Informations Internationales
Nouvelle série n° 50 (419) - 25 novembre 2011 - 0,50 euro
Sommaire :
Page 2 : Communiqué de l’Entente sur la répression en Guadeloupe
Page 3 - Grèce : - Revue de presse (14 au 21 novembre) - Abonnements.
Page 4 - Uruguay : - Interview de Hugo Dominguez, responsable du syndicat de la métallurgie Untmra de la confédération PIT-CNT à propos de la grève victorieuse dans la métallurgie.
- Bon de souscription au fonds de soutien à l’Entente.
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Entente internationale des travailleurs et des peuples
87, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - France
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Editorial de Fraternité
organe du Parti des travailleurs d’Algérie (n° 32 du 1er au 15 octobre 2011)
Renouer avec la marche du peuple algérien
La commémoration du 57e anniversaire du déclenchement de la lutte armée, le 1er novembre 1954, pour l’indépendance nationale, intervient cette année dans un contexte particulièrement lourd d’événements, présents et à venir. Les impacts directs de l’intervention de l’OTAN en Libye, sur la souveraineté et l’intégrité des pays du Maghreb et du Sahel, à travers notamment la circulation massive des armes et des groupes terroristes, sont une menace directe sur l’Algérie.
Ainsi ceux là même qui sont intervenus en premier militairement en Libye, les gouvernements français, US et britanniques font mine de s’en inquiéter, hypocritement… La liquidation physique de Kadafi et de ses proches par les avions français et US, et des miliciens, marque un tournant dans la situation mondiale et régionale car c’est la première fois que l’OTAN bombarde un pays pour tuer son président. Dans le même temps et loin de tourner la page du conflit libyen, cet assassinat est un facteur d’exacerbation de la guerre tribale en Libye, avec ses implications sur toute la région.
C’est pourquoi, le PT s’attelle à assurer le succès de la Conférence d’urgence contre les guerres d’occupation, l’ingérence dans les affaires internes des pays, en défense de l’intégrité et la souveraineté des nations, qui se tiendra les 10, 11 et 12 décembre prochain. D’ores et déjà, les militant(e)s, mènent une campagne politique collectant des signatures autour de l’appel commun à la conférence signé par les SG respectifs de l’UGTA et du PT.
Mais, tout comme l’enjeu en Libye porte sur, outre une présence militaire étrangère, le pillage des ressources de ce pays (fonds souverains, pétrole et gaz) et les contrats de la reconstruction évaluée à 470 milliards de dollars, une pression s’exerce en ce moment sur notre pays : des responsables européens et américains se croisent à Alger, dans une valse incessante avec, pour objectifs, d’arracher des contrats dans le plan de relance qui se chiffre à 286 milliards de dollars et d’obtenir du gouvernement qu’il recule sur les dispositions contenues dans les LFC 2009 et 2010, notamment, la règle 51/49, la préférence nationale et le droit de préemption au profit de l’Etat. Ces pressions et celles visant à impliquer l’Algérie dans le bourbier libyen sont alternées avec des rapports accablants sur les droits de l’homme émanant d’ONG et institutions US et européennes.
Sur le plan social, la dynamique qui s’est déclenchée depuis le mois de janvier, s’approfondit, engrangeant de nouvelles victoires pour les travailleurs amenant les retraités à exiger la satisfaction immédiate de leurs revendications légitimes et la quantité commence à se transformer en qualité.
En effet, la revendication de la nationalisation fuse de différents secteurs de la production, alors que la mobilisation des jeunes chômeurs ne faiblit pas. La révolution algérienne avait pour objectif premier, de libérer le peuple algérien des chaînes de l’oppression et l’exploitation dans lesquelles le maintenait le colonialisme… Or, 50 ans après l’indépendance,
20 % de la population vivent dans l’indigence, en deçà du seuil de pauvreté. Et si sur le plan économique et social et nonobstant les contradictions, des conquêtes sont enregistrées, la démocratie reste à conquérir. Car non seulement le processus des réformes politiques engagées par le président était biaisé, mais les députés du FLN notamment, l’ont vidé des mesures intéressantes qui visaient à assainir la pratique politique et assurer une rupture même très partielle avec le système de parti unique. Ce faisant, c’est un statut quo mortel qui est imposé par le FLN, mettant en danger la nation comme en témoignent les «conseils» du Secrétaire d’Etat US Jeffrey Filtman en visite à Alger.
