Jeudi dernier, les membres du Congressional Black Caucus ont publiquement accusé l'administration Obama de ne pas avoir réussi à s’attaquer de manière adéquate à la véritable épidémie du chômage qui touche les Africains Américains.
"Pouvez-vous imaginer une situation où n'importe quel autre groupe de travailleurs, si 34% des femmes blanches étaient à la recherche d’un emploi et ne pouvaient pas en trouver?", a demandé le Représentant Emanuel Cleaver, un démocrate du Missouri qui préside le caucus. "Vous verriez des audiences au Congrès et des réunions communautaires. Il y aurait des rassemblements et des marches de protestation. D’aucune manière on ne laisserait cela inchangé."
Au mois de mai, le taux de chômage des Noirs était de 16,2% comparativement à 9,1% pour l’ensemble des chômeurs et 8% pour les travailleurs blancs. Selon CBS News, à Milwaukee, au Wisconsin, les hommes noirs sans emploi atteignent un taux ahurissant de 34%.
L'administration Obama a mis l'accent sur les initiatives globales visant à réduire le chômage général, tout en refusant de s’occuper des taux élevés chez les groupes minoritaires. L'administration a déclenché un ensemble de mesures de dépenses d’un montant de 800 milliards de $ visant à stimuler la croissance économique, tout en étendant les prestations de chômage et en augmentant le financement des centres de santé communautaires. Obama déclarait que ces programmes vont également surement aider les Américains noirs et latinos durement touchés par la récession lors d'une conférence de presse de la Maison Blanche en avril dernier.
Le débat sur la capacité d'une stratégie universelle de création d'emplois pour répondre au chômage persistant et disproportionné des Africains-Américains a occupé une partie importante du rassemblement de jeudi. Ce fut également le cas des préoccupations relatives à la faisabilité politique de toute sorte d'effort visant à cibler le chômage noir, l'appétit du public pour les programmes proches des actions affirmatives ou les suppositions fréquentes expliquant les raisons pour lesquelles tant de noirs sont sans emploi. Les Noirs américains représentent environ 12% de la population du pays, mais environ 20% des chômeurs.
"C'est une crise américaine qui exige une réponse américaine aux plus hauts échelons de notre gouvernement", a indiqué Michael Eric Dyson, un écrivain et professeur à l'Université de Georgetown, un habituel commentateur social et politique sur les programmes de radio et de télévision s’adressant au public noir. "Et cela inclut la Maison Blanche."
En Mars, le conseiller économique en chef de la Maison Blanche, Austan Goolsbee a déclaré à The Huffington Post qu'il semblait presque impossible que la Maison Blanche soit en mesure de se battre pour faire approuver quelque dépense supplémentaire que ce soit- y compris les dépenses pour créer des emplois – par le Congrès.
Goolsbee a annoncé en Juin qu'il quittera la Maison Blanche et retournera à un poste d'enseignant à l'Université de Chicago. Certains économistes ont spéculé que Goolsbee a été frustré par le fait que toutes les dépenses - même les dépenses qui pourraient créer des emplois – ont été mis en suspens.
Au rassemblement de jeudi, Dyson et le révérend Jessee Jackson ont indiqué qu'il était temps pour les membres du Congrès et pour les électeurs Africains Américains de lancer des appels à l'action politique plus spécifiques au Congrès et à la Maison Blanche. Se préoccuper d’offenser ou de mettre Obama en péril politiquement parlant ne constituent pas une raison suffisante pour rester publiquement silencieux au sujet de la crise de l'emploi que vivent les noirs, a indiqué Dyson.
"Comme les homosexuels, les latinos et les autres américains l’ont fait, nous devons tirer profit de notre pouvoir politique et nos voix pour que cela se fasse," a déclaré Dyson.
Le Congressional Black Caucus a également annoncé jeudi dernier qu’il envisage de lancer une tournée dans plusieurs États pour l’emploi. Elle débutera le 8 août à Cleveland, où le caucus sera l'hôte d'une série de salons de l'emploi et d’assemblées publiques pour les chômeurs.
Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga
Le mirage Obama :Les données trompeuses des chiffres du chômage aux Etats-Unis
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