samedi 2 octobre 2010

Des prisonniers politiques aux Etats-Unis? Il n'y en a pas, bien sûr. Officiellement. - Des bassines et du zèle.

Des prisonniers politiques aux Etats-Unis? Il n'y en a pas, bien sûr. Officiellement. - Des bassines et du zèle.: "Des prisonniers politiques aux Etats-Unis? Il n'y en a pas, bien sûr. Officiellement.

Par emcee le lundi 6 septembre 2010, 00:45 - Dans l'enfer de l'Ultralibéralie - Lien permanent

* Amérique
* femmes
* luttes
* prison
* terrorisme

Seuls les pays 'non-démocratiques' (par opposition à ceux qui se proclament 'démocratiques') incarcèrent les opposants politiques. C'est bien connu. C'est d'ailleurs pour cela que la Chine, les pays du Moyen-Orient, ceux d'Afrique, le Venezuela, Cuba, la Colombie … euh non, pas la Colombie, et bien d'autres se font un peu tirer l'oreille pour leurs violations des droits des êtres humains quand ils sont 'amis' et châtier (parfois durement) quand ce sont des 'ennemis'.
Au Proche-Orient, une particularité: un seul pays 'démocratique' dans le secteur: Israël. Les autres sont tous des dictatures. Même la Palestine, qui a pourtant élu son gouvernement démocratiquement, mais qui n'est pas parvenue à décrocher le statut de démocratie aux yeux de l'Occident.
Allez savoir pourquoi.
Eh bien, ces distinctions valent pour les prisonniers et prisonnières politiques. L'Occident incarcère, voire exécute, comme aux Etats-Unis, des prisonniers de droit commun qui, en faisant accessoirement de la politique, ont commis des crimes de droit commun - à moins qu'ils n'aient été condamnés pour 'terrorisme' ou 'haute trahison' ou 'ultragauchisme' - alors que les méchants pays incarcèrent (et exécutent) des personnes pour avoir osé s'opposer au régime cruel de leur pays.
Cela, c'est la vision manichéenne qu'offrent les propagandistes occidentaux qui divisent la planète en deux catégories, selon leur propre conception du Bien et du Mal.
En fait, les prisonniers politiques existent bien aux Etats-Unis, même s'ils ne sont pas reconnus comme tels, et qu'ils bénéficient, au contraire, d'un régime très spécial: QHS, cellules d'isolement, tortures, très longues peines de prison, rejet de mise en liberté conditionnelle, refus de révision de procès, et autres traitement de faveur.
Nous avons vu précédemment plus particulièrement le traitement infligé aux hommes. Aujourd'hui, il s'agit de femmes, apparemment moins nombreuses, certes, mais qui ne subissent pas moins que les hommes des sévices et abus – dont certains spécifiques à leur genre infligés par une société patriarcale qui n'aime pas que les femmes outrepassent le rôle qu'elle leur a assigné.
Evidemment, ces prisonnières appartiennent toutes à la gauche radicale et se battent, ou se battaient, contre l'Empire, le racisme, le sexisme, la domination masculine et l'état répressif.
L'extrême-droite, elle, semble exemptée de ce genre d'écueils.
Dans cet article, 'Women 'Politicals' (Not) in the News', publié le 30 août 2010 dans Dissident Voice, Linda Ford évoque plus particulièrement le sort de quatre femmes qui se sont retrouvées ces temps-ci dans l'actualité pour diverses raisons.
Les détenues 'politiques' (ne) font (pas) la une de l'actualité

