dimanche 30 juin 2013

GLISSEMENT DE TERRAIN DE MORNE-CALEBASSE




Chacun se souvient qu'en mai et août 2011, un important glissement de terrain avait provoqué l'affaissement de la route de Moutte et conduit à l'évacuation de la Résidence "La Charmette". Lors de la plénière du 18 juin 2013, cette question a été débattue à l'occasion du vote de subventions pour les phases 2 et 3 des opérations en cours.

C'est dans ce contexte que se situe l'intervention de Francis CAROLE dont nous publions ici une synthèse.



INTERVENTION

"Chers collègues,


Lors de la plénière du 14 mars dernier, nous avons répondu favorablement à une demande de subvention de la ville de Fort-de-France, d'un montant de 2 500 000 euros, pour la phase 2 des travaux en cours à Morne-Calebasse.

Deux mois plus tard, par courrier en date du 14 mai, la ville exprime le souhait que cette somme soit directement versée à la SEMSAMAR, maître d'ouvrage délégué, en vertu d'une convention de mandat qui les lie.


LES CAISSES DE LA VILLE SONT VIDES


Si nous ne contestons pas la validité juridique de ce mode de paiement, permettez-nous néanmoins de nous interroger sur la signification politique de ce "retournement de procédure".

On nous explique que "c'est pour aller plus vite". Certes, mais dans ce cas il eût été plus cohérent de demander le versement direct à la SEMSAMAR dès la plénière de mars. Pourquoi donc perdre plusieurs mois quand on cherche à "aller plus vite" ?

A vrai dire, l'explication est ailleurs.

La "Ville-Capitale" qui, en janvier 2013, votait une convention de partenariat avec la SEMSAMAR, aurait-elle perdu la confiance de celle-ci ?

La ville serait-elle dans un état de délabrement financier tel qu'elle craindrait pour le devenir des subventions qui transiteraient par ses caisses ?

Il convient, à ce propos, de rappeler que les difficultés de trésorerie de Fort-de-France avaient déjà été à l'origine d'un arrêt des travaux de plusieurs jours, les entreprises intervenant sur le chantier-STS, SMD et BACHY-ayant été pénalisées par de lourds retards de paiement.


INTERROGATIONS SUR LES TRAVAUX RÉALISÉS


Nous investissons des sommes importantes pour les travaux de Morne-Calebasse : 2 500 000 euros pour la phase 2 et, dans cette même plénière, 1 024 827,98 pour la phase 3.

Point n'est besoin de préciser que nous sommes favorables à l'accompagnement financier de la ville par la Région. Nous devons néanmoins avoir un regard attentif sur ce chantier, car il s'agit à la fois de l'argent public et de la sécurité des personnes.

En effet, la difficulté essentielle qui se pose dans la réalisation de ces travaux, c'est celle de la maîtrise de l'eau.

Toute cette zone, de l'entrée de la route de Moutte jusqu'au COPES, se trouve sur un bassin versant parcouru par des nappes d'eau. Les anciens du quartier se souviennent d'ailleurs des mares situées à proximité de "La Charmette". En1993, quelques mètres plus loin, dans le même secteur, à Terrain Populo, un important glissement se produisait déjà, entraînant la destruction de plusieurs habitations et des déplacements douloureux de personnes âgées.

Ce phénomène, s'il n'est pas correctement maîtrisé, risque, à terme, de déstabiliser toute la colline, avec les conséquences que l'on imagine.

D'ailleurs, les bureaux d'études en géotechnique qui se sont penchées sur cette question sont en désaccord sur le fait de savoir si tout danger est écarté.

Ainsi, l'un d'eux, dans un rapport en date du 18 juillet 2012, conclut en ces termes : 

"A partir de l'exploitation des piézomètres et des résultats des mesures de conductibilité, il nous semble prématuré d'exclure la présence d'une nappe d'eau."

Nous ajoutons qu'une commission ministérielle d'experts a, à partir du 30 avril 2013, pendant trois jours, procédé à une analyse technique des travaux en cours. La Région a-t-elle été destinataire du rapport de cette commission qui devait être remis dans les trente jours ? Pour notre part, nous demandons que ce rapport soit rendu public.


Nous voulons conclure en attirant l'attention sur la longue attente des riverains dont plusieurs sont concernés par une interdiction provisoire d'occuper leur habitation. 

L'interdiction étant provisoire-mesure dont nous ne contestons pas la nécessité-les assurances ne peuvent pas intervenir et nos compatriotes vivent dans une situation d'angoisse que nous comprenons tous, d'autant que la fin des travaux, d'abord promise pour décembre 2012, a été renvoyée à décembre 2013...si tout se passe bien...

Entre-temps, les maisons, inhabitées, sont vandalisées puisqu'elles ne bénéficient plus du système de surveillance qui avait été mis en place dans un premier temps. Elles se dégradent aussi au fil du temps et, en cas d'autorisation à les occuper à nouveau, des frais de réhabilitation devront être envisagés sans que l'on sache si les propriétaires seront accompagnés.

Merci de votre attention."



PS : LORS DE CETTE PLÉNIÈRE DU 18 JUIN, IL A ÉTÉ RETENU DE PASSER COMMANDE D'UNE ETUDE GÉOTECHNIQUE SUR TOUT LE BASSIN VERSANT DE LA ROUTE DE MOUTTE.

IL Y A PLUS DE 10 ANS, NOUS AVIONS DEJÀ ÉCRIT A LA MAIRIE DE FORT-DE-FRANCE POUR DEMANDER QUE CETTE ÉTUDE SOIT RÉALISÉE. 

SI NOUS AVIONS ÉTÉ ALORS ÉCOUTÉS CELA NOUS AURAIT MIS À L'ABRI DE BIEN DES IMPRUDENCES, COMME D'ACCORDER SANS DISCERNEMENT CERTAINS PERMIS DE CONSTRUIRE...

F.C.

samedi 29 juin 2013

La Guadeloupe en quelques chiffres


- 19 homicides volontaires, assassinats et coups mortels (dont 7 règlements de comptes vraisemblables) depuis le début de l'année + Petit-Bourg (nombre définitif des victimes encore à confirmer) ce samedi soir.
- 36 homicides volontaires, assassinats et coups mortels (dont ceux de 6 femmes victimes de leurs maris ou compagnons) en 2012.
- 44 homicides volontaires, assassinats et coups mortels en 2011.
S'y ajoutent:
- 339 vols à main armée en 2011.
- 460 vols à main armée en 2012.
- + 25 % depuis le début de l'année.

Une fusillade aurait fait 6 morts en Guadeloupe en début de soirée.

La Guadeloupe plonge dans la violence, on fait état d'une fusillade qui aurait fait au moins 6 morts. Nous n'avons pas plus d'infos pour l'instant.
_________________

La fusillade a eu lieu dans le quartier de Tabanon à Petit-Bourg.

L'homme a tué sa femme et ses 2 enfants, ainsi que 3 hommes dans les maisons voisines.

Un procureur, un hélicoptère et une cinquantaine de gendarmes sont sur place.

vendredi 28 juin 2013

La préfète de la région Guadeloupe communique : APPROVISIONNEMENT EN CARBURANT DES SERVICES PRIORITAIRES

Stations réquisitionnées le vendredi 28 juin 2013 de 08 h 00 à 11 h 00

Les gérants de stations-service sont en grève de la distribution de carburants depuis le mardi 25 juin 2013 au matin.

