Pour la première fois, Alfred Marie-Jeanne doit faire face à des frondeurs au sein du parti qu’il a fondé.
A l’origine de cette contestation de taille XXL, la caution morale du président du MIM, à Fabrice Dunon, non encarté au parti, toutefois membre du « Gran Sanblé », ayant fait campagne à ses côtés lors des élections à la CTM, avec les bons résultats obtenus au Lamentin……Caution morale ou renvoi d’ascenseur, et mise en garde pour les « Marcus Junius Brutus »
2017, année d’élections sur fond de celles de la CTM de 2015……D’ores et déjà on peut s’attendre à des joutes explosives au sein du MIM, des règlements de compte, car la voie se dégage au fil du temps, tandis que la gouvernance de la CTM, risque d’en prendre un coup.
Des candidatures attendues se font désirer, par prudence, ou par la logique de l’attente, et voir comment se démêle une situation devenant de plus en plus lourde et confuse.
Les stratégies se peaufinent, la candidature d’un jour n’est plus celle du lendemain, le candidat désigné est écarté par le tout puissant, bref, la frilosité s’empare du MIM à moins de six mois des élections législatives, quoi qu’en disent certains responsables du parti indépendantiste, pour calmer le jeu, ils sont dans leur rôle.
Parole de président
Le MIM entre interrogations et indécisions ! Pas pour Alfred Marie-Jeanne, qui passe outre la décision du conseil national du parti, et donne sa caution morale à Fatrice Dunon, pour se présenter aux législatives dans la circonscription du Centre Atlantique, celle où il a été élu après avoir quitté le Sud.
Décision incompréhensible, de l’avis de certains ténors du MIM, Marianne Malsa et Sylvain Bolinois notamment, compagnons de la première heure de Marie-Jeanne, ce n’est pas rien.
Marie-Jeanne saura-t-il imposer son diktat, jusqu’au bout du bout ?
Tout semble aller dans ce sens, recalant Aurélie Nella.
Il semble qu’on assiste bien à un retour au calme dans les rangs du MIM, calme de façade, mais retour au calme tout de même, à moins qu’il s’agit de reculer pour mieux sauter.
Les adhérents du MIM craignent Marie-Jeanne, c’est évident, lui permettant ainsi de bafouer la démocratie, à moins que de démocratie, il n’y en a jamais eue dans ce parti, et que seule a toujours compté la parole du Patron.
Mais les frondeurs savent aussi que Marie-Jeanne est en train de livrer l’une de ses dernières batailles politiques, et il convient de ne pas lui laisser le loisir d’agir dans l’irrespect des règles du parti.
Contradiction ouverte
Le Conseil national du MIM a choisi sa candidate, Aurélie Nella, l’annonce a été faite sur les médias, par l’intéressée en personne, puis patatras, ce sera Fabrice Dunon chef de file du mouvement Lamentinois ; « La Relève », ainsi le veut Alfred Marie-Jeanne, pas de discussion.
Une caution morale qui n’est pas du goût des « frondeurs », mais la reconnaissance du patron du MIM, à celui qui a fait campagne à ses côtés, lors des élections à la CTM de Décembre 2015.
Il est évident que la démocratie en a pris un coup, et qu’il est légitime de se poser des questions sur le compte d’Alfred Marie-Jeanne.
Autre portée de la décision d’Alfred Marie-Jeanne
Elle vise directement Jean-Philippe Nilor, ce n’est pas qu’une mise en garde, ni qu’un rappel à l’ordre.
Le député du Sud, qui a été placé dans un fauteuil par Alfred Marie-Jeanne, est dans une situation bien confuse, et certainement fragile.
Depuis l’épisode du G20, et ses escapades avec Bruno Nestor Azérot qui avait appelé à barrer la route à Marie-Jeanne lors les élections à la CTM, Jean-Philippe Nilor est sous haute surveillance, il a du mal à se situer, même s’il adopte une position en retrait, se sentant dans la ligne de mire de Marie-Jeanne.
A croire que le sigle de son parti lui pèse sur les épaules, et voudrait bien s’en défaire.
Mission impossible lui fait comprendre Marie-Jeanne, sans le lui dire en face, et cela, tant qu’il sera aux commandes du MIM.
