J'ai beau être loin de la Martinique ces jours-ci, je n'observe pas moins de près tout ce qui se passe sur notre île au quotidien. C'est le cas du débat sur la reconstruction du lycée Schoelcher. Ce débat m'interpelle vraiment, en dehors de toute considération politique, en tant que citoyen et fervent passionné d'histoire, très attaché à cet établissement où Aimé Césaire lui-même a enseigné.
Bien sûr, comme tout le monde, je sais les dangers que ce bâtiment, en piètre état, fait courir à nos enfants. Je suis intervenu trois ou quatre fois à l'intérieur, pour parler des métiers de la presse et de mes livres, et j'ai pu mesurer l'urgence d'agir pour la sécurité des élèves. Mais ne pourrait-on pas au moins, dans ce projet de reconstruction, garder, ne serait-ce que pour l'œil et le regard, quelques morceaux du monument, comme par exemple sa façade emblématique, en souvenir du rôle que ce lycée a joué dans l'Histoire de la Martinique, depuis sa création à Saint-Pierre jusqu'à son transfert à Fort-de-France, après l'éruption de la Montagne Pelée. Partout, dans le monde entier, les gens se battent, bec et ongles, pour conserver, au prix de mille efforts, des bouts, si petits soient-ils, de leur patrimoine, parce que c'est important, parce que c'est nécessaire, parce que c'est utile pour la mémoire et peut-être même aussi pour le tourisme par ici !! Oui, parfois, du haut de leur grand âge, les pierres parlent beaucoup mieux de nous, que nos bouches versatiles qui se querellent à tout bout de champ...
Serge Bilé
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire