Martelly au moment de son investiture avait lancé des mises en garde aux bandits tout comme aux autorités judiciaires . Un mois plus tard, la fermeté annoncée, a, semble t-il, du mal à s’ajuster.

Répression antisyndicale en Guadeloupe

photo : Évariste Zephyrin


Compte-rendu de mandat de Me Hélène Rubinstein-Carrera, avocate honoraire, désignée par le Cicr pour assister au procès, le 20 mai 2011, de trois militants de l’UGTG

Tu as participé, comme avocate honoraire et membre du bureau du Comité international contre la répression au procès qui a commencé le 20 mai dernier contre trois dirigeants et militants de l’UGTG, dont Michel Madassamy, dont tu avais été l’un des avocats lors de son procès en 2004. Comment s’est déroulé ce procès ?
Le bureau du Cicr a été sollicité par le secrétaire général de l’UGTG, Elie Domota, pour apporter son soutien aux trois militants de l’UGTG, Michel Madassamy, Gabriel Bourguignon et Fred Louise. Dans sa lettre du 2 mai, le secrétaire général de l’UGTG soulignait : « C’est dans la continuité du combat que vous menez depuis de nombreuses années pour la défense des droits politiques et syndicaux et au nom de notre collaboration contre la répression que nous vous adressons ce courrier. Vous êtes informés de la répression, de la multitude de procès contre les militants de l’UGTG, principale organisation syndicale de Guadeloupe. Vous connaissez aussi les tentatives de déstabilisation des avocats qui les défendent, les provocations et violations des droits de la défense et particulièrement celles qui ont eu lieu contre Maître Sarah Aristide. » .

En effet, des dizaines de militants et responsables de l’UGTG sont poursuivis en justice et maintenant la répression s’est abattue sur leurs avocats ce qui est inconcevable dans une démocratie.
Ce n’est pas un hasard si la répression s’est déchaînée deux ans après 45 jours de grève générale qui s’est conclue par les « Accords Jacques Bino », signés d’un coté par la coalition de plus de 140 organisations, le LKP (Lyannaj kont pwôfitasyon) dont l’UGTG était partie prenante et de l’autre par l’Etat et le patronat. Ces derniers refusent toujours de respecter leurs engagements et tentent de faire taire les militants syndicalistes et leurs avocats.

Dans ce procès devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, Michel Madassamy est accusé d’avoir blessé, en 2002, à lui seul seize militaires dans l’enceinte du dépôt d’une raffinerie d’essence. Quant à Bourguignon et Louise, ils auraient menacé de mettre le feu au dépôt d’essence. Le Procureur, muet sur les nombreuses et grossières nullités soulevées par les avocats, dans l’impossibilité de justifier la violation de principes élémentaires du droit, fut en revanche, très prolixe contre l’UGTG, dans un réquisitoire politique soutenant, contre toute évidence, que l’UGTG n’aurait plus le soutien de la population après cette affaire qui aurait changé son regard sur le syndicalisme. Or, loin de perdre des adhérents, l’UGTG est devenu le syndicat majoritaire ; aux dernières élections prud’homales, la progression en voix a été telle que les conseillers UGTG sont les plus nombreux.

Comme le dit un communiqué de l’UGTG à l’issue du premier jour du procès : « Le réquisitoire du procureur demande donc la condamnation de nos camarades dans un dossier où les avocats ont mis en évidence nombre d’irrégularités, d’erreurs de procédure, de pièces manquantes, de documents non transmis à la défense, de témoignages contradictoires. Autant d’éléments de nature à entrainer la nullité et l’annulation de ce procès. Mais en Guadeloupe, …. C’est une autre justice. » Lors de l’audience, devant les Confrères guadeloupéens et martiniquais, la Présidente a reconnu que le dossier était truffé de témoignages contradictoires quant à l’implication de chacun et de plus les trois magistrats du tribunal ne pouvaient cacher leur gêne quand des nullités invraisemblables ont été soutenues à la barre et confirmées par des conclusions. Pour l’avocat que je suis, la relaxe des trois syndicalistes s’imposent mais à la Guadeloupe, le droit s’applique suivant d’autres critères que ceux de Métropole. Néanmoins, la nature des peines requises, aussi inadmissibles soient-elles, est en contradiction flagrante avec la prétendue gravité des faits reprochés qui auraient pu, a déclaré le Procureur sans crainte de se ridiculiser, faire disparaître le quart de Pointe à Pitre !