On entend rarement parler des détenus d'Abu Ghraib, de Bagram et de Guantanamo. Et ce qu'on nous en dit, en général, c'est rarement pour dénoncer la responsabilité des Etats-Unis concernant les atrocités que subissent les prisonniers US des guerres d'empire et d'occupation.
Et qu'en est-il des détenus politiques aux Etats-Unis? Les musulmans éternels suspects, les pacifistes, les altermondialistes et les écologistes – les militants des Black Panthers, du Weather Underground et du mouvement amérindien – dont certains ont été torturés, détenus dans des cellules d'isolement pendant des années. Combien d'entre nous connaissent la longue histoire des prisonniers politiques en Amérique, alors que nous ne sommes pas censés en avoir, nous qui sommes par définition, le Pays des Hommes Libres (Land of the Free)?
Parmi ces prisonniers politiques, beaucoup ont été et sont encore des femmes.
Le fait d'être des femmes ne les protège pas d'être considérées comme ennemies de la nation, des femmes 'contre-nature', en fait. Bien au contraire, peut-être.
Les femmes ont toujours été des militantes enthousiastes, et cela, depuis le tout début de la création de ce pays. Elles ont été incarcérées pour raisons politiques après avoir fait partie des mouvements anticapitalistes – militant en tant que syndicalistes, socialistes ou anarchistes, s'opposant au gouvernement et aux patrons; luttant contre le patriarcat d'une société militariste sexiste, et contre la suprématie des Blancs; elles ont participé aux mouvements pour les droits civiques, ont été révolutionnaires ou ont soutenu les luttes des Amérindiens ou des Portoricains; elles étaient contre l'empire américain et se sont battues contre les guerres, depuis la Seconde Guerre Mondiale jusqu'au Viet Nam, l'Iraq ou l'Afghanistan.
Un certain nombre de ces femmes 'contre nature' ont fait la une des journaux, du moins de la presse alternative, cet été.
Il s'agit de: Lolita Lebron, Marilyn Buck, Lynne Stewart, et Aafia Siddiqui. Les deux premières sont mortes récemment, quant aux deux autres, l'une a été rejugée (Stewart) et l'autre attend l'issue de son procès (Siddiqui). Elles représentent différentes périodes de luttes et de répression aux Etats-Unis.
Lolita Lebron et Marilyn Buck étaient des militantes qui avaient lutté contre la suprématie et l'impérialisme des Blancs entre les années 1950 et 1980.

PUERTO RICO VIEQUES NAVYLolita Lebron à Vieques

Lolita Lebron, nationaliste portoricaine, est décédée le 1ier août à l'âge de 90 ans. Depuis les années 60 jusqu'à la fin des années 80, dans une optique révolutionnaire, les femmes ont participé à des groupes qui préconisaient l'action radicale – même la résistance armée – contre, disaient-elles, un état répressif. Les Portoricain-e-s luttent contre la domination des Etats-Unis depuis leur prise de pouvoir en 1898. A la suite d'un soulèvement dans les années 1950, les Etats-Unis instauraient la loi martiale, et les indépendantistes portoricains importaient la lutte sur le sol des Etats-Unis.
En 1954, Lolita Lebron avait voulu faire savoir de façon spectaculaire au monde entier que Porto Rico était une 'colonie des Etats-Unis'. Scandant “ Viva Puerto Rico Libre!”, elle avait pris la tête d'un petit groupe qui ouvrait, alors, le feu dans la Chambre des Représentants, tirant 30 coups de feu qui avaient blessé cinq élus. Elle avait déclaré qu'elle n'avait pas eu l'intention de tuer qui que ce soit. Mais elle ne regrettait pas son 'geste de liberté pour son pays'.
Lebron, condamnée à la prison à vie, mais graciée par le président Carter en 1979, était retournée à Porto Rico, où elle avait poursuivi la lutte contre le colonialisme US.
A l'âge de 81 ans elle était arrêtée pour avoir manifesté sur l'île de Vieques contre le terrain d'essai de l'armée US.
D'autres femmes du mouvement nationaliste portoricain avaient été également lourdement condamnées.
Condamnée pour avoir participé à une attaque à main armée organisée par le mouvement dans le Connecticut en 1983, Alejandrina Torres était violée en prison, puis placée en cellule d'isolement à la prison de Lexington dans le Kentucky.

