Etant retenu par une réunion du MIM, je n'ai pu répondre à l'invitation à assister à l'avant-première du film "LE GANG DES ANTILLAIS" du réalisateur Jean-Claude Barny qui s'est inspiré du roman autobiographique de mon cousin Loic Lery.
Je me suis rattrapé en allant voir une séance payante dès cet après-midi.
J'en suis sorti encore plus ému que lors la lecture du livre de Loic dont j'ai été , à son initiative, l'un des tous premiers lecteurs, il y a déjà une dizaine d'années !
Le film est d'autant plus fort que le spectateur subit, de surcroit, le choc des images!
Je profite pour remercier Loic Lery pour avoir fait citer mon nom au générique du film, parmi ceux qui ont oeuvré pour qu'il puisse se faire.
Le roman, tout comme le film, dénoncent la politique de "génocide par substitution" menée par le général de Gaulle et son premier ministre Michel Debré, à partir de 1960 et pendant une vingtaine d'année.
Le bras armé de cette politique de vidage des Antilles colonisées de leur jeunesse a été le BUMIDOM (Bureau pour le développement des Migrations dans les départements d'outre-mer) qui était chargé de délivrer à chaque jeune (homme et femme) un billet d'aller simple vers Paris, en les trompant avec des promesses fallacieuses de vie meilleure en France!
Dans le même temps, les "pieds noirs" expulsés de l'Algérie nouvellement indépendante, arrivaient en masse dans les dernières colonies françaises.
C'est cette politique qu'Aimé Césaire avait qualifiée, avec raison, "génocide par substitution" du Peuple martiniquais !
Dès le milieu des années 1960, les militants patriotes (étudiants et travailleurs) martiniquais et guadeloupéens vivant en France démarrent une lutte acharnée contre cette politique du BUMIDOM, allant jusqu'à envahir et saccager ses locaux parisiens (des photos de ce saccage sont montrées au début du film).
Les jeunes antillais, présentés dans le film, sont des chômeurs qui se rendant compte qu'ils ont été trompés par l'état français, vont "exproprier par la violence armée les recettes des bureaux publics de la Poste".
Ces actions de rébellion vont les conduire en prison...
C'est là, sous l'influence de Patrick Chamoiseau , alors éducateur de prisonniers, que Loic Léry va connaître une nouvelle naissance de sa conscience politique.
La thérapie, conseillée par l'éducateur, a consisté à raconter ses péripéties dans un roman autobiographie.
Revenu au Pays après avoir purgé sa peine, il a pu réussir sa réinsertion grâce à la main que lui a tendue Mr Pierre Zobda-Quitman, alors directeur de CHUM de la Meynard.
Il va le recruter au sein du personnel paramédical de l'hôpital.
Le camarade Loic Lery mettra son énergie au service de ses collègues en participant activement à l'action syndicale, puis en 2008, au service du Peuple martiniquais, en rejoignant les rangs du MIM au sein "Komité Patwiot Lanmanten"(KPL)!
NB : Je recommande à tous ceux qui veulent connaître cette page sombre de l'histoire de notre Pays, d'aller voir le film et de lire le roman de Loic Lery qui vient d'être ré-édité.
Le 15 octobre 2016
Daniel MARIE-SAINTE
Président du KPL
Secrétaire National du MIM