Dans un silence embarrassé, l’homme continue sa route. “Mesie, ou kon-nen…” la phrase comme poussée par un marteau pilon cherche à percer son cœur. Choqué par la dégradation de l’environnement qui l’entoure, il se sent pour la première fois coupable de la situation dans laquelle se trouve le pays.
Tout curieusement, il entend une voix qui parle au fond de lui-même. Il devient perplexe. Si la simple remarque d’un perroquet arrive à révolter une conscience aussi endurcie et rebelle comme la sienne fermée à la souffrance des autres depuis sa tendre enfance, cela signifie que la situation est vraiment grave dans le pays. Plus que malade, Haïti est moribonde.
Honteux d’être la part du problème plutôt que la solution, sans comprendre pourquoi, un sentiment de remords apparaît sur son visage. Il devient tout d’un coup blême et transformé. Une boule amère gonfle dans sa gorge voulant l’étouffer comme un canard sauvage. Une pintade déplumée. Secoué comme une feuille, son cœur palpite de plus en plus fort. Difficilement, il arrive à respirer. Chose bizarre, on dirait toute la malédiction du ciel arrive d’un coup sur ses épaules.
La preuve est là, nue devant ses yeux. La vue d’une vieille dame qui cherche sa nourriture dans une poubelle vient aggraver son malaise. A quelques mètres, un enfant nu qui joue dans une mare d’eau malodorante, le fait vomir. Tout gêné, il se demande en lui-même, comment il a pu refuser de reconnaître pendant un si long temps cette vérité. La faim tue en Haïti. L’hygiène dans différents quartiers de la capitale de même que dans les autres endroits dans le pays est plus que précaire. Simplement existante. Pas d’eau potable, pas d’électricité, pas d’infrastructures routières, pas de soins de santé, pas de sécurité, pas de service administratif…Haïti est un état bidon.
Quelques heures auparavant, il pouvait facilement fermer les yeux devant ce fait. Mais, après son dialogue avec le perroquet, sans savoir pourquoi, il devient une toute autre personne. Il n’est plus un animal. Il est maintenant un homme avec un coeur. Il peut voir la réalité, la comprendre et finalement capable de chercher une explication. La question qui vient dans sa tête est comment et pourquoi Haïti est arrivée à ce carrefour? Le carrefour de la honte, du désespoir. Un pays qui a seulement le nom de pays. (A suivre)
Tout curieusement, il entend une voix qui parle au fond de lui-même. Il devient perplexe. Si la simple remarque d’un perroquet arrive à révolter une conscience aussi endurcie et rebelle comme la sienne fermée à la souffrance des autres depuis sa tendre enfance, cela signifie que la situation est vraiment grave dans le pays. Plus que malade, Haïti est moribonde.
Honteux d’être la part du problème plutôt que la solution, sans comprendre pourquoi, un sentiment de remords apparaît sur son visage. Il devient tout d’un coup blême et transformé. Une boule amère gonfle dans sa gorge voulant l’étouffer comme un canard sauvage. Une pintade déplumée. Secoué comme une feuille, son cœur palpite de plus en plus fort. Difficilement, il arrive à respirer. Chose bizarre, on dirait toute la malédiction du ciel arrive d’un coup sur ses épaules.
La preuve est là, nue devant ses yeux. La vue d’une vieille dame qui cherche sa nourriture dans une poubelle vient aggraver son malaise. A quelques mètres, un enfant nu qui joue dans une mare d’eau malodorante, le fait vomir. Tout gêné, il se demande en lui-même, comment il a pu refuser de reconnaître pendant un si long temps cette vérité. La faim tue en Haïti. L’hygiène dans différents quartiers de la capitale de même que dans les autres endroits dans le pays est plus que précaire. Simplement existante. Pas d’eau potable, pas d’électricité, pas d’infrastructures routières, pas de soins de santé, pas de sécurité, pas de service administratif…Haïti est un état bidon.
Quelques heures auparavant, il pouvait facilement fermer les yeux devant ce fait. Mais, après son dialogue avec le perroquet, sans savoir pourquoi, il devient une toute autre personne. Il n’est plus un animal. Il est maintenant un homme avec un coeur. Il peut voir la réalité, la comprendre et finalement capable de chercher une explication. La question qui vient dans sa tête est comment et pourquoi Haïti est arrivée à ce carrefour? Le carrefour de la honte, du désespoir. Un pays qui a seulement le nom de pays. (A suivre)
Jean Senat Fleury
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