marilyn_buck.jpg
Marilyn Buck

Purgeant sa peine de prison en même temps que Lebron, une autre femme, Marilyn Buck, devait également passer de longues années en prison. Elle vient de mourir à l'âge de 62 ans juste après sa libération, des suites d'un cancer, où le mal s'était aggravé à cause de son incarcération.
Marilyn Buck militait dans les années 60-70 dans un climat général très politisé, où elle participait à l'énorme mouvement de protestation contre le système étasunien: l'état capitaliste et la suprématie blanche.
Selon l'historien Dan Berger , ces militant-e-s contestataires utilisaient des termes que 'le gouvernement avait jugés trop virulents pour qu'il accepte une telle liberté d'expression'.
La répression brutale s'est alors abattue sur les Black Panthers et le Weather Underground, partisans de la lutte armée contre ce qu'ils estimaient être une puissance coloniale raciste.
Marilyn Buck avait manifesté contre la guerre du Viêt-Nam et contre le racisme; elle avait amené le mouvement de Libération des Femmes au SDS (Students for a Democratic Society), elle était pro-palestinienne, contre le Shah d'Iran, et soutenait les luttes des Indiens , des Mexicains-américains, et des Black Panthers.
En 1973, Buck était arrêtée, accusée d'avoir acheté deux boites de cartouches pour les Black Panthers et d'être en cheville avec eux. Elle était condamnée à dix ans de prison ferme. Ses demandes de liberté conditionnelle ayant été rejetées par trois fois, elle s'évadait de prison en 1977. Elle était à nouveau arrêtée en 1985, accusée d'avoir aidé Assata Shakurà s'évader de prison, et d'avoir collaboré au 'Resistance Conspiracy” ('complot de la résistance') du Weather Underground – soupçonné d'avoir projeté plusieurs attentats contre les institutions de l'état à l'est des Etats-Unis. A ce titre, elle était condamnée à 80 ans de prison en Californie, où elle a écrit des poèmes qui ont été primés et des articles analytiques sur la psychologie de la répression contre les femmes.
Elle explique que les femmes prisonnières politiques subissent des mauvais traitements qui leur sont propres dans la mesure où les femmes 'subissent déjà dès l'enfance une domination à la fois sociale et culturelle. Les femmes sont exposées à des humiliations et des privations encore plus cruelles'.
Classée comme 'terroriste', elle était placée en cellule d'isolement et tenue au secret après les attentats du 11 sept. Tenant des propos que Lebron n'aurait pas désavoués, Buck avait déclaré qu'elle ne voulait pas être une détenue oubliée mais 'une camarade de lutte dans le combat actuel contre l'impérialisme, l'oppression et l'exploitation'.

Lynne Stewart et Aafia Siddiqui, sans doute également des victimes de la suprématie blanche et de l'impérialisme, ont toutes deux subi les conséquences dramatiques de la période anti-“terroriste”/antimusulmans qui a débuté à la suite des attentats du 11/9.
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Lynne Stewart
L'affaire de Stewart est en réalité antérieure aux attentats de 2001 aux États-Unis — même si elle a été condamnée en vertu du Patriot Act (loi adoptée le 25 octobre 2001, NDT) dont certains disent qu'il n'aurait pas dû être appliqué pour son cas par le procureur général des États-Unis Ashcroft; quant à Siddiqui, elle figurait déjà aussi sur la liste de personnes sous surveillance du même Ashcroft.
La 'guerre hystérique contre le terrorisme' a engendré des changements profonds et rapides pour les droits politiques et civils du pays. Une des incidences immédiates a été la concentration des pouvoirs entre les mains de l'exécutif, qui donnait au président le pouvoir de décider en matière de guerre, de paix, et de lois.
Bush, et maintenant Obama, se sont servis des lois d'un Ministère de la Justice politisé, s'appuyant sur des lois comme le Patriot Act pour faire arrêter des milliers de personnes innocentes sans chefs d'accusation ni représentant légal, mais également pour sanctionner les avocats qui représentent les personnes accusées de 'terrorisme'.
L'avocate Lynne Stewart, a récemment été rejugée et condamnée après une première inculpation basée sur le Patriot Act.
A la suite de l'hystérie collective sur le terrorisme, Stewart, 69 ans, était incarcérée pour des raisons politiques en juillet dernier, pour avoir tenté de défendre son client, le cheikh Abdel Rahman, condamné pour avoir organisé un complot terroriste en 1996 à New York. Officiellement, elle était accusée d'avoir fourni, lors d'une conférence de presse, une aide matérielle à son client concernant son 'complot terroriste'.
Il n'est pas normal qu'elle ait été jugée en vertu du Patriot Act adopté en 2001. Elle était en liberté surveillée depuis l'année 2000, et les conditions des 'mesures administratives spéciales' (Special Administrative Measures, SAM) qui interdisent aux accusés de communiquer avec le monde extérieur, ne sont pas théoriquement censées concerner les communications entre l'avocat et son client.
Radiée du barreau, déshonorée, et condamnée à une peine de prison de 28 mois bien que souffrant d'un cancer du sein, ses collègues disent qu'elle avait été en fait incarcérée pour avoir toujours soutenu les Black Panthers et le Weather Underground. Stewart pense qu'ils ont voulu faire un exemple pour dissuader les autres avocats et avocates de défendre des causes et des personnages controversés'.
Au cours de son nouveau procès, le 15 juillet dernier, cet état de fait était encore plus évident. Alors que se multiplient les lois limitant les libertés civiles, les avocats, en particulier ceux qui ont une sensibilité de gauche, figurent parmi les premiers touchés. Condamnée initialement à 28 mois de prison, Stewart était alors condamnée à une peine de dix ans de prison, pratiquement cinq fois plus.
Lors du second procès, le juge, John Koeltl, a expliqué qu'elle avait menti au tribunal, avait abusé de sa position d'avocate et n'avait exprimé 'aucun remords'.
Stewart a raconté comment la prison l'avait “diminuée” … et qu'elle 'perdait des pans de sa personnalité'. Et elle a ajouté: “l'état policier est arrivé'.
'État policier', cela pourrait paraître excessif, mais peut-être pas. La prisonnière politique Laura Whitehorn a expliqué que, si la torture n'était pas un phénomène nouveau aux Etats-Unis, même pour les femmes, elle faisait aujourd'hui partie intégrante de l'impérialisme US, la suprématie blanche en étant un élément fondamental”— avec la torture comme 'arme de domination.”

