jeudi 23 juin 2011

L’homme et le perroquet


Qui n’a pas lu la dizième alerte aura du mal à comprendre le récit qui va suivre. Cependant, ceux-là qui ont lu le dialogue entre l’homme appelé “officiel” et le perroquet sont bienvenue à me suivre dans la deuxième partie de l’histoire.

“Mesie, ou kon-nen…”. La phrase tourne et retourne dans la tête de l’homme. Il veut bien retourner sur ses pas pour affronter le perroquet. Son problème, il ne sait pas quoi reprocher à l’animal. “Mesie…ou kon-nen….” Il devine bien que cette pause après la phrase signifie beaucoup et que les trois points à la fin peuvent être remplacés par toute une série d’épithètes. Perplexe, il se met à réfléchir. Il sait au fond de lui-même, il n’est pas un saint. Sa belle maison, sa voiture de luxe et bien plus….il les procure avec de l’argent volé. Des “magouilles” réalisées dans les caisses de l’Etat.

Mais mieux vaut faire semblant de ne pas comprendre. Pour quelle raison entamer une polémique avec un perroquet surtout quand il sait que son adversaire a raison. Cadre depuis dix ans dans l’administration publique, il accepte que son poste de directeur ne lui permet pas de mener cette vie de luxe qu’il a actuellement. Mais pourquoi doit-il s’en blâmer. Après tout, il n’est pas le seul à piller les caisses de l’Etat en Haïti. Tous les “Zotobre” le font depuis des ans et continuent à le faire jusqu’à maintenant. Personne n’a jamais été punie. 

Certains d’ailleurs on fait plus que voler. Ils ont tué l’Etat. N’est-ce pas vrai que plusieurs candidats avaient payé leur place au cours des dernières élections présidentielles et législatives dans le pays…Même l’ancien président avait été trompé. Ses “amis” ne l’ont-ils pas piégé en le faisant signer la promulgation d’un faux amendement constitutionnel? Tout le monde critique le chef de l’Etat. Mais lui, il pardonne le président. Comment condamner quelqu’un qui boit jour et nuit pour chercher à se déconnecter avec le quotidien. On dit en plus qu’il n’a rien fait pendant les deux mandats passés à la tête du pays. Mais ceux qui l’avaient voté ignoraient-ils qu’il a été un boulanger. Le métier du boulanger n’est-il pas toujours de rouler la farine en pâte pour faire du pain. Comment n’avait-on pas réalisé qu’il allait rouler tout le monde comme il a l’habitude de le faire dans son métier. (A Suivre)

Jean Senat Fleury

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