Il est ainsi établi une fois de plus, que la démocratie ne saurait émaner d’institutions archaïques, vestiges du système de parti unique et qu’une vraie réforme politique passe par l’élection d’une Assemblée constituante souveraine qui, associant le peuple par un débat large, élabore une nouvelle constitution consacrant la démocratie réelle par la refondation de la République matérialisant la souveraineté populaire. Alors que les plus grandes incertitudes pèsent sur toute la région, il s’agit de renouer avec la marche du peuple algérien pour l’émancipation nationale, de la parachever par une rupture claire avec les institutions et les politiques qui l’ont freinée, renforçant par la même, la souveraineté de la nation.
Louisa Hanoune
Le 1er novembre 2011
ENTENTE INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES
87, rue du Faubourg-Saint-Denis – 75010 – Paris – eit.ilc@fr.oleane.com
- COMMUNIQUÉ -
L’Entente internationale des travailleurs et des peuples alerte tous les militants et organisations ouvrières et démocratiques sur la succession ininterrompue de procès et d’actes de répression qui frappent, depuis la grande grève LKP de 2009, les syndicats guadeloupéens et notamment l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG).
Raymond Gauthiérot, ancien secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) vient d’être condamné à trois mois de prison ferme. Ces derniers mois, Gaby Clavier, Mirlin Davile, Régine Delphin, Michel Madassamy, Christian Tabar, Denis Dorvilius, Jocelyn Leborgne, Charly Lendo, Teddy Coupin, Patrice Burat, tous dirigeants de l’UGTG, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à de lourdes amendes. José Naejus a été condamné à de lourdes amendes, tout comme Charly Lendo pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN. Ginette Lerus, Alexis Lunion, Jules Calvaire ont été mis en examen pour intimidation et séquestration suite à la plainte d’une responsable des ressources humaines du CHU dans un conflit qui remonte à 2006.
C’est aussi Gabriel Bourguignon qui a passé un mois en prison et versé 15 000 euros de caution avant d’être relaxé 10 ans après dans l’affaire Sara-Texaco, tout comme Fred Louise qui, lui, a été sauvagement tabassé par les gendarmes. C’est aussi Hilaire Cospolite, militant du Commerce, qui est convoqué ce 18 novembre à 14 heures devant le Tribunal de Pointe-à-Pitre.
Le 24 novembre 2011, c’est au tour de Charly Lendo, secrétaire général adjoint de l’UGTG et secrétaire général de l’UTHTR-UGTG d’être convoqué devant un juge d’instruction. Sa convocation porte à 21 le nombre des travailleurs et militants de l’UGTG qui ont comparu devant un juge d’instruction durant le mois de novembre.
Dix-huit d’entre eux sont mis en examen pour homicide involontaire indirect parmi lesquels Yanise Fontaine, Edmonde Polyphème, Mercédès Platon, Blaise Yengadessin, Alix Lendo, Teddy Coupin, Julio Lendo, Béatrice Charles, Anastase Rimbon, Elie Douared, Florent Latchoumaya. La justice coloniale veut les rendre responsables de la mort accidentelle d’un jeune motard à Saint-François en février 2009.
L’UGTG, qui rend publiques ces atteintes répétées à la démocratie et aux droits ouvriers, dénonce :
« Depuis le mouvement LKP, l’Etat français mène une véritable vendetta contre les travailleurs et le peuple de Guadeloupe. Les convocations devant la gendarmerie, la police, les tribunaux pleuvent. Les militants de l’UGTG sont particulièrement visés par ces procédures. »
L’UGTG rappelle que, dans des dossiers antérieurs, « la mobilisation des travailleurs de Guadeloupe et la solidarité ouvrière internationale ont fait reculer la justice coloniale confirmant ainsi qu’il s’agissait bien d’affaires montées de toute pièce pour tenter de diaboliser l’UGTG et de criminaliser l’action syndicale. Mais cette justice ne peut s’avouer vaincue et poursuit sans relâche sa croisade contre les hommes et les femmes de ce pays qui osent se soulever contre l’injustice, le mépris et l’arbitraire. »
L’UGTG accuse « les récentes déclarations du congrès des élus, de la presse aux ordres et autres experts au service du pouvoir colonial rendant LKP responsable de la violence en Guadeloupe, stigmatisant au passage les Guadeloupéens d’origine africaine (qui) ont pour objectif de légitimer la répression contre le mouvement social et singulièrement contre les militants syndicalistes.