Aafia-Siddiqui-2.jpgAafia Siddiqui avant

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Et aujourd'hui

Et donc, l'histoire étrange et trouble d'Aafia Siddiqui, 37 ans, neurologue d'origine pakistanaise, qui a fait ses études aux Etats-Unis et y travaillait depuis des années, et a été accusée de tentative d'assassinat sur des officiers de l'armée et des agents du FBI, implique très probablement qu'elle a été torturée par ses ravisseurs américains.
Siddiqui, à l'issue d'un procès étrange et troublant à New York en janvier, a été déclarée coupable, et le verdict, après avoir été récemment reporté, doit être prononcé le 23 septembre prochain. Sous surveillance au début des années 2000, à cause de ses activités liées à l'islam, elle avait disparu au Pakistan en 2003, pour ne réapparaitre qu'en 2008 en Afghanistan, désorientée et ayant sur elle des plans pour faire sauter des édifices à New York.
Beaucoup pensent qu'elle a été kidnappée par les USaméricains en 2003, avec ses trois enfants; violée, torturée, un de ses enfants sur le point de mourir, un qui avait disparu et un qui vit actuellement avec sa sœur. La journaliste britannique, Yvonne Ridley, a écrit que Siddiqui et d'autres femmes ont été, et sont, incarcérées à Bagram et dans d'autres prisons qui pratiquent la torture pour le compte des Etats-Unis. Les déclarations des témoins selon lesquels elle aurait tiré sur des militaires avec un fusil d'assaut, laissé, on ne sait pourquoi, à portée de main, sont peu crédibles. Car, c'est la seule qui ait été atteinte par une balle, grièvement blessée à l'abdomen.
Lady Al-Qaeda' (comme l'avait baptisée le NY Daily News) a été condamnée en janvier dernier. Elle semblait divaguer. Elle avait été contrainte par le juge de se présenter au tribunal tous les jours, ce qui impliquait qu'elle devait subir des fouilles au corps quotidiennes, ce qui s'ajoutait à toutes les atrocités dont elle avait souffert.
Alors que les associations de défense des droits humains assurent que ce n'est pas une extrémiste, Siddiqui a déclaré à la cour qu'elle avait été détenue dans une prison secrète par les Américains. Siddiqui était censée être jugée pour agression, pas pour activités terroristes, mais, pendant tout le procès, le Ministère public n'a pas cessé d'utiliser le terme de terroriste en se référant à elle. Il n'y avait aucune preuve formelle attestant qu'elle avait tiré sur des militaires ou qu'elle s'était livrée à des activités terroristes. Au cours du procès, les témoins ont décrit Siddiqui comme 'une femme complètement brisée'.
Nous pouvons nous réjouir que les femmes aient obtenu le droit de vote et le droit au travail, mais nous ne devons pas oublier la partie cachée de l'engagement politique des femmes dans ce pays.
Pour les femmes qui s'engagent en politique, pour Lebron et Buck, pour Stewart et Siddiqui, la vie en prison peut être abominable pour des raisons propres aux femmes. L'historien Dylan Rodriguez parle d''humiliation genrée” subie par les prisonnières politiques, par le biais 'd'actes spécifiques et extrêmes dus à la domination masculine violente'.
Les femmes, censées être traditionnellement des épouses et des mères dociles et relativement peu politisées, doivent payer, non seulement parce qu'elles luttent contre l'impérialisme et la suprématie des Blancs, mais également parce qu'elles sont considérées comme 'des femmes contre-nature'.

