Pour la première fois le 3  septembre, les émeutes contre la vie chère au Mozambique se sont  étendues en  province notamment à Chimoio, théâtre d'une manifestation  durement réprimée. Dans cette ville à 750 km au nord de la capitale, la  police a tiré  sur des émeutiers faisant six blessés. A  Maputo toujours quadrillée par la police, le calme est revenu dans la  plupart des quartiers mais le bilan des émeutes s'est alourdi, l’on  parle de dix morts et selon le gouvernement, le mouvement  a coûté plus  de trois millions de dollars à l'économie du pays.
Au troisième jour des violences qui ont fait dix morts et  près de 450 blessés, la plupart des quartiers de la banlieue de Maputo  sont pacifiés et l'activité a timidement repris  le 3 septembre dans la  capitale mozambicaine. Les transports en commun ont été rétablis, à  l'exception des chiapas, les taxi-collectifs. Les manifestants ont  protesté pendant deux jours contre la vie chère. Avec le retour au  calme, les habitants cherchent de la nourriture et autres biens de  premières nécessités.
Dès les premières heures du jour, les files commencent à se former.  Les supermarchés, les boulangeries ou encore les pompes à essence sont  assiégées. Antonio Caetano attend dans sa voiture devant la station de  la rue Salvador Allende :
« Je n’ai pas mis un pied dehors à cause des grèves, et  c’est seulement aujourd’hui  que je sors. Ma voiture est à sec. Je suis  donc à la pompe pour faire le plein. Quand il y a des grèves, c’est  toujours difficile de trouver de l’essence. Ils ont peur d’ouvrir les  pompes. Ici j’arriverai à faire le plein, mais sur mon chemin depuis  Matola, toutes les pompes étaient fermées. Il n’y en avait pas une  d’ouverte. »
A Chimoio, l’un des quartiers qui s’est embrasé pendant les émeutes,  c’est électricité qui fait défaut. Une centaine de personnes attendent  devant un magasin d’électricité du Mozambique pour acheter du courant.
Jorge Gomes est en colère. Pour lui, ces deux jours de grève n’ont fait que paralyser la ville : « Nous  sommes restés deux jours sans électricité. En plus, on ne pouvait rien  faire parce que nos propres magasins ont été vandalisés par le peuple.  Tous les produits ont été volés. Maintenant il y a des files d’attente   énormes, et des produits comme les surgelés sont restés sans froid  pendant tout ce temps, et parfois se sont abîmés ».
Pour éviter les pillages, certains supermarchés du centre ville ont  fermé leurs  portes dès l’après-midi. Dans les banlieues, ceux qui le  pouvaient, partaient chercher de la nourriture dans la province de Gaza  pour la revendre à Maputo.
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