Il s’agit aussi de faire avaler aux masses laborieuses les mesures dites d’austérité ayant pour but de sauver le système capitaliste en attaquant sans répit les acquis sociaux des travailleurs. »
L’UGTG, qui organise ce 24 novembre un rassemblement devant le tribunal où Charly Lendo, son secrétaire général adjoint, est convoqué, en appelle au mouvement démocratique français et international. Répondant à cet appel, l’Entente internationale des travailleurs et des peuples invite tous les militants et organisations qui participent à ses activités à exiger des autorités françaises:
- Le respect des libertés syndicales en Guadeloupe ;
- l’arrêt des procès, des poursuites et des condamnations à l’encontre de syndicalistes ;
- non à la criminalisation de l’action syndicale !
Paris, le 22 novembre 2011
Messages, motions à adresser à:
Ministère de la Justice : 13, place Vendôme 75001 Paris
Préfecture de Guadeloupe : (Fax) 00 33 590 81 58 32
Président du Tribunal de Pointe-à-Pitre : (Fax) 00 33 590 83 61 04
Copie à l’UGTG (Fax) : 00 33 590 89 08 70
Copie à l’Entente internationale des travailleurs et des peuples : eit.ilc@fr.oleane.com
GRECE
Revue de presse (14 au 21 novembre)
To Vima (14 novembre 2011)
DEH (EDF) : on ne coupera pas le courant à cause du défaut de paiement de la taxe immobilière1
La DEH suspend pour plusieurs jours les procédures de coupure d’électricité chez tous les consommateurs qui n’ont pas payé la taxe immobilière, ensuite sur demande du ministre de l’Economie, en attendant la promulgation des réformes annoncées pour les groupes socialement vulnérables.
Selon DEH, les consignes de coupure seront publiées et seront envoyées à l’administration du réseau, mais elles ne seront pas appliquées provisoirement : « ensuite sur demande du ministre de l’Economie, l’administration du réseau de distribution va différer les consignes de coupures qui ont un rapport avec la taxe immobilière, pour qu’il y ait des réformes limitées pour les groupes socialement fragiles ».
Néanmoins DEH, comme l’a déclaré l’administration elle-même, comme fournisseur d’énergie électrique, est contrainte par la loi – de même que les autres fournisseurs – de continuer à envoyer des consignes de coupures à l’administration du réseau, dans le cas où la taxe immobilière n’a pas été payée avec la facture de courant, après expiration d’un délai de 40 jours à partir de la date d’édition de la facture.
1 Nouvelle taxe imposée par le gouvernement sur le foncier, couplée avec la facture d’électricité.
Ta Nea (21 novembre 2011)
Occupation par la fédération des travailleurs de DEH (électricité) du centre qui donne les consignes de coupures de courant
(…) Ce matin, l’occupation qui a commencé hier soir continue. Les syndicalistes de GENOP-DEH occupent le centre émetteur des consignes de coupures de courant sur l’avenue Mésogeion. Selon le président du syndicat, N. Photopoulos, l’occupation a pour but « d’empêcher toute consigne de coupure de courant dans chaque logement des pauvres, des chômeurs et des retraités ». Il a déclaré à la radio que le gouvernement devait retirer cette loi inadmissible et qu’il n’était pas possible d’utiliser le bien qu’est l’énergie électrique pour faire chanter les gens. (…)
Kathimerini (21 novembre 2011)
Des coupes dans les retraites subsidiaires (…)
(…) Les coupes, qui concernent les travailleurs déjà retraités, pourront atteindre 20 % en moyenne et dans certains cas iront jusqu’à 50 %. Selon le ministre du travail et de l’assurance sociale, G. Koutroumanis, les diminutions seront échelonnées et proportionnelles au déficit de chaque caisse et au montant des retraites versées.
(…) De leur côté, les syndicats se déclarent contre les prévisions du nouveau budget de l’Etat pour 2012 et les évolutions qui se profilent pour la sécurité sociale.