Afin de permettre un approvisionnement en carburant des usagers prioritaires, la liste des stations service réquisitionnées de 08 h 00 à 11 h 00 le vendredi 28 juin 2013, est la suivante :

TOTAL Baillif
VITO Calvaire Baie-Mahault
VITO Morne Vergain Abymes

La préfète invite la population à privilégier le co-voiturage.

L’accès à ces stations-service sera strictement réservé aux véhicules prioritaires qui doivent être munis des pièces justifiant leur qualité et se fera sous le contrôle des forces de l’ordre.

La préfète rappelle par ailleurs, que la vente de carburant en jerrican est strictement interdite.

LISTE DES SERVICES ULTRA -PRIORITAIRES

1- véhicules des services d'incendie et de secours,
2 - véhicules des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux,
3 - véhicules des SAMU/SMUR,
4 - véhicules de police nationale et de gendarmerie,
5 - véhicules des services et organismes assurant des missions de sûreté portuaire et

aéroportuaire,

6 - véhicules du service de contrôle aérien et du personnel aéroportuaire,
7- véhicules des services transport et ravitaillement de la SARA
8- véhicules des services de l’administration judiciaire (cours, maison d’arrêt, centre pénitentiaire)

Ainsi que les véhicules personnels des agents des services visés aux points 1 à 7

9 - véhicules des professions médicales et paramédicales (dont les organismes d'aide
aux handicapés, ambulances, VSL),

10 - véhicules des sociétés de distribution de produits pharmaceutiques,
11 - véhicules du transport ambulancier, VSL et personnes à mobilité réduite.

12 - véhicules des pharmacies et des laboratoires,
13 - véhicules des services et acteurs du secours en mer,
14 - véhicules de presse.

Cabinet de la Préfète Basse-Terre, le 28 Juin 2013

jeudi 27 juin 2013

Lettre de sous mon tamarinier


Le mouvement social du début de l’année 2009 a été pour nous un temps recréation, une sorte d’exercice de dépassement de ce que trop longtemps nous avons accepté d’être : des individus qui ont abdiqués, vivant en dehors d’eux-mêmes et de leur lieu.

Nous nous sentions fiers de cette démonstration de foi en nous-mêmes et de confiance en nos imaginaires créoles. Les gens de Guadeloupe arrivaient à exprimer, dans les rondes de paroles qui avaient fleuri ça et là, la passion surprenante de se définir qui les habitait.

Cela a été une occasion de signifier à cet imaginaire arrogant de la pensée unique et de la profitasyon que la diversité constitutive des peuples que nous sommes génère des formes renouvelées du vivre ensemble, que nous sommes décidés et résolus à assumer. Nous voulons désormais habiter nos identités vraies.

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Les « DOM » sont évidement des terres in-tranquilles, trop de choses s’y sont déroulées et continuent de s’y passer pour qu’il en soit autrement. 

Cet imbroglio dans lequel se sont enfoncées les sociétés antillaises, faut-il le rappeler, prend sa source dans un passé fait d’esclavage, de colonisation, d’assimilation et d’assistanat qui a considérablement déstructuré l’homme antillais, le plongeant dans une mésestime durable de lui-même. 

Aux dangers du passé, qui sont toujours présents, d’autres, qui aujourd’hui touchent l’ensemble du monde, sont venus s’ajouter.

Je pense entre autres aux grandes mutations climatiques qui sont en cours. Des tremblements de terre et des cyclones de plus en plus rudes sont annoncés dans ces espaces que nous habitons. Or nos pays ne disposent d’aucune préparation sérieuse leur permettant de faire face à ces défis, rien n’est véritablement entrepris en ce ses. Dans le même temps, les populations s’enfoncent de plus en plus dans une précarité qui les expose considérablement et accroît pour elles tous les risques.

La Guadeloupe est le département de France le plus fortement touché par le sida, la pollution de son sol, l’alcoolisme, la consommation de champagne, le diabète, les accidents cardio-vasculaires, la violence domestique, les accidents de la route, la délinquance des jeunes, plusieurs formes de cancer, l’illettrisme, l’échec scolaire, la répression syndicale, le chômage, l’addiction aux drogues, aux jeux de hasard, aux gadgets types téléphones mobiles, la consommation de feuilletons télévisés, le surendettement des ménages, le nombre d’allocataire du RMI, le coût élevé de la vie…

Nous sommes allés, sans préparation ni projet d’avenir, du trauma de la traite à celui d’une profitasyon systématisée qui aujourd’hui s’exerce sur les individus et les communautés. De cela résulte un mal-être qui nous ronge, en même temps qu’il génère en nous un désir compulsif de consommer. Nous nous trouvons plongés dans une misère mentale et un déséquilibre qui n’existe dans aucun des pays soi-disant plus déshérités du bassin Caraïbe. 

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Le peuple guadeloupéen, au travers des grèves, de la résistance des travailleurs agricoles, des révoltes imprévisibles, des luttes paysannes, de ses militants sacrifiées, a de tout temps exprimé le refus de ce cheminement historique désastreux et de la profitasyon, qui ont conduit le pays à son état de délitement actuel. 
Les Guadeloupéens et les Martiniquais ont le sentiment douloureux que jusqu'à ce jour aucune des manières de gouverner notre pays qui leur furent imposées n’a jamais su ou voulu prendre la mesure de leurs vécus.
Sans aucun doute est-ce là qu’il faut chercher les causes de ces fièvres sociales qui agitent continuellement nos sociétés, perturbent « leur économie » et la vie quotidienne. Et la France n’a jamais su ni les considérer, ni prendre leur mesure, dépassée qu’elle est par leur imprévisibilité, leur caractère inédit. Désarçonnée, le jugement obscurci par sa mauvaise conscience, elle perçoit ces situations de façon négative.

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Ici, dès le moindre frémissement de mécontentement, aux premières rumeurs de mobilisations, l’on est frappé par la promptitude de mise en marche de dispositifs, policiers, (mobilisation, d’impressionnants escadrons de gardes mobiles et de gendarmes arrivants de la métropole) mais aussi privés : mobilisation du patronat, des partis politiques liés au pouvoir en place, de la presse, et autres relais...
Les moyens sont rodés, nombre d’individus mutent alors en communicants zélés, portant, sur les plateaux de la radio et de la télévision publique, versions et visions officielles. 
Se faisant persuasifs, ils réexpliquent (en bon français) les vraies données du problème… Et la sempiternelle chanson annonçant la faillite imminente de l’économie, réchauffée, est servie a satiété : à continuer dans cette voie le pays ne tardera pas à rejoindre Haïti…

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Il y a encore des Antillais tout pleins de sincérité et de ridicule, qui pensent hausser leur être dans l’adhésion fusionnelle à la France. Dès la moindre agitation, ils implorent le ciel, s’emploient à rechercher les moyens d’un retour rapide à la normale.
Ils ont certainement gardé en mémoire la peur historique du marronnage, cet acte ultime de l’esclave qui, fuyant l’Habitation, s’engageait dans une rupture radicale avec le système servile, allant parfois jusqu'à la résistance violente. 
Ces Antillais-là rejettent avec force toute intellectualisation qui reconnaît dans le nègre marron la figure tutélaire de celui qui, dans un réflexe de refus, recherche son identité et sa liberté. 
Suivant les situations, leurs attitudes et leurs discours se font agressifs, affectifs, paternalistes (ils en appellent à la raison, renvoient à la situation misérable des pays avoisinants), ils vont jusqu’au chantage (« vous allez être largués »), à l’appel à la répression (“ça suffit, la récréation a assez duré” s’indignait l’un d’entre eux au journal de 20h pendant le mouvement social).

