L’eau est enfin un droit fondamental. L’ONU a en effet voté mercredi 28 juillet en faveur d’une reconnaisance de l’accès à une eau de qualité comme un droit humain. Une "avancée historique", a salué Chantal Jouanno ce jeudi 29 juillet.
Après plus de 15 ans de débats sur la question, 122 pays ont voté une résolution rédigée par la Bolivie et consacrant ce droit. Plus précisément, ce texte déclare "que le droit à une eau potable propre et de qualité et à des installations sanitaires est un droit de l’homme, indispensable à la pleine jouissance du droit à la vie".
"Cela implique que tous les pays qui ont une ambition démocratique doivent maintenant essayer de se donner les moyens (...) pour répondre à cette attente", a déclaré Chantal Jouanno. "Ce n’est pas le manque d’eau qui tue, c’est l’eau sale. C’est le fait qu’on ait pas organisé l’entretien des puits et l’assainissement autour des communautés locales", a ajouté la secrétaire d’État à l’Écologie.
Ce sont ainsi 884 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à une eau potable de qualité, dénonce la résolution. Plus de 2,6 milliards ne disposeraient pas d’installations sanitaires de base.
Environ deux millions de personnes, pour la plupart des jeunes enfants, meurent chaque année des suites de maladies causées par une eau impropre à la consommation et l’absence de sanitaires.
Le texte presse donc les États et les organisations internationales "de fournir des ressources financières, de renforcer les capacités et de procéder à des transferts de technologies (…..) afin d’intensifier les efforts faits pour fournir une eau potable salubre et propre et des services d’assainissement qui soient facilement accessibles et financièrement abordables pour tous".
Dans un communiqué de presse émanant du Ministère de l’Écologie, "la France se félicite de ce vote qu’elle a vivement encouragé et salue cette avancée considérable dans le droit international. Elle salue la décision prise de demander à l’experte indépendante des Nations unies de faire un rapport chaque année à l’Assemblée générale sur les avancées observées".
La mise en œuvre de ce droit sera un des enjeux majeurs du prochain forum mondial de l’eau qui se déroulera en France, à Marseille, en mars 2012. Cette résolution constituera une référence importante lors du Sommet des Chefs d’État relatif aux Objectifs du Millénaire pour le Développement prévu en septembre prochain.
Selon le communiqué du Ministère, "le gouvernement français entend défendre prochainement devant le Parlement, une proposition de loi visant à rendre ce droit pleinement effectif en corrigeant les inégalités sociales et territoriales. Le traitement des impayés d’eau pourrait ainsi être complété par un dispositif préventif pour soulager les personnes dont le poids de la facture d’eau pèse sur leurs faibles revenus".
jeudi 29 juillet 2010
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