Quelle est ton appréciation des peines requises par le procureur ?
Le procureur a requis 6 mois de prison avec sursis à l’encontre de Michel Madassamy et 12 mois avec sursis pour Gabriel Bourguignon et Fred Louise. Le jugement sera rendu le 9 août prochain, en pleines vacances, comme si on cherchait à éviter la mobilisation !
Pourquoi ces contradictions ? Parce que le procès ne s’est pas déroulé comme prévu en haut lieu. Le huis clos avait été annoncé pour que les turpitudes de la justice ne sortent pas du monde des juges et des policiers permettant ainsi de lourdes condamnations. Cependant, le huis clos n’a pas été maintenu de sorte que le principe de la publicité des débats a été respecté, pour une fois autorisant les militants syndicalistes à remplir la salle d’audience, comme il se doit. .

Qu’est-ce qui explique ce revirement des autorités ?
Mercredi 18 mai au matin a eu lieu une conférence de presse à l’initiative de l’UGTG, avec son secrétaire général. La presse et les télévisions étaient présentes et en ont rendu compte. Mais l’UGTG n’y était pas seule. Les secrétaires des unions départementales CGTG et Force ouvrières (organisations membres du LKP) y ont participé et de nombreuses organisations du LKP avaient fait part de leur soutien. J’estime que ce soutien effectif a été déterminant dans la façon dont s’est déroulé le procès Il est déterminant que le mouvement ouvrier et démocratique fasse front, en Guadeloupe, en métropole comme à l’échelle internationale contre la répression en Guadeloupe. Il s’agit non seulement des droits syndicaux, mais des droits démocratiques en général.

Lorsque le pouvoir d’Etat s’attaque aux avocats de l’UGTG comme il l’a fait à l’encontre de Patrice Tacita et de Sarah Aristide qui a été agressée physiquement par des gendarmes mobiles en pleine salle d’audience du Palais de justice de Basse Terre le 22 octobre 2010, c’est la démocratie de ce pays qui est ébranlée. C’est pourquoi, nous avons intérêt à poursuivre notre campagne pour faire triompher les libertés démocratiques comme je l’ai déclaré le 6 juin 2011, lors du meeting contre la répression organisé par l’Entente internationale des travailleurs et des peuples dans la grande salle Ambroise Croizat de la Bourse du travail de Paris, où j’avais l’honneur de prendre la parole aux côtés d’Elie Domota dans une salle comble.

Salle comble à la Bourse du travail de Paris contre la répression antisyndicale en Guadeloupe, avec Elie Domota, le 6 juin 2011

Le 6 juin, la grande salle de la Bourse du travail, à Paris, était comble pour le meeting convoqué par l’Entente internationale des travailleurs et des peuples avec Elie Domota, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) et porte parole du LKP. Maître Hélène Rubinstein-Carrera, qui était présente au nom du Comité international contre la répression (Cicr) en Guadeloupe au moment du récent procès de trois des syndicalistes de l’UGTG, a dénoncé le caractère scandaleux de ces procès, dans lesquels les dossiers sont vides et manipulés, où des syndicalistes sont menacés de prison et de lourdes amendes au simple motif qu’ils accomplissaient le mandat syndical que leur avaient confié les travailleurs. Elie Domota, qui a dressé un terrible réquisitoire contre les conditions de vie et de travail des travailleurs, paysans et jeunes, et contre la parodie de justice qui vise à « criminaliser l’activité syndicale » dans ce qu’il a rappelé être, non pas un « département d’outre-mer », mais l’une des dernières colonies françaises. En conclusion, il a appelé à la mobilisation et à la solidarité des travailleurs et de leurs organisations en appui aux militants ouvriers persécutés en Guadeloupe et dans le monde. Jacques Girod, de l’union départementale CGT-FO de Paris, et Alain Serre, secrétaire général de la fédération CGT des professionnels de la vente, ont assuré l’UGTG et les autres syndicalistes de Guadeloupe de leur totale solidarité, considérant que toute attaque contre des syndicalistes en Guadeloupe était une attaque contre tout le mouvement syndical. Daniel Gluckstein a conclu le meeting au nom de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples en rappelant ce qu’est l’Entente et quel est son combat sur tous les continents.

