En février 2013, l'actuel président de Région annonçait sa démission de la direction de la SEMAFF où il s'était fait élire en août 2011... En "prévision des municipales", laissait-il alors entendre... À la fin du mois de septembre 2013, c'est son successeur à ce poste qui rendait son tablier, arguant que "l'objectif" qui lui avait été assigné aurait été "atteint". Et, comme le flou artistique n'est jamais un crime absolu, il précisait : "Le projet est réalisé, pas au sens administratif et juridique."(F.A. du 07/10/2013). Dans quel sens alors ? C'est aujourd'hui quelqu'un du "cercle personnel" du président de région qui prend les rênes d'une structure dont le néo-PPM voudrait soigneusement entretenir la culture d'opacité. Les secrets de famille seront donc bien gardés. Ces mouvements incessants au sein de la SEMAFF et le choix du nouveau président sont révélateurs des errements permanents de l'actuel président de Région en matière de gestion des collectivités ou des satellites qui leur sont reliés. En effet, la Chambre Régionale des Comptes avait déjà mis en exergue la gestion pour le moins calamiteuse de la SEMAFF. Aujourd'hui, la structure étant complètement ruinée, la ville de Fort-de-France n'a pas d'autre alternative que de faire appel à la SEMSAMAR pour tenter de terminer des travaux promis depuis les élections municipales de 2001, dans les " 21 chantiers pour le 21ème siècle" qui ne sont pas plus sérieux que les "5000 emplois en deux ans". En 2010, les dettes de la SEMAFF auprès des banques s'élevaient à 22 188 233 euros. Les dettes fiscales et sociales étaient de 1 160 317 euros. Quant aux dettes auprès des fournisseurs, elles atteignaient les 12 603 108 euros. Sur la seule année 2012, les pertes sont évaluées à 1,4 millions d'euros. Les effectifs de la société ont été réduits ou "redéployés". Face à ce désastre qu'il a lui-même "généré", la démarche du chef de file du néo-PPM avait d'abord consisté à tenter de fusionner la SEMAFF et la SEMAVIL, en nommant, début 2010, Max TANIC, directeur de la SEMAVIL, à la tête de la SEMAFF. Mais en mars 2011, sans la moindre explication publique, du jour au lendemain, il le congédiait. Le fait du prince ? Aujourd'hui, il est question de transformer la SEMAFF en "SEM régionale". Il s'agit manifestement d'une opération visant à masquer la faillite de la SEMAFF. En avril 2012, le président de Région -qui était aussi, en même temps, le président de la SEMAFF- s'octroyait déjà une subvention d'un montant de 600 000 euros sous forme de compte courant d'associé en vue de l'augmentation du capital de la SEM. Cela n'a pas suffit à dissimuler les plaies béantes de l'incompétence. En 2013, c'est donc la somme de 1,4 millions d'euros qui a été votée par la Région, pour une nouvelle augmentation du capital de la SEMAFF. La participation du conseil régional est ainsi passée de 6,66% à 34,63%, ce qui en fait le premier actionnaire. La SEMAFF est donc administrée dans la plus totale opacité. La nomination du nouveau président renforce cette impression désagréable. Il reste évident que le moment venu, il conviendra de faire la lumière sur la gestion de cette SEM. L'opacité ne saurait être la norme dans un pays dont on ne cesse de dénoncer les dérives. La transparence et l'éthique doivent constituer des exigences pour tous.
MARTINIQUE, Le 09 octobre 2013
Francis CAROLE
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