samedi 28 novembre 2009

Invitation

Réunion débat
sur le mouvement conduit par LKP
depuis 10 mois en Guadeloupe
et les autres mouvements dans la Caraïbe
Kolektif 5 fevryé (K5F) en Martinique,
Front pour l’Avenir de la Guyane (FPAG), CIE-H en Haïti

Samedi 12 décembre 2009
à 17h00
87, rue du Faubourg-Saint-Denis, 75010 Paris
Local du Parti Ouvrier Indépendant
(M° Château-d’Eau)

Projection d’un DVD
sur les 44 jours de grève générale
en Guadeloupe

Débat animé par un responsable
de Travayé é Péyizan, membre du LKP,
avec la participation de CLKP

Lettre de Travayé é Péyizan


Les états généraux du gouvernement français n'étaient bel et bien qu'une tentative pour reprendre la main face à l’ébranlement de l’empire colonial occasionné par le mouvement en cours depuis plus de 10 mois. Une démarche pour mettre en place une "gouvernance réorganisée du colonia­lisme".

En effet, dans son discours du 6 novembre 2009 à l'intention des "Outre-Mer", les dernières colo­nies de la France, en conclusion de ses états généraux, le président français ne s'est pas adressé aux travailleurs, ni à la jeunesse, ni au peuple de ces pays. Il n'a donc pas répondu aux revendica­tions. Il n'a donc pas répondu à la plate-forme de LKP. La seule fois où il y a fait allusion, c'était pour proférer des menaces. Sachant qu'il n'apporterait aucune réponse satisfaisante pour les travail­leurs, pour la jeunesse, il a commencé par dépêcher plus de 800 gardes mobiles supplémentai­res en Guadeloupe depuis un mois, de même que les services de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST). Il a renforcé son appareil judiciaire répressif ; c'est ainsi que quatre substituts supplémentaires ont été nommés aux côtés des procureurs de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre. Au lieu de mettre en place un plan d’urgence pour l’emploi, la formation et l’insertion de la jeunesse, comme prévu dans l’Accord du 4 mars 2009 qui a suspendu la grève de 44 jours, il a mis en place un plan de répression contre les jeunes.

Après des syndicalistes de l'UGTG, de ses avocats, voilà que la répression anti-syndicale frappe d'autres délégués, deux dirigeantes de l'UNSA, membres très actives de LKP, une déléguée de l’UGTG, toutes les trois menacées de licenciement pour leurs activités syndicales au sein de leurs entreprises.

Le président français s'est adressé aux patrons pour leur faire des cadeaux supplémentaires, des millions pour les patrons véreux de l'hôtellerie qui font tout pour casser la convention collective du secteur, prétextant de mauvais résultats à cause de la grève générale de 44 jours. Les travailleurs du Club Méditerranée sont mobilisés avec l'UGTG et la CGTG (syndicats majoritaires) pour faire casser un accord signé en ce sens par un syndicat minoritaire.

Il n'a pris aucune disposition même pour diminuer les rentes de situation des békés qui génèrent la pwofitasyon. C'est la pérennisation de l'économie de plantation qui perdure depuis 400 ans.

Il s'est adressé aussi aux élus dits légitimes, à ceux qui garantissent le maintien du système colo­nial, qui font fonctionner les institutions coloniales dans nos pays, en leur demandant de renforcer la pro­motion de la France dans leurs régions géographiques, de renforcer le rôle de vitrine de la France. Pour l'exemple, sachez qu'un port en eau profonde est en construction en Guadeloupe qui doit servir de port de redistribution dans les Caraïbes des marchandises importées de France et d'Europe.

La secrétaire d’Etat aux Colonies qui vient d’être « élevée » au grade de ministre pour la circons­tance, en campagne électorale en Guadeloupe (elle se présente aux prochaines régionales), n’a fait que confirmer tout cela. A la délégation de LKP qu’elle avait invitée, samedi matin 14 novembre, dans le cadre du Comité de suivi du Protocole d’Accord du 4 mars, elle n’a apporté aucune réponse sur le non respect des engagements pris par l’Etat. Par contre, elle n’a pas oublié de proférer des menaces. Il faut ajouter qu’en plus du dispositif policier et répressif mis en place, des hélicoptères tournent presque 24 heures sur 24 dans le ciel guadeloupéen depuis quelques semaines.

Mais la mobilisation se poursuit. Les meetings se poursuivent et sont toujours aussi populaires, de même que les Liannaj a Pawol. Plus de 2000 personnes avaient accompagné LKP à la préfecture de Basse-Terre où se tenait la rencontre avec la ministre. Elles sont parties en manifestation sponta­née dans les rues de la ville à l’annonce du résultat de la rencontre. Un appel à une grève générale d’avertissement a été lancé pour le mardi 24 et le mercredi 25 novembre 2009.

Pointe à Pitre, le 20 novembre 2009

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