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vendredi 20 novembre 2009
Esclaves au paradis
"Esclaves des temps modernes" jusqu'au 20 novembre à Chambéry
Le centre administratif Cristal de Chambéry-le-Haut accueille jusqu'au 20 novembre l'exposition « Esclaves au paradis ».
Visible depuis le 10 novembre, cette exposition est le fruit du travail de la photographe Céline Anaya Gautier. Qui sont ces esclaves ? Où se trouve ce paradis paradoxal ? Sur une île des Caraïbes, Saint Domingue, que les nombreux touristes français qui s'y rendent une semaine ou deux décrivent comme un paradis, avec son climat tropical, ses palmiers et ses plages de sable blanc. Mais pour 800 000 Haïtiens, chassés par la pauvreté du pays qui partage la même île, Saint Domingue c'est d'abord l'enfer du sucre. Ils vivent dans les batays, des camps à l'intérieur des plantations de canne, dont ils n'ont pas le droit de sortir. Ils travaillent entourés de gardes armés ; la canne, coupée à la machette 10 heures par jour, payée quelques centimes la tonne, leur fournit à peine les revenus suffisants pour manger.
Pendant plusieurs mois, sous la fausse identité d'une travailleuse humanitaire, la photographe et journaliste française Céline Anaya Gautier a photographié ces coupeurs de canne. La première exposition de ces photos en France, en 2007, a donné lieu à de vives réactions des autorités dominicaines. Depuis le début de l'année 2009 en République Dominicaine, des opérations de grande ampleur sont menées contre les travailleurs haïtiens, par l'armée, la police et des milices. Dans un contexte de crise, ils sont désignés comme responsables des difficultés de la population. Des milliers d'entre eux ont été pourchassés, molestés, arrêtés sur leur lieu de travail et reconduits à la frontière avec brutalité : il y a des morts, en nombre impossible à estimer.
VOAM, association savoyarde de solidarité avec Haïti, a décidé de présenter cette exposition photos, aujourd'hui propriété d'Amnesty International, dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale. « La qualité artistique des photos rend encore plus saisissante cette histoire de sang, de sucre et de sueur... », expliquent les organisateurs.
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