Les participants ont adopté à l’unanimité (moins une abstention) la motion suivante : « Nous, participants au meeting convoqué lundi 6 juin 2011 à la Bourse du travail de Paris (…) affirmons : La répression contre les syndicalistes en Guadeloupe représente une remise en cause intolérable des droits syndicaux et démocratiques de tous les travailleurs. C’est une atteinte aux droits de l’ensemble du mouvement ouvrier à l’échelle internationale, et une remise en cause des Conventions 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Nous prenons ici l’engagement de tout mettre en œuvre pour que cessent les graves atteintes aux libertés syndicales en Guadeloupe, pour que se développe largement dans le mouvement ouvrier l’exigence de · L’arrêt immédiat de la répression antisyndicale en Guadeloupe ! · La levée immédiate de toutes les poursuites judiciaires contre les responsables et militants de l’UGTG et des autres organisations du LKP ! »

L’homme et le perroquet



Méditatif, l’homme poursuit son chemin. La dernière parole du perroquet: “Mesie, ou kon-nen…”, continue de marteler dans sa tête. Il a beau essayé de détourner son esprit sur cette remarque, mais chose bizarre, les deux dernier mots: “Ou Kon-nen…” pèsent comme un fardeau sur ses épaules. Sans savoir pourquoi, il se mit à mordre ses lèvres.

Le fait d’être incapable de réagir – utiliser son revolver pour placer une balle dans la tête de l’insolent “jako” – fait bouillir tout le sang qu’il a dans les veines. Avec remords, il se souvient de l’époque où sous la protection de son père, un ancien commandant de milice à Pétion-Ville, il faisait régner la terreur dans les clubs de la capitale. Ses amis le surnomaient “Bang, bang” parce qu’il utilisait à tout moment son arme à feu pour faire courir les passants.

La belle époque…. il se souvient très bien cette période appelée “l’âge d’or de la révolution duvaliériste.” Aucune chance aux camoquins. Tous ceux qui ne partageaient pas la doctrine du pouvoir allaient finir leurs derniers jours à Fort-Dimanche. Ti Bobo, Boss Pint, Luc Désir, Cambronne… tous des amis de son père, ils faisaient la pluie et le beau temps à Port-au-Prince. On respectait les gens en ce temps-là en Haïti. On arrêtait, on bastonnait, on assassinait mais on avait un but pour commettre ces actes à l’époque : La révolution à protéger. Aujourd’hui, on faisait pire au nom de la démocratie. Au moins sous les Duvalier on ne kidnappait pas pour des rançons… On tuait pour le plaisir… pour avoir les bonnes grâces du “chef”. Dans le pays actuellement les zenglendos font la loi.

Macoute zélé, contrairement à la majorité des gens qui critiquaient le retour de “Baby Doc” dans le pays, il pense, au contraire, que c’est une très bonne chose pour la réconciliation bien qu’il continue à croire que la dictature brutale et féroce est la seule méthode efficace pour gouverner Haïti. Son père répétait toujours “Pèp rete pèp…Se ba-li manje bali baton”. C’est la raison qui l’avait motivé à appuyer la candidature de Micky.

