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dimanche 19 juin 2011

Lettre ouverte d'anciens ambassadeurs à Alain Juppé



Monsieur le ministre d'Etat,
Les anciens diplomates signataires de cette lettre, parmi lesquels certains eurent l'honneur de servir sous vos ordres, en vous exprimant tous leurs vœux pour la haute mission qui vous incombe à nouveau, souhaitent vous faire part de leurs préoccupations sur la conjoncture au Proche-Orient et la question palestinienne.
La France a toujours su, dans le passé, exprimer sur ces problèmes ce qui était juste et entraîner derrière elle ses partenaires européens. Or, l'impasse est plus manifeste que jamais dans le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. C'est pourquoi, nous avons l'année dernière adressé une lettre ouverte au président de la République lui suggérant de prendre une initiative aux Nations unies en vue de réaffirmer les bases sur lesquelles un règlement de paix devrait être fondé et de rechercher auprès du Conseil de sécurité les moyens de les imposer et de les garantir. Cette lettre a été publiée par Le Monde.fr, le 1er mars 2010.
Nous avons la conviction que le moment est venu de reconnaître un Etat palestinien. Ne présente-t-il pas déjà les caractères d'effectivité nécessaires : un peuple, un territoire, une autorité ? Les institutions financières internationales ont d'ailleurs reconnu la bonne gestion de l'Autorité palestinienne. La réconciliation des mouvements palestiniens satisfait le préalable d'un engagement unitaire national.
La politique intérieure d'Israël ne peut l'emporter sur le droit international. L'annexion ou l'occupation ne sauraient fonder un droit, y compris à Jérusalem. En énonçant de manière unilatérale des conditions injustifiables pour la reconnaissance d'un pseudo Etat palestinien, M. Netanyahu a jeté un défi à la communauté internationale et accroît les risques de conflits dans une zone du monde particulièrement vulnérable.
Il appartient, nous semble-t-il, à l'Europe et en particulier à la France et à la Grande-Bretagne qui ont exercé des responsabilités historiques dans la région, de faire prévaloir une solution équitable et conforme aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Désormais, toute négociation bilatérale apparaissant vaine, la reconnaissance de plein droit d'un Etat palestinien par les Nations unies à la prochaine session de l'Assemblée générale, selon la procédure même qui a permis la création de l'Etat d'Israël, ouvrira la voie à une paix durable assurant la pérennité et la sécurité d'Israël dans son environnement géographique et humain. Une telle décision rencontrera la volonté de justice exprimée tant par les mouvements arabes d'essence démocratique que par certains secteurs de l'opinion publique en Israël même et permettra l'établissement de la concertation méditerranéenne que la France souhaite intensément.
Nous ne sous-estimons pas, M. le ministre d'Etat, les obstacles auxquels se heurte cette démarche mais nous espérons que, comme elle l'a fait naguère dans la Déclaration du Conseil européen de Venise en vue de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, la France affirmera son rôle traditionnel au service des valeurs dont dépendent la liberté et la dignité de tous les peuples.

des anciens ambassadeurs

jeudi 16 juin 2011

Tous et toutes à Marseille pour soutenir le bateau !!!

par Bateau pour Gaza








Aujourd’hui, les pressions contre la flottille se multiplient. Tou-te-s à Marseille le 18 juin : mobilisons largement autour de nous pour poursuivre cette campagne, pour briser le blocus de Gaza !
Départ collectif en train de Paris. Écrire à mobilisation@unbateaupourgaza.fr pour tout renseignement.

14h sur le Vieux Port.

Au programme, une grande manifestation dans la ville, un rassemblement festif avec animations et prises de parole de responsables politiques mais aussi de membres de la délégation française.



dimanche 12 juin 2011

Palestine: la mise en garde saoudienne à Obama



Quand il intervient dans les medias, c'est généralement avec un message très pointu: le prince Turki Al-Fayçal, fils du feu roi Fayçal, ancien ambassadeur saoudien à Washington, et ancien chef, surtout, des services secrets saoudiens, publie ce dimanche dans le Washington Post une tribune sur le conflit israélo-palestinien qui comporte des menaces à peine voilées.
    Selon le prince saoudien, l'administration Obama fait une faute grave si elle met son veto à la reconnaissance de l'Etat palestinien à l'ONU en septembre, comme l'a clairement fait comprendreBarack Obama dans son discours du 19 Mai en indiquant que Washington "s'opposera" aux efforts pour "délégitimiser" Israël. 

   - "There will be disastrous consequences for U.S.-Saudi relations if the United States vetoes U.N. recognition of a Palestinian state".
    L'ex-ambassadeur réfute l'argument ressassé par les Américains selon lequel ce n'est pas l'ONU qui peut créer un Etat (mais la négociation). Il rappelle que la création de l'Etat d'Israël en 1947 a été avalisée par l'ONU.
    - "Why should Palestinians not be granted the same rights the United Nations accorded to the state of Israel at its creation in 1947"?
    Le prince annonce que le Royaume saoudien compte utiliser "sa considérable puissance diplomatique" (comprenez : money) pour soutenir la quête palestinienne de reconnaissance internationale à l'ONU. 
    Si les Américains pensent qu'Israël est un allié indispensable, ils vont bientôt s'apercevoir que d'autres acteurs dans la région ne sont pas moins indispensables, prévient-il.  Au premier chef, "la rue arabe".
    - "American leaders have long called Israel an “indispensable” ally. They will soon learn that there are other players in the region — not least the Arab street — who are as, if not more, “indispensable.”"

    Réaction d'autodéfense d'un régime qui se sent menacé par le Printemps Arabe ? Qui s'est senti quelque peu visé par l'évolution de la diplomatie américaine même si Barack Obama n'a pas prononcé le nom de l'Arabie Saoudite dans son discours ?
    Qui espère "sauver" sa légitimité en ralliant autour de lui les défenseurs de la cause palestinienne ?
   Quoiqu'il en soit, on sent la colère dans le texte. Si l'administration Obama a accueilli fraichement l'initiative française d'une conférence internationale sur la Palestine, pour éviter le séisme de l'automne sur la reconnaissance, elle va peut-être réexaminer ses positions...

    En 1967, poursuit le prince, les Arabes ont dit non à la paix. Et ils ont eu "ce qu'ils méritent". 
    Maintenant ce sont les Israéliens qui disent non, accuse-t-il.  Avant d'ajouter: "Je préfèrerais ne pas être là quand ils auront ce qu'ils méritent'...

   - "Now, it is the Israelis who are saying no. I’d hate to be around when they face their comeuppance".