Linda Ford est une historienne spécialisée dans l'histoire des Etats-Unis et des femmes. Elle a très récemment enseigné à Colgate University et a écrit: Iron-Jawed Angels: Suffrage Militancy of the National Women’s Party.

Quelques liens complémentaires

Comment le FBI a liquidé les Panthères noires

Le 'Black feminism' (fr)

États-Unis. Amnesty International assistera à titre d'observateur au procès d'Aafia Siddiqui
Note personnelle:

Voilà le sort qui est réservé aux femmes qui se rebellent contre une société blanche, sexiste et violente qui veut cantonner les femmes à leurs casseroles, à leur vernis à ongles, au rôle de mère et au repos du guerrier reproducteur.
A ce propos, je voudrais rappeler que les femmes auraient rarement obtenu d'avancées de la part des élus, essentiellement masculins, sans le courage et la ténacité de ces militantes actives et résolues. D'autre part, les acquis des luttes antérieures ne sont jamais définitifs quand il s'agit des femmes et sont constamment remis en cause par la caste revancharde politico-religieuse (voir les atteintes actuelles au droit à l'avortement).
Et je voudrais donc rendre hommage à ces militantes féministes au nom de toutes celles qui bénéficient aujourd'hui - largement, et sans s'en rendre compte, souvent - du fruit de leurs luttes qu'elles ont souvent payées chèrement, parfois même de leurs vies.
Ignorer leurs combats, mépriser leurs revendications ou les moyens de lutte qu'elles ont employés, c'est vouloir les faire tomber dans l'oubli comme cherche à le faire toute la société capitalo-machiste qu'on se glorifierait de combattre par ailleurs.

Rappelons certaines de ces luttes:

Droit de vote

En France, le droit de vote sera accordé aux femmes, après de longues luttes, le 21 avril 1944 par le Comité français de la Libération nationale. Les hommes, eux, l'avaient obtenu le … 23 juin 1793.

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Suffragette
En Grande Bretagne, les suffragettes qui militaient pour le droit vote des femmes pendant 15 longues années - entre 1903 et 1918 – ont subi une répression terrible.
De nombreuses femmes furent emprisonnées, condamnées. Quand elles déclenchèrent une grève de la faim, le gouvernement ordonna de les gaver de force. Leurs manifestations sont violemment réprimées et certaines perdront la vie dans cette lutte. Pour avoir manifesté pour le droit de vote des femmes en 1909 à Londres, Lady Constance Lytton restera paralysée à vie suite aux violences policières ... la suite ici .

Et puis, rappel, en vrac et non exhaustif, des avancées obtenues grâce aux luttes des femmes et qui semblent aller de soi aujourd'hui pour certain-e-s:

1945 : Disparition de la notion de travail féminin. La législation proclame « à travail égal, salaire égal ».

1966 : Les femmes peuvent exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari.

1967 : La loi Neuwirth autorise la contraception sans lever l’interdiction de toute publicité en dehors des revues médicales. Il faut attendre 5 ans les décrets d'application.

1975 : Décret d'application de la loi autorisant l'avortement jusqu'à 12 semaines. Mais la loi de 1920, adoptée pour repeupler la France n'est pas abrogée, elle n'est que suspendue ! Toute propagande en matière de contraception et d'avortement reste interdite. L'avortement est toujours inscrit au Code Pénal.

1976 : Loi sur le divorce par consentement mutuel.

1979 : L’IVG est autorisée définitivement.

1980 : Loi précisant et élargissant la définition du viol.

1992 : Aggravation des peines pour les époux ou concubins coupables de violences familiales.

2001 : loi du 4 juillet sur l'avortement et la contraception : l'avortement est dépénalisé, le délai légal passe de 10 à 12 semaines, les femmes majeures n'ont plus d'obligation d'entretien social, suppression de l'obligation de l'autorisation parentale pour les mineures, possibilité d'avoir recours à un adulte référent, autorisation de stérilisation...

ET bien d'autres ici

Voir également ici les diverses luttes menées par les femmes depuis 1789.

Un peu d'histoire du 8 mars sur ce site.

– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"

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