Il y a aussi ceux qui ne font que passer et ne voient du pays que ce qu’ils peuvent en tirer.

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D’une manière générale les oppositions de gauche, progressistes, écologistes et le reste, observent la ligne validée par leur hiérarchie de « métropole » et alors qu’il faudrait contester radicalement le système invisible qui nous réduit à la plus insignifiante partie de ce que nous sommes, se taisent, ou partent en jactance, dans des discours évidés de tout le souffle de nos lieux.

Ce matin encore, monsieur le Président de Région, réagissant au meurtre d’un homme par arme à feu, interpellait sur une radio du service public, avec une autorité à faire rire ou pleurer, les services de l’Etat et monsieur le Président de la République, lui rappelant ses devoirs, le sommant de prendre ses responsabilités afin que des actes aussi odieux et inqualifiables cessent. J’en étais ébahi. Triste et terrifiante déresponsabilisation à laquelle nous sommes tous parvenus. Nous ne sommes résolument plus capables de faire face par nous- mêmes à la moindre situation.

Les élus locaux qui dirigent les assemblées le font avec contentement et autosatisfaction. Ils prennent plaisir à la représentation politique : ils votent les crédits et les programmes d’équipements qui permettront de couvrir de béton toutes ces terres déshabillées de leurs champs de cannes et de bananes. Ils maintiennent avantages sociaux et somptueux festivals… Ils reconduisent ainsi, à coups d’euros et sans le moindre état d’âme, la mendicité officielle.

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Dans ce pays, la plupart de ceux qui se sont exercés et qui s’exercent au combat politique sont des hommes d’appareils, dont le parcours politique se fraie dans l’océan de paradoxes et de contradictions que génère le système. Plus leur carrière se prolonge, plus ils s’éloignent de leur communauté, moins ils perçoivent les lignes de force de cet autre monde que nous n’arrêtons pas de devenir. Ils apparaissent de plus en plus insensibles au quotidien des populations. Leur unique priorité est de plaire et de ressembler aux hommes politiques français de premier plan, pour soigner leur avancée et conserver leur place au soleil. Cette manière de faire de la politique connaît ses limites : le peuple n’a jamais adhéré durablement à aucune des idéologies qui lui furent proposées, qu’elle soit de droite ou de gauche. 

Ils ont tourné le dos au pays réel, voilà pourquoi ils n’ont jamais pu mobiliser personne pour aucune grande cause ni aucun grand combat. Ils ne s’expliquent ni ils n’acceptent au fond d’eux-mêmes la force et la fraîcheur de la mobilisation autour du LKP, qu’ils jalousent et combattent plus ou moins secrètement. Ils pâlissent d’envie devant cet étonnant succès qui leur rappelle que nos communautés pourraient bien faire peuple et que les vrais leaders sont à venir.
Ces moments laissent apparaitre au grand jour qu’ils perpétuent une tradition d’allégeance à la France.

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Ce qui gêne encore en ces lieux, c’est cette attitude qu’adoptent certains intellectuels, lorsqu’ils choisissent de se mêler de ces affaires-là, se plaçant en donneurs de leçons, distribuant des points, critiquant du haut de leur savoir, admonestant… Ils tentent de préserver des petites zones d’influence sans jamais renoncer aux conforts que leur offre le système. 
Fort heureusement les gens du pays, trop peu éduqués qu’ils sont à la magie des grands mots, ne les entendent pas. 

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Il y a là que chacun s’emploie à devenir le petit chef de quelque chose ; nous sommes ainsi devenus une somme d’individus vivant une même tragédie, incapable d’imaginer ensemble les moyens de nous libérer de ce qui nous englue.

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Quant aux efforts des militants nationalistes, politiques et syndicaux, ils se résument le plus souvent en une suite d’initiatives qui n’entraînent aucune résolution définitive des problèmes. Cela fait une série d’échecs répétés qui témoignent de la difficulté qu’ont ces mouvements à renouveler leur regard sur leur environnement, sur eux-mêmes, et à envisager le monde autrement. Les petites et grosses acceptations se généralisent et anesthésient un grand nombre d’entre eux.

Nos sommes des sociétés orphelines de leurs leaders naturels et populaires, comme nous avons été dès l’origine une société dépouillée de ses héros naturels et populaires.

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Lorsque l’on considère avec attention l’existence agitée que mènent Guadeloupéens, Martiniquais et Guyanais, l’on s’aperçoit que ces communautés ressentent et nourrissent au fond d’elles-mêmes nombre de peurs : celle de toute idée d’autonomie et, pire, d’indépendance (la départementalisation, le fonctionnariat ayant fait de nous un peuple d’assistés, qui a désappris la responsabilité et qui s’est habitué à la mendicité pour survivre), mais aussi celle d’un complet effacement, par une affluence trop importante d’immigrants. Ceux qui viennent de pays voisins : Haïtiens, Dominicains (ces parts de nous mêmes que nos mémoires se hâtent d’oublier) mais aussi les ressortissants français, les « métropolitains » qui, plus puissants économiquement, plus nombreux, sont perçus comme s’accaparant le pays profond et pratiquant la profitasyon.

Ces communautés perçoivent qu’en ces mêmes lieux, les nouveaux arrivants produisent de la richesse, soutiennent, à distance, leur pays d’origine, tandis qu’eux fournissent un travail en suspension, une « série d’activités dérisoires, parcellaires, sans relation avec une conduite collective de subsistance » comme l’a écrit Edouard Glissant, activités qui ne mettent pas à l’abri de l’affaiblissement collectif et ne confortent pas leur identité de peuple. Dans le même temps l’adhésion au modèle occidental les pousse à se concevoir, toujours plus, comme peuple à identité exclusive de l’autre, mais aussi à se survaloriser identitairement.

Se mettent alors en place les mêmes vieux réflexes que ceux des occidentaux : l’inhospitalité, la peur de l’autre, les raidissements identitaires, l’exclusion… Ils vont ainsi à l’encontre de leur nature propre de groupes humains multiculturels, multiethniques. 
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Nous avons à quelques-uns signé le Manifeste pour les produits de haute nécessité, parce qu’il nous a semblé qu’il fallait contre tout cela relayer la parole et d’abord reconnaître, à voix haute, tout ce que le mouvement mené par le LKP révélait de notre absence de responsabilité.

Nous exprimions que le mouvement « a mis en exergue le tragique émiettement institutionnel de nos pays et l'absence de pouvoir qui lui sert d'ossature. Le "déterminant" ou bien le " décisif " s'obtient par des voyages ou par le téléphone. La compétence n'arrive que par des émissaires. La désinvolture et le mépris rôdent à tous les étages. L'éloignement, l'aveuglement et la déformation président aux analyses. L'imbroglio des pseudos pouvoirs Région-Département-Préfet, tout comme cette chose qu'est l'association des maires, ont montré leur impuissance, même leur effondrement, quand une revendication massive et sérieuse surgit dans une entité culturelle historique identitaire humaine, distincte de celle de la métropole administrante, mais qui ne s'est jamais vue traitée comme telle. » 

Mais ce mouvement n’a pas eu uniquement une valeur critique, négative : Il a aussi eu une valeur positive : plus aucune politique conséquente ne saurait désormais occulter cette mobilisation à nulle autre semblable qui, pendant quarante quatre jours a tenu le monde en éveil.

