jeudi 22 mars 2012

DU CARCAN NEO-COLONIAL AU PRET-A-PORTER DEMOCRATIQUE



L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique Centrale sortent timidement de leurs errements. Ces régions tentent de se défaire progressivement de leur étouffante tunique de Nessus maillée d'oppression de mal-développement, de corruption; et présentée, depuis toujours , comme une fatalité.

Les derniers indicateurs de développement humain au sens de l'ONU (niveau de vie moyen, éducation, santé...) les place dans le peloton de tête des régions gangrenées par la corruption.

Cependant, des progrès voient le jour. En France, par exemple, l'enquête sur les "biens mal acquis" s'accélére après une étonnante lenteur du parquet de Paris.L'instruction judiciaire ouverte en 2010 vise les conditions dans lesquelles trois chefs d'Etat africains: Teodoro Obiang Guema ( Guinée équatoriale), Ali Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo) auraient acquis, grâce aux deniers publics, un important patrimoine mobilier et immobilier en France.

La cellule antiblanchiment de Bercy, "Tracfin", avait déjà alerté le parquet de Paris, il y a plus de 10 ans, sur des mouvements financiers suspects concernant l'entourage de ces trois chefs d'Etat africains.

Lors de campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait promis la rupture avec la "Françafrique". Il n'aura pas tenu cet engagement. Le mandat du président sortant, malgré quelques avancées comme les accords de défense liant Paris à plusieurs pays du continent et la réconciliation avec le Rwanda, restera marqué par la crise post-électorale en Côte d'Ivoire dénouée grâce à l'intervention décisive de l'armée française.

Conséquence, entre autres, de cette gabegie; plus de la moitié des habitants de ces régions végètent dans la pauvreté. Le chômage assombrit l'avenir des jeunes qui représentent les deux tiers de ces populations. Par ailleurs ces zones manquent cruellement d'équipement et d'infrastructure. Le tableau paraît sombre...Cependant, une lueur d'espoir point à l'horizon...

Les indicateurs macroéconomiques semblent un motif de satisfaction. La croissance est en moyenne de 4 % à 5% par an.L'inflation est contenue. Les déficits publics excèdent rarement 3 % du PIB et les dettes publiques comprises entre 40 et 45% du PIB. Du point de vue économique global, des chiffres à faire pâlir les anciennes puissances coloniales.

Reste pourtant à se débarrasser de cet ancien carcan -cette fameuse tunique de Nessus- pour se vêtir d'un nouveau costume, croisé de démocratie économique et de démocratie politique, et être prêt, désormais, à le porter.

Max PIERRE-FANFAN

journaliste

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