Au milieu du mois de mai, Médecins Sans Frontières a assisté à une augmentation sensible du nombre de cas de choléra dans la capitale haïtienne de Port-au-Prince, notamment dans le quartier très peuplé de Carrefour.
En avril, le nombre de cas de choléra pris en charge par MSF était descendu sous la barre des 400 patients par semaine à Port-au-Prince. Mais en mai, le nombre de cas a brusquement commencé à remonter en flèche. Au cours de la deuxième semaine de juin, MSF a traité 2 891 cas, soit six fois plus qu'au cours de la dernière semaine d'avril.
La poussée épidémique semble à présent se calmer. Durant la semaine se terminant le 19 juin, MSF a traité 1 470 cas, soit près de 50% de moins que la semaine précédente.
« La diminution du nombre de cas enregistrée la semaine dernière est une bonne nouvelle, mais nous ne devons pas nous réjouir trop tôt. L'épidémie de choléra en Haïti est loin d'être terminée, » a expliqué Sylvain Groulx, chef de mission MSF. « Le personnel soignant doit rester prêt à intervenir. En outre, de réelles améliorations s'imposent toujours d'urgence dans le domaine de l'hygiène, de l'assainissement et de l'approvisionnement en eau potable. A la veille de la saison des ouragans et de la deuxième saison des pluies, on peut craindre à tout moment une nouvelle flambée épidémique. »
Entre le 2 mai et le 19 juin, MSF a traité 11 082 patients atteints de choléra à Port-au-Prince. Au cours de cette période, 39 patients sont décédés, soit moins de 0,4% des cas traités. Le choléra est une maladie grave, qui tue rapidement en l'absence de traitement. MSF insiste néanmoins sur l'importance de réduire le taux de mortalité à moins de 2%.
Suite à cette nouvelle flambée, MSF a rapidement renforcé ses capacités de traitement du choléra à Port-au-Prince. Plus d'un millier de lits, répartis sur huit centres de traitement dans la ville, sont à présent disponibles. Le 3 juin, MSF a également organisé une conférence de presse à Port-au-Prince, appelant le gouvernement et les acteurs internationaux de la santé à déployer une réponse appropriée. MSF continue à insister pour que les autorités sanitaires haïtiennes améliorent le suivi du choléra et leur capacité de prise en charge.
Si le quartier de Carrefour a été touché de plein fouet par cette récente recrudescence, aucune cause n'a encore clairement été identifiée. Les épidémiologistes et les spécialistes eau et hygiène de MSF prennent actuellement des mesures pour s'attaquer aux causes de la transmission et prévenir la propagation de la maladie.
Depuis le début de l'épidémie de choléra en Haïti, en octobre 2010, MSF a traité plus de 140 000 patients dans tout le pays, soit environ 40% des 330 000 cas recensés. Au cours des huit derniers mois, le choléra a tué plus de 5 000 Haïtiens.
Le choléra peut avoir une issue fatale très rapidement mais se guérit aisément lorsqu'il est traité à un stade précoce. Mais de mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement favorisent la propagation de la bactérie responsable de la maladie. Le respect des mesures d'hygiène, un dépistage et un traitement précoces et la consommation d'eau préalablement désinfectée doivent permettre aux Haïtiens de se protéger contre la maladie.
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