Au cours des quinze à vingt ans qui viennent, la planète terre aura bien entamé une nouvelle jeunesse.
Dans le renouvellement de cet écosystème, il est à craindre une montée plus ou moins considérable du niveau de la mer.
Quelle que serait l'ampleur du phénomène, il est inévitable que tout le littoral martiniquais se voit sérieusement avalé, creusé, - à tout le moins : très méchamment redessiné.
Or, 27 de nos 34 communes ont organisé leur centre, leur cœur, leur âme, sur la frange littorale, à quelques mètres des premières vagues.
Qu’en subsistera-t-il ?
Mystère.
A cela s'ajoutent l'actuelle lacune sismique et les bouleversements climatiques : cyclones, foudres, séismes et tsunamis... Dans certaines conjonctions, la dévitalisation risque d'être totale.
Et donc : envisager les années qui viennent sans une stratégie de retrait constitue plus qu'une aberration.
Cela relève du crime.
- Stratégie de retrait cela veut dire que la puissance publique exige de chaque commune littorale qu'elle dispose d'un plan de redéploiement de son centre, de ses lieux, de ses édifices stratégiques, vers les hauteurs et les terres intérieures.
- Étalés sur dix à vingt ans, ces plans communaux feraient l'objet d'une priorité stratégique, d'un accompagnement financier massif et d'une réforme agraire.
- Ces plans constitueraient une des politiques publiques majeures de la future collectivité territoriale.
- Cette stratégie de retrait serait une des données incontournables, voire opposables, du SAR.
- Cette stratégie de retrait serait un des piliers de tous les prochains plans opérationnels des fonds européens.
Stratégie de retrait, veut dire : responsabilisation véritable, nouveau partage des terres -
mais aussi et surtout : chantiers, emplois, formations, métiers divers, redynamisations économique, technologique, territoriale, sociale, sociétale, culturelle...
En clair : une nouvelle jeunesse.
Patrick CHAMOISEAU
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