Des milliers d’hommes et des femmes de tous âges ont marché, crié leurs lassitudes, affronté les brutalités de police (pour certains) les menaces et intimidations, mais aussi leurs corps récalcitrants à de rudes efforts, leurs automatismes de soumission, la crainte des créances ordinaires, leurs hiérarchies arrogantes, la « parole venue d’en haut », parce qu’ils croyaient que l’on pouvait changer la vie, bousculer l’ordre des choses, refuser la fatalité qui démantibule. 

« La souffrance réelle du plus grand nombre, a rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés. » 

Et les cris étaient si justes qu’ils sont parvenus aux oreilles du monde entier.

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Cette crise a donc créé un grand « dérangement », une « manman-réflexion », dans les familles, les entreprises, les bourgs et les campagnes, qui a échappé à la récupération par les autorités françaises. 
Un désir de changement s’est enclenché dans la conscience et dans l’esprit de chacun, il a ouvert à la possibilité d’une métamorphose de notre vision sur nous-mêmes, sur la Guadeloupe et sa présence en acte dans le monde. Il chemine encore dans les imaginaires de tous, malgré d’obscures entraves et l’absence de visée de certains dirigeants du mouvement. 

Dans le prolongement de cette acuité de conscience, nous avons compris, quant à nous, que l’impératif est d’organiser une consultation méthodique et scrupuleuse des habitants de ces pays, afin d’analyser ce qu’ils proposent et de mettre en œuvre sans désertion ce qu’ils espèrent. 

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Que les terres de Guadeloupe et de Martinique aient comme berceau une mer ouverte, la mer Caraïbe, lieu de passage vers les Amériques qui favorise l’échange et la rencontre, et que leur peuplement soit de nature composite, prédispose leurs sociétés (par delà les défis historiques qu’elles auront à relever et les réponses qu’elles adresseront ou n’adresseront pas) à la Relation et au refus des absolus de l’Histoire.
Nous qui y vivons, nous sommes persuadés que seul l’élaboration d’un projet d’ensemble, valable pour tous et pour chacun, porté par un imaginaire libre et qui introduise à une vraie souveraineté, nous rendrait plus heureux, plus apte à intégrer et à participer à la ronde des peuples maîtres de leur destin.

C’est cette responsabilité-là que les peuples de Guadeloupe, Martinique et Guyane, jusqu’ici, n’ont pas la force d’assumer. Comme si il ne pouvait exister pour nous une quelconque souveraineté sans qu’elle soit conçue et attribuée par la France. 

Il est cependant une certitude : pour espérer échapper aux dangers qui nous menacent, il faudra tenter sans aucun délai ce qui jamais auparavant n’a été tenté. 

Gerard Delver

mercredi 26 juin 2013

Dans ce pays de colonisés, il n'est pas permis de manifester.

En ce moment Hervé PINTO syndicaliste Cdmt Postes à été arrêté ,pour avoir déployé une banderole devant la mairie ou se trouve en ce moment Mr Ayrault !!!!


S. Landeau

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Hervé Pinto, le syndicaliste de la CDMT/Poste arrêté hier pour avoir déployé une banderole, est toujours en garde à vue au commissariat de Fort-de-France...

27-06-13

Lisa David : Mon petit cri pour le centenaire de la naissance de Césaire


Bref voyage dans le passé avec les ministres français et les « héritiers » de Césaire… ou comment déchiqueter l’image d’un homme.

Jean-Marc Ayraut arrive dans notre pays ce mercredi 26 juin. Dans un climat bien plus tranquille que le celui qu’avait connu son prédécesseur socialiste Lionel Jospin. La Martinique n’avait pas vu un Premier ministre de Gauche depuis 14 ans. Lionel Jospin le socialiste, chef du gouvernement de cohabitation sous Jacques Chirac, était venu en octobre 1999 dans un climat social très tendu, et il a bien a failli se faire secouer à la Jégo. Retour sur ces visites ministérielles dans la colonie Martinique.

"Monsieur le Premier Ministre, donnez-nous un Préfet !" Roger De Jaham interpelle ainsi Lionel Jospin, Premier ministre de la France. Nous sommes le 27 octobre 1999 à l’Atrium, où le chef du gouvernement, de passage aux Antilles pour quatre jours, rencontre les chefs d’entreprise du pays. 

Si Jacques Chirac est Président de la République, la Gauche gouverne et le Premier ministre n’a pas caillé, comme pouvait l’espérer celui qui se prenait pour le dernier maître de Martinique. Le temps de rougir comme un chabin, le chef du Gouvernement envoie De Jaham dans les cordes : « Ne vous trompez pas sur le sens de cette rencontre. Restez un chef d’entreprise ou un acteur de la vie économique. Je viens ici pour remplir un rôle, gardez le vôtre. Maîtrisez les problèmes sociaux avec intelligence dans votre entreprise. Faites votre travail. Créez des richesses, dirigez votre entreprise mais ne venez pas ici mettre en cause des fonctionnaires de l’Etat. »

Roger de Jaham reste KO. Il n’était pas encore entouré de ses « tous créoles » pour courir à son secours. Celui qui se voulait déjà le porte parole de la caste békés est bien seul face à un Premier Ministre qui n’es pas du genre à se prosterner devant les puissances d’argent de la colonie. 

Il faut dire que le climat était au plus major depuis quelques mois. Les patrons se sentaient forts. La grève chez Toyota les avait gonflés à bloc. Ce conflit qui opposait les salariés de la marque japonaise à leur patron André Péraldi, avait démarré face au refus de ce dernier de redistribuer une partie des bénéfices réalisés par l’entreprise, sous forme d’augmentation de salaire. Le patronat local a pesé de tout son poids pour que le dirigeant de Toyota ne cède pas. Plainte a été déposée contre les grévistes postés aux abords de la concession et des nervis accompagnés de chiens d’attaques ont été envoyés dans la zone industrielle. Une opération commando a même été menée par les nervis contre les grévistes. L’ambiance était au macoutisme patronal. Une procédure de licenciement a été engagée contre les délégués du personnel. 

En solidarité avec les grévistes, les syndicats se sont mobilisés. Les sections syndicales de la CGTM ont mené de nombreuses actions comme à l’EDF avec des coupures de courant. Les chauffeurs de taxis, de cars et les camionneurs membres de la CDMT avaient bloqué les axes routiers quelques jours avant la venue du Premier ministre. Il fallait faire céder les gros patrons qui soudés par le conflit Toyota, voulaient faire la loi. Ils avaient le soutien du RPR (devenu UMP en 2002) et du Président de la République issu de ses rangs du parti de Droite, Jacques Chirac.

Mais Lionel Jospin qui a envoyé Roger De Jaham « maîtriser les problèmes sociaux avec intelligence », pouvait compter sur le soutien de la Gauche locale qui était encore à gauche. Une Gauche dominée par le PPM qui n’avait pas encore recruté Daniel Robin dans ses rangs. Pas encore converti, celui-ci exprimait son ras le bol de ces syndicalistes empêcheurs de commander en paix.

