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mardi 13 septembre 2011
Politique : La comédie se poursuit
Lorsque le candidat Michel Joseph Martelly déposait ses pièces au CEP, aux fins de participer à la course présidentielle, beaucoup d’observateurs ne l’avaient pas pris au sérieux. Brusquement, les mafieux nationaux et internationaux ont forgé l’image d’un Martelly victime de fraudes électorales. Une partie de la population, fidèle à la cause Martelliste, gagne les rues pour réclamer justice. Si au premier tour, on ne pouvait pas soupçonner la victoire du candidat "Repons Peyizan", au deuxième tour, cet incident lui avait donné un capital de sympathies au sein du peuple.
Selon les informations diffusées dans la presse haïtienne, une chicane s’est éclatée samedi dernier entre l’équipe de Martelly et le premier ministre désigné. Les conseillers du chef d’état auraient présenté une lettre de démission non datée à M. Garry Conille, pour qu’il signe avant sa ratification, au cas où il échapperait au contrôle de l’exécutif après son installation.
Pour bien appréhender cette information, il faut l’analyser sous trois angles, en tenant compte de la stratégie de mise en marché qui a permis à M. Joseph Michel Martelly d’accéder au pouvoir.
• L’équipe de Martelly pourrait provoquer volontairement cette dispute, dans le dessein de créer une porte de sortie, à un éventuel soulèvement populaire contre le programme politique et économique de Garry Conille.
• Les conseillers de Martelly pourraient inventer ce conflit, afin de susciter un capital de sympathies, pour le premier ministre désigné, dans l’opinion publique.
• L’entourage du président peut percevoir le choix de M. Conille comme une menace par rapport à leurs intérêts, donc il essaie d’élaborer une soupape de sécurité, au cas où le premier ministre lirait une mauvaise note dans la partition musicale.
Tout compte fait, depuis 3 mois le pays vit sans un premier ministre. D’après les informations dont nous disposons, le groupe GPR est divisé sur le choix de Garry Conille; mais la chambre député semble favorable à sa ratification. Entre-temps, le peuple croupisse dans une misère la plus abjecte. Si la situation ne connait pas une amélioration rapide, les couches populaires pourront gagner les rues à tout moment.
Yvener Millien, HAÏTI CHÉRIE (Groupe ouvert)
Libellés :
Haiti,
Michel Martelly
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