Il semblerait que l’on retrouve les traces de Jean-Philippe Nilor, partout, où s’allume une mèche, pour exploser au visage de Marie-Jeanne
La mandature à l’Assemblée Nationale de Jean-Philippe Nilor n’est pas de celles qu’on retient, en dépit de son journal très haut de gamme publié à des milliers d’exemplaires sous la forme de compte rendu, ou de bilan, bien vide d’actions dignes de ce nom, suppliant pratiquement les électeurs du sud de lui faire confiance pour un deuxième mandat.
Au sein de l’Assemblée de Martinique, Jean-Philippe Nilor est un faire-valoir, sans aucune charge représentative, sans responsabilité notoire, sans prérogative, ne prend jamais la parole au nom de son parti, il vient juste pointer, et jouer son rôle de chasseur de prime, sans plus ni moins.
Et si Nilor perdait la circonscription du Sud ?
Alfred-Marie Jeanne n’a plus rien à perdre…….Il a pris tous les risques en politique, il a beaucoup plus gagné que perdu, et n’a plus rien à prouver, mais que nul ne passera sur son cadavre pour arriver à ses fins.
Il a pris tous les risques, le dernier, en laissant le fauteuil de député de la circonscription du Sud, sur un plateau à Jean-Philippe Nilor, se faisant élire du même coup dans celle du Centre Atlantique.
Est-ce que tous les mauvais coups portés à Marie-Jeanne au sein du MIM, portent la marque du Député du Sud ?
En tout cas, on le pense en interne, et l’explosion pourrait être imminente.
Les grands dirigeants ont souvent été tentés de tout casser avant de quitter la scène, or le crépuscule de la carrière politique du fondateur du MIM prend place bel et bien.
Or Marie-Jeanne fait bien partie de ces grands dirigeants qui ne supportent pas la trahison des proches.
Qui, après Marie-Jeanne ?
Après lui le néant ! Tous au MIM le savent, Marie-Jeanne est habité par la hantise de voir son œuvre tomber en désuétude, avant d’avoir obtenu ce dont pour lequel il se destinait….L’accession à l’indépendance de la Martinique.
Pas de personnalités se démarquant, tous au même niveau, pas suffisant pour emboiter le pas au leader charismatique, avec un costume de chef, de combattant, comme l’est Marie-Jeanne, depuis la création du parti. D’ailleurs Marie-Jeanne n’a jamais voulu de dauphin, pour ne pas être contesté, c’est la marque des dictateurs
Ainsi ces grands dirigeants préfèrent tout faire exploser avant de quitter la scène.
François Mitterrand n’avait-il pas fait de Jacques Chirac son successeur, au détriment de Lionel Jospin, pourtant de son propre camp politique, sans l’avouer publiquement.
On connait la suite de l’histoire, Jospin a disparu du paysage politique français.
Qui face à Nilor dans le Sud ?
Avec le changement de candidat des Républicains, faut-il que le député sortant se fasse du souci ?
Deux incertitudes : le vote de Rivière-Pilote qui peut terrasser Nilor, si d’aventure ce dernier est classé dans la rubrique des traitres à Marie-Jeanne qui est encore très fort dans cette commune.
La capacité de Sylviane Saïthsootane à ramener dans son sillage le maire de Rivière-Salée, André Lesueur, lui aussi est très fort à Rivière-Salée, quand Marie-Jeanne n’y est pas, or Marie-Jeanne est en train de franchir l’autre bord, mais on sait aussi que les amours ne sont pas au beau fixe entre la conseillère territoriale et le maire de Rivière-Salée.
Fera-t-on passer les intérêts politiques avant les intérêts personnels ? André Lesueur, lui aussi est proche de la fin de carrière, et n’a pas encore digéré la fusion Droite/MIM.
Enfin on attend la parole de Marie-Jeanne le moment venu.
Le Centre Atlantique
Marie-Jeanne joue une double carte ; celle de la récompense pour bons et loyaux services, et celle de la stratégie des urnes.
Fabrice Dunon avait en effet mobilisé davantage au Lamentin que les responsables de Bâtir, et le coup vaut la peine d’être tenté, ce serait l’apothéose pour le patron du MIM, qui sent que le vent tourne peut tourner dans le sud.
Mais attention, le MIM peut tout perdre, et retomber dans l’anonymat, en Juin 2017.
Roger Tranquille
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