Le syndicalisme n’était pour lui que « macoutisme » et il le faisait savoir dans le journal français « Les Echos » (29 octobre 1999) : « Nous ne pouvons plus travailler dans ces conditions dans ce pays où domine le macoutisme syndical », explique ainsi Daniel Robin, président de l'Union régionale des PME (URPME), qui, bien qu'étant l'une des organisations les plus modérés, dénonce la situation d'anarchie et « la violence qui tiennent lieu de dialogue social. Il faut que le Premier ministre dise clairement si oui ou non il entend faire respecter l'Etat de droit aux Antilles. Ce n'est pas le cas en Martinique en ce moment, et il est hors de propos de discourir sur le développement économique et de maintenir cette situation de laisser aller... ».

Élu Président de la République en 2007, Nicolas Sarkozy drague sur sa gauche. Et ça marche. Quand les ses ministres passent en Martinique, on oublie que la Gauche y est majoritaire et la Droite aux commandes en France. 

Oublié les crachats de celui qui, ministre de l’Intérieur, avait du annuler sa visite en décembre 2005, Aimé Césaire refusant de le recevoir et des manifestations hostiles à sa venue se préparant dans le pays. Le ministre avait fait voter en février 2005, une loi qui conseillait aux enseignants de "mettre en valeur" l’aspect positif de la colonisation, particulièrement en Afrique du Nord, précisait ce texte. Aimé Césaire, maire honoraire avait dans un communiqué, évoqué des « raisons personnelles » et « parce que auteur du « Discours sur le Colonialisme », je reste fidèle à ma doctrine et anticolonialiste résolu. Et ne saurais paraître me rallier à l’esprit et à la lettre de la loi du 23 février 2005 ».

Les Martiniquais s’étaient justement senti visés quand Nicolas Sarkozy, dans les banlieues parisiennes, disait vouloir "nettoyer au kärcher", la « racaille ». Des propos qui visaient autant les enfants de l’immigration africaine que nos frères et sœurs ghettoïsés dans les banlieues depuis que condamnés à l’exil par le chômage et le Bumidom, ils sont partis en France.

Un an plus tard le pardon, ou l’abandon des convictions ayant fait son œuvre, Nicolas Sarkozy accompagné entre autres, d’Eric Woerth est reçu par le père de la Négritude. L’histoire écrira peut-être un jour les noms des traîtres  instigateurs de cette rencontre qui aura autant choqué les Martiniquais, que la loi du 23 février sur le rôle positif de la colonisation. 

Ce 10 mars 2006, l’écrivain de la négritude offre son « Discours sur le colonialisme » à celui qui dira plus tard (26 juillet 2007 à Dakar) que le « drame de l'Afrique » vient du fait que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire » !

Une image de cette rencontre restera gravée dans les mémoires : celle du vieil homme descendant les escaliers de la mairie, soutenu tel un pantin par Nicolas Sarkozy. Et pendant qu’à la télé on regarde ce triste moment le commentaire précise : Le reportage de France 3 à la mairie de Fort-de-France précise : « cette image tant attendue et patiemment négociée par le ministre de l’Intérieur, la rencontre avec Aimé Césaire, le vieux sage de la Martinique, poète de la Négritude qui avait refusé de le recevoir en décembre dernier. » Et quelques phrases plus tard du commentaire : « Pour une fois Nicolas Sarkozy se tait, il écoute longuement les confidences du vieil homme et soudain ce lapsus, du à la visite de Laurent Fabius le mois dernier » et on entend Césaire de sa voix tremblante dire « nous avons Laurent Sarkozy ! ». Rires dans l’assemblée.

La journaliste, Roselyne Febvre ne semblait pas savoir ce qui se jouait en coulisse quand elle concluait ainsi son reportage :« Le voyage de Nicolas Sarkozy s’achève ce soir. Un voyage qu’il redoutait, surtout en Martinique où la contestation est plus forte et la droite inexistante. » Mais la nouvelle Droite était déjà bien née ce 10 mars 2006 !

Nicolas Sarkozy, celui qui tutoie Serge Letchimy, est venu en Martinique pour les obsèques d’Aimé Césaire le 20 avril 2008. Mais ce jour là, c’est la famille qui a décidé et pas question d’utiliser encore une fois l’image du grand homme pour faire de la basse politique. La famille du défunt a refusé que Nicolas Sarkozy prononce un discours afin d'éviter toute récupération politique.

26 juin 2013, c’est au nom du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire que le Premier ministre de la France vient. Au nom de la lèche les larbins seront au Rendez-vous… au nom de Césaire !

« Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisine. »
Aimé Césaire.


Lisa David

lundi 24 juin 2013

Lettre ouverte au Ministre Victorin Lurel à propos de la responsabilité.


Monsieur le Ministre,
Mon cher Lurel,

Quelle mouche t’a piqué, de déclarer ainsi à la télévision hier soir, que nous qui luttons contre l’épandage aérien étions mus par une éthique de la conviction alors que toi, ministre, tu obéissais à une éthique de la responsabilité. En faisant ainsi référence à une distinction philosophique célèbre faite par le sociologue allemand Max Weber, sans doute as-tu voulu élever le débat en introduisant, pour les téléspectateurs donc pour l’opinion publique, une dimension philosophique. En tant qu’ancien professeur de philosophie, je ne peux que t’approuver. Malheureusement, en allant faire des courses ce matin, j’ai été assailli par des gens sachant que je suis l’un des porte-parole de ceux qui condamnent l’épandage aérien. (Tel est l’inconvénient d’être médiatisé, mais j’assume !). Nombreux étaient ceux qui m’apportaient leur soutien en me disant qu’ils étaient comme moi pour l’éthique de la conviction qui condamne l’épandage aérien. D’autres, parents d’anciens élèves, me demandaient de leur expliciter la différence entre éthique de la conviction et éthique de la responsabilité. Un modeste planteur de banane m’a même agressé verbalement en précisant qu’il était pour l’éthique de la responsabilité, entendant par ces mots la défense de ses intérêts strictement personnels. Un cultivateur que j’ai connu à l’époque où je militais avec l’UTA et l’UPG m’a demandé si notre opposition relevait d’une différence de méthode dans la lutte contre les tiques (lé tik en créole) des bœufs, c’est-à-dire concernant les procédés de détiquetage de ces braves animaux. Un militant du LKP, qui ne m’aime pas beaucoup, m’a tout de même affirmé qu’il va proposer qu’au sein de son organisation soit discutée cette nouvelle donne que tu introduis dans le débat politique : la différence entre éthique de la conviction et éthique de la responsabilité. Je dois t’avouer, mon cher Toto, que je suis rentré chez moi fort décontenancé et c’est ainsi que j’ai décidé de t’écrire cette lettre car je suis persuadé qu’après ton intervention télévisée, les Guadeloupéens risquent d’être divisés en deux catégories : ceux qui sont pour l’éthique de la conviction et ceux qui sont pour l’éthique de la responsabilité sans que l’on puisse prédire ce que cela va donner aux prochaines élections. Tu es ministre donc homme d’Etat et ta parole à la télévision a du poids. Quand donc tu opposes partisans de l’éthique de la conviction à ceux de l’éthique de la responsabilité, nos concitoyens risquent –selon des procédés de poétisation créolisante toujours surprenants- de reprendre ces notions dans tous les sens et telle sera ta responsabilité.
A ta décharge, je reste persuadé que tu as sans doute voulu poser un problème philosophique sérieux concernant des postures morales dans l’action publique. En effet, pour Max Weber, l’éthique de la conviction caractérise ceux qui expriment des convictions éthiques fortes sans se préoccuper des conséquences comme le chrétien, par exemple, qui fait son devoir et concernant le résultat de l’action, s’en remet à Dieu. Il est clair que la rationalité politique exige que doivent être pensées toutes les conséquences d’une position éthique ou morale dans l’espace public. Au fond, c’est un problème philosophique classique posé par la Révolution française : si la vertu prétend diriger le cours du monde il y a risque de catastrophe politique comme ce fut le cas sous la Terreur avec Robespierre. La réponse fut proposée par Kant : c’est le droit qui doit faire la liaison entre morale et politique en introduisant une limite à l’action politique. Les républicains français plus tard ont créé les Tribunaux administratifs pour introduire une limite dans l’action de l’Etat. Si donc tu as raison, à savoir que ceux qui comme nous, associations qui condamnons fermement la pratique de l’épandage aérien, n’obéissent qu’à une éthique de la conviction, ton argumentation est très pertinente car il appartient aux responsables politiques de prendre en compte toutes les conséquences d’une prise de position éthique concernant l’intérêt public. Malheureusement pour toi, cher ministre, tu te trompes lourdement car, malgré la grande culture que tu manifestes, tu « oublies » plusieurs choses.

