WASHINGTON — Pour la première fois de l'histoire des États-Unis, les Hispaniques surpassent en nombre les Afro-Américains dans la plupart des zones métropolitaines du pays, transformant les dynamiques politiques et raciales dans des villes autrefois dominées par les Blancs et les Noirs.
Les données du recensement rendues publiques jeudi montrent la diversité ethnique grandissante des 366 zones métropolitaines des États-Unis, qui abritent 83,7 pour cent de la population du pays, un record. Les données du recensement de 2010 influencent déjà le redécoupage des cartes électorales dans plusieurs États.
Le nombre d'élus qu'un État envoie à la Chambre des représentants est déterminé par sa population. Les États décident eux-mêmes du découpage des districts électoraux et prennent souvent en considération la composition ethnique des districts.
Les Hispaniques sont devenus le plus important groupe ethnique minoritaire dans 191 zones métropolitaines l'année dernière, alors que de nombreux Noirs ont quitté les villes économiquement affligées du Nord pour migrer vers le Sud et que les nouveaux immigrants hispaniques se sont dispersés dans différentes parties du pays.
Lors du recensement de 2000, les Hispaniques constituaient la plus importante minorité dans 159 zones métropolitaines. Ils résidaient surtout dans les États frontaliers du sud-ouest du pays.
Les nouvelles zones métropolitaines où le nombre d'Hispaniques dépasse le nombre de Noirs sont Chicago (Illinois), Grand Rapids (Michigan) et Atlantic City (New Jersey). Ces trois États perdront des sièges à la Chambre des représentants aux élections de 2012 à cause des changements dans la taille de leur population.
Les autres zones métropolitaines où la population hispanique augmente plus rapidement que la population noire sont Lakeland (Floride), Madison (Wisconsin), Oklahoma City (Oklahoma) et Omaha (Nebraska). Les Hispaniques y ont notamment été attirés par l'expansion du marché immobilier au milieu de la décennie, qui a drainé un grand nombre d'immigrants cherchant des emplois dans la construction et les services.
Le Bureau du recensement a rapporté le mois dernier que la population hispanique totale des États-Unis avait augmenté de 42 pour cent au cours de la dernière décennie pour atteindre 50,5 millions de personnes, soit un Américain sur six.
La population noire a quant à elle connu une modeste hausse de 11 pour cent durant la même période, pour un total de 37,7 millions de personnes. Le déclin de la population noire est particulièrement marqué dans les grandes villes comme New York, Detroit (Michigan), Cleveland (Ohio) et St. Louis (Missouri).
«À partir de maintenant, les politiciens locaux, étatiques et nationaux devront prêter attention aux Hispaniques plutôt que de traiter les Afro-Américains comme la principale minorité», a estimé William H. Frey, un démographe de la Brookings Institution qui a analysé les données du recensement.
Hope Yen, The Associated Press
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