Les directions de la GSEE et d’ADEDY vont se réunir à la fin de la semaine pour décider des actions à mener, tandis qu’ils laissent ouverte la possibilité d’appeler à une grève générale interprofessionnelle le 7 décembre, jour du vote du budget.
Le PAME fera un rassemblement de protestation demain à 11h à l’extérieur du ministère du travail, sur l’avenue Stadiou, et soutient que les mesures qui s’annoncent conduisent à la destruction et au renversement de la retraite pour une indemnité d’assistance.
To Vima (21 novembre 2011)
Aujourd’hui se termine le délai avant l’intégration dans la « réserve »
7 000 travailleurs avec un CDI de droit privé sont concernés, tant dans le public que dans les DEKO (Enterprises publiqques). (…)
Le critère d’intégration dans la « réserve » est l’ancienneté du travailleur dans son organisme d’origine ou d’accueil. Sont concernés tous ceux qui ont peu d’ancienneté.
Le personnel qui va être intégré dans la « réserve » continue à recevoir, pour une période de 12 mois, et à certaines conditions de 24 mois, des appointements égaux à 60 % de son salaire de base
Ce placement est assimilé à une annonce préalable de licenciement avec toutes ses conséquences légales, et les appointements sont considérés comme des indemnités pour cause de licenciements.
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URUGUAY
Interview de Hugo Dominguez, responsable du syndicat de la métallurgie Untmra de la confédération PIT-CNT
Vingt-six jours de grève victorieuse dans la métallurgie
La grève a-t-elle été massive ? Sur quoi portait-elle ?
La grève a été suivie par plus de 80 % des salariés de la profession. Elle a duré du 10 octobre au 7 novembre 2011. Elle portait sur la question des salaires, de la convention collective, des droits sociaux en général dans la branche.
Quelle a été l’attitude du patronat et qu’avez-vous obtenu ?
Le patronat, dès le départ a refusé toute négociation, allant même jusqu’à saisir le groupe du patronat à l’Organisation internationale du travail. Mais notre syndicat, avec les travailleurs, était déterminé.
Nous avons organisé les piquets de grève, les comités de grève, la solidarité interprofessionnelle a joué avec notre confédération, la PIT-CNT. Le patronat a essayé de faire casser la grève par la police, mais là encore, le syndicat police de la PIT-CNT a empêché cela. Nous avons contraint le patronat à la négociation.
Et, après vingt-six jours de grève, massive et déterminée, nous avons obtenu 40 % d’augmentation du salaire minimum de la branche, avec la revalorisation de toute la grille, 12 % d’augmentation de salaire de plus que l’inflation sur deux ans, la reconnaissance pour toute la profession de la convention collective, le droit à une heure d’information syndicale par mois et des moyens pour les activités culturelles et sociales des salariés.
C’est une victoire, une victoire aussi pour la reconnaissance syndicale. Mille travailleurs ont adhéré au syndicat de la métallurgie pendant ce conflit.
Pourquoi étais-tu présent au meeting de São Paulo pour le retrait des troupes de l’Onu d’Haïti ?
Mon syndicat de la métallurgie m’avait mandaté car nous sommes inconditionnellement pour le retrait des troupes de la Minustah (troupes d’occupation de l’Onu – NDLR), comme d’ailleurs la confédération PIT-CNT qui a sorti une affiche et qui a décidé de mener ce combat. Notre position est : « Fuera todas las tropas de Haïti – Haïti Libre » (« dehors toutes les troupes d’Haïti, Haïti libre »).
Aux cotés des autres camarades présents à ce meeting, nous allons continuer le combat pour la libération d Haïti et c’est une fierté de combattre aux côtés des camarades de la Centrale autonome des travailleurs haïtiens (CATH), dont Fignolé Saint-Cyr Louis est un des chefs de file. Lutter contre l’exploitation, l’occupation, est un devoir pour le mouvement ouvrier et la solidarité internationale des peuples et des travailleurs.
Propos recueillis par Jean-Charles Marquiset.
Coordination internationale de l’Entente
Bulletin de souscription
La coordination internationale de l’Entente a décidé d’ouvrir, pour financer ses activités en 2012, un fonds de souscription (voir le numéro 49 du 18 novembre 2011 d’Informations internationales).
La coordination a fixé à 30 000 € (40 000 $) la somme nécessaire pour préserver l’indépendance de fonctionnement de l’Entente internationale durant l’année 2012.
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