Premièrement, la préoccupation première de Max Weber est celui de la rationalité du capitalisme. Comment éliminer voire diminuer l’irrationalité que comporte le capitalisme. La position de Weber est d’autant plus complexe qu’il attribue à certaines formes d’éthique de la conviction, celles de l’éthique protestante par exemple, une certaine efficacité dans le développement du capitalisme. Max Weber est mort en 1920. Mais, Foucault l’a montré, à sa suite les weberiens sont préoccupés surtout de la défense de la rationalité capitaliste. Une des tendances de ce courant va donner naissance à l’ordolibéralisme ancêtre du néolibéralisme. Tout cela ne remet pas en cause totalement la pensée de Weber mais la distinction qu’il fait entre les deux éthiques, celles de la conviction et celle de la responsabilité, doit être prise de façon plus nuancée. Ce n’est pas une vérité d’école. Il y a donc une certaine légèreté de ta part d’agiter ces notions weberiennes comme de petits drapeaux, dans une émission télévisée.

Deuxièmement, tu « oublies » que deux crises fondamentales vont modifier l’évolution de l’histoire et celle du capitalisme, nous obligeant à penser à nouveaux frais le problème de l’éthique et de la politique : la crise aboutissant à la seconde guerre mondiale d’un côté, la révolution technologique accompagnant la naissance du néolibéralisme de l’autre. De là naissent des préoccupations éthico-philosophiques nouvelles, celle par exemple d’Hannah Arendt avec sa méditation sur l’expérience nazie et sa théorie de la « banalité du mal » -on vient d’en faire un très beau film que je conseille de voir- et plus tard celle Hans Jonas avec son « principe de responsabilité » (1979) pour répondre aux problèmes écologiques et éthiques que pose la révolution technologique et scientifique de la deuxième moitié du XX° siècle. Pour Jonas, les éthiques traditionnelles sont mortes. Il faut proposer une éthique de la civilisation technologique. Il faut en réalité prendre en compte les effets de notre agir à long terme. C’est l’anticipation de la menace qui peut servir de boussole et c’est par le détour du mal que l’on peut atteindre l’idée du bien. Ainsi, mon cher Lurel, il n’est pas juste de ta part de nous accuser de faire régner une « sinistrose » comme tu dis, concernant la tragédie de la chlordécone. Au contraire, nous devons penser ce mal fait à nos pays afin que cela ne se reproduise plus. Il est aussi inadmissible comme tu l’as fait hier soir d’accuser uniquement les fabricants ou vendeurs de ce produit alors que les responsables sont aussi de façon incontestable les lobbies des planteurs représentés par le riche Eric De Lucy (ton pote apparemment) et l’Etat à l’époque, en particulier le Ministre Soissons. En réalité ils sont les vrais responsables de la catastrophe écologique produite. Pourquoi te tais-tu à ce sujet ? Jonas nous invite à prendre conscience de la vulnérabilité de la vie, aussi bien chez les humains que chez les êtres naturels. En réalité, Jonas essaie de penser une bonne biopolitique. Même si je ne partage pas tous ses présupposés philosophiques, nous sommes, nous qui luttons contre l’épandage aérien, proches de telles préoccupations et notre éthique serait plus proche du principe de responsabilité de Jonas que de l’éthique de la conviction dont tu parles en t’inspirant de Weber pour nous dénigrer. Mais encore une fois, à ta décharge, je pense que ces oublis de la complexité du problème par toi ne sont pas un oubli volontaire mais s’apparentent plutôt à ce que Freud appelle le refoulement, de nature essentiellement inconsciente. Tout le problème est de savoir ce que tu cherches à refouler, inconsciemment ou non.

Ce que tu cherches à masquer, c’est que c’est nous qui sommes réellement dans le principe de responsabilité. Je m’explique : premièrement, notre éthique, celle du Collectif Vigilance Citoyenne et des autres associations qui combattent avec nous contre l’épandage aérien, n’est pas du tout une éthique de la conviction (au sens webérien du terme). En effet, dans notre Collectif, les adhérents ont des convictions intimes (religieuses, métaphysiques, philosophiques et politiques) diverses et parce que toutes ces éthiques ne peuvent être unifiées, l’éthique –si on veut conserver ce terme- qui nous anime est une morale publique. Ce n’est pas la même chose. Cette morale vise le bien public et ne s’appuie donc pas sur on ne sait quelle ontologie de nature religieuse ou métaphysique. C’est une éthique issue de la confrontation des points de vue et des pratiques. C’est donc tout le contraire d’une éthique de la conviction au sens webérien du terme. Cela, tu le sais bien. Deuxièmement, ce qui nous commande, c’est effectivement le principe de responsabilité, car nous prévoyons les effets à long terme, nous ne voulons pas que des logiques productivistes nécessitant l’usage de produits chimiques nocifs, fassent passer des intérêts économiques particuliers avant les intérêts fondamentaux de la vie et de l’homme. Les « hommes économiques » dont tu fais partie ne s’intéressent pas au long terme. Telle est leur irresponsabilité. En une sorte de retournement dialectique donc, c’est nous qui sommes animés par un principe de responsabilité quand d’autres que tu soutiens sont agis surtout par le court terme, la défense de leurs intérêts économiques immédiats. Mais plus grave, le gouvernement socialiste actuel de la France est régi par une sorte d’éthique de la conviction, conviction selon laquelle c’est le marché qui doit réguler la société. Telle est leur religion non avouée. En ce sens, ils sont incapables de sortir du système dominant, incapables de proposer véritablement une autre politique pour l’Europe. Les élites socialistes pour la plupart sortent du même moule que les élites de droite. Voilà pourquoi le gouvernement actuel que tu représentes est encore sous l’influence des lobbies de l’agriculture et des pesticides. Où est la différence fondamentale avec le sarkozysme ? Cela produit un découragement et une dépolitisation des masses lourdes de dangers. En réalité, le changement, en ce qui vous concerne, n’est guère pour maintenant !

