Des organisations de la société civile de trois continents dont Christian Aid, CCFD-Terre Solidaire, Latindadd, Oxfam et le Tax Justice Network Afrique ont lancé ce matin à Dakar, lors du Forum Social Mondial, une campagne internationale pour demander aux pays du G20 de mettre fin à l’opacité financière dans les paradis fiscaux.
La campagne invite les citoyens du monde entier à envoyer un mail aux dirigeants du G20 et à Nicolas Sarkozy, en particulier, afin qu’ils portent ce sujet au prochain sommet de novembre. Au-delà du suivi des engagements, ces citoyens vont demander des mesures concrètes pour mettre fin à l’opacité financière dans les paradis fiscaux, qui permet notamment aux entreprises d’y localiser leurs profits, évitant ainsi de payer des impôts. Le site internet www.G20stopparadisfiscaux.org traduit en 7 langues et mis en ligne ce jour sera un des principaux outils de la mobilisation.
Les pertes fiscales dans les pays du Sud s’élèvent à plus de 125 milliards d’euros par an – plus que le budget total de l’aide au développement – alors que la crise économique engendre des coupes importantes dans les budgets d’un grand nombre d’Etats, et que des millions d’enfants sont, par exemple, toujours privés d’accès à l’éducation.
« Nous appelons à la mobilisation des citoyens du monde entier pour mettre fin à l’opacité financière qui entraine des pertes fiscales considérables pour les pays les plus pauvres », indique Mathilde Dupré, chargée de plaidoyer sur les questions fiscales au CCFD – Terre Solidaire. « Face à la lenteur des progrès, il est maintenant urgent que les pays du G20 changent de stratégie et ciblent les utilisateurs des paradis fiscaux qui pratiquent l’évasion fiscale ».
« Le G20 n’est pas crédible dans sa lutte contre les paradis fiscaux tant qu’il n’exige pas des entreprises plus de transparence quant à leur présence dans ces territoires de non-droit. Cette exigence de transparence ne dépend que d’une volonté politique forte pour mettre un terme à l’hémorragie fiscale au Nord comme au Sud », ajoute Maylis Labusquière, d’Oxfam.
Le FSM de Dakar est une occasion d’approfondir les discussions avec les nombreuses organisations qui sont déjà à travers le monde mobilisées sur les paradis fiscaux, afin notamment de coordonner les différentes initiatives pour faire pression sur le G20 cette année.
Des porte-parole de la campagne sont disponibles pour des interviews lors du FSM à Dakar ainsi qu’à Paris.
Le 9 février 2011, FSM Dakar
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