Politiques Publiques a récemment publié une lettre adressée par le président de région au préfet, quelques jours avant la décision de ce dernier d’accorder une troisième dérogation à l’interdiction de l’épandage aérien de pesticides.
Le président de la collectivité régionale y écrit notamment :
« Je suis informé des débats en cours et de l’enquête d’utilité publique ouverte pour une éventuelle reconduction de la dérogation par épandage aérien de produits phytosanitaires et tiens à vous rappeler la position défavorable des élus de la collectivité régionale exprimée en séances plénières des 1er décembre 2011 et 26 juillet 2012. »
Nous ne souhaitons certes pas polémiquer sur cette question, mais nous considérons comme d’utilité publique de rappeler la vérité des faits.
1-Lors de la séance plénière du 1er décembre 2011, la majorité néo-PPM/Ensemble pour une Martinique nouvelle a approuvé la première dérogation à l’interdiction de l’épandage aérien qui autorisait l’utilisation de produits non évalués comme le Banole.
Si la majorité, à travers une motion, semble refuser, sur le principe, la poursuite de l’épandage aérien, dans les faits elle ne s’y oppose pas.
En effet, lors du débat sur cette motion, Daniel MARIE-SAINTE, au nom du Groupe des Patriotes Martiniquais et Sympathisants, proposa l’amendement suivant qu’il demandait de mettre au deuxième alinéa du texte (Procès verbal de la séance plénière du jeudi 1er décembre 2011, pages 154 à 178) :
« Ils (les conseillers régionaux) s’opposent à toute dérogation permettant l’épandage aérien. »
Cet amendement clair et net, voté par les élus patriotes, fut rejeté par le néo-PPM, ouvrant ainsi la voie à une première dérogation.
Une motion floue fut donc adoptée sans les voix des patriotes.
2-En dépit de l’engagement du président de région de ne pas approuver une seconde autorisation (« Je ne participerai plus à rien du tout pour une extension dérogatoire au-delà de six mois » P.V. du 1er décembre 2011, page 171), il soutiendra une seconde dérogation lors de la plénière du 26 juillet 2012.
Pire ! Lors de la séance de nuit de l’Assemblée Nationale française, le 10 octobre 2012, il s’opposera violemment à l’amendement n° 14 du député écologiste François-Michel LAMBERT visant à "interdire les épandages aériens en outre mer":
« Nous ne voterons pas cet amendement, sachant qu’en Martinique nous avons adopté une délibération afin de bien marquer que nous ne tolérons plus ni l’épandage aérien ni l’utilisation du Banole. »
En réalité, une telle délibération n’a jamais existé et le président de région ne s’est jamais prononcé contre le Banole ! La première vice-présidente du Conseil Régional se permettait même des jeux de mots d’un goût douteux : « Le Banole , c’est banal ! »
Suite à la plainte de l’AMSES, le Tribunal Administratif de Fort-de-France demandera que le banole soit retiré des produits utilisés dans l’épandage aérien.
En conclusion, la majorité néo-PPM a bien donné, à deux reprises, son approbation à la poursuite de l’épandage aérien de pesticides, y compris du Banole. Il a aussi combattu, à l’Assemblée Nationale, une motion exigeant l’interdiction des épandages aériens « en outre-mer ».
Francis CAROLE
Mardi 12 mars 2013
MARTINIQUE
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