Mais laissons tomber ces préoccupations philosophico-politiques, toutes importantes qu’elles soient, et venons- en à tes responsabilités réelles dans le dossier de l’épandage aérien. Tu es un bon communiquant, il faut le reconnaître et tu as une culture que n’ont pas bien de nos représentants politiques y compris dans l’Hexagone. Mais c’est concernant le problème de l’épandage aérien que tu as été mal à l’aise, évitant de regarder la caméra en face surtout quand le journaliste t’a posé des questions dont il faut honnêtement reconnaître qu’elles étaient embarrassantes. Et là, tu as oublié volontairement de rappeler certaines choses. L’ancien préfet, paraît-il, était contre l’épandage aérien. C’est toi qui lui as donné l’ordre d’autoriser cette dérogation, je t’ai entendu l’affirmer sur les ondes. Or cette dérogation autorisait l’utilisation de produits réputés nocifs et le tribunal administratif de Basse-Terre, faisant jouer le principe de précaution, a ordonné l’arrêt de cet épandage. Pourquoi nous, nous savions que ces produits étaient dangereux et pas toi, ministre des Outre-mer ? C’est de l’irresponsabilité de ta part, il faut le reconnaître si tu es honnête. Ta réaction fut brutale : tu nous as accusés et aussi le Tribunal administratif ce qui ne relève pas du tout de la responsabilité républicaine d’un ministre. Tout représentant de l’Etat doit respecter le pouvoir judiciaire. Tu as mis tes plus proches collaborateurs dans l’embarras. Plus grave : alors que la dérogation préfectorale n’autorisait le banol que comme adjuvant, les planteurs en Martinique et en Guadeloupe ont utilisé le banole seul, contre les propres règles que tu avais édictées. Cela relève du pénal. Pourquoi ton éthique de la responsabilité ne te pousse pas à faire un procès à ces planteurs pour mise en danger de la vie d’autrui ? Pourquoi attends-tu que ce soit nous qui le fassions ? Où est ton sens de la responsabilité ?

Tu as déclaré hier soir à la télévision : « Si on nous dit que c’est toxique, on arrête tout de suite ! ». Tu peux arrêter tout de suite car si l’Europe interdit l’épandage aérien c’est bien à cause de sa toxicité. L’épandage aérien de pesticides est nocif, cela n’est plus à démontrer. Les lobbies de l’agriculture et des pesticides ont obtenu certaines dérogations, limitées dans le temps. Or, Le ministre de l’agriculture et toi donnez autorisation pour un an, sans doute renouvelable. Ce n’est plus une dérogation exceptionnelle mais un droit à la pollution permanente dans nos îles de taille réduite, avec tous les effets catastrophiques que cela entraîne. Tu déclares que l’on va utiliser une « bouillie avec le banol ». Oublies-tu que le banol est classé par Total fluides comme produit dangereux pour la santé et ne doit surtout pas être inhalé. Comment peut-on répandre ce produit par voie aérienne ? C’est tout à fait irresponsable de ta part. Tu t’exprimes comme si c’était nous qui devions faire la preuve de la toxicité des produits. Tu « oublies » que du point de vue de la loi, ce sont les planteurs et les autorités préfectorales qui doivent donner la preuve, selon le principe de précaution, que ces produits sont non toxiques. Je te rappelle les termes de la déclaration de Rio de 1992 : « En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement ». Tu affirmes, je te cite : « Nous attendons le rapport de l’ANSES qui n’est pas arrivé. 

Principe de précaution oui, mais principe de réalité aussi » ! Penses-tu de ce fait remettre en cause le principe de précaution tel qu’il est défini par la loi ? A aucun moment la loi ne limite le principe de précaution par on ne sait quel principe de réalité qui pourrait la contredire. Si donc l’ANSES déclare un produit comme toxique, feras-tu jouer le principe de réalité ? Dois-je te signaler que Générations futures dénonce le fait qu’un produit déclaré toxique par l’ANSES a été malgré tout autorisé par le ministre de l’agriculture Le Fol ? Est-ce le principe de réalité dont tu parles ? Etrange pour des socialistes ! D’ailleurs mon cher Toto tu te contredis : tu affirmes qu’il faut s’orienter vers une agriculture utilisant le moins de produits phytosanitaires. Pourquoi, sinon parce qu’ils sont nocifs pour la santé et l’environnement ?

Enfin, Monsieur le ministre, le principe de précaution commande de voir à long terme, ce que n’ont fait ni toi, ni les élus en majorité ni l’Etat. Il y a longtemps que la question d’une agriculture agro-écologique est posée. C’est parce qu’il y a des citoyens comme nous qui menons le combat contre l’épandage aérien que cette question devient éminemment à l’ordre du jour. Il faut le reconnaître et telle est notre responsabilité de citoyens de la Guadeloupe, notre pays qui souffre de nombreux maux de toute nature, mais une Guadeloupe qui souffre aussi dans sa chair c’est-à-dire dans sa dimension physique ou naturelle, une Guadeloupe où les rivières ne sont plus souriantes avec les ouassous qui nous regardent de façon circonspecte, où ne volent plus les papillons de notre enfance et où, chose ahurissante, mêmes les crabes de terre, dans le Sud Basse-Terre, marchent de façon bigidi et ils vont être interdits à la consommation par Pierrot notre préfète (je dis Pierrot et non Marcelle car une amie m’a fait remarquer que « Marcelle la préfète » avait une connotation machiste alors que pour moi cette expression avait une intonation un petit peu affective- j’insiste sur un petit peu pour qu’il n’y ait aucune confusion possible.) Bref, cher Lurel, la question peut être facilement réglée car si la loi autorise des dérogations à condition que la preuve soit donnée qu’aucune autre solution n’est possible, la journaliste Josianne Champion vient de déclarer aujourd’hui, sur les ondes, que le CIRAD a prouvé que l’effeuillage est tout à fait possible comme solution dans la lutte contre la cercosporiose des bananiers ce qui ouvrirait des emplois dans la banane. Que puis-je te dire encore ? Platon déclarait que quand la république se meurt dans la cité, elle survit dans le cœur de certains, sans doute minoritaires. Nous sommes de ceux-là. Telle est notre conviction profonde qui engage notre responsabilité dans l’action collective. En conséquence, cher ministre, nous ne céderons pas sur ce dossier qui concerne l’intérêt supérieur de la Guadeloupe. Que cela soit clair. Nous n’attendrons pas les trois ans que tu proposes. C’est toi qui dois prendre en compte cet intérêt supérieur. Je ne parle pas que pour moi, ayant atteint un âge où l’évolution inéluctable de la vie me commande de me retirer. Il y a avec nous de plus jeunes, extrêmement compétents, qui sauront continuer la lutte avec efficacité. Quitte à faire des manifestations répétées ou régulières comme ces mères de la Plaza de Mayo à Buenos Aires. Que chacun, cher ministre, prenne donc toutes ses responsabilités ! 

Jacky Dahomay

dimanche 23 juin 2013

Martinique : la précocité pubertaire chez les petites filles

Invité du journal de Martinique 1ére, un professeur de médecine, de passage en Martinique pour s’intéresser à la précocité pubertaire chez les petites filles. en Martinique. Des seins qui se développent ....à 3 ans !