Il sait bien que les temps ont changé. En 2011, il est presqu’impossible de revenir avec les anciennes méthodes d’interrogatoire comme celles utilisées aux Casernes Dessalines sous “Ti Boule”; même si un prisonnier vient d’être assassiné par la police... Mais avec Micky au pouvoir, au moins il y a un espace pour les hommes en kaki….

L’actuel président est incapable de renier complètement son passé… (A suivre)

Jean Senat Fleury

jeudi 23 juin 2011

La guerre en Libye, les Noirs ne sont pas de la fête


Souvenons-vous : au moment où débute ces évènements, et plus précisément le 22 février 2011, la chaîne Aljazeera (Chaine qatarienne) a interviewé un colonel libyen se trouvant à Athènes. D’après ses dire, il aurait démissionné de ses fonctions en mentionnant que Kadhafi tuait son peuple à l’aide d’avions et de mercenaires. Celui-ci a rajouté également que les révolutionnaires contrôlaient la ville de Benghazi dans l’est de la Libye. En écoutant la présentatrice de la chaine Aljazeera a répondu avec un sourire : Et quelles sont vos priorités après le contrôle de cette ville? Le colonel a ainsi répondu : La priorité pour nous est d'attraper les mercenaires de peau noir puis de les tuer et de les brûler.


Ne s’opposant pas à ses paroles, racistes, discriminatoires, monstrueuses, la présentatrice ne s'est pas pris la peine de lui demander, les sources, l’origine de ces informations puisque le colonel n’était pas sur place (Pour rappel il était à Athènes). Et sans surprise, « les moutons suivent le berger », les autres chaines d’informations diffuse les mensonges. Mais encore, la présentatrice ajoute une information supplémentaire selon laquelle Kadhafi tuerait les soldats qui lui désobéissaient. Pour illustrer ce qu’elle relate, elle met en avant des images des insurgés rebelles montées de toute pièce. Voici quelques exemples en images. Nous sommes donc ici, pour vous montrer les incompatibilités ; à savoir la différence entre ce que les médias diffusent en comptant sur des témoignages de X et des caméras en provenance des caméras de téléphone portable, ce qui est d’être ce qui se passe sur le champ.Cela vous semble t-il bizarre la chaîne Aljazeera diffuse une vidéo de Ben Laden où elle dit mot à mot : « Nous ne pouvons pas assurer que la source de ces informations est correcte.(Ceci est dû simplement propre des occidentaux, alors pour le cas de la Libye cela n’a jamais été mentionné).Et voilà comment un mensonge se propage à d’autres chaînes d’informations (sachant que les bombardement d’avion de l’armée libyenne n’a jamais été prouvé). Des spécialistes étrangers se sont rendus sur place et on démenti les faits des médias ; Pour exemple, a environ 4 millions de travailleurs étrangers, sur la terre libyenne et parmi eux des occidentaux et des africains… Ces africains à peau noir seraient ces mercenaires que Kadhafi a recruté. De plus, nous savons qu’à Taworgha une ville de l’ouest de la Libye pas très loin de Tripoli, ces habitants sont majoritairement de peau noir ainsi que le sud de la Libye (Quelle logique !!!). Et ça ne s’arrête pas à là !!! Aljazeera recherche maintenant toute personne susceptible d’avoir des informations « fausses bien évidement » qui irait à l’encontre de Kadhafi, même si cette personne se trouve à l’autre bout du monde.Notre but ici n’est pas un soutien à Kadhafi mais simplement d’ouvrir les yeux sur la vérité cachée plus particulièrement en Libye.Prenez garde aux informations diffusées sur Aljazeera reprises par les autres chaines.

 Jeunes libyens publient la verité sur la guerre en Libye 

Les rebelles libyens dans leurs crimes



Voici ce qu'on appelle "Révolutionnaires" à Misrata... A vous de juger si ce nom est convenable... Ils sont en train de bruler un corps humain au dessus d'un toit...