Face à l'explosion de cette anomalie constatée en Martinique, les médecins s'inquiètent.

Le lien avec les pesticides, perturbateurs endocriniens, est fait.

Alors Martiniquaises, Martiniquais, nous devons prendre la rue pour que cesse l'empoisonnement de nos enfants par les pesticides.

E. DAVID

vendredi 21 juin 2013

Martinique : La violence encore et toujours

Martinique : Un homme d'une quarantaine d'année a reçu hier soir, une balle en plein visage. 

jeudi 20 juin 2013

Je m'en reviens de la réunion Parents-Professeurs de mon moyen bout... et qu'est-ce que j'apprends ? (Martinique)


La maîtresse était partie 2 jours pour accompagner deux élèves à un rallye mathématique il y a quelques jours de cela et avait laissé sa classe sous la responsabilité d'un remplaçant dont je me ferais fort de retrouver le nom...
Elle lui avait laissé des instructions et des exercices afin de continuer son programme scolaire.

Eh ben devinez quoi? han?

Le monsieur a fichu ses instructions à la poubelle et à aborder pendant deux jours des questions d'ordre astrologiques, numérologiques allant même jusqu'à lire la bonne aventure aux enfants: "toi, ta grand-mère va mourir dans 10 ans, toi il va arriver telle bricole à ta maman,... etc etc...". Jusque là on peut entendre, mais attendez... ce n'est pas tout! 

Le monsieur s'est permis de dire aux petites filles (il y en a 17 dans cette classe de CM2) qu "elles avaient une kèkète qu'elles allaient offrir un jour à des lolos et qu'elles auraient plein d'enfants comme cela", et à l'ensemble de la classe que lui "avant il avait été gay et que maintenant il avait trouvé sa place et qu'il ne l'était plus" et que "son fils à lui l'était également et qu'il trouvait que c'était très bien le mariage pour tous" et pour finir, sous le prétexte de leur montrer des vidéos des travaux qu'il avait réalisé quand il était en France, il leur a fait voir sur des fond d'écran des photos de femmes nues, les seins à l'air!!!

Certains parents n'ont pas attendus le 3ème jour pour porter plainte au Rectorat, des enfants ont été entendu à la gendarmerie, la maîtresse à elle même procédé au signalement de ce scandale au Rectorat dès son arrivée et après avoir entendu l'ensemble de sa classe. Il semble que certains des enfants se soient même réfugiés au fond de la classe, les mains sur les oreilles et les yeux pour ne plus entendre les atrocités que proférait ce monsieur!!!

Mais on va où là? 

Et mon fils, probablement pour éviter que je ne monte au créneau pour la énième dois, qui ne m'a même pas relaté cette histoire!!!
J'enrage!!!!

je ne le répéterais jamais assez... accordez du temps et de la disponibilité à vos enfants! "

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Après démarches voici la suite, je vous livre le récent témoignage de cette maman vigilante :

« Alors.... histoire de vous tenir au courant et de vous rassurer...
J'ai eu la gendarmerie qui m’a dit qu'une procédure judiciaire est en cours à propos de l'enseignant afin qu'il ne soit plus en contact avec des enfants.
Ensuite, j'ai eu le secrétariat de l'inspectrice qui m'a confirmé qu'une procédure disciplinaire est en cours également et qu'il n'est plus en classe.
Et pour finir, le directeur de cabinet du Rectorat a été joint et a confirmé que l'enseignant ne serait pas non plus en cours à la rentrée prochaine.
J'ai par ailleurs alerté les comités de parents qui n'étaient pas au courant de l'affaire afin qu'ils restent vigilants et qu'ils suivent le dossier...
Voilà, nous en sommes là aujourd'hui.
A charge pour nous de rester vigilant au quotidien à ce que nous disent nos enfants et à ce qui se passe dans leur classe.
Et à nous également de suivre le dossier afin que les décisions soient effectives...
Bises à tous! »

mercredi 19 juin 2013

Les Intermittents du Spectacle de Martinique

Les Intermittents du Spectacle de Martinique sont invités à se rassembler le Jeudi 20 juin 2013 à 9h au Conseil Général de la Martinique,20 Avenue des Caraïbes.

2 objectifs majeurs :

1 - Sensibiliser les élus de la Martinique à la situation
2 - Faire écho par voie de presse de la situation
Visant à obtenir le maintien d’un personnel Pole Emploi affecté au traitement des dossiers d’ouverture des droits de intermittents.

Léon ZAMI nous a quitté


Notre parti mais aussi notre pays vient de perdre un grand Monsieur : Léon ZAMI nous a quitté. Membre éminent du PPM, ancien conseiller général de Fort de France, ancien adjoint à Aime Césaire, Léon est resté toute sa vie un militant et un syndicaliste exemplaire, loyal et fidèle a Aimé Césaire, et à son Parti. Très apprécié de tous ses camarades, Léon nous manquera très fort. Affectueuses condoléances a toute sa famille et en particulier à Patricia.



Catherine Conconne

mercredi 12 juin 2013

À PROPOS DU PROJET DE SALON DE L’AGRICULTURE MARTINIQUAISE


La « nouvelle gouvernance régionale », sans doute impressionnée par le succès de la Foire Agricole organisée par la Ville de Rivière Pilote depuis plus de 21 ans, a proposé d’organiser un Salon de l’agriculture martiniquaise au mois de novembre 2013.

Nous avions souscrit à ce projet reconnaissant qu’il pourrait être de nature à promotionner la production agricole maraichère et vivrière martiniquaise.

La Commission Permanente du Conseil Régional, lors de sa réunion du 11 juin dernier a eu à se prononcer sur les conditions d’organisation de ce 1er Salon de l’agriculture martiniquaise :

• Il a été proposé, évidemment, que le Salon soit organisé à Fort de France au Stade Pierre Aliker.
• Mais contrairement à ce qui se pratique à Rivière Pilote qui a toujours accueilli gratuitement le nombreux public et les différents exposants, la « nouvelle gouvernance régionale » a décidé que l’entrée du Salon sera payante et fixé à 2€ pour le public et que les producteurs agricoles exposant à ce Salon devront payer des sommes de 1.200€ pour un emplacement de 15m2.

Les élus patriotes, membres de la Commission Permanente, se sont catégoriquement opposés à ces dispositions.

Nous ne pouvons admettre que l’accès à une manifestation organisée par une Collectivité publique et destinée à la promotion économique, auprès des consommateurs martiniquais, d’une production agricole en crise, puisse être payante.

Cette manifestation étant financée avec l’argent des contribuables martiniquais, la proposition de la « nouvelle gouvernance régionale » revient à faire payer une deuxième fois les visiteurs du Salon d’une part et, d’autre part, les producteurs agricoles dont on prétend assurer la promotion.

Nous réaffirmons publiquement que ce 1er Salon de l’agriculture martiniquaise doit être gratuite pour le public et pour les acteurs de la production agricole martiniquais !

Le Lamentin, le 11 juin 2013

Daniel MARIE-SAINTE
Chef de file du groupe des Patriotes Martiniquais et Sympathisants

Martinique grève des stations service

Toutes les stations service du département seront finalement fermées demain Jeudi 13 Juin. La grève est à l'initiative des propriétaires de ces stations service, qui s'opposent  à un projet de décret de Victorin Lurel ministre des Outre-mer quant à la fixation des prix des carburants.